29.10.20

The Promised Neverland, tome 15


! ATTENTION AUX SPOILERS DANS LE RESUME !


❝ Norman a conclu une alliance avec un clan de démon afin de renverser le système en place. Mais Emma a du mal à accepter le plan de son ami. Accompagnée de Ray, la discussion entre les trois amis prend une tournure inattendue lorsqu'Emma commence à parler de Mujika. ❞


A chaque tome j'apprécie de plus en plus ce manga, je suis accro aux péripéties d'Emma ! 
C’est le tome des confrontations, des tensions, de l’émotion. Que ce soit le pacte entre William et les démons, l’entrevue entre William, Emma et Ray, ou encore les confidences d’Emma au groupe d’enfants, j’ai été scotchée par une bonne partie du récit. Que faire maintenant pour sauver sa famille ? Opter pour la solution pacifiste malgré les risques ou plonger dans la guerre pour mettre un terme à l’existence des démons ?

L’action est en effet peu présente ici, il y a beaucoup de dialogues et quelques révélations. C’est intelligemment écrit, avec des prises de position où il est impossible d’être d’accord, sans pour autant tout rejeter en bloc... C’est déchirant de les voir dans une position aussi délicate, et j’espère réellement que la piste d’Emma va laisser entrevoir une nouvelle solution, adaptée à un maximum de personnes. Malheureusement, j’y vois encore des incertitudes, des craintes, et une issue encore sombre pour tous les rescapés. Pas de doute possible : l’arc final se met en place.

Le groupe de fanatique de William ne parvient pas à me toucher, même si je comprends mieux leur haine envers les démons ; de plus, voir William se diriger dans cette direction me fait craindre le pire pour lui, mais aussi pour Mujika, dont l’identité est révélée – ainsi que ses pouvoirs - . Jusqu’où l’actuel boss des Minerva va-t-il aller pour mener ses plans à bien ?

De leur côté, Emma et Ray explore en profondeur la piste des Sept Murs, qui est resté en suspens pendant un petit moment. Je suis contente d’en savoir plus à ce sujet, mais tout ne va pas se passer comme prévu, et je demeure légèrement sceptique sur l’enchaînement de péripéties là-bas, c’est assez brouillon. J’espère que la suite m’apportera plus d’éléments pour mieux appréhender cette partie du récit, surtout que j’avais adoré le bref aperçu sur les plus hauts dirigeants de la société des démons !


Le dernier mot
C'est un tome qui met en place les derniers éléments avant l'arc final, et j'ai adoré les révélations et les dialogues présents ici. Les différents protagonistes sont développés, l'intrigue est maitrisée, l'univers reste fascinant à découvrir mais difficile de savoir encore comment tout va se terminer.

Chroniques des tomes précédents

27.10.20

ACOTAR, tome 3

 


! ATTENTION AUX SPOILERS DANS LE RESUME !


❝ Devenue Grande Dame de la Cour de la Nuit, Feyre a offert son cœur à Rhysand.
Après la trahison de Tamlin, pourtant, la jeune femme n'a eu d'autre choix que de suivre celui-ci à la Cour du Printemps, qu'elle considérait autrefois comme sa maison. Mais Feyre n'a qu'une idée en tête : découvrir ce que manigance Tamlin, qui s'est rangé aux côtés du roi d'Hybern, et rentrer au plus vite à la Cour de la Nuit.
Car la guerre contre Hybern est imminente, et Feyre et Rhysand doivent à tout prix rallier les Grands Seigneurs à leur cause... ❞


Et voilà, une page qui se tourne avec la fin de cette trilogie. Alors oui, il y a un tome hors-série qui raconte ce qu'il se passe après - et je ne vais pas tarder à me le procurer ; mais officiellement, les aventures de Feyre s'achèvent ici. J'ai passé un excellent moment de lecture, entre tension, rire et larmes, malgré quelques longueurs dans l'intrigue. Et petite fierté personnelle : je l'ai lu en VO sans aucune difficulté de compréhension !

Les événements prennent place directement à la fin du deuxième tome. Feyre décide de revenir malgré tout à la Cour du Printemps, non pas pour Tamlin (et ses beaux yeux) mais pour enquêter sur ses agissements. Ce dernier s'est allié avec le roi d'Hybern, un être qui ne vit que pour la guerre et qui menace aussi bien le monde des Faes que celui des Humains. Tout renseignement est bon à prendre pour Feyre et le reste de la Cour de la Nuit, car la bataille s'annonce rude, et les Grands Seigneurs ne seront pas faciles à convaincre à cause de leur terrible réputation...

L'intrigue est bien amenée, j'ai adoré suivre la filature chez Tamlin, l'élaboration des plans de bataille, le conseil des Grands Seigneurs, les conflits voisinaux, les alliances (parfois étonnantes). Si le deuxième tome est marqué par l'émerveillement et la reconstruction de Feyre, celui-ci est définitivement placé sous le signe de la guerre, de la violence, des sacrifices. Personne ne va en ressortir indemne, surtout pas après la bataille finale ; une bataille qui m'a scotché sur mon lit par ailleurs, j'ai rarement lu quelque chose d'aussi intense.

Je ne peux pas parler plus longtemps de l'histoire afin de ne rien gâcher/spoiler, mais j'ai été surprise plus d'une fois par les personnages, principaux ou secondaires, protagonistes ou antagonistes. Le seul bémol à mon sens pour ce dernier tome, c'est qu'il y avait des longueurs inutiles : je ne compte pas le nombre d'aller-retour qui n'aboutissait... à rien. Ca augmente la tension, certes, mais au bout d'un moment c'est exagéré !

Feyre a vraiment une belle évolution depuis le début de la saga. Désormais elle sait ce qu'elle veut et qui protéger ; elle se comporte comme une véritable Grande Dame malgré encore quelques erreurs de confiance. Rhysand reste mon petit chouchou, parfait du début à la fin, quoique moins cynique - ce qui est justifié par l'intrigue. Le reste de la Cour de la Nuit a été une vraie surprise à suivre : chacun à ses secrets, en raison d'un passé traumatisant, et j'ai été marqué par un passage avec Mor. Et que dire des sœurs de Feyre, à savoir Elain et Nesta ? Je suis heureuse qu'elles prennent autant d'importance dans ce tome, elles ont apportées un vrai plus à l'histoire. Je voudrais conclure sur Tamlin, qui m'a exaspéré à chaque dialogue (pour ne pas changer), mais je remercie l'autrice de lui avoir rendu une dignité à la toute fin.


Le dernier mot
Un final grandiose, choquant, émouvant, à l'image de tout ce que j'ai ressenti depuis le début de la saga. J'ai adoré suivre Feyre et sa grande famille à travers cette terrible guerre, et j'ai hâte de lire le hors-série ainsi que la suite (avec Nesta).

Chroniques des tomes précédents

24.10.20

Lettre d'une inconnue


Lettre d'une inconnue
- ZWEIG -
Editions GF / 80 pages / 4€30
Parution le 4 janvier 2013 (pour cette édition)

Ma note finale : 15/20


« Un amour total, passionnel, désintéressé, tapi dans l'ombre, n'attendant rien en retour que de pouvoir le confesser. Une blessure vive, la perte d'un enfant, symbole de cet amour que le temps n'a su effacer ni entamer. Une déclaration fanatique, fiévreuse, pleine de tendresse et de folie. La voix d'une femme qui se meurt doucement, sans s'apitoyer sur elle-même, tout entière tournée vers celui qu'elle admire plus que tout. Ici nulle confusion des sentiments : la passion est absolue, sans concession, si pure qu'elle touche au sublime. »



C'est une nouvelle que j’avais découvert grâce à la chronique de Marinette, et que j’étais curieuse de découvrir. Je suis contente d’avoir fait connaissance avec la plume de Zweig, son univers, ses thématiques : le texte a beau ne faire que quarante pages, c’était intense. J’ai donc passé un bon moment de lecture.

L’histoire est celle d’un homme qui, le soir de son quarante-et-unième anniversaire, reçoit une curieuse lettre assez épaisse. Son contenu est déroutant, déchirant – en effet, une femme (dont on ne connaîtra pas l’identité) lui écrit le récit de sa vie, plus précisément de son amour pour lui, au fil du temps. Le ton est donné dès le début : si la lettre est arrivée à son destinataire, c’est parce qu’elle est morte, suite à un terrible événement. Le seul problème, c’est que cet homme ne se souvient pas d'elle.

Ça se lit rapidement vu l’épaisseur de la nouvelle ; pourtant j’ai été surprise par l’intensité des sentiments de la narratrice, ainsi que par la psychologie des deux protagonistes. Zweig parle d’amour à sens unique, de secrets et d’obsession sentimentale/charnelle à travers le portrait d’une femme qui ne vit que pour l'être aimé, quitte à faire des choix plus ou moins « discutables ». 

Je suis quand même touchée par son histoire et la tragédie qui l’entoure. Cependant, j’avoue avoir eu du mal à la comprendre à certains moments car je trouvais cette relation malsaine, limite toxique, en grande partie à cause du personnage masculin trop volage et insensible à son environnement. Pour être honnête : je l’ai trouvé infect jusqu’à la dernière ligne.


En conclusion je suis ravie de me replonger doucement dans des classiques, surtout avec une nouvelle puissante mais dure à lire. Je ne suis pas très fan de ce genre de relation, et de ce fait je n’ai pas réussi à accrocher aux deux personnages principaux, mais ce n’est pas le but premier de l'histoire. Rien que pour la psychologie des deux individus et le style de l’auteur cette nouvelle vaut le (petit) détour !

21.10.20

The Promised Neverland, tome 14


The Promised Neverland, tome 14
- Kaiu SHIRAI & Posuka DEMIZU -
Editions Kazé (Shonen) / 191 pages / 6€89
Parution le 10 juin 2020

Ma note finale : 17/20

Chroniques des tomes précédents → tome 1 / tome 2 / tome 3 / tome 4 / tome 5 / tome 6 / tome 7 / tome 8 / tome 9 / tome 10 / tome 11 / tome 12 / tome 13

« Emma, et ses compagnons ont fait la rencontre de Jin et Hayato, qui affirment avoir été envoyés par William Minerva pour les guider jusqu'à son repaire ! Malheureusement, la blessure de Chris s'est infectée et il a besoin de soins de toute urgence. Une seule solution : s'introduire dans une ferme pour voler des médicaments. Alors que le cambriolage tourne mal, un nouveau protagoniste entre en scène. »


Encore une fois c'est un très bon tome à lire, je continue d'être accro au manga ! 

Ce volume est séparé en deux parties : la première est riche en tension et en action tandis que la deuxième, plus longue, est plutôt calme. En effet, il y a beaucoup de révélations autour des fermes, des démons et de leur nature, du projet Lambda, ainsi que du futur qu’envisage de construire William Minerva pour les rescapés. Car oui, on connaît désormais le visage de ce dernier ! Ce tome est donc aussi sous le signe de l’émotion, avec des retrouvailles qui m’ont fait chaud au cœur.

Je m’attendais bel et bien à cette personne derrière la figure de William Minerva ; j’avoue que je ne suis donc pas très surprise par la révélation. Mais c’est bien amené, logique (je suis contente d’avoir eu raison !), et j’aime les sentiments qui animent quelques enfants à cet instant. Le manga a de nouveau opéré un grand virage – possiblement le dernier puisque la série se termine dans six tomes !

Je suis déjà conquise par le repaire de William Minerva, avec toute cette nature et ce sentiment de sécurité, de foyer, de solidarité. Par ailleurs, impossible de ne pas faire le parallèle entre cet endroit et celui des Enfants perdus de Peter Pan, même si les liens avec cette histoire et ses personnages existent depuis le début. L’inspiration ne cesse de me plaire en tout cas !

J’ai également adoré cette petite phase d’infiltration dans une ferme. Je reste contente du choix des personnages choisis pour cette action, surtout qu’Anna, une des orphelines de Grace Field, prend de l’importance avec son intérêt et ses connaissances pour la médecine. Je l’ai trouvé courageuse, inspirante. J’espère que d’autres enfants pourront bénéficier d’une mise en avant plus ou moins similaire.


En conclusion l’histoire prend une nouvelle tournure et s'approche doucement de l'arc final : après des retrouvailles déchirantes vient l'élaboration d'un plan pour sauver l’ensemble des orphelins. Rien ne semble facile à décider, et des tensions/désaccords naissent inéluctablement, surtout avec les doutes d'Emma. J'aime le fait que rien n'est facile, rien n'est acquis, et que les enfants vont encore traverser de dures épreuves. Je suis curieuse de lire la suite et de voir tout ce beau monde en action !

20.10.20

Winterwood


Winterwood : La forêt des âmes perdues
- Shea ERNSHAW -
Editions Rageot / 400 pages / 17€50
Parution le 21 octobre 2020

Ma note finale : 14/20


« Certains disent que les bois de Wicker Woods sont magiques. Hantés, mêmes.

Nora Walker, héritière d’une longue lignée de sorcière, sait à quoi s’en tenir : toutes les femmes de sa famille partagent un lien particulier avec la forêt. Et c’est ce lien qui met Oliver Huntsman sur sa route. Lorsque l’adolescente le retrouve, gelé, au milieu de ces arbres inquiétants, elle n’en croit pas ses yeux. Oliver, c’est le garçon du Camp de Redressement pour jeunes en difficulté qui a disparu en pleine tempête de neige voilà deux semaines. Il devrait être mort. Et pourtant, il est là, vivant. 

Que s'est-il passé durant cette nuit inquiétante ? Quel secret cache le jeune homme ? »


Je remercie NetGalley France ainsi que les éditions Rageot pour m'avoir permis de découvrir l'autrice et sa plume. N'ayant pas lu The Wicked Deep : La malédiction des Swan sisters, j'étais curieuse de connaître son univers avec son deuxième roman. J'ai passé un bon moment de lecture avec la jeune Nora, mais le roman comporte quelques défauts qui ont fait descendre mon enthousiasme.

Petit aparté : j'ai volontairement occulté la deuxième partie du résumé car à mon sens elle évoquait des événements avancés dans l'histoire qui peuvent gâcher la surprise, et je pense que c'est pour cela que j'ai deviné LA révélation finale du roman dès le début. C'est assez dommage pour le coup.

Ainsi, l'histoire se penche sur Nora, une sorcière qui n'a pas de don de la nuit, contrairement à toutes ses ancêtres. Sa mère n'étant pas branchée magie, et son père étant inconnu au bataillon, la jeune femme se sent vite seule, avec pour seule compagnie une forêt dangereuse et redoutable. Une nuit, elle va croiser Oliver, un jeune homme qui a disparu il y a quelques semaines lors d'une nuit de tempête ; et alors qu'il était censé ne pas avoir survécu il s'avère parfaitement vivant. Nora va essayer de percer les secrets d'Oliver, de la forêt de Winterwood, mais aussi comprendre ses sentiments naissants envers l'intriguant personnage.

Pour commencer ma chronique, je préfère parler du positif. Le gros point fort du roman est sans aucun doute l'ambiance. L'autrice a parfaitement maîtrisé les descriptions des environnements, les nombreuses pensées chaotiques de l'adolescente, les mystères qui s'accumulent sans réponses concrètes, ainsi que les visites nocturnes (presque mortelles) en pleine forêt. C'est très descriptif comme récit, mais j'ai adoré le côté sombre qui se dégage de chaque chapitre. C'est également sympathique de faire alterner les points de vue entre Nora et Oliver, afin de saisir la psychologie des deux protagonistes.
J'ai aussi aimé en savoir plus sur la famille Walker, leurs parcours, leur pouvoirs, leurs destins ; j'aurais voulu en lire plus sur elles car elles sont fascinantes !

Ce sont ces points qui font que j'ai malgré tout passé un bon moment de lecture, car malheureusement il y a des éléments qui ne m'ont pas séduite. Tout d'abord, comme je l'ai évoqué précédemment, le résumé était trop spoilant. De ce fait, dès le premier chapitre et la découverte d'Oliver, j'ai senti le coup venir, et chaque indice m'a conforté dans mon opinion. J'étais donc déçue quand la révélation a éclaté à la fin du roman, car il n'y avait pas de surprise. Aussi, j'étais frustrée par des dialogues entre Nora et d'autres personnages, car je me demandais sans cesse à quel moment Nora allait comprendre que quelque chose cloche.

L'autre point qui me dérange est l'épilogue. Je trouve cela trop facile, surtout après une telle montée en tension - qui objectivement est bien écrite et intéressante à suivre. Je n'ai pas non plus était emballée par la romance qui a pris une proportion importante dans la seconde moitié du roman, alors que la première partie s'en sortait bien sans.


En conclusion, j'ai passé un bon moment de lecture : ce roman colle parfaitement à la saison et à Halloween qui approche avec son ambiance sombre et mystérieuse (Wicker Woods donne réellement des frissons), mais il a des défauts qui m'ont fait passer à côté d'une partie de l'histoire. Si je me suis attachée à Nora avec ses valeurs et sa personnalité, ce n'est pas vraiment le cas des autres personnages, principaux et secondaires, et la fin ne m'a pas totalement convaincue, tout comme les révélations principales.

17.10.20

Recueils de strips de Tom Gauld

 

Vous êtes tous jaloux de mon jetpack / En cuisine avec Kafka / Le département des théories fumeuses
Tom GAULD
Editions 2024 - 160 pages - 15€
2014 / 2017 / 2020

Ma note finale (moyenne) : 17/20

« Plusieurs fois récompensé aux Eisner Awards et régulièrement présent dans la sélection du Festival d’Angoulême, Tom Gauld est en même temps sérieux et absurde, érudit et loufoque. Il marie avec grâce critique littéraire, études scientifiques et culture pop, pour nous entraîner dans cet univers incisif, brillant et décalé ! »

J'avais envie de faire un petit article sur Tom Gauld et ses recueils de strips, car j'ai un petit coup de cœur pour son travail ! 
Le premier album est diversifié dans ses thèmes, il donne un aperçu de l’univers de l’auteur, son trait, son humour, son imagination. C’est une belle entrée en matière pour le cerner, mais après une relecture je dois avouer que c’est celui que j’aime le moins des trois. Le deuxième est plutôt centré sur la littérature (et c’est mon préféré sans l’ombre d’un doute), tandis que le troisième se concentre sur les sciences et le domaine de la recherche. En tout cas, rien que les titres sont collectors !

Il faut aimer l’humour absurde et le cynisme, sinon il est clair que la plupart des strips ne vous feront pas rire, ni même sourire. Aussi, certains gags nécessitent un bagage culturel : l’auteur parle sciences, art, livres, personnalités, jeux vidéo… J’avoue ne pas avoir compris tous les gags et toutes les références, mais j’ai appris des petites choses par-ci par-là et cela ne m’a pas empêché de rire, parfois aux larmes, avec des situations incongrues. Il faut dire qu’entre des critiques des stéréotypes de la littérature et une attaque de caniches invoqués par un portail dimensionnel, il y a de quoi faire.

J’aime donc cette succession de strips – histoires courtes sans lien entre elles -, mettant en scène des pensées, des interrogations, des mises en scènes ou encore des rebondissements sur l’actualité. Les dessins sont par ailleurs simples mais efficaces, colorés. Sous ce format de recueil, il est vrai que certaines blagues sont redondantes. C’est peut être là le seul « défaut » que je trouve à ces livres, ce qui reste minime face à la qualité de son travail.


En conclusion, j’ai passé un très bon moment avec la lecture de ces trois ouvrages. C’est déjanté, frais, ludique, créatif : ce que j’aime lire de temps en temps pour me détendre en l’espace d’une demi-heure. Je compte bien les relire encore et encore au besoin, et j’espère, pourquoi pas, découvrir un nouveau recueil dans les années à suivre !

10.10.20

The Promised Neverland, tome 13



The Promised Neverland, tome 13 - Kaiu SHIRAI et Posuka DEMIZU
Editions Kazé (Shonen) - 189 pages - 6€89
2020

Ma note finale : 18/20

Chroniques des tomes précédents → tome 1 / tome 2 / tome 3 / tome 4 / tome 5 / tome 6 / tome 7 / tome 8 / tome 9 / tome 10 / tome 11 / tome 12

« La relative tranquillité d'Emma et des siens vole brusquement en éclats quand, pour la première fois, un commando de soldats les attaque ! Sur ordre de James Ratri, la troupe d'élite menée par l'impitoyable Andrew a pris d'assaut le refuge. Alors qu'Emma et les enfants s'enfuient, Yugo et Lucas décident de faire front armes au poing... »


Ce tome est assez fort en émotion : les protagonistes sont poussés à bout, montrent des faiblesses, commettent des erreurs. Ça ne loupe pas, il y a des blessés graves mais aussi de lourdes pertes dans le camp d’Emma. J’ai donc eu le cœur serré pour les survivants de nouveau livrés à eux-mêmes après la tranquillité du tome précédent. Emma m’a également fait de la peine car elle se sent responsable de chaque personne du groupe. La voir douter, espérer, et finalement pleurer est déchirant, elle qui d’habitude me rassure par sa simple présence et son optimisme.

Je suis satisfaite de voir une scène avec William Minerva et son groupe – de nouvelles têtes qui me laisse encore de marbre, mais qu’il me tarde de découvrir prochainement. William semble prendre les devants et s’investir malgré son rôle dans le clan Ratri et son lien avec la promesse. Pourtant je ne sais toujours pas comment me positionner avec lui : sera-t-il vraiment l’allié dont à besoin Emma ? J’ai encore des doutes ! De plus, James Ratri ne compte pas en rester là, et chacun de ses opposants court un grave danger. La preuve dans ce tome, avec un événement assez violent qui m’a marqué. Les démons ne sont pas les seuls ennemis des enfants...

Ce que j’aime dans ce manga, c’est l’esprit d’équipe, l’entraide, la confiance aux autres ; mais finalement les plus jeunes sont souvent effacés face aux plus âgés. Ici, on voit bien que tout le monde a développé des compétences particulières pour la survie, sans exception. C’est donc chouette de voir quelques têtes prendre un peu plus d’importance, même pour deux-trois pages. J’espère qu’à l’avenir cela se reproduira !

La situation finale qui pouvait promettre un moment de répit pour le groupe d’Emma donne lieu à un événement critique. Le prochain tome promet d'être palpitant !

En conclusion ce tome démarre sur les chapeaux de roue et offre une fois de plus de l'action mais aussi de l'émotion. Je continue de garder espoir pour les survivants, qui ont encore bien des épreuves à traverser avant d'espérer atteindre un havre de paix. Je suis contente que Minerva entre plus sérieusement en jeu, et j'ai hâte de me plonger dans la suite pour connaître ses plans !

8.10.20

Il était un manga #2 : Orange



Bonjour tout le monde ! 

Il est temps de vous parler d'un de mes mangas préférés, publié aux éditions Akata, dans un format un peu plus poussé qu'une chronique habituelle. Il s'agit d'Orange, d'Ichigo Takano.

Orange est un des rares shojo que j’apprécie jusqu’à maintenant, avec une romance qui ne m’a pas exaspérée, une amitié marquante, et surtout des thématiques fortes, importantes, traitées avec justesse et espoir. J’avais adoré l’anime à sa sortie ; redécouvrir l’histoire en version papier était un plaisir – et je n’ai pas changé d’avis sur ce titre : c’est un shojo à découvrir d’urgence [TW suicide, dépression]


C’est l’histoire de Nao, une jeune lycéenne qui va recevoir une lettre assez étrange : non seulement elle vient du futur, mais sa rédactrice n’est d’autre qu’elle-même ! Le contenu de la lettre est cependant surprenant : elle annonce l’arrivée d’un nouveau lycéen, Kakeru, dont la vie va bientôt basculer. Elle devra alors suivre des indications, des conseils et être attentive au jeune homme, fraîchement arrivé dans sa classe, pour ne pas commettre les mêmes erreurs que la Nao du future. Car dans dix ans, il ne sera plus de ce monde (ce n'est pas un spoil majeur, c'est révélé dès le début). Dans un premier temps dubitative, la lycéenne se rendra vite compte que sa lettre dit la vérité, et que si elle veut sauver Kakeru elle devra se faire confiance, mais aussi faire confiance à ses autres amis. Malgré les erreurs, les regrets, les doutes, le groupe va-t-il pouvoir sauver Kakeru à temps, et changer son avenir ?

Le manga comporte six tomes, mais l’histoire principale n’est étalée que sur cinq, le sixième étant plus un « bonus » autour d’un des lycéens, Suwa, pour découvrir quelques événements de son point de vue. Je ne l’ai toujours pas lu, mais vu qu’il concerne mon petit préféré, je compte bien me le procurer dans les semaines à venir !


J’ai adoré cette histoire, qui m’a fait passer par toutes les émotions possibles. La colère. La tristesse. La peur. Le rire. Le quotidien de ces six lycéens est rempli de bons comme de mauvais moments, et malgré des passages assez durs il reste toujours un goût d’espoir, un message à l’attention de ceux qui connaissent un « Kakeru » dans leur vie. La mangaka a d’ailleurs laissée un mot touchant à la fin du cinquième tome, qui ne laisse pas indifférent.

Je ne suis pas très calée romance, pourtant celle-ci est vraiment mignonne à suivre. Il y a de la maladresse, beaucoup de naïveté – surtout chez Naho - , et bizarrement cela ne m’a pas agacée par rapport à d’habitude. C’est certainement parce que les thématiques du manga sont plus importantes à mes yeux, et donne un cachet particulier à ce titre. Cette touche de science-fiction est bien intégrée au récit, cela ne dénote pas du fil rouge – le présent - , mais les quelques aperçus du futur sont déchirants. Il y a une énorme différence de sentiments et d’ambiance entre ces deux temporalités, et c’est aussi un point que j’ai aimé découvrir au fur et à mesure de ma lecture.


Ainsi, l’amitié est aussi un des sujets les plus importants ici. Kakeru rejoint un groupe déjà bien soudé, et même si je trouve qu’ils s’entendent toujours trop bien malgré leur différence de caractère je suis amoureuse de cette bande. Les voir se battre jusqu’au bout pour sauver le jeune homme est très touchant. Être entouré, apprécié, écouté, et ce sans jugement : encore une fois c’est peut être trop idéalisé, mais c’est pourtant ce qui devrait être normal, surtout pour les gens dans le besoin. Et que dire de Suwa qui, sans spoiler quoique ce soit à son sujet, m’a régulièrement détruit le cœur. C’est un garçon empathique, optimiste, un vrai pilier dans ce groupe, qui a plus d’une fois sauvé la mise pour Naho et Kakeru.


En conclusion, c’est un court manga qui réussit à aborder des thématiques dures mais – hélas - toujours d’actualité, le tout avec sincérité et avec des personnages attachants à suivre. Je reste marquée par des passages, des paroles, des décisions, et c’est aussi pour cela qu’il reste parmi mes mangas préférés. Une vraie pépite à découvrir, si ce n'est toujours pas fait !


Quelques numéros importants (gratuits et disponibles 24h/24h) :

SOS Dépression : 01 40 47 95 95

Suicide Écoute : 01 45 39 40 00

6.10.20

Roses de printemps


Le collectionneur, tome 2 : Roses de printemps - Dot HUTCHISON
Amazon Publishing France - 347 pages - 4€99 (ebook) ou 9€99 (broché)
2020

Ma note finale : 15/20
« Quatre mois après l’explosion du « Jardin », où de très jeunes femmes étaient séquestrées, les agents du FBI Brandon Eddison, Victor Hanoverian et Mercedes Ramirez continuent de gérer « l’après » et d’aider les survivantes traumatisées à se reconstruire.

Mais avec l’hiver qui s’achève, une nouvelle épreuve attend les trois agents : comme à chaque début de printemps depuis plus d’une décennie, une jeune femme sera bientôt retrouvée morte dans une église, la gorge tranchée et son cadavre entouré de fleurs.

C’est ce qui est arrivé à la sœur de Priya Sravasti. Désormais, elle et sa mère sont installées dans le Colorado où elles tentent de prendre un nouveau départ. Mais les fantômes du passé ressurgissent et Priya semble être la nouvelle cible du tueur. Pour le coincer, le FBI compte sur l’aide de la jeune femme. Mais le danger n’est pas forcément là où ils le croient… Et si, contre toute attente, c’était la proie elle-même qui devenait finalement le prédateur ? »
Je ne suis pas une adepte de thriller, j'en ai lu très peu dans ma vie de lectrice, pourtant c'est un genre qui ne me déplaît pas, surtout lorsqu'un résumé capte mon attention. Celui-ci a clairement suscité mon intérêt : j'aime ce qui est sombre, un peu glauque, et si le tueur est toujours dans la nature depuis autant de temps cela promet de la tension. Je remercie NetGalley France et Amazon Publishing France d'avoir mis à disposition l'ebook, car j'ai passé un bon moment de lecture !

Nous allons essentiellement suivre Priya, une jeune femme qui garde encore des séquelles d'un tragique événement survenu il y a un cinq ans : sa grande sœur, Chavi, a été assassinée par un tueur en série qui sévit toujours. En s'installant avec sa mère dans une nouvelle ville, en attendant le grand saut en France, le cauchemar revient : des fleurs, le langage préféré du tueur, sont déposées régulièrement devant sa porte. A chaque fleur correspond une fille assassinée, et c'est au tour de Priya de devenir sa proie. Elle peut évidemment compter sur des amis du FBI, un groupe de vétérans jouant aux échecs et sa mère pour continuer à vivre, à espérer... et plus ?

Ce que j'ai d'abord aimé dans ce titre, ce sont les multiples points de vue. On suit tour à tour Eddison, un officier du FBI entouré de ses partenaires Vic et Mercedes, afin d'en savoir plus sur l'enquête, ses coulisses, ses complications. Priya reste au centre de l'histoire, mais le plus surprenant reste le point de vue du tueur, qui vient parsemer l'histoire de ses "pensées" envers les futures victimes. Cela donne au récit une large palette d'émotions, avec une pointe de tension, d'horreur et de suspens, car jusqu'au bout j'ai douté d'un tas de personnages. Je ne suis cependant pas surprise par l'identité du tueur, il faisait partie de ma liste, et là réside ma petite déception sur ce roman. Je m'attendais à être un peu plus surprise...

Je n'ai pas lu le premier tome de cette saga - à propos de l'affaire du Jardinier - , et bien que l'on retrouve quelques personnages issue de cette histoire cela ne m'a pas gênée pour comprendre le roman. Ainsi, j'ai vite appréciée Inara et Bliss, qui sont pourtant assez complexes, marquées à vie par cet épisode. Je serais curieuse de lire ce premier tome car il pourrait également me plaire !

Le rythme est assez lent, et je l'accorde : ça ne plaira pas à tout le monde. Pourtant, je ne me suis pas ennuyée, bien que vers la fin je sentais que l'enquête tournait en rond - jusqu'au moment fatidique où j'ai renoué avec l'intrigue. L'atmosphère se construit doucement, avec son lot de potentiels suspects, et on découvre petit à petit ce qu'il se passe depuis presque une décennie autour de cette affaire de meurtre. C'était bien construit, les éléments étaient positionnés au bon endroit afin de ne pas en savoir trop dès le début.

Je me suis tout de suite attachée à Priya. Malgré ce qu'elle a vécu, elle reste déterminée, intelligente ; elle enquête de son côté, ne laisse rien au hasard, ne baisse pas les bras lorsque l'étau se resserre sur ses épaules. J'ai aimé ses relations avec Eddison, sa mère, les vétérans rencontrés aux échecs : c'est triste, émouvant, sincère, avec une dose de complicité qui m'a fait chaud au cœur - et qui réconforte après certains passages angoissants. Cette jeune femme remet aussi en question la notion de justice, en évoquant régulièrement le deuil, le suicide, la reconstruction, la vengeance. Je reste fascinée par son état d'esprit - et impossible de reste de marbre face à l'énergie qu'elle dégage.


En conclusion, j'ai passé un bon moment de lecture avec ce thriller. Priya a été une protagoniste incroyable et attachante, et les autres personnages sont tout aussi intéressants et complexes à suivre. L'enquête est glauque à souhait, mais je reste un peu déçue de l'identité du serial killer, qui ne m'a pas provoqué la surprise que j'attendais le plus. Je recommande quand même ce roman si vous aimez le genre !

3.10.20

The Promised Neverland, tome 12


The Promised Neverland, tome 12 - Kaiu SHIRAI et Posuka DEMIZU
Editions Kazé (Shonen) - 189 pages - 6€89
2020

Ma note finale : 18/20

Chroniques des tomes précédents → tome 1 / tome 2 / tome 3 / tome 4 / tome 5 / tome 6 / tome 7 / tome 8 / tome 9 / tome 10 / tome 11

« Décidés à délivrer l'ensemble des enfants prisonniers des fermes et à conclure une nouvelles promesse, Emma et les siens se mettent en quête des "Sept Murs" ! Grâce aux informations dont ils disposent, ils partent pour Cuvitidala où une étrange révélation les attends...
Mais au même moment, Peter Ratri, qui a découvert la destruction de Goldy Pond, lance ses hommes sur leur piste ! »

Si les tomes précédents été axés sur les combats et l'action à foison, ici, c’est assez calme - mis à part à les dernières pages. L'histoire se concentre sur l’exploration et la découverte des Sept Murs évoqués depuis un bon moment dans l'intrigue, je suis contente qu'on revienne dessus ! Le groupe principal n’est d’ailleurs pas le même que d’habitude, mais je suis contente de ce choix, ces deux enfants sont prometteurs et apportent un vent de fraîcheur dans la dynamique du récit. Quelle surprise aussi de voir une ellipse de plus d'un an ; ainsi, il reste à peine quelques mois pour mettre leur plan en route ! J’aime assez bien les petits changements graphiques, et au moins il n’y a pas de temps mort pour le fil rouge, ce que j'apprécie également.

Le chapitre 100 est vraiment chouette, c’était symbolique et j’apprécie l’idée ! Je suis donc ravie d’avoir des nouvelles de ce personnage, surtout après tout ce temps. Il m’a fait beaucoup de peine car il garde un lourd secret avec lui, surtout à son âge. J’espère sincèrement qu’Emma et les autres réussiront à le sauver, surtout que les dernières cases du chapitre ne sont pas très rassurantes pour lui...

L'arrivée fracassante d'Andrew, un homme de main de l’actuel maître du clan Ratri, précipite l’action et casse ce sentiment de sécurité dans le groupe principal – provoquant des pertes et des blessés. J’ai assez peur pour les deux adultes restés en arrière, surtout que l’ennemi est déterminé à éliminer chaque enfant sans état d’âme. Encore une fois, l'histoire et son rythme sont maitrisées avec brio. Il me tarde d’en savoir plus sur la nouvelle destination du groupe, ainsi que sur les personnes concernées par l’ancienne promesse – surtout chez les démons. William Minerva reste pour sa part trop discret, mais je pense que son heure n’est pas encore venue !


En conclusion ce tome fait office de transition pour poser les bases du prochain arc, plutôt centré sur les mystère autour de la promesse, les Sept Murs, les démons et le rôle de Minerva. Je suis vraiment impatiente d'en savoir plus, de connaître le destin du groupe - en mauvaise posture - mais aussi de voir comment Emma va évoluer. Un excellent tome, avec un bon équilibre découverte/action !