9.12.18

[Chronique] Les Bannis et les Proscrits, tome 1 : Le feu de la sor'cière


• Les Bannis et les Proscrits, tome 1 : Le feu de la sor’cière 
2006
James CLEMENS
Editions France Loisirs
• 581 pages 

• « Par une nuit fatale à Alasea, pays ravagé par une malédiction, trois mages accomplissent un ultime sacrifice dans l'espoir de préserver le bien. Cinq cents ans jour pour jour après cette nuit funeste, une jeune fille hérite d'un pouvoir perdu depuis longtemps. Mais avant qu'elle puisse en saisir les implications, le Seigneur Noir lance ses hordes de ténèbres pour s’emparer de la magie embryonnaire qu’elle détient. Dans sa fuite, Elena est précipitée vers une issue terrible... mais aussi vers la compagnie d'alliés inattendus, avec lesquels elle va tenter de combattre les forces maléfiques et de secourir un empire autrefois glorieux. » 

J’avais lu cette saga il y a bien des années, mais non seulement il ne me semble pas avoir lu la fin, mais je n’avais surtout plus aucun souvenir de l’histoire. Je me suis donc motivée pour une relecture complète des Bannis et les Proscrits, et pour le moment je suis très satisfaite de ce premier tome, malgré de grandes longueurs.

James Clemens possède ici un univers dense. Très dense. C’est pourquoi ce tome sert avant tout de grande introduction à l’histoire, à Elena, à son destin et à sa rencontre avec tous les personnages qui constitueront son groupe pour le second tome. Ce pavé peut donc faire peur au début mais le mieux est encore de se lancer et de tenter l’aventure.

J’ai adoré l’aspect sombre, sanglant et dramatique qui se dégage de certains passages (attention cependant à quelques descriptions explicites pour les âmes sensibles !), et même si le sort arrange souvent et facilement la situation de certains protagonistes, surtout dans les pires moments, les pages se sont tournées rapidement. J’ai également était fascinée par la magie et tout le lore autour : les sor’cières, le Chi, le Grimoire et sa réelle fonction, le Gul’gotha et son terrible Seigneur Noir ; beaucoup de mystères sont encore à découvrir mais les réponses seront présentes, je l’espère, par la suite.
Les retournements de situations sont la plupart du temps prévisibles, mais elles se fondent naturellement dans l’intrigue et cela donne du pep’s à la narration, car le gros problème de ce tome ce sont les longueurs dans le texte, même si les nombreuses descriptions colorées et précises permettent un bon ancrage dans l’univers. Les traditions des différents peuples d’Alaséa, les conflits politiques, les prophéties : on en découvre toujours un peu plus. Elena va ainsi vivre un début d’automne cauchemardesque mais cela n’est que le prémisse de ce qui l’attend réellement, et de ce fait j’ai apprécié la suivre.

Elena n’est qu’une enfant, elle ne connaît pas grand-chose de ce qui l’entoure et surtout elle va vivre de nombreux drames familiaux qui vont la marquer de manière irrémédiable. J’ai aimé la voir osciller entre le courage, le doute, la peur ; elle est très humaine dans ses réactions malgré ses pouvoirs de sor’cière qui grandissent et je sens qu’elle a encore beaucoup à offrir question émotions.
Dans le groupe qui va peu à peu se constituer autour d’elle par le biais du destin j’ai une grande préférence pour quelques personnages : Er’ril, un guerrier attachant, rassurant et d’une aide précieuse pour la jeune fille ; Méric, un el’phe arrogant, puissant et fascinant (j’adore la complexité de sa quête et le choix fatidique qu’il va devoir prendre à la fin) ; et Nee’lahn, une nyphai douce, maternelle mais tout aussi dangereuse quand il le faut.
Je pourrais écrire des paragraphes entiers sur eux et les autres (Tol’chuk l’og’re, Fardale et Mogweed les si’lura, Kral le guerrier imposant) tant ils sont bien construits, complexes, uniques, avec chacun un objectif différent – et pas forcément pour le meilleur... - . C’est la grande force du roman, et même si je n’apprécie pas tout le monde j’aime leur interaction, leur différence et les conflits et/ou avantages que cela procure.
Et que dire des antagonistes, extrêmement terrorisants, mauvais, intelligents ? J’ai hâte d’en découvrir plus sur chacun dans les futurs tomes.

En conclusion je suis ravie d’effectuer cette relecture et de me replonger aux côtés d’Elena. Tous les ingrédients sont réunis pour que j’apprécie ma lecture et que je passe directement dans le deuxième tome : du drame, de la magie, de l’action, des personnages charismatiques et uniques, des révélations et des rebondissements à foison, et même un peu d’angoisse (ce que je ressens rarement quand je lis). Malgré quelques longueurs qui permettent cela dit de construire un univers dense et riche, j’espère éprouver le même enthousiasme par la suite !

30.11.18

[Chronique] Les Mémoires de Vanitas, tome 5


• Les Mémoires de Vanitas, tome 5 
2018
Jun MOCHIZUKI
Editions Ki-oon (shonen)
210 pages
• 7€90 (8€90 pour l'édition limitée avec couverture alternative + 3 cartes postales) 

" Sur les conseils de Dominique de Sade, Jeanne décide de repousser une bonne fois pour toutes les avances importunes de Vanitas lors d'un rendez-vous en tête à tête... Mais tel est pris qui croyait prendre : bouleversée par les attentions de son compagnon, la demoiselle en vient finalement à lui avouer ses véritables sentiments ! Hélas, la promenade des jeunes gens tourne court lorsque la sorcière incendiaire, en proie à une soudaine et irrépressible soif de sang, manque de se jeter sur un enfant en pleine rue ! L'héritier de la lune bleue la soupçonne d'être maudite, seulement, elle se révèle incapable d'en parler, comme sous l'emprise d'un mauvais sort... "

Jun Mochizuki, c'est une histoire d'amour entre ses mangas et moi. Pandora Hearts est l'un de mes plus gros coup de cœur en matière de lecture, et je suis ravie de voir que sa nouvelle série, Les Mémoires de Vanitas, me plaît tout autant (et même un peu plus parce qu'il y a des vampires !). J'ai donc craqué pour l'édition simple ET l'édition limitée pour ce cinquième tome, mais je ne regrette rien ♥

La mangaka introduit le début d'un nouvel arc scénaristique : la bête du Gévaudan est sur le devant de la scène. Bête féroce, cruelle, sanglante, elle semble avoir réapparu après des siècles de silence. On a l'occasion de l'apercevoir et effectivement elle est terrifiante ; mais là où l'histoire se complexifie (et je sens venir le drama de loin) c'est que derrière ce monstre se cache une toute autre personne, assez proche de Jeanne semble-t-il. J'ai donc hâte d'en savoir plus sur elle et leur passé en commun.

En parlant de Jeanne elle est pas mal mise en avant ici, pour mon plus grand plaisir : sa relation ambiguë avec Vanitas est d'ailleurs l'une de mes préférées dans ce manga. C'est touchant, mignon, mature, et cette dernière réussi à entrevoir un peu des blessures de Vanitas dans une magnifique scène à la fin, j'ose vraiment espérer qu'on en saura plus sur lui bientôt. C'est aussi grâce à elle que j'ai pu constater que l'impertinence de Vanitas, qui m'exaspère à plusieurs reprises, n'est rien d'autre qu'une carapace. Pour se protéger de quoi ? De qui ? Mystère. Mais connaissant le style de Jun Mochizuki je sais qu'on peut s'attendre à tout.
Autre relation que j'adore énormément : celle de Vanitas et Noé. Depuis le début j'aime cette étrange alchimie entre eux, même si ce n'est pas simple tout le temps à cause de leur caractère opposé et de leur condition différente.
Je suis également contente d'avoir un petit focus sur Roland et Olivier, deux chasseurs qui me fascine depuis leur apparition. J'espère les revoir bientôt car je pense qu'ils peuvent apporter beaucoup à l'histoire !

Cet arc introduit un personnage qui pour le moment me laisse de marbre (peut être à cause d'une introduction trop rapide) : Astolphe, un chasseur très jeune mais qui est une véritable brute sanguinaire. On aperçoit un bout de son passé et du drame qui l'a sans doute obligé à se lancer dans cette voie, mais cela reste trop flou, je préfère donc voir son évolution dans les prochains chapitres. Pour ce qui est de Chloé et du garçon qui la suit, c'est également trop tôt pour s'exprimer, mais je sens d'avance que cette nouvelle vampire va me plaire ! Les charlatans font une autre apparition qui va être décisive pour la suite des événements, mais toujours autant de mystères autour d'eux ; cela dit j'aime toujours autant leur design.

Du côté des dessins, c'est Jun Mochizuki dans toute sa splendeur. Je suis fan de son trait, des détails dans les décors et les vêtements (on sent bien l'inspiration steampunk, un style que j'aime beaucoup), et surtout les expressions des visages : c'est ce qu'elle fait le mieux, on peut tout lire, la peur, la colère, la tristesse, la douleur, la joie. C'est une des grandes forces de la mangaka, avec sa capacité de créer un scénario et des personnages complexes. Et son humour qui fait mouche à chaque fois, je l'avoue.

 En conclusion j'adhère complètement à ce début d'arc scénaristique : la mangaka rajoute encore plus d'interrogations, sans apporter plus de réponses, mais j'ai l'habitude et je lui fait totalement confiance en me laissant donc porter par ses personnages charismatiques et l'ambiance sombre. J'ai hâte de lire la suite !

27.11.18

[Chronique] Dracula


• Dracula 
1897
Bram STOKER
Editions Pocket
511 pages
• 5€50 

"Répondant à l'invitation du conte Dracula qui prépare son prochain voyage en Angleterre, Jonathan Harker découvre à son arrivée dans les Carpates un pays mystérieux. Un pays aux forêts ténébreuses et aux montagnes menaçantes. Un pays peuplé de loups dont les habitants se signent au nom de Dracula. Malgré la bienveillance de son hôte, le jeune clerc ne peut qu'éprouver une angoisse grandissante. Ce comte, qui contrôle son courrier et verrouille les portes de son château, ne se reflète pas dans les miroirs et se déplace sur les murs en défiant les lois de l'apesanteur...
Jonathan Harker doit se rendre à la terrifiante évidence : il est prisonnier d'un homme qui n'est pas un homme. Et qui partira bientôt hanter les nuits de Londres..."

Un grand classique de la littérature que j'avais hâte de découvrir, et j'ai profité d'Halloween pour m'y plonger complètement. J'en ressors plutôt conquise, et je ne suis pas déçue des aventures de Jonathan, Mina et leur compagnie !

Je ne m'attendais pas à ça du côté de l'histoire, et ce n'est peut être pas plus mal. L'épisode dans le château de Dracula est assez court, je pensais qu'on allait y être plus longtemps. En vérité cela sert d'introduction au légendaire vampire et à ses préparations pour son voyage à Londres, avec l'aide (involontaire) de Jonathan. J'aime beaucoup le personnage de Dracula : mystérieux, effrayant, maléfique, très malin, il est tel que je me l'imaginais. Le reste du livre est consacré aux quotidiens mouvementés et étranges de Mina, Lucie et du docteur Seward, à travers des entrées de journal, des lettres, des télégrammes. Cela donne au récit un aspect découpé dans la narration et dans le temps, il faut donc être vigilant à qui écrit quoi et le destinataire mais je n'ai pas été perdue une seule fois.

Pendant la majorité du livre nous suivons ainsi le groupe de protagoniste à travers leur découverte de l'étrange, leur enquête pour sauver Lucie, leur connaissance des plans de Dracula et leur course-poursuite de ce dernier afin d'aider Mina. Si l'histoire est prenante j'ai trouvé pas mal de longueurs à certains moments, surtout dans la période où Van Helsing essaye de leur dire qu'un vampire est parmi eux. Le récit aurait gagné en vitesse si le chasseur de vampire avait voulu partager son opinion dès le début, même si je sais que le scepticisme est le gros problème de son public. Pire, il y a des pavés de dialogues avec des personnages secondaires qui m'ont fait lire quelques pages en diagonales, surtout quand le patois est utilisé... Je trouve également la fin expéditive, je m'attendais à un combat plus long, plus glorieux face à Dracula, même si la poursuite est intense. Ces déceptions restent évidemment mineures face au plaisir que j'ai globalement éprouvé à chaque chapitre.

Du côté des personnages j'avoue avoir un coup de cœur pour Mina, qui malheureusement souffre de sa condition de femme à l'époque de l'écriture. Elle est intelligente, gentille, optimiste et aide énormément le groupe (qu'est-ce qu'ils auront fait sans elle, vraiment ?), et cela m'a fait du mal de voir qu'elle soit considérée comme faible par certains hommes du livre, et qu'on a même voulu l'écarter de l'enquête... Jonathan est un bon personnage, il forme un beau couple avec Mina et je ne peux qu'approuver la force et le courage que son amour lui donne ; pareil pour Van Helsing qui est fascinant à lire et impose sa réflexion. Je suis plus réservée pour le docteur Seward, Quincey Morris, Lucie et Arthur. Ils sont tous importants pour l'histoire et apporte une touche de douceur, d'amour, de détermination, de tragédie à travers les épreuves de Dracula, mais je ne garderai pas un souvenir impérissable d'eux.

En conclusion je suis contente d'avoir lu ce roman qui attendait sagement depuis trois ans dans ma bibliothèque, je l'ai lu au bon moment ce qui fait que j'ai pu l'apprécier comme il se doit. Malgré les longueurs et d'autres petites déceptions mineures cela reste une très bonne lecture, Dracula m'a fasciné et s'est montré à la hauteur de mes attentes !

10.11.18

[Chronique] Les ailes d'Alexanne, tome 1


 Les ailes d'Alexanne, tome 1 : 4h44 
2011
Anne ROBILLARD
Editions Michel Lafon
365 pages
 15 € 

 « A la mort de ses parents, Alexanne Kalinovsky est confiée à sa tante Tatiana dont elle ignorait jusqu'à présent l'existence. Rapidement, la jeune fille constate que cette dame n'est pas une personne ordinaire. Elle vit seule dans un immense manoir aux multiples chambres parfumées à l'encens...
Alors qu'elle a du mal à s'habituer à ce nouvel environnement, Alexanne découvre peu à peu l'histoire de ses origines et ses dons particuliers, levant le voile sur l'héritage étrange dont sa famille l'avait tenue éloignée. Mais des événements imprévus viennent compromettre sa quête spirituelle. Car les bonnes fées ne sont pas toujours celles qu'on croit... » 

Grande fan des Chevaliers d’Émeraude que je suis, j'avoue être assez curieuse sur les autres romans de l'autrice, Anne Robillard. Si je n'ai pas été convaincue par les deux premiers tomes des Cordes de Cristal (un roman sur fond de rock et avec une bonne dose d'ésotérisme) j'ai donc tenté ma chance sur Les Ailes d'Alexanne pour rattraper ma déception. Malheureusement c'est une fois de plus raté, je n'ai pas du tout accroché à l'histoire et encore moins aux personnages...

Je suis passée en grande partie à côté du roman pour la simple et bonne raison que l'ésotérisme et moi ça fait deux. Je ne juge pas les gens qui ont ce type de croyance, c'est votre choix et c'est important si ça vous aide à vous sentir mieux ou à répondre à certaines questions. Mais pour le coup j'ai plus eu l'impression de lire des chapitres entiers sur l'ésotérisme en général qu'une histoire : comment parler aux êtres de la nature qui nous entourent, comment aider des fantômes hantés par leur passé, les âmes sœurs qui se rencontrent au fil des siècles, les vies antérieures, la double vue, l'exorcisme, la vie après la mort, le dialogue avec les anges, etc. Dans un monde entièrement fantastique/fantasy, pourquoi pas, mais dans un contexte réaliste comme c'est ici le cas je n'accroche pas une seule seconde. Et de ce fait, à part dans les derniers chapitres il n'y a pas de vraies péripéties, ce qui a rendu ma lecture laborieuse et monotone, même si la plume de l'autrice est toujours aussi agréable et fluide à lire.

Je vais pouvoir enchaîner avec le deuxième gros soucis du roman : les personnages. La tante d'Alexanne, Tatiana, est très gentille, je ne le cache pas, mais elle est sans cesse en train de convertir sa nièce à ses croyances, et cela m'a gênée à certains moments. De plus je la trouve trop lisse, gentille et pas assez caractérielle, ce qui ne la rend pas mémorable à mes yeux. Pour Alexanne ce n'est pas le coup de cœur non plus, même si ses réactions étaient cohérentes : elle n'est pas tout le temps d'accord avec sa tante et ses croyances, elle reste sceptique face à certaines situations, mais une fois devenue progressivement une fée elle gagne en courage et en prise d'initiative. C'est d'ailleurs ce qui permet d'avoir une fin un peu plus intéressante, avec de l'action. J'ai par ailleurs bien aimé la révélation sur l'accident lors de sa naissance, les histoires de sa famille étant obscures mais pas bien mises en avant, ce qui est une fois de plus dommage.

Le seul personnage qui sauve l'histoire n'est d'autre que l'oncle d'Alexanne, Alexei. Désagréable et renfermé, il cache un profond mal-être à cause de son enrôlement forcé dans une secte et de sa malédiction. La construction psychologique du personnage est complexe, et seule son envie de vengeance m'a donné envie de poursuivre ma lecture jusqu'au bout. Je suis donc déçue de voir que ce que j'attendais le plus se passe dans le tome suivant... J'avoue juste avoir grincé des dents lors des moments où il protège un peu trop sa nièce ; et justifier son attitude par "c'est son âme sœur et ils étaient mariés dans un ancien temps donc c'est LOGIQUE qu'il agisse ainsi" ne m'a vraiment pas convaincu, heureusement cela s'arrête bien vite dans le récit.
Je ne parlerai pas des autres personnages importants pour l'intrigue, comme Paul, Sylvain ou même Matthieu, car ils ne sont pas très marquants pour ma part, ils manquent également de développement.

En conclusion c'est un deuxième échec dans ma découverte des œuvres d'Anne Robillard : l'omniprésence de l'ésotérisme aura eu raison de moi et m'aura fait passer à côté de la quasi-totalité du récit. Alexei sauve un peu la mise, mais cela reste faible comparé à tout le reste. Je pense donc ne pas continuer la saga, bien qu'en lisant les résumés l'histoire semblait intéressante et plus mouvementée.

7.11.18

[Chronique] The Witcher 1, artbook


 The Witcher 1 - Artbook - 
PDF (offert avec l'achat du jeu sur GOG)
 204 pages 

Si vous suivez un peu le blog et mon instagram (le lien est dans la colonne de gauche), je pense que vous avez compris qu'il y a une licence de jeux vidéo dont je suis particulièrement fan : The Witcher. Je reviens donc sur ce blog avec une chronique sur l'artbook du premier jeu et quelques captures d'écran pour vous donner un petit aperçu !

Ouvrir l'artbook par les cartes du monde est une excellente idée : la géographie est un élément très important (que ce soit dans les jeux ou dans les livres), et cela peut vite devenir complexe pour se repérer et comprendre certains enjeux politiques. Elles sont très jolies et présentent bien les différents royaumes, avec leurs villes, leurs cités, leurs fleuves...
Et poursuivre cette séquence "visite guidée" avec des sketchs de plusieurs lieux clés est également une bonne idée : j'en ai pris plein les yeux, j'ai compris l'étendu et la complexité de leur recherche (je suis par ailleurs fan des couleurs de certains rendus), et c'est l'occasion de connaître les sources des artistes et les effets qu'ils voulaient mettre en place, ce qui rend la lecture assez fascinante.


J'ai découvert les coulisses du jeu, notamment leur travail entre les premières ébauches et le rendu 3D, ce qui change parfois de l'idée de début et peut rendre la tâche plus ardue. Voir donc prendre petit à petit vie Kaer Mohren (grand symbole d'architecture et d'histoire pour les sorceleurs), le cimetière de Vizyma, les cryptes et cavernes ou encore quelques tavernes est un grand plaisir. Et les nombreuses anecdotes qui ponctuent les pages permettent de découvrir de nombreux secrets, comme des scènes annulées/abandonnées, l'histoire du jeu avec un peu de lore ; et quand on est fan je vous garanti que c'est plaisant à lire !

Vient un peu plus tard une partie que j'aime particulièrement dans les artbooks : la conception des personnages ! C'est toujours amusant de voir à quoi les personnages étaient censés ressembler au tout début ; ici Geralt ne déroge pas à la règle car il y a eu de la recherche (un peu farfelu) avant d'arriver au design final. On peut donc voir le peaufinage de certains détails, et dans les anecdotes on prend conscience des traits de caractère qui devaient absolument ressortir chez les persos. Cela dit, là où je suis un peu déçue, c'est qu'ils sont très peu : j'aurai bien voulue voir les travaux sur Jaskier, Zoltan, les autres sorceleurs, et j'en passe...


The Witcher, c'est un univers violent, sombre, et mature. Donc il y a une petite section "érotique" qui propose des belles illustrations pleine page, certes, mais comme ce n'est pas du tout ma came, je ne m'attarde pas dessus. Et je ne pourrais rien vous montrer de tout de manière, donc je vais mettre à la place d'autres artworks / affiches promotionnelles du jeu, pour le plaisir des yeux !


Il y a une autre partie de l'artbook qui est tout aussi intéressante, et c'est le genre de contenu sur lequel je passe beaucoup de temps à me focaliser sur les détails : la rubrique des items (avec le mobilier, les armes, l'équipement, les plantes, les emblèmes...). Le travail de recherche et de composition est extraordinaire et minutieux : tout est réfléchi, pensé pour créer une atmosphère particulière et cohérente. J'ai eu un gros coup de cœur pour les armes ♥ Mais là aussi je suis un peu déçue car il y en a peu, j'aurai pas dit non à une vingtaine de pages supplémentaires, surtout qu'il y a de la matière vu la densité du jeu...


A la fin une rubrique est consacrée aux storyboard des cinématiques (introduction et épilogue) ; on réalise mieux le travail effectué en amont pour créer quelque chose d'aussi beau et épique que ceci. J'ai bien aimé le découpage des pages : on voit d'abord les sketchs (première ébauches rapides), puis les rendus 3D (pour créer l'animation et l'immersion) et le rendu final, tout beau tout propre. Je me répète sans doute, mais une fois de plus je trouve ce type de contenu fascinant.


En conclusion cet artbook est un petit bijou à lire et à posséder absolument si on est fan de la série (même si c'est qu'en version PDF). Bien sûr, il n'est dispo qu'en bonus sur GOG lors de l'achat du premier The Witcher, et uniquement en anglais, mais ce n'est pas du tout contraignant pour lire et profiter des anecdotes. 
Je compte, dans les mois à venir, vous parler de la même façon des artbooks de The Witcher 2 et The Witcher 3, ainsi que celui consacré au jeu de cartes Gwent, donc si ça vous intéresse gardez un œil attentif sur les prochaines chroniques !

28.10.18

[Chronique] L'ère des Cristaux, tome 8


• L'ère des cristaux, tome 8 
2018
Haruko ICHIKAWA
Editions Glénat
196 pages
• 7,60€ 

• « Où sont mes amis ? Tu vas me les rendre !
Dans un avenir lointain se poursuit la bataille entre les cristaux, au corps immortel, et les Séléniens.
Phosphophyllite, le personnage principal, a réussi à se faire enlever par l'ennemi avec l'aide de Morion, et atterrit sur le monde lunaire. Il y trouve… » 

Ce tome est sans aucun doute le plus important et le plus marquant de cette saga, l'attente a été longue mais largement récompensée !

Comme toujours j'ai retrouvé l'ambiance particulière du mangaka, tant dans la construction de l'histoire que dans les traits de ses personnages, mais à force j'ai appris à aimer son style qui le rend unique. Si de nombreuses questions se posent dans les précédents tomes sans les réponses qui vont avec, maintenant on en sait beaucoup (même si une part de mystère reste toujours à la fin). Les révélations s'enchaînent au fur et à mesure du voyage de Phosphophyllite sur la Lune, voyage par ailleurs déroutant mais extraordinaire. Découvrir les Séléniens sous cet angle m'a ravi, ils sont tout aussi complexes et attachants que les Cristaux, et surtout on comprend enfin d'où vient cette lutte éternelle entre les deux peuples.

J'avais bien des doutes sur Vajra sa véritable identité, mais alors là... J'étais loin de m'imaginer ceci sur lui. Son rôle est encore plus important, et je suis curieuse de savoir ce que Phos va faire face à cet imposant personnage. En parlant de Phos je suis contente de le voir prendre de pareilles initiatives car elles sont de plus en plus risquées et osées, et celle qui est à la fin du tome me paraît décisive pour la suite ; je me demande si cela ne va pas compromettre sévèrement les liens entre les Cristaux. Je suis juste un peu déçue par Cinabre, je pensais vraiment qu'il allait rejoindre certains protagonistes pour le plan de Phos, j'espère qu'il y aura au bout de l'histoire un moyen de l'aider malgré tout.
J'ai eu un énorme coup de cœur pour le prince Sélénien, Aechmea. Il bascule le destin du protagoniste avec une telle force et une telle tranquillité ; tous les passages où il est présent sont d'ailleurs mémorables, tant dans les dialogues que dans les mises en scènes. Et tout comme Vajra il souhaite le meilleur pour son peuple. Cela dit je garde une petite réserve sur lui car je suis convaincue qu'il cache bien des secrets.

En conclusion j'ai vraiment hâte de lire le tome 9, de voir la mise en place du plan de Phos sur la Lune et les conséquences qui vont en découler, autant du côté des Séléniens que des Cristaux. Ce manga a un charme fou mais assez particulier, cela dit chaque tome est une agréable surprise, la preuve avec celui-ci !

11.10.18

[Chronique] Faërie



•  Faërie 
2007
Raymond E. FEIST
Editions Bragelonne
445 pages
•  20€ 

• " La maison du vieux Kessler était perdue dans les bois... Une ferme splendide et pleine de recoins, où Phil et Gloria pensaient trouver le calme, loin de la ville et de l'agitation. Mais ce que trouvent leurs trois enfants est bien différent : d'étranges histoires de clairières hantées, de lueurs qui dansent dans la forêt et de trésors enfouis... Tout un monde secret, enchanté par l'ancienne magie celtique et habité par de mystérieuses présences. S'agit-il des fées et du vieux peuple des légendes ? Ou d'êtres plus dangereux, animés de désirs inquiétants ? ... Bientôt, ce qui avait la couleur du rêve se change en un terrifiant cauchemar. Des puissances oubliées se sont réveillées et convoitent les enfants. Pire encore : leurs âmes. " 

C'est un roman que j'ai poussé jusqu'au bout pour savoir si j'allais apprécier au moins un élément à l'intérieur, et j'en ressors avec une énorme déception. Donc oui, la lecture était laborieuse mais dans le mauvais sens du terme.

Niveau histoire il y avait de bonnes idées : les parties sur les secrets de la maison des Kessler et la chasse au trésor étaient intéressantes, surtout avec toutes les zones d'ombres du défunt propriétaire et les mystères liés aux fées et à une secte, bref il y avait de la matière. Mais non seulement ça ne représente qu'une infime partie du récit mais en plus c'est assez mal amené : je me suis retrouvée à lire des pages entières de descriptions de sectes, de pratiques ésotériques, d'histoire de la religion, de complots, de voyages dans le monde avec une quantité de noms impossibles à retenir (et fortement dispensables pour la suite). Ça a plombé plus d'une fois mes séances de lecture et ça entraîne de sacrés longueurs dans la narration. Et ce qui m'a encore plus exaspérée c'est la fin. Tout ceci pour en arriver à cette conclusion et à cet épilogue je trouve ça trop facile et frustrant.

J'ai était totalement hermétique à l'aspect horreur de l'histoire, mais c'était un peu couru d'avance puisque ce n'est pas un genre que j'ai l'habitude de lire et de voir. Certaines situations étaient même clichées, ce qui m'a plus amusée qu'autre chose dans les dialogues et/ou les mises en scène - notamment lors d'une scène de possession où un infirmier ne trouve rien de mieux à dire que le gamin au plafond c'est Spider-Man (véridique) -. Je suis attristée de le constater mais le seul point véritablement positif du livre ce sont les créatures magiques. Oui elles sont terrifiantes car aucune d'elle n'est bienveillante, ou presque. Elles sont omniprésentes, vicieuses, sadiques, violentes. Certains passages sont d'ailleurs à déconseiller aux plus sensibles (TW viol). J'ai également adoré en savoir un peu plus sur la légende de la Chasse Sauvage. Mais ça reste malheureusement assez faible comparé au reste.

En parlant de clichés, je vais évoquer brièvement les personnages, gros point noir du roman. Entre l'adolescente Gabbie qui fait ses crises et qui découvre l'amour sous toutes ses formes, les jumeaux Sean et Patrick qui réussissent à se sortir des griffes du Mal malgré leur âge, la maman névrosée et phobique de l’hôpital, le papa pragmatique, l'étrange duo Mark/Gary qui s'immisce dans le plus grand des calmes chez la famille et qui ne disent pas tout sur les dangers qui les menacent - sinon ce n'est pas amusant - et le personnage alcoolique qui se révèle être d'une importance capitale à la toute fin, il n'y en a absolument aucun qui sauve les autres. Leurs interactions étaient souvent plates, banales, sans importance pour le récit, bizarres même dans les moments de confessions sur les phénomènes étranges. Impossible pour moi de compatir à leur mésaventure ou à leur joie.

En conclusion j'ai voulu lire le roman jusqu'au bout mais je pouvais m'en abstenir au vu de la conclusion décevante et de la narration assez lourde à digérer. Les personnages n'aident pas non plus à inverser la balance ; finalement seul le traitement mature et sombre des créatures magiques et des légendes est à garder.

3.10.18

[Chronique] Heartless


 Heartless 
2017
Marissa MEYER
Editions Pocket Jeunesse
599 pages
 18€50 

• " La Reine de Cœur n’a pas toujours été la terrible souveraine d’Alice au pays des merveilles. Avant d’être couronnée, elle s’appelait Catherine et rêvait de devenir la plus grande pâtissière du royaume. Mais le sort a décidé de lui jouer un vilain tour : le Roi de Cœur veut absolument l’épouser et les parents de Catherine, très ambitieux, placent de gros espoirs en cette union. Catherine, elle, veut vivre librement et aimer celui qui fait battre son cœur : Badin, le bouffon du Roi. Malheureusement au pays des merveilles, où s’entrechoquent magie, folie et monstres, les contes n’ont pas tous une fin heureuse... " 

Un livre que j'avais hâte de lire depuis ma découverte des Chroniques Lunaires - LE coup de cœur livresque de l'année dernière -, et qui me permet d'avancer dans le Pumpkin Autumn Challenge. Je savais que les avis étaient partagés pour ce one-shot : soit on l'apprécie à 100% soit on est déçu. Je dois sans doute faire partie de la deuxième catégorie car je ressors de ma lecture plutôt mitigée, même si l'histoire a beaucoup de qualités et que j'ai passé un bon moment dans l'ensemble.

Un des points forts du roman à mes yeux, c'est tout simplement son univers. Marissa Meyer a fait un boulot monstre pour emprunter des éléments chez Lewis Carroll (les personnages, les mondes, la folie et l'étrangeté de certains dialogues ou situations) pour les intégrer dans son histoire, tout en mélangeant sa propre patte. Le résultat est agréablement surprenant et efficace, les références à Alice au pays des merveilles et à sa suite, De l'autre côté du miroir, sont nombreuses et apportent des éléments pertinents sans pour autant dénaturer le récit de base. On peut donc enchaîner sans soucis avec les aventures d'Alice car ce préquel fait bien son travail et tient la route, même si le récit est assez sombre et tragique par rapport aux écrits de Carroll.

Car oui, bien que ce soit prévisible dès le début sur le sort de Catherine et son amour avec Badin (merci le résumé de la quatrième de couverture...), le drama est présent jusqu'au bout, et cela ne m'a pas empêchée d'avoir une boule au ventre à la lecture des dernières pages. Des destins tragiques, un amour impossible, des rêves brisés, la folie et la vengeance qui habitent le cœur, des morts violentes, des prises de conscience douloureuses : voilà ce que nous réserve Heartless, et j'ai trouvé regrettable que tout cela se mette en place vers la deuxième moitié du livre car j'ai bien failli abandonné ma lecture au début.

Alors que l'histoire se mette lentement en place, certes, c'est une chose ; mais là où j'ai trouvé que le roman n'était pas bon du tout c'est avec la protagoniste, Catherine. Ce personnage m'a fait hurler, lever les yeux au ciel, soupirer car elle est indécise du début à la fin. Et bien évidemment elle a un talent unique pour ne faire que les mauvais choix. De par son comportement et son attitude envers certaines personnes de son entourage - amis, famille, membre de la noblesse - je pense qu'elle s'est mis des freins toute seule pour réaliser ses rêves : devenir pâtissière, aimer Badin, sauver des vies, épouser ou non le Roi de Cœur... Et ce n'est pas l'événement fatidique du récit qui m'a donné de l'empathie pour elle, bien au contraire.
Quel dommage d'avoir une protagoniste comme ceci alors qu'il y a deux personnages qui valent clairement le coup, et qui sont également importants pour l'intrigue : Badin et Hatta. Et c'est grâce à eux que j'ai renoué avec l'histoire et que j'ai finalement apprécié ma lecture. Le premier est charmant, mystérieux, protecteur, doté d'un bon sens de l'humour et d'une plume ravissante ; j'ai adoré les révélations sur lui, ses origines et sa mission secrète. Pour ce qui est du deuxième, je ne pouvais que l'aimer car c'est un fameux chapelier doué dans son art, et qui va fuir jusqu'au bout un terrible destin... J'ai adoré sa relation chaotique avec Catherine - ce qui fait que Hatta est directement devenu un de mes chouchous -, et je suis encore choquée par les révélations le concernant et ce qu'il a provoqué de manière involontaire.

Je ne m'attarderais pas d'avantage sur les autres personnages, ils sont dans l'ensemble bien construits, avec de fortes personnalités, et font tous avancer de manière tragique le destin de Catherine - je vous avais prévenue pour la fatalité qui se dégage de l'histoire - : le Roi de Cœur est sympathique bien que maladroit en amour et au pouvoir ; Mary Ann est adorable et fidèle en amitié, cela me désole tellement de voir sa relation avec Catherine changer du tout au tout ; les parents de cette dernière sont détestables à souhait à cause de leur égoïsme ; Peter Peter et sa femme sont pleins de mauvaises surprises, honnêtement je ne pensais pas qu'ils allaient avoir autant d'importance ; le chat du Cheshire est fidèle à lui-même : mystérieux ; les Trois Sœurs sont flippantes et glauques ; et le Corbeau qui accompagne Badin est finalement attachant, je ne m'attendais pas non plus à la révélation le concernant.

En conclusion Heartless est un roman qui est séduisant grâce à son univers, son histoire tragique, son ambiance de plus en plus sombre et ses références à Lewis Carroll, mais qui souffre terriblement d'une protagoniste trop hésitante sur ses choix et d'une grande lenteur au début du récit. Cela ne m'arrêtera pas pour autant de lire d'autres romans de Marissa Meyer, bien au contraire : Le Gang des Prodiges me fait terriblement de l’œil !

27.9.18

[Chronique] Il était une fois... d'après Grimm


• Il était une fois… d’après Grimm 
2016
Adapté par Kei Ishiyama ; œuvre originale de Grimm
Editions Nobi Nobi !
368 pages
 11€50 

• « Le Petit Chaperon rouge, Le Chat Botté, Raiponce… Découvrez ou redécouvrez les contes intemporels des Frères Grimm en version manga, dans cette libre interprétation des célèbres histoires (inclus : l’intégralité des textes originaux) » 

Une agréable lecture à travers les contes de Grimm. Si j’en connaissais la plupart j’ai quand même pu en découvrir trois, je suis ainsi ravie que la sélection des histoires soit plutôt variée afin de permettre ce type de surprise !

Je suis par ailleurs fan du dessin de Kei Ishiyama : c’est très détaillé, les visages sont expressifs, les personnages facilement identifiables les uns des autres, il a su donner du charme et du caractère à ses adaptations de contes, avec une atmosphère tantôt mignonne tantôt cruelle, avec de la magie et des sentiments.

Le Petit Chaperon Rouge est malheureusement trop court pour être apprécié correctement (seulement 14 pages) ; j’ai trouvé qu’adopter le point de vue du loup était intéressant mais je ne m’attendais pas à cette tournure dans les événements, c’est une histoire d’amour vite bâclée par la grande ellipse à la fin. Dommage, il y avait de la matière pourtant !

Raiponce est une bonne surprise, surtout pour le principal choix de l’auteur : Raiponce est un homme ! Le sexe des protagonistes est inversé, j’avoue que je ne l’avais pas compris tout de suite parce que je m’étais bêtement conditionnée dans « Raiponce = fille », mais cela apporte une petite touche originale au conte. Celui-ci est également assez court à lire, cependant les grandes lignes du conte original sont présentes, ainsi que la cruauté des épreuves que traversent le couple.

Hansel et Gretel m’a laissé perplexe, c’est sans doute l’adaptation que j’ai le moins aimé. Hansel est obsédé par sa beauté tel Narcisse et voit son rôle de prince chez Hildegarde comme une bénédiction pour sa personne, alors que Gretel est toute mignonne et tente à plusieurs reprises de raisonner son frère. Ici pas de sorcière/vieille femme qui souhaite dévorer les enfants – sauf dans l’imagination de Gretel -, mais j’avoue ne pas avoir compris les objectifs et les motivations d’Hilde. Pourquoi garder jalousement Hansel, s’amuser avec pendant des jours pour le laisser repartir au moindre discours larmoyant, et avec beaucoup d’argent qui plus est ? En sachant pertinemment qu’il ne reviendra jamais à elle ? On ne le saura pas. La fin reste fidèle au conte d’origine, ce qui m’a également un peu déçue car je n’ai jamais compris pourquoi ils pardonnent à leur père…

Les Douze Chasseurs est l’un de mes contes préférés du recueil et une excellente découverte puisque je ne connaissais pas du tout l’histoire. On suit donc la relation amoureuse entre Christina et le prince Maximilien qui est sublime, bien qu’interrompue et fragilisée par le dernier souhait du père de Maximilien. Cette promesse va pousser Christina à se travestir en chasseur afin de rester aux côtés de son aimé et réveiller le cœur de son bien-aimé. Malgré tous les obstacles Christina ne faiblit pas, j’ai adoré son courage et son audace, j’avais quand même peur sur la fin mais c’était prenant à suivre. Un vrai coup de cœur !

Les Deux Frères fait partie des plus longues adaptations puisque l’histoire est découpée en deux parties. C’est également la deuxième découverte que j'ai faite. On va suivre les aventures de Walter et Volker, deux jumeaux qui vont, une fois adultes, partir chacun de leur côté accomplir leur rêve, avec pour seul compagnie des animaux dont la fidélité n’est plus à prouver. Il va y avoir des quiproquos entre les frères et une princesse à délivrer et dont l’amour va les amener à se méfier et douter l’un de l’autre, complexifiant l’intrigue jusqu’au dernier moment. J’ai d’ailleurs trouvé certaines scènes violentes dans la psychologie des frères, mais c’est ce côté sombre que j’ai le plus aimé ici, et la loyauté de Volker envers Walker est exemplaire.

Blanche-Neige était une bonne surprise. C’était juste trop mignon ! On va suivre Chandelle, un nain-magicien qui va croiser la route de Blanche-Neige, et développer des sentiments envers elle. Il est assez similaire à Grincheux dans le caractère, mais sa relation avec la princesse est juste adorable, pure, sincère ; et sa bouille m’a fait fondre. L’histoire reste assez fidèle avec le conte d’origine, on retrouve l’empoisonnement de Blanche-Neige, sa "mort" et son sauvetage par un prince. C’est donc une adaptation simple mais ça a marché avec moi.

Le Chat Botté est lui aussi découpé en deux parties, mais je n’ai pas réussi apprécier cette adaptation. C’est parti trop loin dans le côté fantastique avec des « chats hybrides se transformant aussi en gros monstres », et même si Karl est sympathique et drôle à suivre je n’ai pas accroché à Hans, un protagoniste plat dont la romance ne m’a pas passionné. Cela dit les liens entre Hans et Karl sont bien développés, notamment avec des flash-backs qui expliquent parfaitement le caractère des deux personnages. La fin est un énorme combat sanglant – même si ça reste modéré -, avec une conclusion mignonne mais trop rapide.

Le Prince Grenouille est agréable à lire mais sans plus. L’histoire d’amour entre le prince Matthias et la princesse Elisabeth – transformée en grenouille à cause d’une malédiction – est mignonne, simple, sans préjugé ni moquerie. La confiance s’instaure petit à petit, de même pour les sentiments, c’était bien construit à ce niveau-là, et cela permet d’apprécier la conclusion à sa juste valeur. J’ai beaucoup aimé Heinrich, dommage qu’il ne soit pas plus mis en valeur.

La Fauvette-qui-chante-qui-sautille clôt le recueil avec son histoire en deux parties, et c’était le troisième conte que je ne connaissais pas. Il ressemble beaucoup à « La Belle et la Bête » dans son histoire et le traitement de l’amour chez les protagonistes, même si une grande touche de fantastique est apportée afin de mettre un peu de péripétie au récit. J’ai adoré suivre Katharina dans son voyage pour sauver Lukas : elle va au final devoir mettre fin à une guerre entre le royaume du Soleil et celui de la Lune et détruire une puissante malédiction. Même si elle réussit à franchir tous les obstacles avec une facilité déconcertante – elle est très aidée au moindre problème -, ce conte est un excellent moyen de clore ce tour d’horizon de Grimm.

En conclusion c’était une agréable lecture, avec des bonnes adaptations et d’autres un peu moins, le tout avec des dessins enchanteurs et jolis à regarder. J’ai également fait quelques découvertes en matière de contes, ce qui est une chouette surprise et donne de l’intérêt supplémentaire au recueil. Je ne serai pas contre un deuxième manga de ce genre mais avec d’autres contes !

23.9.18

[Chronique] Six of Crows, tome 2


• Six of Crows, tome 2 
2018
Leigh BARDUGO
Editions Le Livre de Poche (Jeunesse)
650 pages
• 7€90 

• " Revenus diminués du palais de Glace, Kaz, Inej, Nina, Matthias, Jesper et Wylan doivent de nouveau se battre pour leur survie. Ils sont doublés par Jan Van Eck, trahis par les leurs, pourchassés par tous les gangs du Barrel, et se retrouvent sans ressources ni alliés. Ketterdam devient alors le théâtre de leur plan le plus ambitieux : prises d'otages, spéculations, cambriolages, enchères truquées et menaces en tout genre... Pour Kaz et son gang, la liberté a un prix, et elle pourrait bien leur coûter la vie. " 

J'avais déjà fait part de mon coup de cœur pour le premier tome dans cette chronique, j'étais donc impatiente de lire la suite et fin de cette saga, surtout à cause du cliffhanger qui va pousser les limites du groupe jusqu'au bout.

L'étau se resserre sur les protagonistes, ils n'auront aucun répit tant que Jan Van Eck continuera ses machinations à leur encontre. On enchaîne les scènes d'actions, d'infiltrations, de combats, d'échafaudages de plan ; le livre a beau être une belle briquette je ne me suis pas ennuyée une seule seconde et j'étais absorbée par l'intrigue. J'ai surtout aimé que la majeure partie de l'histoire se déroule dans un espace plus restreint : au revoir le paysage glacial et militaire du palais des Glaces et bonjour les lieux exiguës, glauques et sombres (type souterrain, théâtre abandonné ou île perdue), on se sent tout aussi oppressé que les personnages. J'ai également adoré les retournements de situation de dernière minute, ce qui a mis mon cœur à rude épreuve car Leigh Bardugo n'a peur de rien pour rajouter de la tension et du drama. Et quel plaisir de voir tous les peuples réunis en même temps pour le final, c'est l'occasion d'en savoir plus sur les situations géo-politiques dans leur monde et les tensions entre chefs/rois de chaque contrée.

Mais là où l'autrice fait très fort une fois de plus c'est avec ses personnages.
Kaz était tellement fascinant à suivre, et cela change de le voir plus inquiet et sur les nerfs à cause des événements de la fin du premier tome. Il va même se prendre de sérieux coups mais il reste fidèle à ses convictions coûte que coûte. Il est bien plus appréciable et humain ainsi. Et qu'est-ce que j'adore sa relation avec Inej, il y a des scènes qui m'ont à la fois frustrée et fait fondre ♥

En parlant d'Inej, je trouve qu'elle évolue d'une bien belle façon : c'est l'espoir incarnée. J'ai adoré sa nouvelle ennemie qui va la pousser à mettre sa vie en péril dans des combats haletants, et même sous la torture et les menaces de mort elle ne trahit rien ni personne. Ses nouveaux rêves et ses décisions ont fait d'Inej le personnage que j'ai le plus aimé dans ce tome. Elle est d'ailleurs parfaite dans l'épilogue !

Je n'ai pas changée d'avis sur le couple Nina/Matthias : ils vont tellement bien ensemble malgré leur caractère opposé, leurs échanges verbaux m'ont fait rire plus d'une fois, et chacun fait preuve de courage et d'audace pour se protéger mutuellement. Nina m'a d'ailleurs fait mal au ventre à cause de sa santé et de ses délires, heureusement qu'elle a une grande force de caractère. Je suis d'ailleurs dans le déni total après une scène déchirante, j'étais pas prête pour ça...

La plus grande surprise, et la plus agréable, provient de Jesper et Wylan. Je n'ai pas l'habitude de voir des couples masculins dans mes lectures, mais je trouve leur relation assez mignonne, parfois taquine mais surtout bienveillante. Même si Jesper m'a plus d'une fois exaspérée - et oui il continue à tout faire de travers, surtout avec son père qui est présent dans ce tome - il y a eu une nette amélioration et cela me convient parfaitement. Je suis toujours fan de Wylan, et j'étais heureuse de le voir plus courageux et entreprenant dans le groupe. Et il mérite amplement tout le bonheur qui lui arrive après leur périple.

En conclusion cette saga a été un coup de cœur du début à la fin. Les personnages, l'univers, la tension omniprésente, les machinations à n'en plus finir, j'étais happée par les pages et l'histoire me hante toujours bien des jours après ma lecture, ce qui est un bon signe chez moi. Je suis désormais curieuse de lire son autre saga, Grisha, qui m'a l'air tout aussi bien !

13.9.18

[Chronique] Shugo Chara!, tome 3


• Shugo Chara, double édition, tome 3 
2018
Peach-Pit
Editions Nobi Nobi !
400 pages
• 10€75 

• « Amu cherche à récupérer son quatrième œuf, Dia, devenu un chara X. Mais elle n'a toujours rien dit à ses camarades Gardiens de peur qu'ils la rejettent. Pendant ce temps, Utau Hoshina continue d'amasser des œufs X pour Easter, sous les ordres de Yukari Sanjô. Avec la complicité de Kairi Sanjô, le valet, des CD aux pouvoirs étranges sont distribués à tous les enfants de la ville... » 

C'est pour moi un réel plaisir de continuer ce manga et de retrouver Amu et ses amis Gardiens. Dans ce tome on fait une sacré avancée dans l'histoire, mais aussi dans les relations entre les personnages principaux, amis ou ennemis, le tout avec humour, action et douceur.

Le gros point positif que je souligne avec ce troisième tome ce sont les relations entre les personnages, et dans un premier temps entre les Gardiens. L'équilibre était fragile dans le précédent tome avec les deux nouveaux (le valet et la reine), mais ici les liens vont se construire, se resserrer : on comprend mieux Yaya, Tadase, Rima et surtout Kairi, qui sera dans une position assez inconfortable à cause de sa grande sœur. J'ai donc apprécié ces temps de pause dans l'intrigue car ils sont importants pour la suite de l'histoire et pour la construction d'Amu. J'aime d'ailleurs son amitié - tout timide mais ce sont les débuts - avec Rima ; cette dernière s'affirme et montre son vrai visage, et c'est en s'assumant pleinement qu'elle devient terriblement attachante. Pour ce qui est de Tadase, on en apprend un peu plus sur son passé commun avec Ikuto et Utau, à une époque où tout allait bien, et je ne peux que compatir avec lui sur les changements que le temps et les rêves/ambitions opèrent sur les "amis" d'un jour...

Dans un second temps je voudrais parler de la relation entre Amu et Utau, qui est au centre du tome. Elle va définitivement changer lors de leur confrontation finale sur un toit d'immeuble. C'est une bataille psychologique qui s'opère entre les filles - avec des Chara Nari à tour de bras, l'occasion de voir de nouvelles transformations sympathiques - mais Amu en ressort victorieuse grâce à ses nouvelles convictions et à son humilité. Je suis tellement heureuse de la voir encore plus forte et mature, son évolution me donne de bonnes ondes positives et de l'énergie. Et je suis fan de la scène entre Ami et Utau, car c'est grâce à ce bout de chou que l'étincelle d'Utau se rallume. J'ai désormais hâte de la revoir avec Amu, leur amitié promet de belles choses !

Ce tome n'échappe pas au thème de l'amour. Et là j'avoue que c'est extrêmement exagérée car Amu va se retrouver avec trois prétendants aux caractères différents : Kairi, Ikuto et Tadase. Ikuto va être très absent, ce que je trouve dommage, - mais je sais d'avance qu'il va revenir assez vite -, Tadase est comme à son habitude gentil et attentionné, et Kairi sera discret sur ses sentiments jusqu'à la fin, car un événement va le pousser à se déclarer devant la concernée, et j'avoue que j'aime bien cette scène car il dit juste ce qu'il pense, c'est sincère et bienveillant dans les mots, bref c'est mignon.

L'histoire est très bien équilibrée : on passe par des phases calmes du quotidien, où l'on découvre un peu plus les protagonistes, à des scènes à hurler de rire tant dans les dialogues que dans les situations délirantes - je cite bien évidemment le chapitre sur Ami avec les Shugo Chara -, et l'action est également au rendez-vous car la menace des œufs X se fait oppressante à cause des fameux CD maléfiques. Un élément scénaristique important va venir troubler certains personnages : l'Embryon, le fameux œuf qui exauce les souhaits et que beaucoup convoitent. Le mystère plane donc toujours sur son propriétaire, ainsi que sur les futurs projets d'Easter... La fin laisse donc prévoir un deuxième arc qui promet encore bien des aventures, des révélations et de nouvelles têtes !

En conclusion ce tome est l'un des meilleurs à mes yeux, car il mélange tous les bons ingrédients d'un magical girl de façon égale : de l'humour, de l'action, des révélations, des romances mignonnes, des moments touchants, de l'espoir et de la magie à foison. J'ai adoré suivre l'évolution des personnages à travers leur quotidien et la chasse aux œufs X, et je n'ai aucun doute que cela va continuer par la suite !

[Chronique] Raison et sentiments (manga)


 Raison et sentiments (adaptation manga) 
2017
Adapté par Stacy King ; dessins de Po Tse ; œuvre originale de Jane Austen
Editions Nobi Nobi ! (collection Les Classiques en manga)
300 pages
 10€75 

 « Marianne et Elinor Dashwood sont deux sœurs très différentes, l’une est impulsive tandis que l’autre est très réservée. Pourtant elles doivent toutes deux faire face à la mort de leur père et à ses conséquences. L’attachement d’Elinor pour le timide Edwerd Ferrars se voit détruit par l’opposition familiale de celui-ci tandis que la romance entre Marianne et le beau John Willoughby se termine en trahison et en humiliation publique… Les deux sœurs arriveront-elles à trouver le bonheur et à surmonter ces épreuves que la vie leur impose ? » 

Décidément je n’arrive pas à accrocher aux adaptations de Jane Austen dans cette collection. Même si je le préfère un peu plus à Emma – qui a été difficile à lire - ce n’est pas non plus un coup de cœur, je lui ai trouvé pas mal de défauts, cachant malheureusement les quelques éléments positifs.

Au niveau de l’histoire je n’en ressors pas très enthousiaste : autant la romance d’Elinor, la plus calme des deux sœurs, est intéressante à suivre – la raison dominant le personnage -, autant la romance de Marianne était insupportable. C’était trop dans l’exagération, dans le drame ; de plus Marianne est très romantique et focalisée sur des préjugés qui l’aveugle complètement, bref je pense que c’est en grande partie à cause de ce pan de l’histoire que je n’ai pas su apprécier ma lecture.
De plus n’étant pas fan de romance je partais là aussi avec une épine dans le pied puisque c’est LE sujet principal du livre : bien évidemment quelques révélations sont à prévoir pour faire basculer le récit et apporter du suspens et de l’intrigue mais rien d’extraordinaire, je trouve même que ça allongeait un peu trop le récit. Cela dit la fin m’a bien plu, les deux sœurs méritaient un couple heureux loin des machinations, de la jalousie et des manipulations de certains, et Marianne a enfin gagné en maturité ce qui la rend plus supportable qu’au début.

Les personnages principaux masculins sont là aussi un gros point noir. Le seul qui dépasse du lot et que j’ai sincèrement adoré est le colonel Brandon : un homme mature, sérieux, qui souhaite le bonheur de Marianne mais n’est en aucun cas lourd ou malveillant avec elle et ses proches. Son passé, qui est loin d’être joyeux, lui donne beaucoup de profondeur. Une très bonne personne donc, surtout comparé aux autres. Car je n’ai apprécié ni Edward ni John. Le premier homme est trop effacé et maladroit, surtout avec son histoire de fiançailles qui créé des quiproquos monstrueux ; le deuxième homme est juste ignoble à souhait et mérite amplement son sort dans l’épilogue. Je n’ai pas non plus réussi à m’attacher aux personnages secondaires, trop clichés à mon goût, même si je sais que l’autrice dénonce ainsi sa société et ses codes à travers eux.

Je ne suis pas fan des dessins de Po Tse. Je n’aime pas les traits des visages, les émotions sont trop vives, exagérées, ce qui tranche avec le contexte et l’époque de l’oeuvre originale. Un trait plus raffiné et détaillé (comme dans l’adaptation de Jane Austen par exemple, avec le style de SunNeko Lee) aurait mieux rendu, mais ce n’est que mon avis personnel.

En conclusion je n’ai malheureusement pas réussi à accrocher à cette adaptation de Jane Austen, trop romantique, trop exagérée dans les sentiments des personnages, et dont le dessin ne m’attire pas. Pourtant, si je n’ai pas envie de lire l’œuvre originale je suis plutôt curieuse d’en voir les adaptations à l’écran (séries et films), car cela me motivera peut être à changer d’avis sur les histoires d’Elinor et Marianne. Et de revoir le colonel Brandon.