29.8.19

[CHRONIQUE] Vampire Knight, tomes 17 à 19


Vampire Knight, tomes 17 à 19 – Matsuri HINO
Éditions Panini (Manga) – 192 pages par tome – 6€99 le tome
2013 (T17 & T18) / 2014 (T19)


! ATTENTION AUX ÉVENTUELS SPOILS !

« La partie d’échec entre Kaname et Sara se poursuit, et leurs pions en paient un prix sanglant… Kaname est prêt à frapper fort, d’ailleurs il n’hésite pas à attaquer le QG de la Guilde où Sara s’est réfugiée avec sa suite. Aucun Hunter ne semble capable d’empêcher l’avancée de Kaname, jusqu’à ce que Yûki et Zero se dressent devant lui. »


Ça y est, j’y suis : la conclusion de Vampire Knight s’étale sur ces trois derniers tomes. Il y aura eu des bons points comme des mauvais, malheureusement plus nombreux de ce côté, mais je reste ravie d’avoir enfin découvert l’histoire, ses personnages emblématiques et l’univers de la mangaka. Je ne ressors pas si mécontente que cela, Matsuri Hino a su me délivrer une conclusion qui tient la route, riche en émotions et en action, avec des scènes qui vont me marquer pendant encore un bout de temps. Mais je relève encore bien des points négatifs qui ternissent malheureusement l’épilogue…

Le jeu du chat et de la souris qu’offre Kaname peut apporter du suspens, de la tension et le rend un brin menaçant ; était-ce pourtant nécessaire de faire traîner ça sur deux tomes et demi ? J’avais parfois l’impression que la mangaka cherchait plutôt à gagner du temps avant de finir sa série au lieu d’aller de l’avant. Et c’est dommage car elle a réussi à livrer des scènes marquantes et réussies !

Il y a deux couples que j’apprécie beaucoup dans ce manga, et j’ai été gâtée à ce niveau-ci : les moments de complicité et de tragédie autour de Zero/Yûki et Kain/Ruka sont à la fois plaisant et déchirant à lire. Surtout pour le premier couple cité. C’est le moment d’ouvrir son cœur, de déclarer ses sentiments, ses doutes, l’évolution de leur relation. C’est uniquement pour ce genre de scènes que j’aime Vampire Knight, et c’est dommage d’avoir attendu aussi longtemps pour en profiter. Le tome 18 est donc de loin mon tome préféré de la saga, il a d’ailleurs réussi à me faire presque pleurer tant je ne m’attendais pas à ce qui allait se passer.

La trame scénaristique autour des armes anti-vampires était intéressante et apporte son lot de tragédie : je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler le sort d’un des personnages, mais c’était bien amené et exploité, la boucle étant désormais bouclée. Le combat final est grandiose, j’aurai bien aimé que ça dure plus longtemps ! Et lorsque Yûki s’est coupé les cheveux pour les avoir aussi courts qu’au début, afin de s’affranchir définitivement de Kaname, j’étais aux anges et fière d’elle – pour une courte durée, je vais y revenir dessus plus tard-.

Je ne suis pas surprise sur ce sujet, mais la mangaka a réussi à rendre des scènes marquantes et puissantes grâce à ses dessins : il y a des jeux sur les regards, les silences, les corps. C’est fou de voir l’évolution entre les premiers tomes et les derniers.

Mais comme dit précédemment, tout n’a pas été parfait dans cette conclusion, et j’ai pas mal de choses à dire. Tout d’abord le personnage d’Ichijô et ses relations avec Kaname et Sara, je n’ai absolument pas compris l’intérêt d’un tel développement pour ce résultat. Si je l’avais apprécié au début j’ai été plutôt déçu de son inutilité croissante. Je ne citerai pas non plus le maître de Zero, dont un passage aurait mérité une explication - j'ai ma propre théorie mais je pense qu'il y avait matière à en faire au moins un chapitre dessus -.
Même si c’est justifié dans le scénario je n’arrive pas à pardonner l’intégralité des actions de Kaname et son comportement. Surtout avec Zero en parallèle, qui ne m’aura jamais déçue une seule fois, lui ! J'ai rarement autant détesté un vampire à ce point.
Et puis cette fin. Si je suis ravie du sort des protagonistes principaux – sans exception -, je la trouve bâclée et expédiée en l’espace de cinq pages. C’est peu quand on voit quand même la complexité et la richesse de l’univers. Les autres personnages n’ont pas le droit à leur moment de gloire, alors qu’ils ont tous joué un rôle plus ou moins important dans le combat final et pour aider Yûki, c’est triste de les abandonner ainsi… La situation entre les Hunter et les vampires s’arrange d’ailleurs bien vite, je trouve ça un peu facile après ce qu’il s’est passé. La dernière décision de Yûki est un énorme "non" pour ma part, je suis déçue de son entêtement et ça m’a donné un goût amer en fermant le dernier tome. 

En conclusion Vampire Knight a été une découverte sympathique dont je ressors malheureusement déçue à cause de plusieurs points. J’ai donc bien râlé tout au long de mes chroniques, mais j’ai aussi bien ri, j’ai été ému, j’ai été happé jusqu’au bout. Je pense également me lancer dans l'anime, je serai curieuse de voir si ça passe mieux sous ce format ou non !
Cela dit si vous êtes fan de romance mature, sombre, avec de la tragédie et des vampires partout, je suis convaincue que vous pouvez passez un bon moment avec ce manga.


« - Dis… Depuis le bal masqué je n’arrête pas de penser à une chose. Si tu n’avais pas été un chasseur et moi un vampire… Si nous avions tous les deux été de simples humains qui se rencontrent… Qu’est-ce que nous serions devenus l’un pour l’autre ? Tu crois que  je t’aurais trouvé innocemment trouvé séduisant ? Comme tu n’aurais pas redoublé une année, tu aurais été une classe au-dessus de moi. Mais je suis sûre que Kaname et toi vous vous seriez malgré tout détestés. La veille du bal je t’aurais croisé par hasard, couvert de sang après t’être bagarré. Et je suis sûre que j’aurais sorti des pansements tout en te disant que « se battre, c’est mal ». Je t’aurais soigné en te faisant la morale et tu m’aurais laissé faire sans rien dire. Et ensuite… Ensuite, que se serait-il passé… ? Mais peut-être qu’il ne se serait rien passé… ? […]
- T’es vraiment trop bête, décidément…
- Hein ?
- Si nous avions tous les deux été humains… nous n’aurions eu aucun point commun. »

25.8.19

[CHRONIQUE] Tunnels, tome 1


Tunnels, tome 1 - Roderick GORDON & Brian WILLIAMS
Editions Michel Lafon - 416 pages - 15€
2008


" Will Burrows, un jeune garçon de quatorze ans, vit à Londres avec sa famille. Mais lui et les siens ont peu de choses en commun. Il partage cependant une passion avec son père : ensemble, ils adorent creuser des tunnels. Lorsque Mr Burrows disparaît brutalement au fond d'une galerie inconnue, Will décide de mener l'enquête avec l'aide de son ami Chester.
C'est ainsi que nos deux héros se retrouvent bientôt dans les lointaines profondeurs de la terre. Là les attend un terrible et sombre secret qui pourrait bien leur coûter la vie... "


Je reviens aujourd'hui pour la chronique du premier tome d'une saga jeunesse dont ce blog m'a rendu curieuse à son sujet. Il s'agit de Tunnels, et le moins que je puisse dire c'est que j'ai été agréablement surprise d'avoir accroché à l'histoire de Will et que malgré quelques défauts notables je n'ai qu'une envie : découvrir le deuxième tome !

Le résumé est particulièrement alléchant je dois dire, et l'histoire de ce premier tome respecte ces promesses. Cependant il faut attendre un bon bout de temps avant de plonger dans cet autre monde, sous la Terre, et d'en découvrir le mode de fonctionnement, ses mystères, mais surtout ses dangers - les Styx en première ligne -. La vie de Will ne brille que par son ami Chester et ses fouilles avec son père ; ce dernier, une fois disparu, entraîne peu à peu le protagoniste dans les entrailles de notre planète, réduisant son quotidien déjà étrange en morceau, et les réponses qu'il va trouver vont finir de bousculer son existence.

Le récit est long à se mettre en place, mais il plante correctement le décor et la vie de Will, jeune garçon qui supporte mal le soleil et qui adore creuser partout avec son père. Rien qu'à ce niveau-ci c'est atypique pour un roman jeunesse, je n'ai jamais vu un personnage avec une passion pareille, et ça change ! Et que dire lorsqu'on plonge dans ce monde souterrain : c'est oppressant, sombre, mystérieux, dangereux, avec un système de caste pourri et des personnes peu fréquentables. Les quelques révélations sont bien placées, bien amenées. Sans parler qu'on est loin de vivre une aventure chez les Bisounours : il y a déjà des morts, autant dans le camp adverse que dans celui du protagoniste... L'épilogue m'a d'ailleurs surprise et annonce le ton du second tome, ce qui me plaît et relance mon intérêt ! J'ai apprécié en savoir plus sur l'univers des auteurs, les descriptions sont détaillées, les décors plantés, l'action au rendez-vous, avec également des moments d'émotions, de retrouvailles, des séparations compliquées. Je me suis peu ennuyée pendant ma lecture, mais si l'univers m'a fasciné je ne pourrais pas en dire autant du côté des personnages...

Will est un jeune garçon attachant, autant par sa situation de départ que par les épreuves qu'il traverse. Il fonce dans le tas, semble inconscient des dangers tant qu'il creuse et qu'il se sent bien, supporte une famille qui n'a rien de normal ni de sain, et possède pour seul ami Chester, un autre personnage solitaire. Will va évoluer en bien dans ce tome, car il apprend à être responsable de ses pairs, se montre courageux plus d'une fois et est moins téméraire en cas de danger. Je suis vraiment curieuse de voir son parcours dans la suite.
Je ne suis pas autant enthousiaste à propos de Chester : il est plutôt fade à côté de Will, et ses nombreuses blagues/réflexions ne m'ont pas tant fait rire que ça. Cela dit il va subir beaucoup d'expériences atroces pendant son expédition souterraine, et je n'ai pas tout le temps était sereine pour sa santé mentale et physique.

Du côté des personnages secondaires le bilan est mitigé, si bien que je ne retiens que deux figures parmi mes préférés : l'oncle Tam et Rebecca. Cette dernière, la sœur de Will, apporte son lot de surprises, et une scène avec elle reste très certainement mon moment préféré de l'histoire. Sans spoiler quoi que ce soit je me réjouis de voir qu'elle prendra de l'importance pour le prochain tome, j'ai envie de voir la nouvelle relation qu'elle va tisser avec son frère... Oncle Tam est une personne rassurante, compréhensive, audacieuse, il aime son neveu et fait tout pour l'aider. Et il a une classe folle !
Cal m'a plus souvent agacée qu'attendrie, son âge n'excusant pas tout le temps ses paroles et ses actions. Il semble pourtant commencer à évoluer en fréquentant Will, ce qui pourrait sans doute me faire changer d'avis sur ce personnage.
J'espère cependant plus d'explications pour le Dr Burrows, qui dès sa disparition est absent sur la quasi-totalité de l'histoire. Dommage car il a des explications à fournir, et je me demande si son rôle aura une importance pour les événements futurs.

En conclusion ce premier tome est plutôt bon pour introduire l'univers et les personnages qui vont tisser la toile des autres tomes de cette saga ; je suis emballée par ce que j'ai lu malgré des défauts et la question suivante : mais où va donc se diriger l'histoire ?
Je reste cependant optimiste sur les aventures de Will et sa bande, et j'attends donc de lire le second tome pour savoir si je vais poursuivre cette saga jusqu'à sa conclusion.


" Le Dr Burrows était le seul élément de son passé auquel il pouvait encore se raccrocher, et il était bien décidé à le retrouver, où qu'il soit. Alors tout redeviendrait normal, et ils seraient heureux. Chester, Cal, tous ensemble, avec son père. Cette idée illuminait ses pensées, tel un phare dans le lointain.
L'avenir ne lui semblait plus aussi sombre. "

23.8.19

[CHRONIQUE] Codename Sailor V, tomes 1 & 2


Codename Sailor V, tomes 1 & 2 - Naoko TAKEUCHI
Editions Pika (Shôjo) - 276 pages (T1) / 287 pages (T2) - 6€95 le tome
2012


Résumé du tome 1 :
" Dynamique et enjouée, Minako Aino brille par son talent en sport, mais beaucoup moins dans ses études ! Comme toutes les adolescentes, elle s'intéresse essentiellement aux histoires de cœur… jusqu'à ce qu'elle rencontre Artemis, un chat bien mystérieux, qui va changer son destin : il lui révèle qu'elle est en réalité une guerrière née sous la protection de Vénus et qu'elle a pour mission de faire régner la paix et la justice. En ouvrant son poudrier magique, elle se transforme en Sailor V, la justicière en uniforme ! Elle doit désormais défendre la Terre contre des ennemis qui veulent asservir puis faire disparaître le genre humain. "


Sailor Moon est un manga dont je garde toujours de bons souvenirs, surtout car l'anime fait partie des programmes qui ont bercés mon enfance... S'il me tarde d'acquérir les nouvelles éditions bientôt disponible chez Pika, j'ai profité d'un tour en bouquinerie pour me procurer ce spin-off de la saga, centré sur Sailor V, de son vrai nom Minako Aino - une de mes Sailor préférées avec Raya -.
La nostalgie a été réveillée pour mon plus grand plaisir, mais il m'a clairement manqué quelque chose pour qu'il soit mémorable. Je ressors même un peu déçue pour ce personnage qui mérite bien mieux...

L'intrigue se situe bien avant celle de Bunny Usagi - Sailor Moon -, alors à part quelques clins d’œils aux filles aperçues ici et là pendant les pérégrinations de Mina il n'est pas question de les voir à l'action. Mina est une justicière solo, avec son fidèle compagnon Artémis, un chat parlant qui souhaite voir la jeune fille mûrir et accepter sa nouvelle destinée. Première déception à l'horizon : pas de méchants effrayants ou de fil rouge (excepté dans le second tome, et encore, c'est rapidement expédié). A la place la justicière de l'amour va combattre les sbires du seigneur Danburite : invasions de bonbons faisant grossir, multiplication des bastons de lycéens, un tas d'idols féminines et nunuches, une Hawaïenne peu vêtue, des invasions félines, et d'autres encore... Un ennemi = un chapitre, en deux tomes les répétitions et la lassitude viennent vite s'installer, c'est franchement dommage. J'ai eu du mal à lire à la suite les deux tomes, j'ai dû séparer mes séances de lecture pour mieux digérer le format.

Je me suis donc retrouvée avec une Mina peu crédible dans son nouveau rôle de justicière. Je sais bien que les débuts peuvent être difficiles, mais n'avoir que trois chapitres sur les seize où l'histoire regagne en dynamisme avec le mystérieux Ace et les révélations qu'ils apportent, ça reste insuffisant, même pour un simple spin-off. Un one-shot aurait amplement suffit à mon sens. Les combats perdent en intensité, et même si j'ai rigolé à plusieurs reprises les phrases d'introduction de Sailor V sont à la limite du ridicule. Est-ce dû à la traduction française ou non, je l'ignore, mais le délire partait parfois loin. Sans parler des clichés et des raccourcis sur certaines personnes, passable à l'époque mais un peu moins aujourd'hui...

La protagoniste sauve quand même le titre avec son caractère, son humour, sa force et son énergie. Elle ne se laisse jamais abattre, même après son histoire avec Ace ; elle est assez similaire à Bunny sur pas mal de points (les retards, les mauvaises notes, le cœur d'artichaut) ; sa relation avec Artémis est l'un des meilleurs points de ce titre. Ce dernier ne lui dit pas tout car bien qu'il s'attache progressivement à la jeune femme, il ne la sent pas encore prête pour affronter sa destinée. Ils se parlent mal entre eux, mais ils s'assemblent parfaitement avec leurs caractères opposés.

Autre relation que j'ai apprécié : celle entre Mina et Ace, un mystérieux jeune homme dont on ignore jusqu'au dernier moment s'il est un réel ennemi ou un allié. Il est le "fil rouge" du deuxième tome, mais je trouve dommage qu'il soit introduit au tout début, puis oublié pour le faire revenir dans les deux derniers chapitres. Il est donc peu développé et c'est une fois de plus un élément que je déplore, il y avait de quoi faire avec ce personnage, surtout qu'il possède toutes les clés en main pour réveiller la véritable Sailor V, et l'attention de cette dernière était entièrement rivée sur lui... C'est la scène finale qui me rappelle ce que Sailor Moon faisait de mieux dans son histoire : un bon mélange entre le destin, la fatalité et l'amour... 

Les personnages secondaires sont également relégués au second plan : la meilleure amie de Mina, le geek à lunettes qui est insupportable, le gérant de la salle d'arcade, les parents de Mina, la chef des forces de police et l'un de ses associés... La mangaka avait de quoi faire des histoires courtes plus intéressantes pour faire évoluer Mina et son petit monde - celui d'avant sa rencontre avec Bunny -, mais tout cela reste au point mort.

Je termine néanmoins cette chronique sur un point positif : les dessins de la mangaka sont toujours aussi beaux, drôles et expressifs ! On retrouve sa patte, son style, les justicières masquées, les uniformes de collégiennes japonaises, les bishonen séduisants qui font fondre le cœur de Mina systématiquement, les expressions du visage exagérées. Que du plaisir pour la petite nostalgique que je suis !

En conclusion je ressors un peu déçue de ce spin-off centré sur une de mes Sailor préférées : il y avait pourtant de bons éléments pour faire une histoire sympathique et de qualité, mais le résultat est brouillon, répétitif ; seule la fin du deuxième tome sauve le tout et introduit parfaitement les événements de Sailor Moon. J'ai quand même passé un bon moment avec Mina et Artémis, et si ça m'a donné envie de relire la saga originale je pense que l'un des objectifs de ce titre a été atteint.


" - Je sens une présence ! Qui est là ?
- Tu as de bons réflexes. Tu t'adaptes facilement aux situations inhabituelles. Tu n'es pas si affolée que ça ? Tu as des nerfs d'acier et une grande capacité de jugement. En gros, tu as réussi le test ! Mina... Tu as le pouvoir de te transformer en une guerrière puissante et d'une immense beauté. Tu es la femme entre toutes les femmes. En d'autres termes, l'élue ! "

19.8.19

[CHRONIQUE] Lost Children, tomes 1 à 3


Lost Children, tomes 1 à 3 - Tomomi SUMIYAMA
Editions Ki-oon (Seinen) - 190 pages (T1) / 180 pages (T2 & T3) - 7€90 le tome
2018


Résumé du tome 1 :
" Ran, spécialiste de l’arme blanche, est un soldat embarqué dans un groupe de rebelles. Dans une société régie par un système de castes, les Gathiya sont voués à une vie de misère. Ils placent leurs espoirs de changement dans l’armée révolutionnaire à laquelle appartient le jeune garçon. Mais lui rêve d’autre chose : retrouver Yuri, son frère de cœur, sa seule famille…

Loin des combats qui rythment le quotidien de Ran, Yuri mène une vie de recueillement dans un village sacré caché au cœur de la jungle. Mais il est lui aussi confronté à la violence des hommes qui s’entre-déchirent dans des luttes de pouvoir. Dans toute cette folie, il ne peut oublier l’existence de son ami. "


Une fois de plus j'ai emprunté ce manga à la bibliothèque sans trop savoir à quoi m'attendre, j'étais juste fascinée par les couvertures et le résumé du premier tome. Ce n'est pourtant pas le genre sur lequel je me penche en matière de manga, mais je ressors satisfaite de ma lecture, bien que ce ne soit pas un coup de cœur.

L'histoire est remplie de drame, de guerre, de mort, de victime, d'inégalité sociale, de rébellion ; malgré toute cette noirceur et cette violence une amitié improbable va naître entre deux garçons que tout oppose. Yuri est dans une famille aisée, il n'est pas apprécié de son père mais sa mère souhaite qu'il s'épanouisse pleinement et surmonte sa timidité ; Ran est un Gathiya, autrement dit un garçon issu de la plus basse échelle sociale, celle où l'école est inaccessible, celle où les préjugés frappent durement et injustement, celle où chaque individu est exploité sans pitié. Un jour Yuri et Ran vont se rencontrer et ne plus se séparer, bien que cela va créer des ennuis à tout le monde, et les conséquences seront parfois terribles...

Le tome 1 est trop introductif et j'ai presque eu peur de me lancer dans la suite. C'est intéressant de savoir ce qu'ils sont dans le futur, sans comprendre le pourquoi du comment les protagonistes sont dans cette situation précise - ainsi nous sommes curieux d'en savoir plus sur leur passé et sur le fameux drame d'Imban -, mais autant je n'ai pas accroché du tout à Ran dans son aventure avec Dakhna autant j'ai adoré Yuri et ses responsabilités. Les deux autres tomes se focalisent entièrement sur leur passé commun, et c'est là que j'ai pu véritablement rentrer dans l'histoire.

L'univers est fascinant, complexe avec les enjeux politiques et sociétaux intégrés au fur et à mesure des chapitres, le système de caste est troublant mais malheureusement d'actualité, comme bien d'autres sujets abordés ici. J'ai même l'impression de n'avoir jamais lu ça dans un manga : la mangaka s'est renseignée sur des tas de pays dont l'histoire fût terrible pour donner de la consistance et de la profondeur à son histoire : l'Inde, le Népal, la Syrie, le Vietnam... C'est réaliste, et c'est ce qui donne de la force à ce titre.

Je me suis attachée très fort à Yuri dès le début, à cause de son handicap, de sa timidité, il est adorable lorsqu'il se fait son premier ami. Sa mère est un véritable modèle de gentillesse, d'intelligence, elle ignore les préjugés et les rumeurs du moment que son fils est heureux. Tout l'inverse du père, surtout lorsque cela va mettre à mal sa réputation au travail... Je reste d'ailleurs choquée des conséquences d'une petite bêtise qu'il va commettre dans le tome 3 : le monde dans lequel Yuri évolue est impitoyable et je pense que cela va le changer à jamais.
Je suis plus mitigée à propos de Ran : il a un bon fond et adore malgré tout son ami Yuri, peu importe ce qu'on balance sur ses origines et cette relation. Il est fidèle à ses convictions et use de la violence pour protéger ceux qu'il aime. Mais je le trouve sec, casse-cou, certaines de ses paroles reflète de l'immaturité. Je vois évidemment le chemin qu'il va suivre après le drame d'Imban, Dakhna étant aux premières loges pour défendre les Gathiya. Son père est quelqu'un d'intimidant et de protecteur, son secret ne m'a pas surprise, je me demande si Ran aura l'occasion d'en discuter avec lui.
Cela dit, il y a un point sur lequel je ne vais pas cracher dessus : la relation entre Yuri et Ran est touchante, émouvante. Impossible de ne pas craquer sur leur joie, leur peine, les difficultés qu'ils vont traverser, les révélations qui vont changer leur vie.

Les personnages secondaires sont bien développés, c'est un point sur lequel je souhaite insister : entre la famille royale, avec à sa tête le seigneur Ishra et Lelyssa - une jeune femme aussi belle que terrible -, la personne à la tête de Dakhna - dirigeant les rebelles avec une main de fer et une détermination contagieuse -, les parents des protagonistes : toutes ses personnes sont liées pour le meilleur mais surtout pour le pire, ils sont complexes à appréhender mais intéressants, j'espère continuer à les revoir - pour la plupart - afin qu'ils continuent de faire évoluer les deux garçons.

Les dessins de la mangaka sont d'une chouette qualité : c'est détaillé au niveau des costumes/uniformes et des paysages, les visages sont expressifs et remplis d'émotions, les scènes d'actions ne sont pas brouillonnes mais parfois sanglantes et choquantes à regarder ; je suis admirative du résultat et de l'ambiance créée. J'apprécie d'ailleurs les couvertures et le jeu de dualité qu'elles apportent, ça met directement dans le bain !

En conclusion c'est une belle surprise que m'a apporté la lecture de Lost Children, bien que ce ne soit pas non plus un coup de cœur je n'hésiterai pas à lire un jour la suite car je suis curieuse de la tournure des événements et du sort de quelques personnages - dont Yuri, mon petit préféré -. Je ne regrette pas de l'avoir emprunté par hasard et d'avoir fait confiance à mon intuition !


"  - Yuri... Tu vois, aujourd'hui... Il y a un moment où je t'ai envié...
- Ah bon ?!
- Quand tu m'as aidé grâce à tes connaissances... Je me suis rendu compte de tout ce qu'on peut faire quand on sait lire et écrire ! Chez les Gathiya, presque tout le monde est illettré... parce que ce système de castes débile nous empêche d'aller à l'école... Alors on abuse de nous, et on se retrouve dans des situations absurdes... comme ce qui s'est passé tout à l'heure, par exemple. Si tu souhaites vraiment nous aider... Est-ce que tu accepterais de m'apprendre à lire ? "

13.8.19

[CHRONIQUE] La boîte à musique, tomes 1 & 2


La boîte à musique, tomes 1 & 2 : Bienvenue à Pandorient / Le secret de Cyprien - GIJE & CARBONE
Editions Dupuis - 56 pages par tome - 12 € l'unité
2018


Résumé du premier tome : 
" Pour son huitième anniversaire, Nola, petite fille espiègle, reçoit de la part de son père Martin la boîte à musique de sa mère, Annah, récemment décédée. Cette boîte est un symbole pour la petite fille, mais très vite, la fillette croit voir des signes de vie à l'intérieur. Oui, elle ne rêve pas : quelqu'un lui fait signe et lui demande de l'aide. Dès lors, en suivant les instructions d'Andréa, la fille de la boîte à musique, Nola rapetisse, entre dans la boîte et découvre le monde de Pandorient, un monde incroyable... "


S'il y a une chose de certain avec ces deux premiers tomes, c'est que les couvertures sont d'une beauté époustouflante, j'aime beaucoup ! Elles sont à l'image des illustrations qui vont mettre en couleur le récit de Nola, cette jeune fille dont la mère est décédée depuis peu. Il ne reste qu'en souvenir d'elle une étrange boîte à musique, qui s'avère être en réalité un moyen de transport vers Pandorient, un monde fascinant mais pas dénué de danger. Encore moins pour une étrangère ! Nola va donc se faire de nouveaux amis, mais aussi découvrir que sa mère lui a caché beaucoup de choses...

L'univers est sympathique, notamment avec Pandorient, les peuples fréquentant ce lieu singulier, les traditions, les coutumes, leur histoire et le règne du roi Hectorian Ier. J'ai des images de différents films Ghilbi dans ma tête, je me demande si des inspirations n'ont pas été puisées par-là, ce qui ne me dérange absolument pas ! Cela dit je suis déçue que tout reste en surface sans jamais s'arrêter bien longtemps sur ces détails, ce qui est dommage car je me doute qu'il y a de la matière. Les deux tomes restent trop "jeunesse", le récit va vite et ne prend pas le temps de se poser un bon coup pour mettre des détails au clair ; je n'ai pas non plus eu le temps de m'attacher aux nouveaux amis de Nola tout comme je suis frustrée de ne pas savoir grand-chose sur le rôle de sa mère et la façon dont elle a aidé Pandorient. Je continuerai avec curiosité la suite, en espérant un début de réponse et d'approfondissement de l'univers, et pourquoi pas un peu plus de danger palpable.

Les thèmes abordées restent cependant touchants, notamment dans quelques scènes : la tristesse de Nola au sujet de sa mère, Cyprien et le harcèlement / racket qu'il subit de la part d'un groupe peu agréable, l'entraide mutuel. Ce sont des messages importants qui, selon moi, sont bien traités et apportent de la profondeur au récit, ainsi qu'une touche de réalisme : bien des enfants / adolescents peuvent se sentir concernés, se rapprochant petit à petit des personnages principaux. Surtout que Nola est une fille pleine de courage, attachante, curieuse ; j'ai pris plaisir à la suivre dans ces deux aventures. J'espère aussi avoir l'occasion d'en savoir plus sur Andrea et son frère, et de poursuivre un bout de chemin avec Anton et Cyprien - ce dernier est par ailleurs tellement adorable -.


" - Anton ?
- Oui, Nola ?
- Tu l'as bien connue, ma maman ?
- Oh que oui ! Nous étions amis ! Quelle tristesse lorsqu'elle nous a dit adieu !
- Adieu ? Parce qu'elle savait qu'elle allait mourir ?
- Non, la dernière fois que je l'ai vue, elle t'attendait : elle était heureuse, mais aussi effrayée à l'idée de te mettre en danger. Tu sais, Nola, Pandorient a traversé des heures sombres et difficiles... Annah a toujours était là, même dans l'adversité... Elle nous a protégés et... sauvés ! Sans elle, Pandorient n'existerait tout simplement plus...
- Avec toutes tes plantes et tes formules, tu n'aurais pas pu la sauver... elle ?
- Malheureusement, nous n'avons jamais su qu'elle était malade... J'aurais tant aimé... qu'elle nous le dise... Mais après nous avoir sauvés, Annah a fait un choix... celui de vivre auprès de sa famille... "

7.8.19

[CHRONIQUE] Seuls, intégrale du cycle 1


Seuls, intégrale du cycle 1 (du tome 1 au tome 5) - Bruno GAZZOTTI & Fabien VEHLMANN
Editions Dupuis - 258 pages - 35€
2010


" Un matin, Yvan, 9 ans, Leïla, 12 ans, Camille, 8 ans, Terry, 5 ans, et Dodji, 10 ans, se réveillent seuls. Tout le monde a disparu. Ils décident de rester ensemble et de découvrir ce qui s'est passé. Mais très vite, ils vont comprendre qu'au-delà de la simple débrouille il va leur falloir apprendre à survivre. Surtout que le danger rôde... "


Cela fait plus de trois ans qu'une amie de la fac me parle sans cesse de cette BD, l'une de ses préférées à ce jour. Grâce à elle j'avais découvert Blacksad, une bonne surprise que je vous recommande au passage si vous êtes fan d'anthropomorphe et d'enquête policière ; c'est désormais au tour de Seuls, et je dois dire que j'ai eu raison de lui faire une fois de plus confiance car j'ai adoré cette lecture !

Le contexte de l'histoire ainsi que son ambiance sont plantés dès les premières pages : on découvre brièvement chacun des enfants que l'on va suivre par la suite avant le terrible événement. Il y a Yvan, un peu étrange, peureux et féru de théories farfelues ; Leïla, ma préférée du groupe, courageuse, raisonnable et ne se laissant pas faire du tout par les autres ; Camille, l'intello un brin naïve qui ne pense qu'aux bonnes notes et à l'école ; Dodji, le petit caïd violent et solitaire ; et pour finir Terry, le plus jeune, assez casse-pied par moment, pleurnichard et têtu.

Vous l'aurez compris : le groupe va plus d'une fois ne pas s'entendre car les caractères sont différents, leur histoire personnelle aussi, pourtant ils font plus d'une fois preuve de solidarité entre eux et c'est ce qui me plaît dans leur évolution. Ils vont se connaître, se faire confiance, et petit à petit aider l'un à retrouver sa maison, l'autre son doudou préféré, et tout en cherchant d'autres traces de vie ils s'approchent d'une terrible vérité qui va éclore à la toute fin de cette intégrale. Rien ne va les épargner. Si je m'étais doutée de cette réponse, reste maintenant à savoir si c'est encore un mensonge, une énième manipulation ou bien la réalité dans laquelle les enfants vont devoir désormais vivre...

Il ne faut pas se fier à l'étiquette de BD jeunesse : oui les protagonistes sont jeunes, mais les thématiques abordées, certaines scènes, certains dialogues et non-dits ne sont clairement pas à mettre dans les mains et yeux de tout le monde. C'est violent, il y a des morts partiellement visibles, des animaux féroces en liberté avec pour seul désir de tuer ce qu'ils trouvent devant eux, un enfant fasciné par les idéologies d'un certain nazi, des enfants mystérieux dont le but est d'éliminer nos pauvres protagonistes sans pitié... L'un d'eux a d'ailleurs un lourd passé derrière lui car il était un enfant battu. Sans parler de la révélation finale de ce cycle, dont les dessins sont impactants. Je ne suis pas dérangée par ces aspects, mais je préfère prévenir !

Il n'y a aucun temps morts dans l'histoire, dès qu'une péripétie se termine une autre arrive, encore pire. Il reste pas mal de zones d'ombres et de choses à découvrir, et il me tarde déjà de me procurer les tomes du second cycle pour poursuivre le chemin de cette bande d'enfants dont je m'attache un peu plus à chaque page - sauf Dodji, son caractère ne passe pas tout le temps avec moi -. J'espère aussi en apprendre plus sur les autres enfants qui les rejoignent en cours de route, pour le moment ils ne sont pas très importants ni transcendants. Les dessins sont abordables, expressifs et dynamiques. Une excellente découverte dont je remercie une fois de plus mon amie pour m'avoir donné envie de sauter le pas !


" - Qu'est-ce qui se passe ici ?
- J'en sais rien.
- ... Moi, quand je me suis réveillée, mon grand frère et mes parents étaient plus à la maison. Et y avait plus personne dans le lotissement. J'ai essayé d'appeler mes tantes au téléphone : elles habitent à Neuvallon, mais elles ont pas répondu... Et ça a été pareil pour les pompiers et la police... Et toi, tes parents aussi ont disparu ?
- Moi ?... J'suis dans un internat... Mais y avait plus personne non plus. T'as vu ? Les télés diffusent plus rien... Et c'est pareil pour la radio et pour internet. J'ai essayé.
- Ça me fiche la trouille... Qu'est-ce qui a bien pu se passer ? "

5.8.19

[CHRONIQUE] Vampire Knight, tomes 13 à 16


Vampire Knight, tomes 13 à 16 - Matsuri HINO
Editions Panini (Manga) - 192 pages par tome - 6€99 le tome
2011 (T13 & T14) / 2012 (T15 & T16)


! ATTENTION AUX ÉVENTUELS SPOILS !

" Zero et Yûki ne cessent de se croiser, et notre héroïne sent que son cœur n’est pas convaincu par le choix de sa conscience. D’autant que le secret de Kaname est révélé. Enfin ! Matsuri Hino nous dévoile ce qu’il s’est passé au cours de la grande guerre qui vit les Sang Purs s'entredévorer. "


Mine de rien je m’approche doucement mais sûrement de la fin, et je commence à avoir certaines attentes sur le dénouement de cette histoire et sur sa conclusion. Mais je suis assez déçue de ces quatre tomes : globalement il ne se passe pas grand-chose d’extraordinaire niveau action, seule une grande révélation vient apporter quelques réponses sur Kaname mais c’est tout. Pire, une péripétie s’annonçait intéressante mais l’affaire est vite résolue, ne laissant derrière elle qu’un prétexte pour se faire croiser (une ultime fois ?) Kaname, Zero et Yûki.

Je suis contente de savoir enfin ce que Kaname cache derrière son grand air froid, désabusé et mélancolique. Il y a de bonnes idées de la part de la mangaka, il se dégage une certaine fatalité et une compréhension plus « facile » du personnage et de son obsession pour Yûki. C’est presque dommage que son passé nous assomme lourdement sur deux tomes, en délaissant ce qu’il se passe tout autour avec les autres personnages. J’aurai trouvé plus intelligent de distiller des indices ou des fragments de passé sur une plus longue période, pour nous laisser tout reconstruire à la fin. Et ce n'est pas en connaissant sa véritable identité que je pardonne les actions de Kaname ni que je m'attache à lui. Même Yûki était ridicule dans sa passivité. Enfin si, elle a une réaction à la fin de ce flash-back : elle continue malgré tout de faire confiance à Kaname en se laissant tomber dans ses bras et en voulant recommencer à zéro leur histoire d’amour. Du coup c’est toujours loupé, je n’adhère vraiment pas à ce couple bien trop malsain pour moi.

Aidô a sauvé la mise pendant la totalité de ses apparitions, surtout après ce qu’il s’est passé précédemment, et je le trouve à la fois drôle, touchant et sincère. Je suis contente qu’il ne se laisse pas aller à la haine et à la vengeance pure, et il n’hésite pas à aider Yûki dans son projet d’une nouvelle Night Class. Ce personnage méritait quand même un rôle plus important, j’aurai un peu plus appréciée le manga ainsi. Et que dire des autres vampires, dont je ne suis pas encore sûre de comprendre leurs objectifs et dont l'auteure ne prend pas la peine d’expliquer les détails en profondeur ? Pourquoi certains font toujours confiance à Kaname malgré ses crimes ? Pourquoi d’autres vont prendre des risques ridicules et passer du côté de Sara ? Et en parlant d’elle, toute cette affaire autour des tablet blood pour CETTE raison et ce résultat ? Je suis sceptique sur les intentions de la mangaka, et je suis donc passée à côté de tas de scènes.

Les deux tomes sur l’ouverture de la nouvelle Night Class et le trafic de tablet blood auraient pu me plaire : revenir là où tout a commencé, réunir les principaux personnages pour une dernière fois, avec une Yûki plus sympathique, plus naturelle et plus sérieuse – on voit l’influence de Zero sur elle, il n’y a que dans ces moments-là que je l’apprécie -, un Zero continuellement tourmenté et toujours prêt à tuer du vampire et un Kaname qui a un plan bien précis en tête, sans spoiler lequel. Il y a d’autres visages connus, le Sénat et la Guilde restent aux aguets, l’ambiance est plantée et pesante. J'ai pensé que j'allais retrouver ce qui m'avait finalement plu dans les premiers tomes. Mais malheureusement c’est une autre déception car l’intrigue est longue et mal exploitée, Sara ne m’a pas donné l’impression d’une réelle menace et je me contrefiche de son harem d’esclaves ; la résolution est bouclée en un chapitre pour livrer la planche finale du tome 16 qui, elle, envoie du lourd sur la suite. Je ne suis donc pas satisfaite de la tournure de ce second arc, et j’espère sincèrement que les trois derniers tomes vont sauver le manga !

Il reste malgré tout des moments forts que j’ai adoré découvrir et qui relève un peu le tout. La fin du tome 14 m’a plutôt ému, je trouve la relation entre Yûki et son père adoptif complexe et attendrissante à la fois ; ce dernier se retrouve à un moment contre Kaname pour défendre leurs objectifs et j’avais sincèrement peur pour Kaien ; je suis fan du couple Zero/Yûki, j’adore cette tragédie autour d’eux et de leur amour impossible, et je garde un minuscule espoir que les choses s'améliorent pour eux deux. Zero reste mon petit chouchou numéro un, et j’ai été gâtée par ses nombreuses apparitions - il m'avait manqué dans les tomes précédents - alors tout n’est pas perdu !
Cependant je reste sceptique sur le retour de Maria et son envie de faire de Zero son petit ami… L’intrigue avait-elle vraiment besoin de ça pour avancer ? Je n’en suis pas sûre.

Tout n’est pas négatif, et je dois dire qu’une fois de plus les dessins sont vraiment beaux et expressifs, je reste fascinée par sa façon de dessiner les visages et les yeux, il se dégage tant d’émotions et de non-dits dans ses traits. Je n’ai aucune doute que cela va grandement desservir les prochains tomes et achever le tout en apothéose de sang, de larmes, de tragédies et de choix décisifs. Je suis donc malgré tout impatiente de lire la conclusion de Vampire Knight !


« - Tu es si calme, Zero… Moi, je suis nerveuse. Très nerveuse… Est-ce que juste pour un instant, tu pourrais ne penser à rien ?
- Bof …  Il n’y a rien dans mon cœur que je serais gêné que tu découvres. Rien du tout. Je ne ressens plus rien pour toi. Parfois, en moi, ce petit éclat de toi se réveille et me rappelle ton existence, c’est tout. »

3.8.19

[CHRONIQUE] Grendel, tomes 1 à 3


Grendel, tomes 1 à 3 - Mako OIKAWA
Editions Komikku - 192 pages par tome - 8€50 l'unité
2018


" Camélia, une chevalière d’exception, va être exécutée pour trahison. Le roi lui propose une chance d’éviter la mort si elle accepte une mission : elle devra escorter un jeune dragon, le dernier de son espèce, dans un lieu sûr en traversant de dangereuses contrées. Voulant vivre à tout prix, elle accepte et entreprend un long périple avec son protégé, mais elle cache en elle un terrible secret… Un voyage périlleux et intense dans un monde heroic fantasy fascinant ! "


Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre lorsque j'ai emprunté ce manga à la bibliothèque, et je suis contente d'avoir pris ce risque pour élargir ma culture "manga". Si j'ai trouvé pas mal de bons points à ce titre, je ressors quand même déçue à la fin du troisième tome, ce qui est dommage car l'univers était prometteur.

Nous allons suivre une guerrière du nom de Camélia, qui va devoir se charger d'une mission périlleuse afin de sauver sa tête. Son crime ? Avoir fait preuve de lâcheté lors d'un combat, ce qui a conduit au meurtre d'une princesse aimée par son père et son royaume. La jeune chevalière va donc devoir conduire un enfant dragon, Grendel - dont la race était normalement éteinte depuis des années - jusqu'à un endroit jugé bénéfique pour lui. Tout au long de ce voyage les deux personnages vont apprendre à se connaître, tisser des liens, mais aussi faire face au reste du monde souhaitant qu'une seule chose : se procurer le sang et la chair de Grendel pour gagner la puissance et l'immortalité. Les rencontres vont être tantôt menaçantes, tantôt amicales ; mais les complots ne sont jamais bien loin...

Me présenter une telle histoire à travers le résumé et vendre l'aspect heroic fantasy comme principale source d'inspiration de la mangaka, ça ne ne peut que m'intriguer ! Et je suis effectivement ravie de cet univers développé au fil des chapitres, qu'on découvre avec un mélange d'horreur et de fascination à travers les yeux de Camélia et Grendel. Des peuples aux traits d'animaux, des légendes et comptines sordides qui existent vraiment, des forêts dangereuses et vivantes, des magiciens, des dragons, des guerres entre nations ; Mako Oikawa maîtrise son récit et délivre ici quelque chose de cohérent et solide. Je préviens d'avance cependant : certains scènes sont d'une violence extrême, le sang gicle, les membres sautent, les morts ne se comptent plus, ce n'est clairement pas un manga à faire lire à tout le monde ! Perso ça ne me dérange aucunement, surtout que ce n'est pas omniprésent dans l'histoire.

Camélia est un personnage sur lequel j'ai encore bien du mal à me prononcer. Je suis touchée par son histoire, son envie de vivre, la promesse faite à son père, sa "particularité" : en effet lorsqu'elle blesse ou tue quelqu'un elle pleure systématiquement car elle ressent cette souffrance. Pourtant je ne suis pas très attachée à elle et son caractère hors combat, et encore moins au fur et à mesure de l'histoire - je ne spoile pas la raison de ce changement -. Sa relation avec Grendel est cependant intéressante à suivre, il y a une réelle évolution et aucun des deux ne sera plus le même après ce périple côté à côte.
Grendel est finalement celui que j'ai le plus apprécié dans ce titre : au début il est craintif, ignorant du monde qui l'entoure - il a passé sa vie enfermé dans une tour car son existence était secrète jusqu'à maintenant -, puis il s'attache à Camélia, ne souhaite plus être un fardeau, découvre ses origines et ses pouvoirs, apprend la vérité sur son transfert au Jardin du Roi. Malgré tout il reste un enfant : le contraste entre son attitude et ses paroles est parfois étrange, mais cela renforce l'ambiance unique du manga.
Grosse surprise du côté d'un nouveau partenaire qui sera bien utile au duo : un magicien du nom d'Uburi, à la fois amusant, intriguant et effrayant. Il est puissant, suit son propre chemin et son ambition ; cela dit on sait très peu de choses sur lui au final, à part qu'il est curieux du sort des deux protagonistes et ne recule devant rien pour voir le bout du voyage avec eux. J'ai adoré ce qu'il a apporté à l'intrigue, je me suis directement attachée à lui. Je n'aurai pas était contre un peu plus d'approfondissement sur ce personnage, surtout dans le dernier tome.

J'applique d'ailleurs cette remarque sur la princesse Solange, le Roi, le paladin Midlight, et bien d'autres encore. Ils ont un réel rôle à jouer dans l'histoire, mais ils disparaissent vite des pages pour ne plus les revoir ou savoir ce qu'ils deviennent en parallèle. C'est bien dommage de ne se concentrer que sur le trio principal quand on a un univers aussi bien développé, surtout quand une femme du nom d'Orlaya dévoile son passé et apporte des éléments importants pour la suite. Chacun pouvait avoir son moment de gloire et d'émotion comme elle.

Les dessins sont assez particuliers et j'ai mis du temps à m'y habituer. Les expressions du visage sont réussies et fortes, c'est sombre, sanglant, et la bouille de Grendel est juste adorable ! Les scènes de combat sont intenses mais un peu fouillis par moment. Et les couvertures sont d'une vraie beauté. Le graphisme apporte véritablement une patte unique à cet oeuvre.

La révélation sur le véritable but de cette mission d'escorte est un moment clé qui arrive malheureusement trop tard, à deux chapitres de la fin du troisième tome ! Et là on touche au gros point noir de Grendel : c'est trop court pour la densité de l'intrigue et de l'univers. J'avais cette sensation que tout était précipité dans le dernier tome. J'aurai voulu en savoir plus sur tout et tout le monde, voir plus de combats et de retournements de situation quand les masques tombent enfin, mais tout est bouclé rapidement. Je m'attendais par ailleurs à une fin différente de celle-ci : je n'ai rien contre les fins ouvertes, cela dit que deviennent tous les autres ? Tout ce chemin pour en arriver là ? J'ai refermé le dernier tome avec une pointe de déception et de frustration. Pourtant, si la mangaka souhaite continuer d'écrire dans cet univers, je dis un immense oui. C'est une personne dont je vais suivre les futures sorties !


" - Dis... Tu prétends toi-même être un roi. Or, un roi n'aiguise jamais sa lame lui-même. C'est à un de ses soldats de le faire. Si ce que tu dis est vrai cette épée courte ne te sera d'aucune aide. Regarde... Tu l'as tellement aiguisée que tu l'as abîmée ! Tu ne sais même pas aiguiser une lame et tu veux faire face à des royaumes ? Quel beau parleur. "