30.1.20

[CHRONIQUE] Fairy Oak, tome 1 : Le secret des Jumelles


Fairy Oak, tome 1 : Le secret des Jumelles - Elisabetta GNONE
Editions Kennes - 344 pages - 15€
2015

Ma note finale : 14/20

☆☆☆

" Depuis plus de mille ans, quand sonne minuit, dans les maisons de Fairy Oak se produit un fait magique : de minuscules fées lumineuses racontent des histoires d'enfants à des sorciers aux bons yeux émus et attentifs.
Insolite n'est-ce pas ?!
Chacun sait que les fées et sorcières ne s'entendent pas bien et que les sorcières n'aiment pas du tout les enfants.
Mais nous sommes dans la Vallée de Verte-Plaine, dans le village de Fairy Oak, et ici, les choses se passent toujours un peu différemment... "

☆☆☆

Ce roman aura traîné très longtemps dans ma PAL, pratiquement trois ans avant de dévorer les premières pages ! Et pourtant, ce n'est pas faute d'être intriguée par cet univers féerique, magique, avec de la nature à foison, des secrets étranges, le tout écrit par la créatrice de W.I.T.C.H. (une BD qui aura bercé mon enfance). Pourtant, je ressors mitigée de cette lecture...

Ce tome est trop jeunesse à mon goût, et plusieurs fois j'ai été frustrée du manque d'informations sur l'univers de l'auteure. C'est franchement dommage car il y a d'excellentes idées que j'ai apprécié : l'opposition entre les magies de Lumière et d'Obscurité, le Terrible 21 qui s'est passé avant les événements de ce premier tome, la menace qui semble s'intéresser de très près aux jumelles, l'apprentissage de la magie par ces dernières et leurs nouveaux camarades... Les éléments sont là, mais pas assez exploités. Je ne peux qu'espérer en savoir plus dans le prochain tome.

Aussi, l'intrigue va trop vite et il est difficile de s'attacher aux protagonistes et aux personnages secondaires ; ma seule préférence va pour Pervinca, dont j'adore la magie et sa répartie cynique. Les autres personnages sont convenus, absents, discrets, alors qu'ils ont là aussi du potentiel. Je pense en particulier à la famille (horrible) de Scarlet, le jeune Grisam qui fait battre le cœur de Vanilla (mais la réciproque n'est pas de mise), et surtout la famille des jumelles. J'aimerai bien en découvrir plus sur chacun d'entre eux !

Malgré tout j'ai passé un bon moment avec ce livre, je ne l'aurai pas lu en trois heures sinon. C'est plein de magie, de fées protectrices, de sorcières puissantes, de petites filles apprenties enthousiastes et émerveillées, de nature bienveillante, avec quelques passages plus sombres et forts en action ; et les illustrations présentes un peu partout au fil des pages apportent un véritable plus agréable ! Si vous cherchez une petite lecture doudou c'est parfait. Je suis également contente de voir les petites similitudes avec la saga W.I.T.C.H., ce qui me conforte dans mon avis de lire cette trilogie jusqu'au bout car l'autrice a du potentiel avec cette histoire !


En conclusion ce tome n'a pas réussi à me convaincre totalement par certains aspects, mais ma curiosité sur l'univers, le sort des jumelles et la possible évolution des événements à venir me donne envie de poursuivre l'aventure auprès de Vi (Pervinca) et Babou (Vanilla).

27.1.20

[CHRONIQUE] Libraire jusqu'à l'os, tome 1


Libraire jusqu'à l'os, tome 1 - HONDA
Editions Soleil Manga (Seinen) - 160 pages - 7€99
2019

Ma note finale : 14/20

☆☆☆

" Honda est une libraire passionnée par son travail. Mais elle mène une guerre, une guerre contre les livres en rupture de stock, une guerre contre les reports et les lecteurs mécontents des retards de livraison, une guerre pour tous ces fans de mangas qui déambulent dans ses rayons à la recherche d'une nouvelle émotion.
Récit autobiographique d'une libraire japonaise désormais célèbre, Libraire jusqu'à l'os nous plonge dans le quotidien survitaminé de Mlle Honda. "

☆☆☆

Aujourd'hui je reviens après une petite semaine d'absence sur le blog, afin de parler de ma dernière découverte "manga" du mois. Passionné.e de livres (plus particulièrement de mangas et de lectures graphiques en général) ? Envie de connaître les coulisses d'une librairie ? Le tout avec humour et passion ? Ce manga sera sans doute fait pour toi ! Pour ma part, j'ai passé un bon moment, et je compte bien me procurer la suite, surtout que la série est courte (quatre tomes seulement).

On rentre dès le début dans le vif du sujet avec la mangaka, Honda, qui raconte son métier de libraire spécialisée mangas (et autres lectures graphiques), avec des anecdotes amusantes et pas mal d'informations intéressantes sur les journées de boulots, les avantages, les contraintes, la solidarité entre collègues...

Elle racontera donc avec humour ses maladresses quand elle doit s'exprimer en anglais, son désespoir lorsqu'elle doit conseiller des clients sur les BL tendances (= Boy's Love, autrement dit des romances homme/homme PLUS OU MOINS érotiques) alors qu'elle n'en lit pas, son professionnalisme pour faire face aux ruptures de stocks et retards de livraison pouvant décevoir ou énerver des lecteurs incompréhensifs... La liste est longue et le tome donne déjà un excellent aperçu réaliste de ce quotidien mouvementé et pas facile tous les jours qui me fait malgré tout rêver !

Étant dans le commerce depuis déjà deux ans je me retrouve pas mal dans certaines situations, surtout avec la relation client, mais j'ai adoré l'humour de la mangaka et ça fait relativiser. J'ai également senti la passion de cette libraire et de ses collègues, et je trouve ça génial si ça permet à des personnes d'en apprendre plus sur le métier et ceux qui travaillent dans ce secteur. A l'instar du manga Le maître des livres (que je vous recommande aussi au passage), je suis joie de voir que les métiers du livre sont remis sur les devants de la scène !

Si je devais donner un point négatif à ce premier tome, c'est son côté redondant dans la plupart des chapitres. Cependant, ce qui me rassure, c'est que la série sera courte et je pense que c'est mieux ainsi, surtout si la mangaka poursuit l'histoire sous forme d'anecdotes sans liens entre eux. J'apprécie plutôt bien les dessins, ils sont très expressifs, originaux (il fallait bien cacher l'identité des collègues alors la mangaka use de beaucoup d'imagination !).


En conclusion cela reste une bonne découverte que je vous conseille si vous êtes curieux sur ce milieu, que vous avez envie de rire un bon coup, et que vous avez une petite connaissance en manga pour comprendre quelques blagues/références (sinon vous risquez de passer à côté de pas mal d'éléments, et ça sera moins drôle ou éloquent).

20.1.20

[CHRONIQUE] The paper magician, tome 1


The paper magician, tome 1 - Charlie N. HOLMBERG
Editions AmazonCrossing - 221 pages - 9€99
2016

 → Ma note finale : 15/20

☆☆☆

" C'est le cœur brisé que Ceony Twill, 19 ans, débarque chez le magicien Emery Thane. Sortie major de sa promotion à l'école Tagis Praff, elle se voit contrainte d'embrasser la magie du papier, elle qui rêvait de travailler le métal. Or une fois qu’elle sera liée au papier, matériau qu’elle dédaigne, elle sait que c'est pour le restant de sa vie.

Dès le début de son apprentissage chez l'excentrique mais si charmant Emery, Ceony découvre un monde merveilleux qu'elle ne soupçonnait pas : animer des créatures de papier, donner vie à des récits grâce aux images qui les illustrent, prédire l'avenir… Mais son bonheur se ternit quand elle se trouve confrontée aux dangers de la magie interdite.

Une Exciseuse - pratiquant la magie noire liée à l'élément de chair - attaque le magicien et lui arrache le cœur avant de s'enfuir avec son précieux butin. Pour le sauver, Ceony devra affronter l'horrible sorcière assoiffée de sang et se lancer dans un périlleux périple qui la mènera dans les méandres du cœur de son mentor dont elle va découvrir les lourds secrets. "

☆☆☆

Depuis le temps que j'avais envie de découvrir cette saga dont le résumé me faisait super envie ! Je ressors tout récemment de ma lecture et j'ai passé un bon moment avec Ceony et son maître Emery Thane ; je suis cependant déçue sur quelques points, ce qui m'a empêché de pleinement apprécier ce premier tome.


Le contexte de l'histoire avait tout pour me plaire, et c'est effectivement le cas : j'ai adoré suivre les premiers pas de Ceony Twill dans l'art du pliage auprès d'un des rares maîtres Plieurs - Emery Thane -, alors qu'elle voulait devenir Fondeur et transformer le métal à sa guise. Elle restera amère une bonne partie de l'intrigue, mais sans jamais dénigrer totalement son maître, sa magie puissante et précise ; elle fera d'ailleurs tout pour mettre en valeur sa bonne mémoire et son efficacité à la tâche. Au revoir l'héroïne qui se lamente sans cesse, je suis donc ravie que l'auteure propose une expérience agréable avec Ceony, loin d'être parfaite mais qui n'est pas tête à baffe !

J'ai aimé en savoir plus sur les Plieurs, la façon dont ils usent de la magie et utilisent le papier pour créer des œuvres d'arts ou des créatures vivantes, et j'aurai sincèrement voulue que ce premier tome reste là-dessus plus longtemps. C'était sans compter une mystérieuse et dangereuse femme, Lira, qui déboule brusquement chez le magicien Thane et lui vole son cœur grâce à la magie du sang, une magie interdite dont les pratiquants sont des Exciseurs. Ceony est bouleversée et va devoir sauver son maître très rapidement, au risque de voir l'un des rares Plieurs de ce monde mourir. Et c'est là qu'on entre dans la deuxième partie de l'histoire, celle qui m'aura un peu déçue dans ce tome. 

Ceony est trop spectatrice des souvenirs d'Emery Thane, et ne passe son temps qu'à courir, tomber, fuir Lira... Et ce bien souvent à mon goût. Le roman n'est pas gros pourtant, mais j'ai senti malgré tout des longueurs. Ce qui est dommage car Emery est un personnage fascinant que j'ai adoré dès la première apparition, et qui est loin d'être parfait lui aussi. Et ce que Ceony va développer comme sentiment pour son maître est ultra prévisible, en plus d'être peu crédible au vu des événements et de la rapidité de l'intrigue. Je regrette aussi que les autres personnages ne soient pas aussi mis en avant, il est difficile d'apprécier et/ou de comprendre Mg.Aviosky, Lira... J'espère cependant changer d'avis sur ces points avec la suite, en espérant que cela soit mieux développé.

☆☆☆

En conclusion j'ai quand même passé un bon moment de lecture avec ce premier tome de la trilogie, malgré quelques défauts plus ou moins importants. Je suis pourtant optimiste sur la suite que je serai curieuse de lire un jour, car l'univers de l'auteure est original et intriguant, et j'ai envie de savoir ce qu'il se passera dans la suite de l'apprentissage de Ceony avec Emery !

13.1.20

[CHRONIQUE] Le prince de la brume


Le prince de la brume – Carlos Ruis ZAFON
Éditions Pocket – 188 pages – 6€95
2012

 Ma note finale : 16/20

☆☆☆

« 1943, Angleterre.
Pour fuir la guerre, la famille Carver s'installe dans un village perdu sur la côte. Mais, à peine franchie la porte de la maison, des événements étranges se produisent...

Avec leur nouvel ami Roland, Alicia et Max Carver vont peu à peu percer les secrets de la vieille demeure et apprendre l'existence d'un certain Caïn, surnommé le Prince de la Brume. Un personnage diabolique revenu s'acquitter d'une dette très ancienne...

Voilà les trois enfants lancés à la découverte d'épaves mystérieuses, de statuettes enchantées, de gamins ensorcelés... Une aventure extraordinaire qui changera leur vie à jamais. »

☆☆☆

Ce roman est en réalité une relecture, puisque je l’ai lu il y a quelques années maintenant et que je n’en garde que de vagues souvenirs – à part celui d’avoir adoré l’histoire - . Je suis sincèrement contente que mon ressenti soit le même aujourd'hui, que la magie des mots, du mystère, de la terreur et de la mélancolie fonctionne toujours. Je ne pense cependant pas relire la suite de cette trilogie, car les deux autres tomes ne m’avaient pas laissé un souvenir extraordinaire.


C’était donc un réel plaisir de plonger aux côtés de Max, Alicia et Roland, pendant cet été de 1943 où leurs destins vont basculer à cause d’une seule personne : le prince de la brume, Caïn, dont l’ingéniosité et le sadisme à de quoi faire frémir. Il n’a qu’un seul et unique but lors de son retour d’entre les morts : se venger. Mais de qui ? De quoi ? Et surtout comment les enfants vont-ils survivre face à lui ?

Même si on le voit peu dans le récit, la présence de cet antagoniste est glaçante, sinistre, omniprésente – par le biais de souvenirs ou d’apparitions soudaines - . Rarement j’ai ressenti ceci lors d’une lecture, même si dans mes souvenirs j’en avais eu beaucoup plus peur ! Il y a pas mal de suggestions, de phénomènes paranormaux, d'histoires d'immortalité et de malédiction : c’est bien écrit, bien amené, et ce dès les premières pages, avec l’arrivée de la famille Carver dans leur nouvelle maison. Je n’adhère pas à toutes les formes d’horreurs présentes, mais c’est cohérent du début à la fin.

Je me suis rapidement attachée à la petite bande. Bien que je ne suis pas une fan de romance, je suis contente de ne pas avoir des tas de passages dessus, l’auteur se concentrant sur Caïn, son histoire et ses mauvais coups sur les protagonistes. Je trouve d’ailleurs que le couple Alicia/Roland est formé trop rapidement pour paraître crédible. Heureusement que Max possède une grande curiosité qui a fait avancer le récit plus d’une fois, surtout pour obtenir des révélations de la part du grand-père de Roland. Ce sont d’ailleurs mes passages préférés du roman, j’ai aimé ce retour dans le passé afin d’en savoir plus sur les précédents habitants de la maison de Max et de comprendre les phénomènes étranges qui se passe.

Pourtant, si je n’ai qu’un seul gros point négatif à citer, c’est au sujet de l’épilogue. La fin est bien trop précipitée, froide dans les sentiments – alors que tout le monde n’est pas concerné par le happy end -, et pas mal de personnages sont tombés dans l’oubli : je pense à la petite sœur de Max et Alicia, ainsi que leurs parents. Je n’ai pas non plus eu le sentiment d’un village « vivant », même si le coin semble perdu, je n’aurai pas dit non à quelques personnages supplémentaires…

☆☆☆

En conclusion cette relecture confirme mon impression sur ce roman : c’est toujours un bon moment à passer avec ce trio uni le temps d’un été contre une entité maléfique ; et bien que l’auteur maîtrise son récit et propose une forme d’horreur et de fantastique qui me plaît je reste déçue par cette fin expédiée en trois pages. Certes, le récit est court et l'auteur se concentre sur l'essentiel, mais je garde un petit goût amer pour le sort de quelques personnages, et la non-utilité d’autres...

11.1.20

[CHRONIQUE] @Ellie, tome 1


@Ellie, tome 1 – FUJIMOMO
Éditions Kana (Shôjo) – 192 pages – 6€85
2018

Ma note finale : 15/20

☆☆☆

« Eriko Ichimura est une lycéenne discrète que l’on ne remarque pas. Son seul plaisir est d’admirer Akira Ômi, un beau jeune homme plein de fraîcheur, et de « murmurer » ses fantasmes quotidiens sur Internet. Mais, un jour, elle découvre par hasard la vraie nature d’Ômi. Et ce dernier prend connaissance des tweets embarrassants d’Ellie… !! Voici l’amour peu ordinaire d’une perverse discrète. »

☆☆☆

Aujourd’hui je poste cette petite chronique pour parler de ma découverte d'un shôjo gagné grâce à un concours instagram (@lacaverneauxmangas pour les plus curieux !), et qui est également une lecture commune avec Marine !

Comme souvent, le premier tome est introductif ; c'est donc l'occasion de découvrir Ellie, jeune fille très discrète qui ne vit qu'à travers ses fantasmes sur Ômi, un camarade de classe, qu'elle publie anonymement sur Twitter. Pourtant, par mégarde, ce dernier va découvrir son secret, et Ellie va comprendre que son amoureux n'est pas aussi souriant et lumineux qu'il n'y paraît... Ils vont doucement faire connaissance, se blesser, se rapprocher, passer de bons moments, le tout avec humour et un peu de tendresse.


Ce n'est pas le shôjo le plus innovant que j'ai lu, je vais être franche sur ce point : il apporte son lot de clichés qui m'exaspère par moment (la fille peu dégourdie et un brin nunuche qui tombe amoureux d’un garçon mystérieux) ; cependant, grâce à l'humour de la mangaka et ses personnages pleins de spontanéité, j'ai passé un bon moment, et je suis la première surprise. Certaines scènes sont à mourir de rire tant les situations sont loufoques ou incongrues ; je pense notamment à une scène sous la pluie (si vous l'avez lu vous savez de quoi je parle !), les réactions d'Ômi sont adorables et drôles !

Le décalage monumental entre les personnalités d'Ellie et d'Ômi est vraiment marrant, même si je ne suis pas sûre que cette relation pourra marcher ainsi sur le long terme. Les scènes dans ce premier tome sont assez répétitives, et je n’ai pas l’impression d’avoir avancé dans l’histoire. J'attends donc de voir leur évolution, et surtout de lire quelque chose de moins prévisible niveau romance ! 

Cela dit, j'apprécie beaucoup l'amitié entre Ellie et Sara, elles sont faites l'une pour l'autre ! Elles sont atypiques, mais en aucun cas bizarres, flippantes ou étranges. Elles ont leurs goûts, leurs passions, et je trouve le message agréable et rafraîchissant.

☆☆☆

En conclusion même si je ne suis pas 100 % emballée par le résultat et par la romance, j’ai passé un bon moment avec ce premier tome riche en humour, en émotion ; le tout avec des dessins très expressifs et soignés. Je suis très curieuse de me plonger dans la suite (je viens récemment de m’acheter le tome 2), et de voir si je continue cette série jusqu’au bout !

7.1.20

[CHRONIQUE] The Book of Ivy, tome 1


The Book of Ivy, tome 1 – Amy ENGEL
Éditions Lumen – 342 pages – 15€
2015

Ma note finale : 16/20

☆☆☆

« Voilà cinquante ans qu’une guerre nucléaire a décimé la population mondiale. Un groupe de survivants d’une dizaine de milliers de personnes a fini par se former, et ce qui reste des États-Unis d’Amérique s’est choisi un président. Mais des deux familles qui se sont affrontées pour obtenir le pouvoir, la mienne a perdu. Aujourd’hui, les fils et les filles des adversaires d’autrefois sont contraints de s’épouser, chaque année, lors d’une cérémonie censée assurer l’unité du peuple.

J’ai seize ans cette année, et mon tour est venu.

Je m’appelle Ivy Westfall, et je n’ai qu’une seule et unique mission dans la vie : tuer le garçon qu’on me destine, Bishop, le fils du président. Depuis ma plus tendre enfance, je me prépare pour ce moment. Peu importent mes sentiments, mes désirs, mes doutes. Les espoirs de toute une communauté reposent sur moi. Le temps de la rébellion approche…

Bishop doit mourir. Et je serai celle qui le tuera. »

☆☆☆

Je pense qu’on est beaucoup à avoir des « reliques de la PAL », c’est-à-dire des livres qui sont dans nos bibliothèques depuis une éternité, peu importe qu’on soit impatient de les lire ou non. The Book of Ivy, le premier tome de la duologie du même nom, rentre pile poil dans cette catégorie car j’ai mis un an et demi avant de me plonger dedans ! Je regrette un tout petit peu car je l’ai dévoré en une journée, preuve qu’il m’a bien plu, mais je ne pourrais pas crier au coup de cœur avec cette dernière lecture de 2019 à cause, en grande partie, des événements prévisibles de l’histoire.


Cette dystopie avait déjà de quoi me plaire rien qu’avec son synopsis, et je ne me suis pas trompée :  une romance apparemment impossible car Ivy doit épouser celui qu’elle va tuer de ses mains afin de venger sa famille et contribuer à la première pierre d’une révolution importante pour les deux peuples de Westfall. De la manipulation, des choix difficiles, l’importance de la famille et la place que l’on veut se faire parmi eux, les doutes et les déceptions, les mensonges à proférer au quotidien pour protéger sa mission de Bishop, son ennemi juré… Et fatalement Ivy va tomber dans un piège, prévisible, mais qui aura son importance dans le récit et la direction prise par l’auteure pour écrire cette fin.

Alors oui, ce n’est pas révolutionnaire comme schéma narratif, mais c’était bien écrit, avec un univers intéressant, des personnages principaux marquants, une réelle évolution chez Ivy – que j’ai trouvé insupportable au début -, et la politique ainsi que le système de justice de Westfall m’ont énormément fascinés. Les pages se sont tournées toute seule et je n’ai pas lâchée le livre de la journée car je voulais absolument connaître la fin de ce tome, et savoir si j’avais deviné certaines choses. Malheureusement c’était le cas, et je regrette ce manque de surprise. Cela dit je n’avais plus eu un tel engouement pour ce genre littéraire depuis Hunger Games ou Le Labyrinthe, et je suis contente de renouer avec la dystopie grâce à Amy Engel.

J’ai aimé les thématiques abordées dans cette histoire : la famille, l’amour, les mariages imposés, les droits des femmes, la guerre, l’isolement, la justice par soi-même, la manipulation de l’histoire et de l’Histoire, le régime politique le plus « efficace » pour prospérer mais aussi le plus « humain », la confiance en soi ; j’ai trouvé quelques passages poignants et profonds, j’ai pas mal réfléchi à certaines situations dans lesquelles sont plongées Ivy, et heureusement pas de romance gnangnan à l’horizon pour mon plus grand plaisir !

Autre point fort du titre, ce sont les personnages, à la fois complexes, terribles, avec leurs défauts et leurs idéologies ; bref ils sont humains et je n’est pas tout le temps été d’accord avec leurs choix. J’ai même ressenti de la frustration avec Ivy, de l’injustice et de la colère envers sa famille, de la curiosité pour le père de Bishop, de la haine pour le fiancé imposé pour Meredith. Et surtout, j’ai beaucoup d’amour pour Bishop, LE personnage que j’ai le plus apprécié ici, qui m’aura fait rire, malgré toute la peine que j’ai ressenti à la fin. J’ai sincèrement hâte de le revoir dans la suite, en espérant une fin heureuse pour lui et Ivy, tous deux le mérite. Bien que je ne serai pas surprise du contraire de la part de l’auteure…

☆☆☆

En conclusion j’ai passé un bon moment rempli de rire, de réflexion, de haine et de peine avec ce premier tome de la saga, malgré une histoire assez prévisible et des situations clichées. Pourtant, l’univers a de la consistance, les personnages sont bien construits (pas de manichéisme, ouf), l’auteure soulevant donc pas mal de questions qui sont d’actualité et dont les thématiques sont pertinentes, aussi bien chez Ivy que chez le lecteur. Chez moi ça a marché, et j’ai vraiment hâte de connaître le fin mot de cette dystopie !