26.12.19

[CHRONIQUE] ReLIFE, tomes 1 & 2


ReLIFE, tomes 1 & 2 – YAYOISO
Éditions Ki-oon (Shonen) – 180 pages (T1) / 186 pages (T2) - 9€65
2016
Se procurer le tome 1 / le tome 2 sur Gibert

Ma note finale : 15/20

☆☆☆

« À 27 ans, la vie d’Arata est loin d’être celle qu’il imaginait dix ans plus tôt : sans travail, sans petite copine, il n’a même pas le courage d’avouer à ses amis qu’il est sans emploi et se force à jouer la comédie. Son erreur a été de démissionner de son premier poste seulement trois mois après son entrée dans l’entreprise. Sur un CV, ça ne pardonne pas ! Chaque entretien d’embauche se solde par un échec. Cerise sur le gâteau : sa mère lui porte le coup de grâce en lui annonçant la fin de son soutien financier d’ici un an…

Arata est au bord du gouffre quand le mystérieux Ryo Yoake, employé de l’institut de recherche ReLIFE, frappe à sa porte et lui propose de participer à une expérience de réinsertion sociale, qui passe par… une année de retour au lycée ! Le jeune homme n’a rien à perdre. Il avale la pilule qui lui redonnera l’apparence de ses 17 ans et reprend le chemin de la terminale. Sa nouvelle vie d’adulte parmi les ados commence… »

☆☆☆

Je poursuis petit à petit la découverte des mangas proposés par ma bibliothèque, notamment avec ce titre que j’ai déjà vu à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux. A vrai dire, le résumé m’a pas mal attiré : cette histoire de seconde vie lycéenne, de nouveau départ, avec un avis et surtout une critique sur la société japonaise, le tout sur fond de slice of life adolescente et pleine de sensibilité : je dis oui ! A la fin du deuxième tome je ressors ravie – et un peu chamboulée - de cette lecture, bien que loin d’avoir eu un coup de cœur pour ce manga.


Tu leur ouvres un chemin tout tracé : est-ce vraiment une bonne chose pour eux ?

Les erreurs de jeunesse, les blessures et les frustrations sont de vraies leçons de vie.

C’est important aussi, tu ne crois pas ?


Le premier tome est très abordable en terme de rythme et d’histoire, surtout pour introduire les différents personnages que l’on va suivre, en particulier le jeune Arata dont la vie va basculer lorsqu’un homme de l’institut ReLIFE lui propose une pilule miracle. Mais qu’a-t-elle de si miraculeuse ? Elle permet de rajeunir de dix ans, et dans le cas d’Arata cela va le conduire à l’âge de dix-sept ans : il devient ainsi un objet d’étude pour l’institut, avec à la clé l’opportunité de trouver un travail stable au bout d’un an de lycée. Cette seconde chance et ce retour dans un parcours scolaire ne va pas se faire sans soucis, mais il va (ré)apprendre à dialoguer avec ses camarades, trouver la motivation, rire un bon coup, mais aussi aider ses nouveaux amis à affronter les obstacles du chemin vers la vie d’adulte en société.

C’est sans doute pour ce côté trop introductif, peu approfondi du côté des personnages et un poil lourd niveau gags que je n’ai pas tant accroché que cela au premier tome, malgré ma curiosité grandement piquée par Ryo Yoake, son travail d’observateur, les véritables objectifs derrière le projet ReLIFE : j’ai clairement senti qu’il y a des choses pas claires derrière ceci, surtout dans les conditions du test, et j’espère vraiment en savoir plus dans les prochains tomes !

Pourtant, à partir du deuxième tome, j’ai été assez surprise par la tournure des événements et par quelques personnages. J’ai moins ri, même si l’humour est toujours présent, mais j’ai été touchée par deux personnages en particulier : Chizuru Hishiro et Rena Kariu (surtout cette dernière). Leurs caractères sont différents, à l’opposé même ; mais leur duo porte à la perfection ce tome et son intrigue. La mangaka aborde des thématiques fortes pour la période de l’adolescence, bien traitées à mon sens, et criant de vérité. La timidité, le mal-être, la jalousie, l’obsession de la perfection et des bons résultats, la compétition, comprendre l’attitude et la parole d’un autre individu (et se méprendre sur un sourire), l’amour à sens unique… Il y a pas mal de réflexions, de passages qui m’ont rappelé bien des moments que j’ai traversé, des pensées que j’ai eu (et que j’ai toujours parfois). Et rien que pour ces émotions et la fin du deuxième tome je vais continuer ce manga qui a pas mal de potentiel !

Cela dit, si j’avais un petit reproche à lui faire, c’est bien au niveau du graphisme. Je ne suis pas spécialement fan des dessins et de leur qualité par moment (il y a des cases « pixelisées » dans les gros plans). Les personnages masculins sont assez similaires au niveau des visages, ce qui rend la compréhension des dialogues compliquée. Je n’ai rien non plus contre la colorisation entière des planches (ce qui est peu courant pour un manga !), mais je pense que c’est surtout à cause de ce point que je n’adhère pas au résultat final. Le manque d’habitude sans doute... Ce n’est donc qu’une question de goût personnel, et je sais que cela plaît à pas mal de personnes d’après des avis que j’ai lu sur Livraddict ou Babelio. J’ai par ailleurs bien conscience que c’est une web-série à la base, donc je ne jugerai jamais sévèrement le travail de la mangaka qui arrive à s’en sortir avec une histoire prenante et des personnages haut en couleur !

☆☆☆

En conclusion je ressors plutôt conquise de ma lecture, bien que ce ne soit pas un coup de cœur graphique. Ma curiosité est piquée sur pas mal de points, que ce soit le scénario, les zones d’ombre autour de ReLIFE et quelques personnages touchants. Il faut aller plus loin que le premier tome pour mieux cerner le potentiel du manga, et c’est pour cela que j’ai nettement plus appréciée le deuxième tome qui, je l’espère, annonce la couleur pour la suite !

24.12.19

[CHRONIQUE] Kanon au bout du monde, tome 1


Kanon au bout du monde, tome 1 – Kyo YONESHIRO
Éditions Akata (L) – 222 pages – 8€05
2019

Ma note finale : 13/20

☆☆☆

« Depuis qu'une nuée d'extraterrestres s'est abattue sur le pays, une sempiternelle pluie tombe sur Tokyo. Le peuple vit désormais séparé en deux : ceux qui vivent à la surface, et des privilégiés vivant sous terre. Kanon, jeune femme qui travaille dans un petit café, fait partie de ceux de la surface. Sous ses airs fragiles, elle cache en réalité un caractère pour le moins unique : malgré la situation du monde, son unique préoccupation est Sosuke Sakai, l'homme qu'elle aime en vain depuis le lycée. Des retrouvailles inattendues lui permettront-elles d'enfin conquérir le cœur de son idole ? Rien n'est moins sûr… Car Sosuke, véritable héros national engagé dans la lutte contre l'invasion des « gelées », est de surcroît un homme marié… Kanon aura-t-elle le courage de courir après cet amour interdit ? »

☆☆☆

Je tiens tout d’abord à remercier les éditions Akata ainsi que Babelio pour m’avoir donné l’occasion de découvrir ce manga dont le résumé m’intriguait pas mal ! J’ai globalement passé un bon moment de lecture, pourtant je suis loin d’avoir eu un coup de cœur, à cause de pas mal de détails.

L’histoire nous plonge directement dans un monde où la réalité et la science-fiction se mélange assez bien : des attaques extraterrestres et une pluie sans interruption font parties du quotidien du Japon, et notamment celui de Kanon, une jeune femme dont la principale raison de vivre n’est d’autre que Sôsuke, son seul et unique amour. Mais le hic, c’est que ce dernier est déjà marié, en plus de faire parti de l’élite protégeant la population des gelées, dont les blessures ne pardonne pas. Kanon sait déjà tout ceci, mais cela ne va pas l’empêcher de tout faire pour provoquer sa chance, passer de rares moments privilégiés avec lui, tout en remettant en cause ses sentiments et ceux de Sôsuke.


 Mais en fait... Peut-être que je suis en train de me faire des illusions.

Comment pourrais-je être son "premier choix" ? 

C'est juste que ce jour-là, sa femme ne peut pas être à ses côtés pour une raison ou une autre.

 Alors il a eu l'idée de m'inviter pour ne pas se retrouver seul le jour de son anniversaire.

D'une certaine manière, c'est par pure charité que Sôsuke feint de s'intéresser à moi.

En fait, je ne suis qu'un bouche-trou qui comble l'absence de sa partenaire légitime.

N'est-ce pas, Sôsuke ? ”


Il faut savoir que la romance a une place assez grande dans l’histoire, ce qui m’a fait peur avant de me plonger dans le tome (on sait que J’ADORE CA * tousse *), et j’avais à moitié raison : j’ai lu des passages parfois gênants, dérangeants car la protagoniste a la fâcheuse manie de stalker son prince charmant, et ce n’est clairement pas ce qui m’intéresse. Cela dit il y a aussi (et surtout) de la mélancolie, de la tristesse. de la douleur et une certaine maturité dans la relation « adultère » entre Kanon et Sôsuke, et c'est assez différent des rares romances que j'ai pu lire jusqu'ici.

Impossible pour moi d’affirmer que j’ai été insensible à Kanon et à ce qu’elle veut vivre, ressentir, malgré les problèmes qui ne tarderont pas à lui tomber dessus. Elle m’a fait rire à certains moments, bien malgré elle. Je reste cependant dubitative à propos de Sôsuke, extrêmement étrange, un tantinet badin et taquin, mais suffisamment trop parfait pour me faire douter de cet individu qui a sans doute une zone d’ombre à cacher, en plus de celle qu’on découvre dans ce premier tome à cause de ses blessures au combat. Je ne serai donc pas contre voir la femme de Sôsuke en personne, pour connaître sa vision de cette relation atypique et apporter de la nuance à l'histoire.

Je suis bien plus enthousiaste sur l'univers et le monde dans lequel vit Kanon, c’est le gros point fort que je retiens ici : une pluie qui tombe quasiment tout le temps, un peuple réparti entre la surface et les profondeurs de la terre, des extraterrestres dangereux venant perturber le quotidien des humains, une élite dont le but unique est de les affronter, mais qui paye le prix fort en cas de blessure grave… Et cette fin surprenante qui ne me donne qu’une envie : enchaîner la suite dès que possible ! Je trouve juste un peu dommage qu'on n'en sache pas plus que cela à cause d'une romance trop prononcée, j'espère donc en savoir plus dès le prochain tome, surtout que la série n'en comporte que cinq au total.

☆☆☆

En conclusion je suis un peu mitigée sur cette lecture, surtout à cause de la romance (trop) présente et parfois dérangeante à lire, mais qui apporte de bonnes réflexions sur l’amour, le bonheur, le syndrome de l'imposteur, la confiance en soi et les responsabilités d’adulte, surtout lorsque l’on creuse un peu plus les dialogues et la protagoniste ; le tout dans un univers atypique dont il me tarde de découvrir les mystères autour des gelées et de Sôsuke. Si j’ajoute à ceci des dessins assez réussis et expressifs, je ne dis pas non pour lire bientôt le deuxième tome et savoir si j'accroche définitivement à la série ou non !

19.12.19

[CHRONIQUE] Sally Lockhart, tome 1


Sally Lockhart, tome 1 : La malédiction du rubis – Philip PULLMAN
Éditions Folio (Junior) – 318 pages - 7€30
2007

Ma note finale : 15/20

☆☆☆

« Lorsque son père disparaît en mer de Chine dans des circonstances suspectes, la jeune et intrépide Sally Lockhart se retrouve livrée à elle-même dans le Londres inquiétant de l'époque victorienne... Sans qu'elle le sache encore, un grand danger rôde autour d'elle. Parviendra-t-elle à percer le secret d'un rubis fabuleux qui excite les convoitises et sème la mort autour de lui ? Il semble être au cœur du mystère... »

☆☆☆

Je garde d’excellents souvenirs de la trilogie d’À la croisée des mondes, ou encore de sa courte histoire intitulée La mécanique du diable. Bref, Philip Pullman est un auteur dont j’aime l’univers, la plume, et j’avais envie de lire d’autres livres de lui. C’est chose faite avec ma découverte de la saga Sally Lockhart, dont ce premier tome m’a bien plu malgré des facilités dans le récit et un rythme trop rapide pour apprécier pleinement l’enquête et son dénouement.


Je suis l'esclave d'une terrible drogue, Miss Lockhart, 

j'ai passé tant de jours et de nuits dans d'étranges rêves que je ne veux plus y penser,

mais rien de tout ce que j'ai vu dans la fumée ne dépasse dans l'étrangeté et l'horreur

ces quelques minutes passées sur le pont du Lavinia en train de couler.


Ce premier tome reste globalement introductif, car j’ai le sentiment que la plupart des personnages principaux que va croiser Sally dans cette enquête vont être récurrents dans les trois prochains tomes de la saga. Ainsi, j’ai découvert avec plaisir Sally Lockhart, une jeune orpheline de seize ans qui va se faire sa propre place dans un monde d’hommes (l’histoire se passant à Londres, au XIXe siècle), notamment avec ses compétences de comptabilité, sa curiosité, son courage et son maniement des armes. Pour connaître tout de ses origines, elle va quitter sa tante peu aimable et vivre avec un drôle de groupe : Frederick, un photographe nonchalant qui semble attirer Sally, sa sœur Rosa, comédienne, mais aussi Trembleur, Jim, Adélaïde, les frères Bedwell… Sans oublier la terrible Mme Holland, qui n’est pas étrangère à Sally et ce qu’elle représente. Les voici donc tous impliqués dans cette histoire mystérieuse à propos d’une malédiction et d'un précieux rubis.

L’enquête est assez intrigante à lire et à découvrir, avec son lot de révélation, de meurtre, de course-poursuite, de filature, de trahison. Il y a des thématiques assez fortes, surtout à propos de l’opium et de son trafic, ainsi que des personnes dont la vie a été détruite suite à cette puissante drogue. On parle aussi de mutinerie, d’une terrible secte chinoise arpentant les mers, de la pauvreté dans la société londonienne de cette époque. Même si le titre reste axé jeunesse, je trouve les idées intéressantes et bien exploitées, certains passages étant sombre et/ou violent. La plupart des personnages principaux sont matures dans leur conception de la vie, les choix qu’ils font, les risques encourus. C’est vraiment ce que j’aime lire chez cet auteur, et je suis contente de retrouver une fois de plus son style ici !

Je ne me suis pas ennuyée un seul instant, les pages défilent rapidement, surtout que je voulais avoir le fin mot de l’histoire, et ce malgré des éléments prévisibles. Ce que je pourrais malheureusement reprocher à ce premier tome, c’est justement la vitesse d’enchaînement des événements. Tout va trop vite, et à peine quelque chose de nouveau survient que les protagonistes foncent dans le tas. Et avec tous les personnages à suivre ici et la multitude de point de vue, ce n’est pas évident de tout assimiler sans négliger un détail. Aussi, je suis restée un peu sur ma faim dans les derniers chapitres, surtout que (presque tous) les problèmes générés sont vite résolus, arrangeant tout le monde. Pourtant, cela reste des défauts mineurs à mes yeux, et j’ai très envie de lire la suite pour retrouver Sally et sa bande !

☆☆☆

En conclusion c’est un bon premier tome pour rentrer dans l’univers de Sally, personnage extrêmement attachante qui m’a plu dès les premières pages. Le style de l’auteur me plaît (comme toujours), c’est sombre, mystérieux, l’enquête est sympathique à suivre, et même si le rythme était trop rapide pour pouvoir s’imprégner de tous les détails et des autres protagonistes je compte bien poursuivre cette saga jusqu’au bout !

10.12.19

[CHRONIQUE] Card Captor Sakura : Clear Card, tome 6


Card Captor Sakura : Clear Card, tome 6 – CLAMP
Éditions Pika (Shojo) – 160 pages - 6€95
2019

Ma note finale : 18/20

Chroniques des précédents tomes : tome 3 tome 4tome 5

☆☆☆

! ATTENTION AUX POSSIBLES SPOILS DANS LE RÉSUMÉ ET MON AVIS !

«  Alors que ses alliés comprennent peu à peu quels sont les plans de leurs adversaires, Sakura continue de capturer de nouvelles cartes transparentes qui lui rappellent, de plus en plus, les anciennes Sakura Cards. Y aurait-il un lien ? »

☆☆☆

Et bien ! Je suis de plus en plus surprise par cet arc, dans le bon sens du terme. Le coup de mou qu’avait pris l’histoire dans les premiers tomes s’est finalement vite estompé car les révélations s’enchaînent, ainsi que les moments touchants, l’action, les quelques moments de calme et d’humour ; ce tome ne me déçoit pas, je l’ai rapidement dévoré même !


- Je comprends que tu veuilles la préserver.

Cela dit, n'oublie pas que tu fais partie de ceux à qui elle tient le plus.

Si tu te sacrifies pour son bien, ça ne pourra que l'attrister. 

Tu dois prendre ça en compte.


On démarre assez fort avec un chapitre permettant de mieux comprendre les origines d’Akiho : c’est à la fois triste, mystérieux et mélancolique, mais je suis contente que ce personnage prenne enfin un peu plus de relief pour s’émanciper de sa camarade Sakura, surtout avec une révélation pareille à la toute fin du tome ! Il se pourrait que je commence à m’attacher à cette petite et à son destin.

En parallèle on a la même chose avec Kaito et son passé, tout à l’opposé de celui d’Akiho ; ses desseins sont un peu plus précis depuis quelques chapitres et je suis là aussi contente de saisir toute la complexité du personnage et ce qu’il va offrir à l’histoire et aux autres protagonistes. Je le cerne mieux, même s’il n’égale toujours pas Eriol à mon sens. Toutes ses révélations sont bien entremêlées avec l'histoire, le quotidien de Sakura en tant qu'écolière et en tant que magicienne ; le rythme était vraiment excellent.

Pourtant, celui qui m’a le plus touchée et surprise ici, c’est bien Shaolan. J’étais sceptique à propos de son attitude envers Sakura, mais lorsque Yue parvient à mettre des mots sur ses actions, son silence et à comprendre ses agissements, je ne peux qu’apprécier le jeune homme. Il a bien mûri depuis son retour au Japon. C’est d’ailleurs ce passage qui est mon préféré de tout le tome, avec un Yue extrêmement chou !

☆☆☆

La capture des nouvelles cartes est mise de côté, certes, mais je trouve cela pas plus mal car le récit avait besoin d’explications, et les nouveaux personnages devaient être développés. Maintenant que cela est fait, que beaucoup de secrets sont révélés, il me tarde de lire la suite et de voir comment Sakura va gérer les nouvelles menaces !

3.12.19

[CHRONIQUE] Le projet Starpoint, tome 1


Le Projet Starpoint, tome 1 : La fille aux cheveux rouges - Marie-Lorna VACONSIN
Editions La Belle Colère - 374 pages - 19€
2017

 Ma note finale : 14/20 

☆☆☆

" Pythagore Luchon a 15 ans. Il habite dans la ville de Loiret-en-Retz et s’apprête à entrer en seconde pour une année scolaire sans surprise : travailler – un peu –, écouter de la musique – souvent –, draguer les filles autant que cela lui sera possible, et notamment à l’occasion de la prochaine fête de rentrée pendant laquelle il officiera comme DJ. Il ne se fait aucune illusion sur les railleries qu’il devra endurer au sujet de sa mère – prof de maths au lycée –, ni sur la peine que lui causeront ses passages à l’hôpital pour rendre visite à son père – brillant chercheur en physique quantique, plongé dans le coma à la suite d’une agression. Toutefois, une chose le réjouit : il va bientôt retrouver Louise, sa meilleure amie, la fille du gardien du lycée. Le jour de la rentrée, Pythagore découvre que Louise a apparemment décidé de se passer de leur amitié. Elle s’est liée à une nouvelle élève du nom de Foresta Erivan, dont la présence à ses côtés est d’autant plus intrigante que les deux filles n’ont rien en commun. Louise est une geek passionnée de sciences et d’ingénierie, tandis que la nouvelle élève affiche un look d’un autre genre : elle a les cheveux rouges, s’habille toujours en noir, souvent en cuir, et distribue des gifles à ceux dont elle n’apprécie pas le comportement. À son contact, Louise s’isole de ses anciens amis, se désintéresse de son travail et commence à sécher les cours. Pythagore déplore silencieusement la présence de cette nouvelle élève qui l’irrite autant qu’elle l’attire, jusqu’à ce qu’elle débarque chez lui en pleine nuit pour lui annoncer la disparition de Louise. Elle lui explique que, pour la retrouver, ils doivent passer par ce qu’elle appelle l’« angle mort » des miroirs. Pyth la suit sans se douter qu’il est sur le point de basculer dans un monde parallèle – le monde dans lequel Foresta a grandi, et où Louise est sur le point de se perdre. "

☆☆☆

Je dois admettre que les cent premières pages étaient laborieuses : un rythme bien trop saccadé m'empêchant d'apprécier le protagoniste principal, Pythagore Luchon, des ellipses nombreuses, une vie de lycéen pas trépidante pour un sou et cliché, bref je me demandais où l'auteure voulait en venir avec Foresta, le projet Starpoint qui comptait pour le père de Pyth, l'attitude étrange de Louise... Mais une fois passé dans l'angle mort pour la première fois j'ai été agréablement surprise par l'univers et l'histoire. Impossible de décrocher le roman à partir de ce moment précis, et même si ce n'est pas un coup de cœur je ne dis certainement pas non pour lire la suite le plus tôt possible ! Et puis, CETTE COUVERTURE SUBLIME, ADMIREZ CA ❤



Pythagore est heureux de retrouver la vie, après quinze jours de solitude. Il aime observer la

diversité des gestes, des rires, la façon dont les uns parlent par-dessus les autres. Il aime regarder

 sans être obligé de participer. Ecouter les conversations sans avoir à donner son avis. 


L'univers est ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce premier tome de la saga. La façon de passer d'un monde à l'autre par le biais des miroirs - l'angle mort - ; les nombreux liens avec l'histoire de Gilles de Rais, fameux Barbe-Bleue dont l'histoire fait froid dans le temps, le projet Starpoint et un commandant au but assez douteux ; ce mélange de science/physique/géologie qui constitue depuis des années le quotidien de Pyth, Louise et Foresta. C'est atypique, ce n'est pas souvent évident et simple à suivre, mais rien que pour l'originalité de la chose je reste satisfaite de ma lecture, surtout que le roman reste avant tout jeunesse, et donc accessible à tous.

Le monde dans lequel vit Foresta est passionnant et original, et je suis donc assez déçue d'avoir aussi peu de détails dessus, surtout que je suis persuadée que l'auteur a beaucoup de matières. J'ai donc bon espoir d'en savoir un peu plus dans le second tome, car en plus de ce manque cruel de descriptions et d'explications il y a pas mal de zones d'ombres rendant l'histoire maladroite, confuse. Quel est le vrai but derrière ce projet Starpoint ? Quel rôle va jouer le père de Pyth ? Qui est ce descendant de Gilles, qui semble toujours croiser le trio dans des moments clés ? Et les Gardes-Fous dans tout ça ? De plus, je trouve la fin vite expédiée à mon goût.

Je n'ai pas accroché plus que ça à notre jeune Pythagore, malgré ce qu'il traverse avec son père et sa mère. Si j'ai été touché par son amitié solide avec Louise je reste perplexe sur ce qui se passe avec d'autres jeunes femmes, dont Foresta et Jordanie. Ce n'est clairement pas mes passages préférés - moi et les romances d'adolescents ça fait quinze -, et surtout ça arrivait comme un cheveu sur la soupe.
Le plus réussi à mes yeux sont les deux personnages principaux féminins, Louise Markarian et Foresta Erivan. Elles rythment le récit, elles sont fortes, intelligentes, prennent beaucoup de risques, j'aime leur complicité. Je n'aurai pas dit non pour avoir leur point de vue dans la narration.
Je ne suis pas très enthousiaste à propos des personnages secondaires : les autres lycéens sont caricaturaux au possible, les compagnons de Foresta sont trop effacés pour avoir un réel avis dessus, le méchant est... très méchant. Certains personnages sont compliqués à comprendre pour le moment, c'est le cas de Double T : ami ou ennemi ? La suite le dira.

☆☆☆

En conclusion ce premier tome reste une bonne découverte pour moi, loin d'un coup de cœur à cause d'un énorme manque de descriptions, d'explications et d'un rythme saccadé qui m'a assez perturbé. Difficile dans ces conditions d'accrocher à Pythagore, mais les autres personnages féminins m'ont plu, et je reste charmée et fascinée par l'univers original de l'auteure, qui selon moi mérite d'être mieux exploitée. 
Je donne donc une chance au second tome pour apprécier cette saga !