26.8.18

[Chronique] Six of Crows, tome 1


 Six of Crows, tome 1 
2017
Leigh BARDUGO
Editions Le Livre de Poche (Jeunesse)
576 pages
 7€90 

 « Les bas-fonds de Ketterdam s’organisent en gangs rivaux. L’homme le plus ambitieux et le plus jeune de la pègre est Kaz Brekker : aussi brillant que mystérieux, aussi charismatique que dangereux, et surtout, connu pour être un voleur hors pair. Prêt à tout pour de l’argent, il accepte la mission du riche marchand Van Eck : délivrer un savant du palais de Glace, réputé imprenable. Ce prisonnier est l’inventeur du jurda parem, une drogue multipliant sans limite les pouvoirs surnaturels de la caste des magiciens : les Grishas. Une drogue qui, tombée dans les mauvaises mains, risque d’engendrer
 un chaos irréversible. » 

Je voyais cette saga partout : sur Livraddict, sur YouTube, même mes amies me le conseiller. J’ai pu récemment me procurer ce premier tome en occasion sur Gibert et enfin découvrir cette pépite de la littérature jeunesse. Et je rejoins la grande majorité : c’est un énorme coup de cœur !

L’univers de Leigh Bardugo est juste grandiose et riche. Que ce soit Ketterdam et son dédale de rues décadentes et de gangs rivaux ; Hellgate, une prison infernale ou règne la violence et le chaos ; le Palais de Glace et son ambiance hostile, où la loyauté et l’ordre sont maîtres. Les descriptions ont réussi à m’emporter dans ses différents lieux, j’avais toutes les scènes sous les yeux.
Autre point que j’ai trouvé fascinant : l’incarnation de la magie à travers les Grishas. On peut sentir toute la puissance que ses personnes dégagent, mais aussi leur dangerosité à cause du jurda parem qui risque de circuler à grande échelle. Car si leur pouvoir peut faire le bien, des gens de l’ombre souhaite l’inverse, c’est-à-dire la destruction, la guerre, le pouvoir ; cette menace est omniprésente, surtout à la fin de ce tome, et ce sujet politique sera à mon avis l’un des thèmes majeurs de la suite… De plus, le récit est sombre. Très sombre et violent, surtout avec les protagonistes que l’on suit.

Parce que si je clame que j’ai eu un coup de cœur pour ce livre, c’est surtout grâce aux personnages. Ce sont six antihéros attachants malgré leurs secrets, leurs passés, leurs motivations, leurs caractères. Ils sont uniques dans leur détermination, dans leur espoir/rêve, dans leur colère.
Kaz peut faire peur pour sa violence extrême et son manque d’empathie, mais ce n’est qu’une facette qu’il adopte pour se protéger. Je le trouve assez classe et mystérieux, j’ai eu beaucoup de peine en apprenant son passé avec son frère.
Inej, alias « le Spectre », est une fille courageuse, silencieuse et douce, j’adore sa relation avec Kaz. Elle a terriblement souffert dans ce tome, j’espère que cela s’arrangera avec la suite !
Nina est admirable par sa force de caractère et son envie de se racheter auprès de Matthias ; elle ne manque pas d’audace mais fait preuve d’un grand cœur, quitte à risquer gros, surtout à cause de son statut de Grisha.
Matthias est l’un de mes préférés du groupe : il est loyal envers son peuple, n’apprécie aucun de ses camarades, tente plusieurs fois de s’enfuir et ses paroles sont dures, mais il va petit à petit changer sa vision du monde, notamment au sujet de Nina et des Grishas. Je suis particulièrement fan des passages entre lui et Nina, que ce soit dans le passé ou le présent, ils sont adorables et complexes, malgré toute la haine et les erreurs commises.
Wylan est une énorme surprise : si j’étais sceptique par ce personnage au tout début car j’avais l’impression qu’il n’était pas à sa place, il a très vite pris ses marques, et la révélation sur lui à la fin m’a juste profondément bouleversée. Il ne mérite pas toute la haine de son père.
Celui que j’ai le moins aimé est Jasper. Si sa relation avec Wylan est toute mignonne mais trop discrète pour le moment, je n’aime pas son caractère. Il est obsédé par les jeux d’argent et ses flingues, ne reste pas en place, et ce qu’on apprend sur lui à la fin me conforte dans mon idée.

L’histoire était passionnante à suivre du début à la fin. Le passé se mélange parfaitement avec le présent, distillant de petites infos sans que ce soit lourd dans la narration et sans nous perdre. Il y a beaucoup d’actions, des petits moments tendres où l’espoir refait surface quelques minutes, des révélations inattendues, des plans qui ne se passent pas toujours comme prévu. Je n’ai pas vu les pages se tourner, si bien que je suis heureuse d’avoir le deuxième tome sous la main pour continuer sur ma lancée et terminer la duologie, surtout après une fin aussi mouvementé que celle-ci !

En conclusion c’est un immense « OUI » pour ce premier tome ; Leigh Bardugo introduit de façon magistrale son univers sombre et ses personnages complexes. Je comprends l’enthousiasme que le livre a généré depuis sa sortie, et c’est avec joie et impatience que je me lance aussitôt dans la suite. Six of Crows est une saga à lire d’urgence !

23.8.18

[Chronique] Fruits Basket Another, tomes 1 & 2


 Fruits Basket Another, tomes 1 & 2 
2018
Natsuki Takaya
Editions Delcourt/Tonkam
191 pages pour chaque tome
 7€99 l'unité 

• Tome 1 : "Nous sommes de retour au lycée Kaibara dans lequel Tohru et ses amis ont été diplômés dans Fruits Basket il y a maintenant plusieurs années, où une nouvelle histoire pleine de nostalgie est sur le point de commencer... Sawa Mitoma est très en retard pour la cérémonie d'entrée au lycée et se fait attraper par un de ses professeurs ! Alors qu'elle se trouve dans une situation plus que gênante, un beau jeune homme vient à sa rescousse..." 

• Tome 2 : "Le quotidien de Sawa Mitoma est complètement bouleversé par sa rencontre avec Mutsuki et Hajime Soma ! Elle entre au conseil des élèves, se fait de nouveaux amis et apprend que finalement, ça peut être amusant de se mêler aux autres. Apparaît alors un nouveau membre de la famille Soma... Des dizaines d'années après Fruits Basket, voici la suite de cette toute nouvelle histoire passionnante et nostalgique !" 

Je suis une grande fan de Fruits Basket, il est donc impensable pour moi de ne pas lire cette suite. Nul besoin de préciser que si vous n'avez pas lu l'oeuvre de base... foncez la lire car elle vaut le coup, et ne lisez pas ma chronique car je vais spoiler la fin ! Même si je n'en attendais pas grand-chose je suis agréablement surprise par ce que Natsuki Takaya offre dans cette courte série (car elle a prévu que trois tomes seulement, à voir dans le futur ce qu'il en est !).

L'histoire n'est pas extraordinaire, il ne faut d'ailleurs pas s'attendre à des grandes révélations, des bouleversements majeurs et des histoires d'amour à foison ; en fait il ne faut pas s'attendre à avoir un deuxième Fruits Basket - même si c'est impossible -. En partant de là j'ai pu apprécier ma lecture dès les premières pages : c'est léger, avec la touche de poésie propre à la mangaka, les dessins sont expressifs et beaux, et les références à l'oeuvre d'origine sont nombreuses pour mon plus grand plaisir
Le concept est amusant en soi : nous allons au fur et à mesure des chapitres rencontrer les enfants des protagonistes précédents, et voir comment à leur tour cette nouvelle génération se débrouille, évolue, grandit - avec des influences parentales plus ou moins prononcées -, notamment avec Sawa Mitoma, l'héroïne principale.

Si j'ai eu du mal à supporter Sawa dans le premier tome à cause de son caractère effacé et de sa tendance à s'excuser pour tout et rien (et trop souvent), je la trouve plus agréable dans le second tome, où elle semble déjà plus déterminée à se faire des ami.e.s, à s'épanouir, à vivre de bons moments malgré l'attitude néfaste de sa mère. Je suis néanmoins curieuse de voir jusqu'où va aller cette relation fille/mère, car c'est la seule chose "lourde" et négative dans cette histoire : chez tous les autres personnages tout va bien dans le meilleur des mondes, mais ce n'est pas un reproche car ce n'est pas ce que je cherche en lisant Another.
Mutsuki est l'un de mes préférés de cette nouvelle génération de Soma. Il est moins tendu et distant que son père, il tiendrait même plus de son oncle, et c'est ce qui m'a bien fait rire ! Il est suivi de près par Hajime, qui est aussi direct et ronchon que son père ; je suis d'ailleurs touchée par sa ressemblance avec ce dernier lorsqu'il se soucie sincèrement de Sawa. Ces deux garçons forment un beau duo, très dynamique, qui rappelle de bons souvenirs de Yuki et Kyo...
On va également découvrir les jumeaux de Haru et Rin, la fille de Momiji, le fils de Shigure et Akito, les progénitures d'Ayame, la fille d'Hatori, le fils de Saki, et je soupçonne même qu'il y a la fille d'Arisa et Kureno dans l'entourage de Sawa. Que de personnalités colorées, énergiques, uniques, cela fait plaisir à voir et donne au récit du rythme et de l'humour. On retrouve aussi d'anciennes têtes, et j'ai été agréablement surprise par l'apparition de Momo, je ne m'y attendais pas du tout mais c'était une bonne idée de l'intégrer ! Et si certains reprochent le manque d'originalité car ils ont la même tête que leur parent - et c'est la vérité, certes - ça ne m'a aucunement gêné lors de ma lecture.

En conclusion Natsuki Takaya offre à ses fans un récit sympathique qui fera sourire les plus nostalgiques - dont moi -, avec une famille soudée et joyeuse qui tranche avec l'histoire de leur parent ; le but était de fêter la réédition de Fruits Basket et pour moi ce bonus est une réussite car j'ai hâte de lire le troisième (et dernier ?) tome, avec un détour par la résidence d'été des Soma qui va livrer de belles surprises !

21.8.18

[Chronique] Les Misérables (manga)


 Les Misérables (adaptation manga) 
2016
Adapté par Crystal Silvermoon ; dessins de SunNeko Lee ; script de Stacy King : œuvre originale de Victor Hugo
Editions Nobi Nobi ! (collection Les Classiques en manga)
336 pages
 10€75 

 « Dans la France chaotique du XIXe siècle, Jean Valjean sort de prison. Personne ne tend la main à cet ancien détenu hormis un homme d'église, qui le guide sur la voie de la bonté. Valjean décide alors de vouer sa vie à la défense des miséreux. Son destin va croiser le chemin de Fantine, une mère célibataire prête à tout pour le bonheur de sa fille. Celui des Thénardier, famille cruelle et assoiffée d'argent. Et celui de Javert, inspecteur de police dont l'obsession est de le renvoyer en prison! Une fresque historique et sociale, à travers les yeux de Valjean, pour redécouvrir les injustices et la vie difficile des Français, dans un contexte révolutionnaire. » 

Je connaissais l’histoire et ses personnages mythiques dans les grandes lignes, c’était donc une bonne occasion de connaître plus en détail le récit de Jean Valjean et Cosette. J’en ressors très satisfaite, pour moi cette adaptation a grandement réussi son pari de donner envie de lire l’oeuvre originale !

L’oeuvre de Victor Hugo est dense, mais il me semble ici que tout est fluide dans la narration, rien n’est précipité, on prend le temps de connaître les personnages, de suivre des intrigues principales et secondaires, à aucun moment je n’étais perdue ou ennuyée par l’histoire

Jean Valjean est un homme fascinant à suivre : de sa libération jusqu’aux derniers jours de sa vie il n’a cessé de faire tout son possible pour rendre meilleure la vie de gens miséreux, perdus, seuls ; il se rachète une conscience par ses actions mais il le fait bien. J’adore la relation paternelle qu’il entretient avec Cosette, ils sont touchants à suivre dans le temps (et surtout quand Cosette devient une jeune femme, il devient alors très – trop – protecteur !). Pourtant il arrive à mettre de côté ses sentiments voir même sa vie pour sauver celles des autres, quitte à y perdre beaucoup : je pense notamment à son comportement envers Javert ou encore à Marius.
Fantine est une femme dont le destin tragique est bouleversant et marquant : les sacrifices qu’elle fait pour aider sa fille Cosette sont horribles, à la limite du supportable ; le fait que l’on voit en dessin ce qu’elle va finir par devenir est encore plus impactant pour le lecteur, en tout cas c’était mon cas, je n'est pas était insensible par son sort...
Cosette est mon personnage préféré : adorable, courageuse, d’apparence fragile et romantique, elle souhaite simplement vivre heureuse avec Jean Valjean et son amoureux – qui intervient bien plus tard dans le récit -, ce qui va s’avérer plus complexe que cela. Elle est représentée de façon "kawaii", surtout lorsqu’elle est toute petite, ce qui tranche nettement avec les autres personnages ; j’ai pu lire que certains trouvaient ça plutôt étrange comme choix mais je pense que cela accentue l’innocence de la jeune femme.

Malheureusement les autres personnages n’ont pas su me convaincre ni m’attendrir – même si leur destin est tragique -. Tout d’abord les Thénardier : on récolte ce que l’on sème, et si les parents ne me faisaient ni chaud ni froid je suis par contre un peu plus triste pour les enfants, Gavroche et Eponine. Ils sont descendus dans l’échelle sociale, ont tentés de vivre/survivre en se donnant un but (aider à la révolution ou se marier avec Marius), mais le « happy end » n’est ici pas permis, et Victor Hugo tire deux portraits d’une jeunesse trop vite interrompue et gâchée
Ensuite il y a Javert : personnage récurrent qui est l’ennemi juré de Jean Valjean, il apporte un peu de "piment" dans la vie de ce dernier et souhaite impérativement que la justice frappe de façon précise – mais pas tout le temps juste -. Les circonstances vont les faire se croiser plusieurs fois, jusqu’à ce que Javert soit dans l’incapacité de comprendre son ennemi et ses objectifs à cause de sa vision étroite des malfaiteurs. Sa décision finale m’a fait lever les sourcils car c’est dramatique au possible, mais en aucun cas je vais le regretter
Et enfin j’aimerai parler de Marius, l’amoureux de Cosette. Je l’ai trouvé assez plat, et même avec les personnes de la révolution je ne l’ai pas trouvé utile ou fantastique. De plus il n’est pas spécialement agréable avec Jean Valjean, ce que je trouve regrettable.

Les dessins sont vraiment beaux, certaines mises en scènes sont sublimes et renforce le côté dramatique de l’oeuvre. Les visages sont expressifs et humains, on voit leur douleur, leur joie, leur chagrin, la vie qui les quitte. Le seul gros point négatif, c’est le côté tragique du début à la fin. Tout va mal, il y a rarement de l’espoir ou de moments joyeux, il y a de la violence sur enfant, de la prostitution, des arnaques et de la tromperie, des amours impossibles, des morts de partout, des espoirs brisés, bref vous avez compris le tableau. A la fin de ma lecture j’avoue que ça m’a un peu plombé le moral pendant quelques heures, mais c’est la preuve que Victor Hugo a réussi son objectif : dénoncer la misère, l’injustice et la violence de son époque de façon réaliste.

En conclusion cette adaptation est une réussite : on retrouve l'univers et les thèmes qui sont chers à Victor Hugo, c'est fluide, avec des scènes mémorables et percutantes grâce à certaines planches. Cela me donne en tout cas très envie de me plonger un jour dans la version originale !

19.8.18

[Chronique] Deux ans de vacances (manga)



 Deux ans de vacances (adaptation manga) 
2017
Adapté et dessiné par Jiro Otani ; œuvre originale de Jules Verne
Editions Nobi Nobi ! (collection Les Classiques en manga)
176 pages
 8€75 

 « Lorsque que les élèves du pensionnat Chairman embarquent à bord du navire Sloughi pour faire le tour de la Nouvelle-Zélande, ils n’imaginent pas un instant se réveiller seuls, perdus au milieu de l’océan Pacifique. Ce qui ne devait être que de simples vacances se transforme alors en naufrage et en une incroyable aventure durant laquelle nos amis ne peuvent compter que sur leur courage et leur ingéniosité pour survivre. Mais malgré leur enthousiasme et tous leurs efforts, les jeunes garçons arriveront-ils un jour à rentrer chez eux ? » 

Une petite déception pour cette adaptation d'un classique de Jules Verne que je ne connaissais pas du tout, l'histoire est assez "jeunesse" et c’est une des raisons pour laquelle j’ai moyennement apprécié ma lecture : trop de facilités scénaristiques, trop d'ellipses, aucune difficulté face à leurs problèmes, tout va bien loin de la civilisation.

Je ne me suis malheureusement pas attachée aux protagonistes, essentiellement des jeunes garçons de 8 à 13 ans au début de l’histoire. Je n'ai d'ailleurs retenu que quelques prénoms et visages, la bonne moitié du groupe est déjà oubliée car assez peu sollicitée dans l'histoire et c'est regrettable, je pense que s'ils avaient eu plus de profondeur dans leur personnalité cela m'aurait permis de les apprécier, ou du moins de m'en souvenir. Seul Moko, le mousse du navire, sort un peu du lot, mais je le trouve trop discret après leur naufrage...
Les éternels disputes entre Doniphan et les autres ne sont pas intéressantes car puériles : au bout de deux pages c’est comme s’il ne c’était rien passé, on continue l'aventure tranquillement. Ça n’apporte aucune péripétie - mis à part son départ du groupe, et encore, c'est bouclé rapidement - et ça n’aide pas à apprécier Doniphan. Son changement brutal de caractère m'a d'ailleurs laissé de marbre, j'ai trouvé ce revirement trop soudain et peu crédible. 
L’arrivée de nouveaux naufragés - dont une jeune fille - apporte un espoir de fuite et un peu de mouvement au récit : des tueurs ne sont pas loin et cherchent leur groupe, le danger est donc réel. Pourtant ils ne sont pas plus développés que les autres, je n'ai donc pas non plus réussi à m’attacher à eux et compatir à leur triste sort.

Dans ce récit on se concentre essentiellement sur la survie de jeunes garçons sur une île : c’est intéressant dans l’idée, on les voit construire un abri, organiser un groupe avec un chef, déterminer le rôle de chacun pour toujours avoir de la nourriture, pister des animaux ou encore découvrir l'île. Mais j’avais juste l’impression que tout était "facile" pour eux. Aucun soucis de santé, la nourriture est abondante, l'eau est potable, l'abri est parfait pour lutter contre l'hiver, bref aucune difficulté alors qu’ils sont sur l’île pendant deux ans ! Et le pire selon moi c’est la prise de conscience du groupe au bout d’un an de survie : ce serait en effet bien d’envoyer un signal visible au loin pour dévoiler leur présence sur l’île et être sauvés !
La révélation sur leur mystérieux accident était néanmoins un bon point, je ne m'attendais pas à ce que ce soit cette personne qui soit le responsable de leur situation, et je trouve ça beau que tout le monde ne lui en veuille pas lorsqu'il se décide à en parler au groupe. Je pense qu’il s’est assez rendu coupable tout seul et qu’il a fait beaucoup d’efforts pour être utile au groupe. Un bon début de maturité qu'il est agréable de noter. 

La fin reste sympathique quoique rapidement bouclée, et cette intrigue avec les méchants sur l'île n'aura pas été si terrifiante que cela, je dois même dire qu'il n'y a eu aucune pitié pour eux dans leur sort... A part apprendre à cohabiter en groupe je n’ai pas l’impression que les protagonistes vont grandir complètement changés ou avec des séquelles, ça reste très gentillet comme naufrage ! Pour finir sur une touche positive je trouve les dessins agréables dans l’ensemble, les visages sont assez expressifs et chaque personnage est facilement identifiable des autres.

En conclusion c'était une lecture rapide mais bien en-dessous de ce que je m'imaginais, surtout de la part de Jules Verne. Je n'étais pas la bonne cible pour l'histoire et pour les protagonistes, je suis donc passée à côté de la plupart de l'aventure, dommage. Je pense que je vais passer mon tour pour lire oeuvre originale !

14.8.18

[Chronique] Jane Eyre (manga)


 Jane Eyre (adaptation manga) 
2017
Adapté par Crystal S. Chan ; dessins de SunNeko Lee ; œuvre originale de Charlotte Brontë
Editions Nobi Nobi ! (collection Les Classiques en manga)
312 pages
 10€75 

 « Jane Eyre est une orpheline recueillie par sa tante, une femme jalouse qui fait de sa vie un enfer. Aidée par le médecin de famille suite à un malaise, Jane va partir dans le pensionnat de Lowood, une école insalubre où le typhus fait beaucoup de victimes. Rescapée de cet endroit, elle trouve ensuite un emploi de gouvernante dans le manoir de Thornfield. Sa rencontre avec le maître des lieux bouleversera sa vie à tout jamais mais l’indépendance de la jeune femme lui permettra-t-elle d’atteindre ce bonheur longtemps recherché ? » 

A ce jour c'est l’un de mes mangas préférés de cette collection qui a pour but de faire découvrir des classiques de la littérature et de donner envie de lire les originaux. Pour ma part le pari est réussi puisque je suis curieuse de lire l'oeuvre originale et de voir les adaptations en films/séries qui existent !

Je ne suis pourtant pas une grande fan de romance mais ici cela passe très bien, surtout car ce n'est pas la principale intrigue ; l’histoire est à la fois douce, triste, sombre, mélancolique, avec du suspens et des secrets à découvrir. C'est bien équilibré et fluide dans la narration, je ne me suis pas ennuyée une seule page car on a la vie de Jane Eyre dans son intégralité : son enfance malheureuse au manoir Gateshead, son séjour de sept ans au pensionnat de Lowood, son arrivée au manoir de Thornfield en tant que gouvernante ainsi que sa nouvelle vie à Whitcross auprès de St John. La fin est par ailleurs très belle et j’en suis pleinement satisfaite !
A noter que je n’ai eu aucun soucis à comprendre le récit sans avoir lu le roman d'origine, les quelques ellipses ne m’ont donc pas perturbés plus que ça : cela reste une adaptation, donc il y a forcément des choix à faire dans les scènes à garder et celles que l’on met de côté, mais rien de gênant à relever. Aussi le langage utilisé est soutenu afin d'être fidèle au style de Charlotte Brontë, sans pour autant être inaccessible pour les jeunes lecteurs; tout le monde peut lire cette adaptation sans grand soucis de compréhension.

Jane est une protagoniste extraordinaire, qui ne se laisse pas faire, qui réfléchi à ses sentiments, qui affronte dignement sa jalousie sans faire la misère à sa « rivale »; elle est également intelligente et douce (surtout envers les enfants avec lesquels elle fait cours). Elle forme un couple fantastique et sincère avec M. Rochester, je suis fan de l'alchimie entre eux. J’apprécie surtout son côté non-conforme (pour l’époque!) quand il est question d’égalité entre les femmes et les hommes - dans la société et en amour -, cela donne de la profondeur à Jane pour mon plus grand plaisir.
Pour ce qui est de M. Rochester, il est fascinant à suivre, les sombres secrets qu'ils gardent en lui vont faire basculer une partie du récit et compromettre son avenir avec Jane. Son caractère mystérieux le rend inaccessible et attachant à la fois, on sent qu’il est véritablement amoureux et passionné mais que ses démons l’empêche de vivre pleinement comme il le désire.

D'autres protagonistes sont attachants et font évoluer de manière positive Jane au cours de sa vie : c’est le cas pour Helen, dont le sort m’a attristé mais c'est une chose courante à cette époque ; Mlle Temple, la préceptrice bonne et intelligente par excellence, on sent que Jane la prend comme modèle pour sa carrière ; ou Adèle, la fille que M. Rochester prend sous son aile et qui est beaucoup trop adorable, même si je regrette qu'elle ne soit pas si mise en avant que ça dans l'histoire. Cela dit d’autres personnages m’ont laissé de marbre ou sont tout bonnement infectes : en premier lieu St John, dont je trouve le caractère absurde et insupportable, et sa façon de considérer Jane comme un objet pour accomplir son travail religieux m’a plus d’une fois exaspéré ; la nouvelle famille de Jane lorsqu’elle était toute petite et recueillie par sa tante (heureusement le karma est intervenu, car il y avait beaucoup de cruauté gratuite et de mensonge) ; et je n'oublie pas Mlle Blanche, dont seul compte sa beauté et le fait de s’approprier M. Rochester, ce qui la rend odieuse envers son entourage et ridicule, surtout à côté de Jane!

Je suis très fan des dessins : il y a un effet "shojo" dans les traits mais personnellement ça ne me dérange pas du tout. C’est expressif, les planches sont remplis de détails au niveau des décors et des costumes, il y a des scènes qui débordent de tendresses et d’autres qui sont touchantes ou bouleversantes ; mon seul petit reproche concerne le regard de Jane Eyre que je trouve trop "endormi" la plupart du temps, surtout comparé aux autres personnages (mais ça reste un détail).

L'adaptation a donc réussi haut les mains son pari : j’ai découvert un classique de la littérature, et non seulement j’ai adoré suivre Jane Eyre, mais en plus je suis curieuse au point de vouloir prolonger l'expérience avec la lecture du roman originale et le visionnage d'autres adaptations!

7.8.18

[Chronique] Card Captor Sakura, tomes 4 & 5


 Card Captor Sakura, tome 4 & 5 
2018
CLAMP
Editions Pika
234 pages
 9€10 le tome 

• "Les dernières Clow Card se dévoilent face à Sakura. Elles ne manquent pas de semer la zizanie au milieu de la pièce de théâtre jouée par la classe de Sakura, une reprise de la Belle aux bois dormants. Et si Sakura incarne le prince, le pire choix possible campe la princesse : Shaolan lui-même!" (résumé du 4e tome) 

• "Sakura a enfin réuni toutes les Clow Card! Mais un plus grand danger rôde encore : voici l’heure du Jugement final! Sakura sera-t-elle à la hauteur face à Yue, le second protecteur des cartes? Pendant ce temps, un nouvel élève fait son apparition à Tomoeda et d’étranges événements s’enchaînent…" (résumé du 5e tome) 

C'est toujours un plaisir de se replonger avec Sakura dans ses magnifiques rééditions proposées par Pika Editions. Ces deux tomes sont très important pour l'histoire, car ils marquent la fin du cycle sur la capture des cartes de Clow et le début du cycle avec Eriol/la magie de Sakura. Alors niveau révélations, action, nouveaux protagonistes je suis comblée!

Un de mes passages préférés est sans hésitation celui de la capture des cartes "The Light" et "The Dark". La mise en scène est extraordinaire, bien rythmée; et Sakura commence à évoluer doucement mais sûrement, surtout dans sa maîtrise de la magie. C'est une fille pleine de ressources, déterminée et courageuse, je l'adore, tout simplement. Elle va par ailleurs s'en sortir avec brio lors du Jugement de Yue, qui ne l'aura pas épargné lorsqu'il annonce la terrible nature du fameux "fléau" présent depuis la toute première page du manga.

Les autres protagonistes apportent aussi de la couleur aux aventures de Sakura : si le masque tombe enfin pour Mlle Mizuki lors du Jugement, il semble que Yukito gagne en intérêt pour la suite, et ce n'est pas pour me déplaire! Tomoyo est toujours adorable avec ses envies de coudre les chouettes costumes de Sakura et de la filmer avec. Kero a lui aussi son lot de surprises, notamment avec sa véritable forme que je trouve vraiment classe. Pour ce qui est de Shaolan il commence à développer petit à petit des sentiments pour Sakura, ce qui le rend adorable et très protecteur vis-à-vis d'elle. Le couple mythique est à deux doigts de se former! Au sujet des deux nouveaux à Tomoeda je n'ai pas encore d'opinions à leur sujet puisqu'ils apparaissent vers la fin du cinquième tome; j'ai donc hâte de lire la suite pour voir ce qu'ils réservent, surtout qu'ils ne semblent pas étrangers à la mystérieuse tempête qui s'abat brusquement sur la ville...

Si les dessins sont toujours aussi mignons et que l'humour est assez présent, le manga prend une tournure plus sérieuse à certains passages : Sakura est désormais la nouvelle gardienne des cartes de Clow, et Clow Read semble avoir encore une épreuve pour elle; c'est ce que l'on voit lorsqu'une des cartes, "The Firey", se transforme à la toute fin. Je suis curieuse de voir ce que CLAMP réserve pour ma petite chasseuse de cartes préférée!