30.11.18

[Chronique] Les Mémoires de Vanitas, tome 5


• Les Mémoires de Vanitas, tome 5 
2018
Jun MOCHIZUKI
Editions Ki-oon (shonen)
210 pages
• 7€90 (8€90 pour l'édition limitée avec couverture alternative + 3 cartes postales) 

" Sur les conseils de Dominique de Sade, Jeanne décide de repousser une bonne fois pour toutes les avances importunes de Vanitas lors d'un rendez-vous en tête à tête... Mais tel est pris qui croyait prendre : bouleversée par les attentions de son compagnon, la demoiselle en vient finalement à lui avouer ses véritables sentiments ! Hélas, la promenade des jeunes gens tourne court lorsque la sorcière incendiaire, en proie à une soudaine et irrépressible soif de sang, manque de se jeter sur un enfant en pleine rue ! L'héritier de la lune bleue la soupçonne d'être maudite, seulement, elle se révèle incapable d'en parler, comme sous l'emprise d'un mauvais sort... "

Jun Mochizuki, c'est une histoire d'amour entre ses mangas et moi. Pandora Hearts est l'un de mes plus gros coup de cœur en matière de lecture, et je suis ravie de voir que sa nouvelle série, Les Mémoires de Vanitas, me plaît tout autant (et même un peu plus parce qu'il y a des vampires !). J'ai donc craqué pour l'édition simple ET l'édition limitée pour ce cinquième tome, mais je ne regrette rien ♥

La mangaka introduit le début d'un nouvel arc scénaristique : la bête du Gévaudan est sur le devant de la scène. Bête féroce, cruelle, sanglante, elle semble avoir réapparu après des siècles de silence. On a l'occasion de l'apercevoir et effectivement elle est terrifiante ; mais là où l'histoire se complexifie (et je sens venir le drama de loin) c'est que derrière ce monstre se cache une toute autre personne, assez proche de Jeanne semble-t-il. J'ai donc hâte d'en savoir plus sur elle et leur passé en commun.

En parlant de Jeanne elle est pas mal mise en avant ici, pour mon plus grand plaisir : sa relation ambiguë avec Vanitas est d'ailleurs l'une de mes préférées dans ce manga. C'est touchant, mignon, mature, et cette dernière réussi à entrevoir un peu des blessures de Vanitas dans une magnifique scène à la fin, j'ose vraiment espérer qu'on en saura plus sur lui bientôt. C'est aussi grâce à elle que j'ai pu constater que l'impertinence de Vanitas, qui m'exaspère à plusieurs reprises, n'est rien d'autre qu'une carapace. Pour se protéger de quoi ? De qui ? Mystère. Mais connaissant le style de Jun Mochizuki je sais qu'on peut s'attendre à tout.
Autre relation que j'adore énormément : celle de Vanitas et Noé. Depuis le début j'aime cette étrange alchimie entre eux, même si ce n'est pas simple tout le temps à cause de leur caractère opposé et de leur condition différente.
Je suis également contente d'avoir un petit focus sur Roland et Olivier, deux chasseurs qui me fascine depuis leur apparition. J'espère les revoir bientôt car je pense qu'ils peuvent apporter beaucoup à l'histoire !

Cet arc introduit un personnage qui pour le moment me laisse de marbre (peut être à cause d'une introduction trop rapide) : Astolphe, un chasseur très jeune mais qui est une véritable brute sanguinaire. On aperçoit un bout de son passé et du drame qui l'a sans doute obligé à se lancer dans cette voie, mais cela reste trop flou, je préfère donc voir son évolution dans les prochains chapitres. Pour ce qui est de Chloé et du garçon qui la suit, c'est également trop tôt pour s'exprimer, mais je sens d'avance que cette nouvelle vampire va me plaire ! Les charlatans font une autre apparition qui va être décisive pour la suite des événements, mais toujours autant de mystères autour d'eux ; cela dit j'aime toujours autant leur design.

Du côté des dessins, c'est Jun Mochizuki dans toute sa splendeur. Je suis fan de son trait, des détails dans les décors et les vêtements (on sent bien l'inspiration steampunk, un style que j'aime beaucoup), et surtout les expressions des visages : c'est ce qu'elle fait le mieux, on peut tout lire, la peur, la colère, la tristesse, la douleur, la joie. C'est une des grandes forces de la mangaka, avec sa capacité de créer un scénario et des personnages complexes. Et son humour qui fait mouche à chaque fois, je l'avoue.

 En conclusion j'adhère complètement à ce début d'arc scénaristique : la mangaka rajoute encore plus d'interrogations, sans apporter plus de réponses, mais j'ai l'habitude et je lui fait totalement confiance en me laissant donc porter par ses personnages charismatiques et l'ambiance sombre. J'ai hâte de lire la suite !

27.11.18

[Chronique] Dracula


• Dracula 
1897
Bram STOKER
Editions Pocket
511 pages
• 5€50 

"Répondant à l'invitation du conte Dracula qui prépare son prochain voyage en Angleterre, Jonathan Harker découvre à son arrivée dans les Carpates un pays mystérieux. Un pays aux forêts ténébreuses et aux montagnes menaçantes. Un pays peuplé de loups dont les habitants se signent au nom de Dracula. Malgré la bienveillance de son hôte, le jeune clerc ne peut qu'éprouver une angoisse grandissante. Ce comte, qui contrôle son courrier et verrouille les portes de son château, ne se reflète pas dans les miroirs et se déplace sur les murs en défiant les lois de l'apesanteur...
Jonathan Harker doit se rendre à la terrifiante évidence : il est prisonnier d'un homme qui n'est pas un homme. Et qui partira bientôt hanter les nuits de Londres..."

Un grand classique de la littérature que j'avais hâte de découvrir, et j'ai profité d'Halloween pour m'y plonger complètement. J'en ressors plutôt conquise, et je ne suis pas déçue des aventures de Jonathan, Mina et leur compagnie !

Je ne m'attendais pas à ça du côté de l'histoire, et ce n'est peut être pas plus mal. L'épisode dans le château de Dracula est assez court, je pensais qu'on allait y être plus longtemps. En vérité cela sert d'introduction au légendaire vampire et à ses préparations pour son voyage à Londres, avec l'aide (involontaire) de Jonathan. J'aime beaucoup le personnage de Dracula : mystérieux, effrayant, maléfique, très malin, il est tel que je me l'imaginais. Le reste du livre est consacré aux quotidiens mouvementés et étranges de Mina, Lucie et du docteur Seward, à travers des entrées de journal, des lettres, des télégrammes. Cela donne au récit un aspect découpé dans la narration et dans le temps, il faut donc être vigilant à qui écrit quoi et le destinataire mais je n'ai pas été perdue une seule fois.

Pendant la majorité du livre nous suivons ainsi le groupe de protagoniste à travers leur découverte de l'étrange, leur enquête pour sauver Lucie, leur connaissance des plans de Dracula et leur course-poursuite de ce dernier afin d'aider Mina. Si l'histoire est prenante j'ai trouvé pas mal de longueurs à certains moments, surtout dans la période où Van Helsing essaye de leur dire qu'un vampire est parmi eux. Le récit aurait gagné en vitesse si le chasseur de vampire avait voulu partager son opinion dès le début, même si je sais que le scepticisme est le gros problème de son public. Pire, il y a des pavés de dialogues avec des personnages secondaires qui m'ont fait lire quelques pages en diagonales, surtout quand le patois est utilisé... Je trouve également la fin expéditive, je m'attendais à un combat plus long, plus glorieux face à Dracula, même si la poursuite est intense. Ces déceptions restent évidemment mineures face au plaisir que j'ai globalement éprouvé à chaque chapitre.

Du côté des personnages j'avoue avoir un coup de cœur pour Mina, qui malheureusement souffre de sa condition de femme à l'époque de l'écriture. Elle est intelligente, gentille, optimiste et aide énormément le groupe (qu'est-ce qu'ils auront fait sans elle, vraiment ?), et cela m'a fait du mal de voir qu'elle soit considérée comme faible par certains hommes du livre, et qu'on a même voulu l'écarter de l'enquête... Jonathan est un bon personnage, il forme un beau couple avec Mina et je ne peux qu'approuver la force et le courage que son amour lui donne ; pareil pour Van Helsing qui est fascinant à lire et impose sa réflexion. Je suis plus réservée pour le docteur Seward, Quincey Morris, Lucie et Arthur. Ils sont tous importants pour l'histoire et apporte une touche de douceur, d'amour, de détermination, de tragédie à travers les épreuves de Dracula, mais je ne garderai pas un souvenir impérissable d'eux.

En conclusion je suis contente d'avoir lu ce roman qui attendait sagement depuis trois ans dans ma bibliothèque, je l'ai lu au bon moment ce qui fait que j'ai pu l'apprécier comme il se doit. Malgré les longueurs et d'autres petites déceptions mineures cela reste une très bonne lecture, Dracula m'a fasciné et s'est montré à la hauteur de mes attentes !

10.11.18

[Chronique] Les ailes d'Alexanne, tome 1


 Les ailes d'Alexanne, tome 1 : 4h44 
2011
Anne ROBILLARD
Editions Michel Lafon
365 pages
 15 € 

 « A la mort de ses parents, Alexanne Kalinovsky est confiée à sa tante Tatiana dont elle ignorait jusqu'à présent l'existence. Rapidement, la jeune fille constate que cette dame n'est pas une personne ordinaire. Elle vit seule dans un immense manoir aux multiples chambres parfumées à l'encens...
Alors qu'elle a du mal à s'habituer à ce nouvel environnement, Alexanne découvre peu à peu l'histoire de ses origines et ses dons particuliers, levant le voile sur l'héritage étrange dont sa famille l'avait tenue éloignée. Mais des événements imprévus viennent compromettre sa quête spirituelle. Car les bonnes fées ne sont pas toujours celles qu'on croit... » 

Grande fan des Chevaliers d’Émeraude que je suis, j'avoue être assez curieuse sur les autres romans de l'autrice, Anne Robillard. Si je n'ai pas été convaincue par les deux premiers tomes des Cordes de Cristal (un roman sur fond de rock et avec une bonne dose d'ésotérisme) j'ai donc tenté ma chance sur Les Ailes d'Alexanne pour rattraper ma déception. Malheureusement c'est une fois de plus raté, je n'ai pas du tout accroché à l'histoire et encore moins aux personnages...

Je suis passée en grande partie à côté du roman pour la simple et bonne raison que l'ésotérisme et moi ça fait deux. Je ne juge pas les gens qui ont ce type de croyance, c'est votre choix et c'est important si ça vous aide à vous sentir mieux ou à répondre à certaines questions. Mais pour le coup j'ai plus eu l'impression de lire des chapitres entiers sur l'ésotérisme en général qu'une histoire : comment parler aux êtres de la nature qui nous entourent, comment aider des fantômes hantés par leur passé, les âmes sœurs qui se rencontrent au fil des siècles, les vies antérieures, la double vue, l'exorcisme, la vie après la mort, le dialogue avec les anges, etc. Dans un monde entièrement fantastique/fantasy, pourquoi pas, mais dans un contexte réaliste comme c'est ici le cas je n'accroche pas une seule seconde. Et de ce fait, à part dans les derniers chapitres il n'y a pas de vraies péripéties, ce qui a rendu ma lecture laborieuse et monotone, même si la plume de l'autrice est toujours aussi agréable et fluide à lire.

Je vais pouvoir enchaîner avec le deuxième gros soucis du roman : les personnages. La tante d'Alexanne, Tatiana, est très gentille, je ne le cache pas, mais elle est sans cesse en train de convertir sa nièce à ses croyances, et cela m'a gênée à certains moments. De plus je la trouve trop lisse, gentille et pas assez caractérielle, ce qui ne la rend pas mémorable à mes yeux. Pour Alexanne ce n'est pas le coup de cœur non plus, même si ses réactions étaient cohérentes : elle n'est pas tout le temps d'accord avec sa tante et ses croyances, elle reste sceptique face à certaines situations, mais une fois devenue progressivement une fée elle gagne en courage et en prise d'initiative. C'est d'ailleurs ce qui permet d'avoir une fin un peu plus intéressante, avec de l'action. J'ai par ailleurs bien aimé la révélation sur l'accident lors de sa naissance, les histoires de sa famille étant obscures mais pas bien mises en avant, ce qui est une fois de plus dommage.

Le seul personnage qui sauve l'histoire n'est d'autre que l'oncle d'Alexanne, Alexei. Désagréable et renfermé, il cache un profond mal-être à cause de son enrôlement forcé dans une secte et de sa malédiction. La construction psychologique du personnage est complexe, et seule son envie de vengeance m'a donné envie de poursuivre ma lecture jusqu'au bout. Je suis donc déçue de voir que ce que j'attendais le plus se passe dans le tome suivant... J'avoue juste avoir grincé des dents lors des moments où il protège un peu trop sa nièce ; et justifier son attitude par "c'est son âme sœur et ils étaient mariés dans un ancien temps donc c'est LOGIQUE qu'il agisse ainsi" ne m'a vraiment pas convaincu, heureusement cela s'arrête bien vite dans le récit.
Je ne parlerai pas des autres personnages importants pour l'intrigue, comme Paul, Sylvain ou même Matthieu, car ils ne sont pas très marquants pour ma part, ils manquent également de développement.

En conclusion c'est un deuxième échec dans ma découverte des œuvres d'Anne Robillard : l'omniprésence de l'ésotérisme aura eu raison de moi et m'aura fait passer à côté de la quasi-totalité du récit. Alexei sauve un peu la mise, mais cela reste faible comparé à tout le reste. Je pense donc ne pas continuer la saga, bien qu'en lisant les résumés l'histoire semblait intéressante et plus mouvementée.

7.11.18

[Chronique] The Witcher 1, artbook


 The Witcher 1 - Artbook - 
PDF (offert avec l'achat du jeu sur GOG)
 204 pages 

Si vous suivez un peu le blog et mon instagram (le lien est dans la colonne de gauche), je pense que vous avez compris qu'il y a une licence de jeux vidéo dont je suis particulièrement fan : The Witcher. Je reviens donc sur ce blog avec une chronique sur l'artbook du premier jeu et quelques captures d'écran pour vous donner un petit aperçu !

Ouvrir l'artbook par les cartes du monde est une excellente idée : la géographie est un élément très important (que ce soit dans les jeux ou dans les livres), et cela peut vite devenir complexe pour se repérer et comprendre certains enjeux politiques. Elles sont très jolies et présentent bien les différents royaumes, avec leurs villes, leurs cités, leurs fleuves...
Et poursuivre cette séquence "visite guidée" avec des sketchs de plusieurs lieux clés est également une bonne idée : j'en ai pris plein les yeux, j'ai compris l'étendu et la complexité de leur recherche (je suis par ailleurs fan des couleurs de certains rendus), et c'est l'occasion de connaître les sources des artistes et les effets qu'ils voulaient mettre en place, ce qui rend la lecture assez fascinante.


J'ai découvert les coulisses du jeu, notamment leur travail entre les premières ébauches et le rendu 3D, ce qui change parfois de l'idée de début et peut rendre la tâche plus ardue. Voir donc prendre petit à petit vie Kaer Mohren (grand symbole d'architecture et d'histoire pour les sorceleurs), le cimetière de Vizyma, les cryptes et cavernes ou encore quelques tavernes est un grand plaisir. Et les nombreuses anecdotes qui ponctuent les pages permettent de découvrir de nombreux secrets, comme des scènes annulées/abandonnées, l'histoire du jeu avec un peu de lore ; et quand on est fan je vous garanti que c'est plaisant à lire !

Vient un peu plus tard une partie que j'aime particulièrement dans les artbooks : la conception des personnages ! C'est toujours amusant de voir à quoi les personnages étaient censés ressembler au tout début ; ici Geralt ne déroge pas à la règle car il y a eu de la recherche (un peu farfelu) avant d'arriver au design final. On peut donc voir le peaufinage de certains détails, et dans les anecdotes on prend conscience des traits de caractère qui devaient absolument ressortir chez les persos. Cela dit, là où je suis un peu déçue, c'est qu'ils sont très peu : j'aurai bien voulue voir les travaux sur Jaskier, Zoltan, les autres sorceleurs, et j'en passe...


The Witcher, c'est un univers violent, sombre, et mature. Donc il y a une petite section "érotique" qui propose des belles illustrations pleine page, certes, mais comme ce n'est pas du tout ma came, je ne m'attarde pas dessus. Et je ne pourrais rien vous montrer de tout de manière, donc je vais mettre à la place d'autres artworks / affiches promotionnelles du jeu, pour le plaisir des yeux !


Il y a une autre partie de l'artbook qui est tout aussi intéressante, et c'est le genre de contenu sur lequel je passe beaucoup de temps à me focaliser sur les détails : la rubrique des items (avec le mobilier, les armes, l'équipement, les plantes, les emblèmes...). Le travail de recherche et de composition est extraordinaire et minutieux : tout est réfléchi, pensé pour créer une atmosphère particulière et cohérente. J'ai eu un gros coup de cœur pour les armes ♥ Mais là aussi je suis un peu déçue car il y en a peu, j'aurai pas dit non à une vingtaine de pages supplémentaires, surtout qu'il y a de la matière vu la densité du jeu...


A la fin une rubrique est consacrée aux storyboard des cinématiques (introduction et épilogue) ; on réalise mieux le travail effectué en amont pour créer quelque chose d'aussi beau et épique que ceci. J'ai bien aimé le découpage des pages : on voit d'abord les sketchs (première ébauches rapides), puis les rendus 3D (pour créer l'animation et l'immersion) et le rendu final, tout beau tout propre. Je me répète sans doute, mais une fois de plus je trouve ce type de contenu fascinant.


En conclusion cet artbook est un petit bijou à lire et à posséder absolument si on est fan de la série (même si c'est qu'en version PDF). Bien sûr, il n'est dispo qu'en bonus sur GOG lors de l'achat du premier The Witcher, et uniquement en anglais, mais ce n'est pas du tout contraignant pour lire et profiter des anecdotes. 
Je compte, dans les mois à venir, vous parler de la même façon des artbooks de The Witcher 2 et The Witcher 3, ainsi que celui consacré au jeu de cartes Gwent, donc si ça vous intéresse gardez un œil attentif sur les prochaines chroniques !