19.9.21

Les noces de la renarde


 

❝ 1461, Japon. Hikari vit dans les forêts peuplées de croyances et de dieux du Japon du 15ème siècle et s’intéresse de près au village installé au pied de la montagne… à ses risques et périls.

2016, Tokyo. Mina, qui a le pouvoir de voir les yokaï, esprits et monstres du folklore japonais, va se laisser entraîner dans une chasse au démon, en plein cœur de Tokyo.

Deux univers qui se croisent et s'entremêlent, entre quête d'identité et désir d'émancipation. ❞


Depuis le temps que je voulais découvrir la plume de Floriane Soulas ! Entre son roman steampunk (Rouille) et celui-ci, centré sur la culture japonaise, mon cœur balançait. J’ai donc fait un choix en commençant par Les noces de la renarde, et je ressors plutôt conquise par cette lecture !

Le roman alterne deux points de vue différents, pour suivre deux histoires séparées par les époques. D’un côté il y a Hikari, une des déesses de la forêt qui s’intéresse à un village humain malgré des lois stricts à ce sujet. De l’autre il y a Mina, une jeune lycéenne dotée d’un don particulier qui lui gâche la vie, jusqu’au jour où une affaire sordide va la conduire à affronter ses peurs et ses origines.

Clairement la première partie du roman n’est pas ma préférée, à cause des longueurs. C’est normal avec ce type de narration puisque l’autrice devait installer deux ambiances, deux histoires, deux fils rouges, et doucement lier le tout… Ce n’est pas simple comme exercice, et c’est pourquoi j’ai insisté pour connaître le fin mot du roman. J’ai bien fait car à un moment clé tout bascule et je n’ai plus lâché le livre jusqu’à sa conclusion, malgré des éléments prévisibles – j’ai quand même été surprise par un des personnages principaux, mais je n’en dirais évidemment pas plus.

Je me suis plus attachée à Mina qu’à Hikari, surtout en terme d’histoire personnelle et d’objectifs. A partir du moment où la romance s’installe chez la déesse je me suis détachée de son sort. J’ai encore moins aimé son clan et leur abus de pouvoir. Mina reste la plus intéressante à mes yeux : le secret autour de son père, ses pouvoirs, son entrée dans l’univers underground de Tokyo, son enquête... Ce n’est pas très équilibré comme ressenti, surtout que les deux femmes ont de l’importance dans l’intrigue, mais le résultat final reste assez bon.

J’ai ressenti toute la passion de l’autrice pour le Japon, sa culture, ses traditions, son ambiance. C’était fidèle à la réalité, très imagé, et les nombreuses notes de bas de page pour expliquer les termes japonais ne sont pas désagréables à la lecture – surtout que je connaissais quasiment tout donc ce sera utile pour d’autres. Je trouve l'immersion totale et réussie.

La fin reste un poil trop expéditive lors de son dénouement, cependant j’aime bien cette dernière scène. Je comprends qu’on n’aime pas les fins ouvertes, perso ça ne m’a jamais dérangé, et laisser les choses ainsi pour Mina et son amie est une bonne conclusion après cette aventure. 

Le dernier mot
Je suis assez ravie de ma lecture, malgré quelques longueurs dans la première partie du roman. Mais après m'être habituée aux deux points de vue, à savoir ceux de Mina et Hikari, impossible de lâcher le livre jusqu'à la conclusion. J'ai aimé le folklore japonais et la passion derrière chaque détail. L'intrigue est bien construite, addictive. Un one-shot amplement suffisant à lui-même !



12.9.21

The Tea Dragon Society


❝ Greta, apprentie forgeronne, découvre une petite créature perdue sur la place du marché. En ramenant le dragon-thé chez lui, elle va rencontrer les deux propriétaires du salon de thé : Hesekiel et Erik. Ces derniers vont alors l’initier à l’art délicat du soin des dragons-thé. Tandis qu’elle se lie d’amitié avec eux et avec la timide Minette, Greta va découvrir l’étendue de cet art et comment les dragons-thé enrichissent leurs vies. ❞


Le Cercle du Dragon-Thé, c'est une bande-dessinée qui a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux, francophones ou anglophones, et je suis contente d’avoir profité du PAC pour me le procurer (en VO car c’était le moins cher o/). J’ai passé un excellent moment de douceur et de tranquillité aux côtés des petits dragons-thés !

L’histoire s’intéresse à une jeune fille, Greta, qui est apprentie forgeronne. Un jour, en revenant des courses, elle va sauver un petit dragon menacé par des chiens affamés. En ramenant la créature à son propriétaire, un dénommé Hesekiel, elle va découvrir un nouvel univers rempli de magie, de bienveillance et d’amour.

Le livre est divisé en quatre chapitres, chacun représentant une saison et donc un épisode particulier dans la vie de Greta et de ses nouveaux amis. C’est assez décousu comme rythme, surtout qu’il n’est pas ici question d’action ou d’aventures épiques ; il s’agit juste de savourer le quotidien, ses surprises et ses bons moments avec les bonnes personnes. Une lecture idéale pour se changer les idées le temps d’une demi-heure – car c’est assez court.

J’ai adoré en savoir plus sur les dragons-thés (qui sont trop mignons), le cercle des Dragons-thés et leurs membres – Hesekiel, Erik et Minette, apprendre les secrets de chacun à travers leurs histoires personnelles. C’est l’occasion pour l’autrice d’intégrer des personnages principaux handicapés, noir.e.s ou représentant la communauté LGBTQ+, ce qui est un bon point, surtout auprès d’un public jeunesse.

Les dessins sont mignons, colorés, tout en rondeur, j’aime énormément son style. Mention spéciale aux dragons qui sont originaux : pas de cracheurs de feu ou de créatures sanguinaires – non, leurs feuilles produisent un thé d’une saveur unique selon l’espèce et le lien qu’ils tissent avec leur maître.sse !

Le dernier mot
Une histoire charmante, tout comme les dessins ; et surtout beaucoup d'optimisme, de douceur, d'espoir. Un bon point pour la représentation LGBTQ+ ainsi que le handicap, avec des personnages principaux attachants et uniques. J'aime cet univers magique rempli d'hybrides et de dragons dont la spécificité... est la création de thé ! Je veux absolument lire la suite !


5.9.21

Chroniques Lunaires, tome 1


❝ À New Beijing, Cinder est une cyborg. Autant dire une paria. Elle partage sa vie entre l'atelier où elle répare des robots et sa famille adoptive. À seize ans, la jeune fille a pour seul horizon les tâches plus ou moins dégradantes qu'elle doit accomplir pour ses sœurs et sa marâtre.
Mais le jour où le prince Kai lui apporte son robot de compagnie - son seul ami -, le destin de Cinder prend un tour inattendu. La forte attirance qu'éprouvent le beau prince et la jeune cyborg n'a aucune chance de s'épanouir, surtout que le royaume est menacé par la terrible reine de la Lune !
Débute alors pour Cinder une aventure incroyable, où elle découvrira que le sort de l'humanité est peut-être entre ses mains. ❞


Je suis contente de relire une de mes sagas préférées, surtout que je commençais à ne plus trop me souvenir des intrigues, des personnages principaux et de leurs histoires personnelles. J'avais patiemment attendue de les avoir tous en format poche pour les ajouter à ma bibliothèque, et c'est quatre ans plus tard que je replonge aux côtés de Cinder. Est-ce que la magie opère toujours ? Et bien c'est un grand oui !

Ce premier tome des Chroniques Lunaires se penche sur Cinder, une cyborg mécanicienne qui n'est d'autre que la Cendrillon des contes que nous connaissons. Une belle-famille à vomir (sauf sa sœur Peony), un quotidien de labeur, traitée comme une esclave et une minable, Cinder va pourtant écrire un tournant dans sa vie et celle de la Communauté orientale. La venue de la reine lunaire Levana alors que la pandémie de létumose fait rage complique encore plus les choses, sans parler du service top-secret que lui confie le prince Kai, dont le destin va également être bouleversé.

Je suis toujours attachée à Cinder et Kai, même si ce dernier est encore bien lisse à mon goût - j'aime son sarcasme mais son évolution reste linéaire. Cinder est donc clairement la vedette de ce tome, de par son histoire, les révélations qui l'entoure, son caractère et sa force mentale. Impossible d'être de marbre face au comportement de sa belle-mère et d'une de ses belles-sœurs, tout comme il m'est impossible de ne pas être touchée par ses relations avec Iko et Peony. Elle reste sans hésitation l'un de mes personnages préférés de cette saga.

L'univers est dense, intelligent ; l'auteure maîtrise avec brio son récit. Les guerres entre les Hommes et les Lunaires, la létumose et la course au vaccin (qui fait triste écho à notre réalité), la vie à la Communauté, le mépris envers les cyborgs, l'histoire des Lunaires et leurs étranges pouvoirs... On en apprend à chaque chapitre, sans jamais que le rendu soit indigeste ou trop technique. 

Je me suis de nouveau immergée sur cette Terre futuriste avec facilité, surtout que la traduction est fluide et les chapitres assez courts. Les pages défilent à grande vitesse, et les bases sont maintenant posées : il me tarde de replonger dans le prochain tome pour découvrir la suite des aventures de Cinder et d'une nouvelle protagoniste, Scarlet.

Le dernier mot
J'avais adoré cette saga il y a quelques années, et relire ce premier tome me confirme que c'est toujours le cas ! Cinder et Kai sont attachants et bouleversants, l'univers est riche - c'est juste un peu particulier de le relire en ce moment vu le contexte... Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, l'écriture est addictive, j'ai donc hâte de plonger dans la suite !