26.12.19

[CHRONIQUE] ReLIFE, tomes 1 & 2


ReLIFE, tomes 1 & 2 – YAYOISO
Éditions Ki-oon (Shonen) – 180 pages (T1) / 186 pages (T2) - 9€65
2016
Se procurer le tome 1 / le tome 2 sur Gibert

Ma note finale : 15/20

☆☆☆

« À 27 ans, la vie d’Arata est loin d’être celle qu’il imaginait dix ans plus tôt : sans travail, sans petite copine, il n’a même pas le courage d’avouer à ses amis qu’il est sans emploi et se force à jouer la comédie. Son erreur a été de démissionner de son premier poste seulement trois mois après son entrée dans l’entreprise. Sur un CV, ça ne pardonne pas ! Chaque entretien d’embauche se solde par un échec. Cerise sur le gâteau : sa mère lui porte le coup de grâce en lui annonçant la fin de son soutien financier d’ici un an…

Arata est au bord du gouffre quand le mystérieux Ryo Yoake, employé de l’institut de recherche ReLIFE, frappe à sa porte et lui propose de participer à une expérience de réinsertion sociale, qui passe par… une année de retour au lycée ! Le jeune homme n’a rien à perdre. Il avale la pilule qui lui redonnera l’apparence de ses 17 ans et reprend le chemin de la terminale. Sa nouvelle vie d’adulte parmi les ados commence… »

☆☆☆

Je poursuis petit à petit la découverte des mangas proposés par ma bibliothèque, notamment avec ce titre que j’ai déjà vu à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux. A vrai dire, le résumé m’a pas mal attiré : cette histoire de seconde vie lycéenne, de nouveau départ, avec un avis et surtout une critique sur la société japonaise, le tout sur fond de slice of life adolescente et pleine de sensibilité : je dis oui ! A la fin du deuxième tome je ressors ravie – et un peu chamboulée - de cette lecture, bien que loin d’avoir eu un coup de cœur pour ce manga.


Tu leur ouvres un chemin tout tracé : est-ce vraiment une bonne chose pour eux ?

Les erreurs de jeunesse, les blessures et les frustrations sont de vraies leçons de vie.

C’est important aussi, tu ne crois pas ?


Le premier tome est très abordable en terme de rythme et d’histoire, surtout pour introduire les différents personnages que l’on va suivre, en particulier le jeune Arata dont la vie va basculer lorsqu’un homme de l’institut ReLIFE lui propose une pilule miracle. Mais qu’a-t-elle de si miraculeuse ? Elle permet de rajeunir de dix ans, et dans le cas d’Arata cela va le conduire à l’âge de dix-sept ans : il devient ainsi un objet d’étude pour l’institut, avec à la clé l’opportunité de trouver un travail stable au bout d’un an de lycée. Cette seconde chance et ce retour dans un parcours scolaire ne va pas se faire sans soucis, mais il va (ré)apprendre à dialoguer avec ses camarades, trouver la motivation, rire un bon coup, mais aussi aider ses nouveaux amis à affronter les obstacles du chemin vers la vie d’adulte en société.

C’est sans doute pour ce côté trop introductif, peu approfondi du côté des personnages et un poil lourd niveau gags que je n’ai pas tant accroché que cela au premier tome, malgré ma curiosité grandement piquée par Ryo Yoake, son travail d’observateur, les véritables objectifs derrière le projet ReLIFE : j’ai clairement senti qu’il y a des choses pas claires derrière ceci, surtout dans les conditions du test, et j’espère vraiment en savoir plus dans les prochains tomes !

Pourtant, à partir du deuxième tome, j’ai été assez surprise par la tournure des événements et par quelques personnages. J’ai moins ri, même si l’humour est toujours présent, mais j’ai été touchée par deux personnages en particulier : Chizuru Hishiro et Rena Kariu (surtout cette dernière). Leurs caractères sont différents, à l’opposé même ; mais leur duo porte à la perfection ce tome et son intrigue. La mangaka aborde des thématiques fortes pour la période de l’adolescence, bien traitées à mon sens, et criant de vérité. La timidité, le mal-être, la jalousie, l’obsession de la perfection et des bons résultats, la compétition, comprendre l’attitude et la parole d’un autre individu (et se méprendre sur un sourire), l’amour à sens unique… Il y a pas mal de réflexions, de passages qui m’ont rappelé bien des moments que j’ai traversé, des pensées que j’ai eu (et que j’ai toujours parfois). Et rien que pour ces émotions et la fin du deuxième tome je vais continuer ce manga qui a pas mal de potentiel !

Cela dit, si j’avais un petit reproche à lui faire, c’est bien au niveau du graphisme. Je ne suis pas spécialement fan des dessins et de leur qualité par moment (il y a des cases « pixelisées » dans les gros plans). Les personnages masculins sont assez similaires au niveau des visages, ce qui rend la compréhension des dialogues compliquée. Je n’ai rien non plus contre la colorisation entière des planches (ce qui est peu courant pour un manga !), mais je pense que c’est surtout à cause de ce point que je n’adhère pas au résultat final. Le manque d’habitude sans doute... Ce n’est donc qu’une question de goût personnel, et je sais que cela plaît à pas mal de personnes d’après des avis que j’ai lu sur Livraddict ou Babelio. J’ai par ailleurs bien conscience que c’est une web-série à la base, donc je ne jugerai jamais sévèrement le travail de la mangaka qui arrive à s’en sortir avec une histoire prenante et des personnages haut en couleur !

☆☆☆

En conclusion je ressors plutôt conquise de ma lecture, bien que ce ne soit pas un coup de cœur graphique. Ma curiosité est piquée sur pas mal de points, que ce soit le scénario, les zones d’ombre autour de ReLIFE et quelques personnages touchants. Il faut aller plus loin que le premier tome pour mieux cerner le potentiel du manga, et c’est pour cela que j’ai nettement plus appréciée le deuxième tome qui, je l’espère, annonce la couleur pour la suite !

24.12.19

[CHRONIQUE] Kanon au bout du monde, tome 1


Kanon au bout du monde, tome 1 – Kyo YONESHIRO
Éditions Akata (L) – 222 pages – 8€05
2019

Ma note finale : 13/20

☆☆☆

« Depuis qu'une nuée d'extraterrestres s'est abattue sur le pays, une sempiternelle pluie tombe sur Tokyo. Le peuple vit désormais séparé en deux : ceux qui vivent à la surface, et des privilégiés vivant sous terre. Kanon, jeune femme qui travaille dans un petit café, fait partie de ceux de la surface. Sous ses airs fragiles, elle cache en réalité un caractère pour le moins unique : malgré la situation du monde, son unique préoccupation est Sosuke Sakai, l'homme qu'elle aime en vain depuis le lycée. Des retrouvailles inattendues lui permettront-elles d'enfin conquérir le cœur de son idole ? Rien n'est moins sûr… Car Sosuke, véritable héros national engagé dans la lutte contre l'invasion des « gelées », est de surcroît un homme marié… Kanon aura-t-elle le courage de courir après cet amour interdit ? »

☆☆☆

Je tiens tout d’abord à remercier les éditions Akata ainsi que Babelio pour m’avoir donné l’occasion de découvrir ce manga dont le résumé m’intriguait pas mal ! J’ai globalement passé un bon moment de lecture, pourtant je suis loin d’avoir eu un coup de cœur, à cause de pas mal de détails.

L’histoire nous plonge directement dans un monde où la réalité et la science-fiction se mélange assez bien : des attaques extraterrestres et une pluie sans interruption font parties du quotidien du Japon, et notamment celui de Kanon, une jeune femme dont la principale raison de vivre n’est d’autre que Sôsuke, son seul et unique amour. Mais le hic, c’est que ce dernier est déjà marié, en plus de faire parti de l’élite protégeant la population des gelées, dont les blessures ne pardonne pas. Kanon sait déjà tout ceci, mais cela ne va pas l’empêcher de tout faire pour provoquer sa chance, passer de rares moments privilégiés avec lui, tout en remettant en cause ses sentiments et ceux de Sôsuke.


 Mais en fait... Peut-être que je suis en train de me faire des illusions.

Comment pourrais-je être son "premier choix" ? 

C'est juste que ce jour-là, sa femme ne peut pas être à ses côtés pour une raison ou une autre.

 Alors il a eu l'idée de m'inviter pour ne pas se retrouver seul le jour de son anniversaire.

D'une certaine manière, c'est par pure charité que Sôsuke feint de s'intéresser à moi.

En fait, je ne suis qu'un bouche-trou qui comble l'absence de sa partenaire légitime.

N'est-ce pas, Sôsuke ? ”


Il faut savoir que la romance a une place assez grande dans l’histoire, ce qui m’a fait peur avant de me plonger dans le tome (on sait que J’ADORE CA * tousse *), et j’avais à moitié raison : j’ai lu des passages parfois gênants, dérangeants car la protagoniste a la fâcheuse manie de stalker son prince charmant, et ce n’est clairement pas ce qui m’intéresse. Cela dit il y a aussi (et surtout) de la mélancolie, de la tristesse. de la douleur et une certaine maturité dans la relation « adultère » entre Kanon et Sôsuke, et c'est assez différent des rares romances que j'ai pu lire jusqu'ici.

Impossible pour moi d’affirmer que j’ai été insensible à Kanon et à ce qu’elle veut vivre, ressentir, malgré les problèmes qui ne tarderont pas à lui tomber dessus. Elle m’a fait rire à certains moments, bien malgré elle. Je reste cependant dubitative à propos de Sôsuke, extrêmement étrange, un tantinet badin et taquin, mais suffisamment trop parfait pour me faire douter de cet individu qui a sans doute une zone d’ombre à cacher, en plus de celle qu’on découvre dans ce premier tome à cause de ses blessures au combat. Je ne serai donc pas contre voir la femme de Sôsuke en personne, pour connaître sa vision de cette relation atypique et apporter de la nuance à l'histoire.

Je suis bien plus enthousiaste sur l'univers et le monde dans lequel vit Kanon, c’est le gros point fort que je retiens ici : une pluie qui tombe quasiment tout le temps, un peuple réparti entre la surface et les profondeurs de la terre, des extraterrestres dangereux venant perturber le quotidien des humains, une élite dont le but unique est de les affronter, mais qui paye le prix fort en cas de blessure grave… Et cette fin surprenante qui ne me donne qu’une envie : enchaîner la suite dès que possible ! Je trouve juste un peu dommage qu'on n'en sache pas plus que cela à cause d'une romance trop prononcée, j'espère donc en savoir plus dès le prochain tome, surtout que la série n'en comporte que cinq au total.

☆☆☆

En conclusion je suis un peu mitigée sur cette lecture, surtout à cause de la romance (trop) présente et parfois dérangeante à lire, mais qui apporte de bonnes réflexions sur l’amour, le bonheur, le syndrome de l'imposteur, la confiance en soi et les responsabilités d’adulte, surtout lorsque l’on creuse un peu plus les dialogues et la protagoniste ; le tout dans un univers atypique dont il me tarde de découvrir les mystères autour des gelées et de Sôsuke. Si j’ajoute à ceci des dessins assez réussis et expressifs, je ne dis pas non pour lire bientôt le deuxième tome et savoir si j'accroche définitivement à la série ou non !

19.12.19

[CHRONIQUE] Sally Lockhart, tome 1


Sally Lockhart, tome 1 : La malédiction du rubis – Philip PULLMAN
Éditions Folio (Junior) – 318 pages - 7€30
2007

Ma note finale : 15/20

☆☆☆

« Lorsque son père disparaît en mer de Chine dans des circonstances suspectes, la jeune et intrépide Sally Lockhart se retrouve livrée à elle-même dans le Londres inquiétant de l'époque victorienne... Sans qu'elle le sache encore, un grand danger rôde autour d'elle. Parviendra-t-elle à percer le secret d'un rubis fabuleux qui excite les convoitises et sème la mort autour de lui ? Il semble être au cœur du mystère... »

☆☆☆

Je garde d’excellents souvenirs de la trilogie d’À la croisée des mondes, ou encore de sa courte histoire intitulée La mécanique du diable. Bref, Philip Pullman est un auteur dont j’aime l’univers, la plume, et j’avais envie de lire d’autres livres de lui. C’est chose faite avec ma découverte de la saga Sally Lockhart, dont ce premier tome m’a bien plu malgré des facilités dans le récit et un rythme trop rapide pour apprécier pleinement l’enquête et son dénouement.


Je suis l'esclave d'une terrible drogue, Miss Lockhart, 

j'ai passé tant de jours et de nuits dans d'étranges rêves que je ne veux plus y penser,

mais rien de tout ce que j'ai vu dans la fumée ne dépasse dans l'étrangeté et l'horreur

ces quelques minutes passées sur le pont du Lavinia en train de couler.


Ce premier tome reste globalement introductif, car j’ai le sentiment que la plupart des personnages principaux que va croiser Sally dans cette enquête vont être récurrents dans les trois prochains tomes de la saga. Ainsi, j’ai découvert avec plaisir Sally Lockhart, une jeune orpheline de seize ans qui va se faire sa propre place dans un monde d’hommes (l’histoire se passant à Londres, au XIXe siècle), notamment avec ses compétences de comptabilité, sa curiosité, son courage et son maniement des armes. Pour connaître tout de ses origines, elle va quitter sa tante peu aimable et vivre avec un drôle de groupe : Frederick, un photographe nonchalant qui semble attirer Sally, sa sœur Rosa, comédienne, mais aussi Trembleur, Jim, Adélaïde, les frères Bedwell… Sans oublier la terrible Mme Holland, qui n’est pas étrangère à Sally et ce qu’elle représente. Les voici donc tous impliqués dans cette histoire mystérieuse à propos d’une malédiction et d'un précieux rubis.

L’enquête est assez intrigante à lire et à découvrir, avec son lot de révélation, de meurtre, de course-poursuite, de filature, de trahison. Il y a des thématiques assez fortes, surtout à propos de l’opium et de son trafic, ainsi que des personnes dont la vie a été détruite suite à cette puissante drogue. On parle aussi de mutinerie, d’une terrible secte chinoise arpentant les mers, de la pauvreté dans la société londonienne de cette époque. Même si le titre reste axé jeunesse, je trouve les idées intéressantes et bien exploitées, certains passages étant sombre et/ou violent. La plupart des personnages principaux sont matures dans leur conception de la vie, les choix qu’ils font, les risques encourus. C’est vraiment ce que j’aime lire chez cet auteur, et je suis contente de retrouver une fois de plus son style ici !

Je ne me suis pas ennuyée un seul instant, les pages défilent rapidement, surtout que je voulais avoir le fin mot de l’histoire, et ce malgré des éléments prévisibles. Ce que je pourrais malheureusement reprocher à ce premier tome, c’est justement la vitesse d’enchaînement des événements. Tout va trop vite, et à peine quelque chose de nouveau survient que les protagonistes foncent dans le tas. Et avec tous les personnages à suivre ici et la multitude de point de vue, ce n’est pas évident de tout assimiler sans négliger un détail. Aussi, je suis restée un peu sur ma faim dans les derniers chapitres, surtout que (presque tous) les problèmes générés sont vite résolus, arrangeant tout le monde. Pourtant, cela reste des défauts mineurs à mes yeux, et j’ai très envie de lire la suite pour retrouver Sally et sa bande !

☆☆☆

En conclusion c’est un bon premier tome pour rentrer dans l’univers de Sally, personnage extrêmement attachante qui m’a plu dès les premières pages. Le style de l’auteur me plaît (comme toujours), c’est sombre, mystérieux, l’enquête est sympathique à suivre, et même si le rythme était trop rapide pour pouvoir s’imprégner de tous les détails et des autres protagonistes je compte bien poursuivre cette saga jusqu’au bout !

10.12.19

[CHRONIQUE] Card Captor Sakura : Clear Card, tome 6


Card Captor Sakura : Clear Card, tome 6 – CLAMP
Éditions Pika (Shojo) – 160 pages - 6€95
2019

Ma note finale : 18/20

Chroniques des précédents tomes : tome 3 tome 4tome 5

☆☆☆

! ATTENTION AUX POSSIBLES SPOILS DANS LE RÉSUMÉ ET MON AVIS !

«  Alors que ses alliés comprennent peu à peu quels sont les plans de leurs adversaires, Sakura continue de capturer de nouvelles cartes transparentes qui lui rappellent, de plus en plus, les anciennes Sakura Cards. Y aurait-il un lien ? »

☆☆☆

Et bien ! Je suis de plus en plus surprise par cet arc, dans le bon sens du terme. Le coup de mou qu’avait pris l’histoire dans les premiers tomes s’est finalement vite estompé car les révélations s’enchaînent, ainsi que les moments touchants, l’action, les quelques moments de calme et d’humour ; ce tome ne me déçoit pas, je l’ai rapidement dévoré même !


- Je comprends que tu veuilles la préserver.

Cela dit, n'oublie pas que tu fais partie de ceux à qui elle tient le plus.

Si tu te sacrifies pour son bien, ça ne pourra que l'attrister. 

Tu dois prendre ça en compte.


On démarre assez fort avec un chapitre permettant de mieux comprendre les origines d’Akiho : c’est à la fois triste, mystérieux et mélancolique, mais je suis contente que ce personnage prenne enfin un peu plus de relief pour s’émanciper de sa camarade Sakura, surtout avec une révélation pareille à la toute fin du tome ! Il se pourrait que je commence à m’attacher à cette petite et à son destin.

En parallèle on a la même chose avec Kaito et son passé, tout à l’opposé de celui d’Akiho ; ses desseins sont un peu plus précis depuis quelques chapitres et je suis là aussi contente de saisir toute la complexité du personnage et ce qu’il va offrir à l’histoire et aux autres protagonistes. Je le cerne mieux, même s’il n’égale toujours pas Eriol à mon sens. Toutes ses révélations sont bien entremêlées avec l'histoire, le quotidien de Sakura en tant qu'écolière et en tant que magicienne ; le rythme était vraiment excellent.

Pourtant, celui qui m’a le plus touchée et surprise ici, c’est bien Shaolan. J’étais sceptique à propos de son attitude envers Sakura, mais lorsque Yue parvient à mettre des mots sur ses actions, son silence et à comprendre ses agissements, je ne peux qu’apprécier le jeune homme. Il a bien mûri depuis son retour au Japon. C’est d’ailleurs ce passage qui est mon préféré de tout le tome, avec un Yue extrêmement chou !

☆☆☆

La capture des nouvelles cartes est mise de côté, certes, mais je trouve cela pas plus mal car le récit avait besoin d’explications, et les nouveaux personnages devaient être développés. Maintenant que cela est fait, que beaucoup de secrets sont révélés, il me tarde de lire la suite et de voir comment Sakura va gérer les nouvelles menaces !

3.12.19

[CHRONIQUE] Le projet Starpoint, tome 1


Le Projet Starpoint, tome 1 : La fille aux cheveux rouges - Marie-Lorna VACONSIN
Editions La Belle Colère - 374 pages - 19€
2017

 Ma note finale : 14/20 

☆☆☆

" Pythagore Luchon a 15 ans. Il habite dans la ville de Loiret-en-Retz et s’apprête à entrer en seconde pour une année scolaire sans surprise : travailler – un peu –, écouter de la musique – souvent –, draguer les filles autant que cela lui sera possible, et notamment à l’occasion de la prochaine fête de rentrée pendant laquelle il officiera comme DJ. Il ne se fait aucune illusion sur les railleries qu’il devra endurer au sujet de sa mère – prof de maths au lycée –, ni sur la peine que lui causeront ses passages à l’hôpital pour rendre visite à son père – brillant chercheur en physique quantique, plongé dans le coma à la suite d’une agression. Toutefois, une chose le réjouit : il va bientôt retrouver Louise, sa meilleure amie, la fille du gardien du lycée. Le jour de la rentrée, Pythagore découvre que Louise a apparemment décidé de se passer de leur amitié. Elle s’est liée à une nouvelle élève du nom de Foresta Erivan, dont la présence à ses côtés est d’autant plus intrigante que les deux filles n’ont rien en commun. Louise est une geek passionnée de sciences et d’ingénierie, tandis que la nouvelle élève affiche un look d’un autre genre : elle a les cheveux rouges, s’habille toujours en noir, souvent en cuir, et distribue des gifles à ceux dont elle n’apprécie pas le comportement. À son contact, Louise s’isole de ses anciens amis, se désintéresse de son travail et commence à sécher les cours. Pythagore déplore silencieusement la présence de cette nouvelle élève qui l’irrite autant qu’elle l’attire, jusqu’à ce qu’elle débarque chez lui en pleine nuit pour lui annoncer la disparition de Louise. Elle lui explique que, pour la retrouver, ils doivent passer par ce qu’elle appelle l’« angle mort » des miroirs. Pyth la suit sans se douter qu’il est sur le point de basculer dans un monde parallèle – le monde dans lequel Foresta a grandi, et où Louise est sur le point de se perdre. "

☆☆☆

Je dois admettre que les cent premières pages étaient laborieuses : un rythme bien trop saccadé m'empêchant d'apprécier le protagoniste principal, Pythagore Luchon, des ellipses nombreuses, une vie de lycéen pas trépidante pour un sou et cliché, bref je me demandais où l'auteure voulait en venir avec Foresta, le projet Starpoint qui comptait pour le père de Pyth, l'attitude étrange de Louise... Mais une fois passé dans l'angle mort pour la première fois j'ai été agréablement surprise par l'univers et l'histoire. Impossible de décrocher le roman à partir de ce moment précis, et même si ce n'est pas un coup de cœur je ne dis certainement pas non pour lire la suite le plus tôt possible ! Et puis, CETTE COUVERTURE SUBLIME, ADMIREZ CA ❤



Pythagore est heureux de retrouver la vie, après quinze jours de solitude. Il aime observer la

diversité des gestes, des rires, la façon dont les uns parlent par-dessus les autres. Il aime regarder

 sans être obligé de participer. Ecouter les conversations sans avoir à donner son avis. 


L'univers est ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce premier tome de la saga. La façon de passer d'un monde à l'autre par le biais des miroirs - l'angle mort - ; les nombreux liens avec l'histoire de Gilles de Rais, fameux Barbe-Bleue dont l'histoire fait froid dans le temps, le projet Starpoint et un commandant au but assez douteux ; ce mélange de science/physique/géologie qui constitue depuis des années le quotidien de Pyth, Louise et Foresta. C'est atypique, ce n'est pas souvent évident et simple à suivre, mais rien que pour l'originalité de la chose je reste satisfaite de ma lecture, surtout que le roman reste avant tout jeunesse, et donc accessible à tous.

Le monde dans lequel vit Foresta est passionnant et original, et je suis donc assez déçue d'avoir aussi peu de détails dessus, surtout que je suis persuadée que l'auteur a beaucoup de matières. J'ai donc bon espoir d'en savoir un peu plus dans le second tome, car en plus de ce manque cruel de descriptions et d'explications il y a pas mal de zones d'ombres rendant l'histoire maladroite, confuse. Quel est le vrai but derrière ce projet Starpoint ? Quel rôle va jouer le père de Pyth ? Qui est ce descendant de Gilles, qui semble toujours croiser le trio dans des moments clés ? Et les Gardes-Fous dans tout ça ? De plus, je trouve la fin vite expédiée à mon goût.

Je n'ai pas accroché plus que ça à notre jeune Pythagore, malgré ce qu'il traverse avec son père et sa mère. Si j'ai été touché par son amitié solide avec Louise je reste perplexe sur ce qui se passe avec d'autres jeunes femmes, dont Foresta et Jordanie. Ce n'est clairement pas mes passages préférés - moi et les romances d'adolescents ça fait quinze -, et surtout ça arrivait comme un cheveu sur la soupe.
Le plus réussi à mes yeux sont les deux personnages principaux féminins, Louise Markarian et Foresta Erivan. Elles rythment le récit, elles sont fortes, intelligentes, prennent beaucoup de risques, j'aime leur complicité. Je n'aurai pas dit non pour avoir leur point de vue dans la narration.
Je ne suis pas très enthousiaste à propos des personnages secondaires : les autres lycéens sont caricaturaux au possible, les compagnons de Foresta sont trop effacés pour avoir un réel avis dessus, le méchant est... très méchant. Certains personnages sont compliqués à comprendre pour le moment, c'est le cas de Double T : ami ou ennemi ? La suite le dira.

☆☆☆

En conclusion ce premier tome reste une bonne découverte pour moi, loin d'un coup de cœur à cause d'un énorme manque de descriptions, d'explications et d'un rythme saccadé qui m'a assez perturbé. Difficile dans ces conditions d'accrocher à Pythagore, mais les autres personnages féminins m'ont plu, et je reste charmée et fascinée par l'univers original de l'auteure, qui selon moi mérite d'être mieux exploitée. 
Je donne donc une chance au second tome pour apprécier cette saga !

22.11.19

[CHRONIQUE] Divines : Eniale et Dewiela, tome 3


Divines : Eniale et Dewiela, tome 3 - Kamome SHIRAHAMA
Editions Pika (Seinen) - 192 pages - 7€50
2019


" Tandis qu'Eniale prend sous son aile une stagiaire, Dewiela, elle, tente de corrompre la patronne d'une troupe de théâtre. Mais Donovan, l'exorciste, pourrait bien bousculer leurs plans… "


Chroniques du tome 1 - tome 2

C'est déjà la fin de cette courte saga, quel dommage de tourner la dernière page et de s'arrêter là, après avoir montré pas mal de potentiel dans ce tome ! En tout cas c'est toujours amusant et plaisant à lire, idéal pour se détendre sans se prendre la tête, j'ai passé un bon moment.

Je regrette donc que l'histoire se termine aussi brusquement. La mangaka avait trouvé un bon équilibre entre moment touchant, drôle et les bêtises causées involontairement par les deux protagonistes, toujours aussi attachantes. C'est sans aucun doute le tome le plus abouti à mes yeux, et j'aurai volontiers poursuivi l'aventure sur quelques tomes supplémentaires...

C'était une excellente idée de développer les deux femmes séparément : ainsi, si Eniale se retrouve à former une stagiaire assez rigide sur sa vision des anges, Dewiela tire profit d'un contrat bien juteux avec une directrice de théâtre assez sévère envers sa troupe. D'autres histoires sont plus légères, comme celle où Eniale se retrouve avec douze ailes, ou encore le retour de Donovan et sa chasse à la démone... En tout cas j'ai une grande préférence pour le chapitre avec Eniale et la petite nouvelle, surtout avec les sentiments exprimés par la plus expérimentée et sa vision du travail - l'importance de l'apparence -. J'ai également adoré revoir d'anciens personnages croisés dans les tomes précédents : c'était bien sympathique !

Je suis cependant un peu triste de ne découvrir que maintenant un nouveau personnage, l'archange Gabrielle : elle est très peu développée car introduite trop tardivement et c'est bête, je la trouve très classe et intéressante ! Autre petite déception avec le duo Donovan/Dewiela, je reste sur ma faim car ces moments me faisait mourir de rire - et ils sont tellement mignons ensemble !

Je ne vais pas me répéter à propos des dessins, j'ai déjà abordé ce point dans mes précédentes chroniques, et ça se résume simplement à : c'est Kamome Shirahama. C'est vivant, expressif, détaillé, plaisant à regarder à chaque page. Une grande réussite qui me plaît toujours autant !


En conclusion cette série aura été courte, un peu trop à mon goût, et c'est bien dommage car finalement l'univers était bien développé et les personnages principaux attachants. Il y avait de quoi faire pour poursuivre encore l'histoire un petit moment, mais malgré cette petite déception à la fin ce titre reste un excellent moment de rigolade, très différent de l'autre titre de la mangaka, L'Atelier des sorciers, mais tout autant sympathique à découvrir !

20.11.19

[CHRONIQUE] Monstress, tome 1


Monstress, tome 1 : L'éveil - Marjorie LIU & Sana TAKEDA
Editions Delcourt (Contrebande) - 208 pages - 19€99
2017


" Maika Demi-Loup est une jeune adolescente qui partage un lien psychique avec un monstre aux pouvoirs incommensurables. Et ce lien va profondément les affecter tous les deux. Il va placer Maika au centre d'une guerre terrible entre les Humains et des forces issues d'un autre monde... "


J'en avais parlé précédemment dans mon dernier haul, mais ce livre m'a été chaudement recommandé par une fille croisée au hasard aux Utopiales, dans l'espace librairie, car je le feuilletais avec attention. Elle m'a parlé en bien de cette saga, mais aussi des potentielles difficultés que je pouvais rencontrer - et heureusement qu'elle m'a prévenue sur ce point car je ne sais pas si j'aurai accroché jusqu'au bout à ma lecture -. Je ressors donc contente, bien que ce ne soit pas un coup de cœur.

J'ai eu des débuts difficiles avec ce tome, à cause d'une grande quantité d'informations à rapidement digérer - au risque d'être perdue dès le premier chapitre. En effet, on arrive en plein milieu de la vie de Maika Demi-Loup lors d'un moment décisif de sa vie, alors qu'elle enquête sur un mystérieux masque apparemment lié à elle et à sa mère. Il faut donc assimiler les différents clans et espèces peuplant ce monde, les conflits entre eux, la religion, la politique, les alliances, leur passé chaotique... L'univers est cela dit assez riche, sombre, violent, complexe : il y a un bon équilibre et avec le recul j'ai bien aimé ce résultat. 

J'avais donc peur de ne pas accrocher à l'histoire, mais les deux derniers chapitres sont accrocheurs et bien plus révélateurs du potentiel de cette saga. J'ai apprécié le double jeu de la plupart des personnages principaux et secondaires : impossible de connaître à l'avance leur but, leur motivation. J'ai d'ailleurs été surprise par la dernière révélation, qui me donne très envie d'en savoir plus en lisant la suite. Aussi, j'ai craqué pour toutes ces intrigues / sous-intrigues et cette galerie de personnages curieux, intrigants, parfois impitoyables ; je ne dis pas non pour suivre leur évolution dans le second tome !

Le trio principal, qui est composé de Maika, Kippa (qui est trop chou au passage) et Ren (un chat dont j'aime le caractère), est très attachant, bien qu'atypique. Je suis curieuse de lire la suite de leur périple, l'histoire personnelle de chacun - bien que ce soit déjà amorcée ici pour Maika -, leur destinée. Il m'est en revanche impossible d'affirmer quoi que ce soit pour les autres personnages rencontrés dans le récit, tant ils sont mystérieux, changeants, complexes. J'attend de voir ce qu'ils peuvent me proposer.

Les dessins sont juste magnifiques ; c'est le gros point positif qui avait déjà retenu mon attention avant l'achat. Chaque planche est un plaisir pour les yeux, si bien que j'ai pris tout mon temps pour tout analyser en profondeur : les détails de l'environnement et des tenues, la finesse des traits des personnages, leurs émotions, les couleurs utilisées... Sana Takeda est une artiste dont je vais suivre attentivement le travail, c'est sûr, quelle excellente découverte !


En conclusion, je ne regrette pas d'avoir écouté cette personne rencontrée au festival et d'avoir tenté le coup : bien que je ne suis pas sûre d'avoir enregistrée toutes les informations importantes - il y en a bien trop en peu de temps - et que les débuts étaient laborieux et déstabilisants, la fin du tome m'a agréablement surprise et me donne donc envie de poursuivre encore un moment les aventures de Maika et sa petite troupe. Surtout avec un style graphique pareille !

17.11.19

[CHRONIQUE] Stand Still Stay Silent, tome 1


Stand Still Stay Silent, tome 1 - Minna SUNDBERG
Editions Akileos - 299 pages - 29€
2018


" 90 ans se sont écoulés depuis l'époque de la grande maladie. Le vieux monde a été oublié et laissé à la merci des trolls, des bêtes et des géants. Une petite équipe d'explorateurs scandinaves est recrutée pour se lancer dans la première mission de reconnaissance officielle.
Une épopée d'amitié et de camaraderie, mêlant mythologie nordique, fantastique et frissons. "


Après avoir lu des tas d'avis positifs dessus, je me suis enfin lancée avec curiosité dans cette saga, sans me douter que ce premier tome deviendrait un coup de cœur. Ma chronique sera probablement plus courte que d'habitude, ce qui est contradictoire, mais je ne pourrais mettre tous les mots sur ce qui m'a touché, m'a plu, sans révéler l'intégralité de ce qu'il se passe et le style de narration - et ce serait franchement dommage de gâcher l'aventure car ce webcomic mérite d'être plus connu !

Au début j'admet que l'introduction était assez longue et que je ne voyais pas où tout cela menait l'histoire ; et lorsque j'ai découvert la première partie du groupe d'explorateurs, 90 ans plus tard, j'ai adoré le sens que cela a pris, la vie avant la catastrophe représentée par la "rouille" - une maladie mortelle -, toutes ces familles dont le destin est lié par les protagonistes que l'on va désormais suivre. Je vais certainement relire ce tome pour encore mieux comprendre les plus petits détails, mais c'est du génie. Je trouve ça bien fait, intelligent, amusant même.

J'aurais pu craindre un changement de ton avec cette troupe, mais pas du tout. On retrouve toujours des dialogues drôles, intelligents ; le choc des cultures ne facilite pas vraiment les rapports entre la bande ; il y a aussi de l'émotion liée à ce passé mystérieux et fascinant, mais tout aussi dangereux à cause des bêtes et autres créatures qui se sont installés dans un univers dévasté. L'auteure a su développé un monde riche, sombre, complexe, apocalyptique, inspiré par la mythologie nordique et leur culture : c'était impossible pour moi de ne pas apprécier ce travail conséquent et le résultat qu'il donne. C'est assez dépaysant, j'ai eu du mal au début avec tous les noms, mais une fois plongée dans le récit cela devient naturel, aisé.

Comment expliquer tout l'amour que j'ai pour les protagonistes ? Que ce soit Lalli, l'éclaireur magicien assez réservé à cause de la barrière de la langue ; Emil, un soldat suédois préoccupé par son apparence physique mais qui va malgré tout se lier d'amitié avec Lalli ; Tuuri, la plus curieuse et enjouée du groupe - en plus elle est trilingue, elle est extraordinaire - ; Sigrun, la capitaine complètement à l'ouest mais très sympathique ; et Mikkel, le plus âgé de la bande, sérieux, prévenant et plus réfléchi que tous les autres. Si je suis pour le moment moins attachée aux deux derniers car ils apparaissent tardivement dans ce tome, je suis sous le charme du trio Lalli/Emil/Tuuri. Et si je devais déjà citer mon petit chouchou, je répondrai sans hésiter Lalli, dont le caractère m'a séduit dès sa première apparition. Je reste curieuse de découvrir l'étrange personne qu'il voit à plusieurs reprises dans ses rêves, et le rôle qu'elle va avoir...

Pour finir, impossible de faire l'impasse sur les illustrations. C'est d'une beauté comme j'en vois rarement. On oscille entre des planches d'un froid angoissant, mystérieux, à des planches aux couleurs chaleureuses et rassurantes. Il y a quelques passages glauques et violents, mais c'est très rare. Mes planches préférées restent celles liées aux pouvoirs de Lalli, j'ai même eu des frissons en les voyant, c'est pour dire. Les personnages sont facilement identifiables entre eux, ils sont expressifs, parfois très bavards et d'autres fois tellement pris dans l'action qu'il n'y a aucune bulle à lire, juste les dessins à admirer et décrypter. Le tome est une belle bête qui m'a tenu plusieurs heures accrochée aux pages, surtout que je me suis attardée sur toutes les pages et les bonus liés à l'univers de la saga, et il vaut largement son prix (29€). Le seul regret que j'éprouve, c'est de ne pas avoir pris le deuxième tome en même temps !


En conclusion c'est un énorme coup de cœur pour Stand Still Stay Silent : l'univers, les personnages, l'ambiance, les enjeux de l'expédition, la narration, les illustrations ; c'est un sans-faute pour moi, et cela faisait un moment que je n'avais pas autant accrochée à une BD/comics. J'ai vraiment hâte de me plonger dans la suite et d'en savoir plus, car il y a beaucoup de potentiel. 

13.11.19

[CHRONIQUE] Otaku Otaku, tome 1


Otaku Otaku, tome 1 - FUJITA
Editions Kana (Big) - 127 pages - 5€95
2018


" Narumi et Hirotaka travaillent dans la même société. Ce sont tous deux des otaku. Ils ont chacun une passion dévorante pas toujours évidente à faire entendre aux autres. Peut-elle même être compatible avec une relation amoureuse ? Comprendre l'autre, l'accepter tel qu'il est, se montrer tel qu'on est vraiment... Misant sur ce point commun, être otaku, ils décident alors de sortir ensemble. Mais comme dans toutes les histoires d'amours, des interrogations et des doutes persistent. Leur passion va-t-elle les rapprocher ou les séparer ? Heureusement les amis sont là pour en discuter mais aussi pour partager leur « otaku attitude ». "


J'ai toujours été intriguée par ce que pouvait donner ce manga, surtout que j'aime bien le sujet des otaku, appréciant moi-même les anime, les jeux vidéo. Pour une entrée en matière j'ai passé un bon moment, j'en ressors contente et curieuse de lire la suite !

Il n'y a pas véritablement de fil rouge pour l'histoire, les chapitres sont de simples successions de gags courts centrés sur un événement chez les deux couples d'otaku principaux. Leur complicité, leur soirée jeux vidéo, leur journée en convention, leur boulot, leur réflexion sur leur relation : c'est peut être simple et ça ne casse pas trois pattes à un canard mais j'ai bien aimé les découvrir au fil des pages. Les histoires bonus entre chaque chapitre permettent au mangaka de bien se défouler sur certaines choses, j'ai même un peu plus préféré les lire que les chapitres principaux !

Le style d'humour est décalé et assez tournée sur les geek/otaku : ainsi tout le monde ne pourra pas comprendre la totalité des blagues, et encore moins apprécier les clichés et les situations exagérées au possible. Etant bon public sur l'humour il m'en faut peu pour rire, et certaines scènes étaient assez drôles - je pense notamment aux histoires de manettes Wii et la journée en convention -. Comprendra qui pourra.

J'ai plutôt une préférence pour le couple Hirotaka/Narumi, ils sont mignons, drôles, sympathiques, touchants même. Impossible pour moi de résister à la tête de blasé d'Hirotaka et de la pêche d'enfer de Narumi ! J'ai par contre un peu plus de réserve pour le second couple, Taro/Hanako. Ils sont bien trop sanguins, avec un fort tempérament, et pas souvent agréable entre eux à mon goût. A voir leur évolution par la suite !

Les dessins sont plutôt agréables et le trait fin, c'est typiquement ce que j'aime comme style dans un manga, surtout pour un seinen. Les personnages sont hyper expressifs, très identifiables, attachants. J'adore également la mise en page singulière du manga, avec des commentaires sur les gags en bas de page - formant parfois une blague supplémentaire -.


En conclusion c'est un bon premier tome qui rentre dans le vif du sujet avec une présentation des personnages principaux, le type d'humour utilisé et la narration centrée sur les gags du quotidien. Je suis curieuse de lire la suite et de les revoir, bien que je regrette que ça se lise aussi vite - il y a très peu de page, j'étais surprise de la petite épaisseur au début -.

12.11.19

[CHRONIQUE] L'Atelier des sorciers, tome 5


L'Atelier des sorciers, tome 5 - Kamome SHIRAHAMA
Editions Pika (Seinen) - 192 pages - 7€50
2019


ATTENTION AUX (POSSIBLES) SPOILS

" En plein second examen de sorcellerie, Agathe, Trice et le timide Yinny se font attaquer par un sorcier renégat de la Confrérie du Capuchon. Celui-ci utilise un sort interdit pour transformer Yinny en bête sauvage…
Coco, Tetia et Kieffrey sont eux aussi dans une bien triste posture : ils sont encerclés par les anciens habitants de Romonon, qui semblent vouer une haine farouche aux sorciers. Comble de malheur, Kieffrey est gravement blessé… Comment vont-ils s'en sortir ? "


Cette lecture me permet non seulement de valider une catégorie du Pumpkin Autumn Challenge (Prenez garde aux souliers pointus...), mais c'est également une lecture commune avec L'antre littéraire de Marine. Sans surprise j'ai passé un excellent moment de lecture, ce manga ne cesse de gagner sa place dans mon cœur pour les dialogues, les dessins, les personnages, l'intrigue, etc. Je pense même qu'il devient mon tome préféré à ce jour.

L'histoire avance d'un grand bon : on connaît la suite et fin de la deuxième épreuve qui est extrêmement mouvementée. Aucun repos dans la narration, beaucoup d'action, ce tome rentre dans le vif du sujet et ne perd pas de temps pour livrer ses informations vitales pour la suite. Ce rythme m'a beaucoup plu !

La Confrérie du Capuchon dévoile enfin ses plans au sujet de Coco, je suis à moitié étonnée mais je suis ravie de comprendre leur motivation et de mettre le doigt sur le danger qui guette la jeune fille, désormais épiée sur le moindre geste magique, le moindre faux pas. Kieffrey perd d'ailleurs son sang-froid à propos d'une affaire personnelle et l'on comprend enfin pourquoi la Confrérie l'intéresse, je confirme mon coup de cœur pour ce personnage qui a donc une faille.

Yinnis doit toujours se battre contre une malédiction terrible infligée dans le tome précédent : je suis touchée par ce jeune garçon dont le maître n'a pas été tendre, la fin du tome m'a redonné de l'espoir pour lui, et le duo qu'il va former avec une tête connue m'a un peu surprise mais je suis curieuse de voir le résultat ! 

Trice, de son côté, continue d'évoluer et de se chercher au travers de sa magie. Elle aura beaucoup appris en l'espace de deux tomes, tout comme Tetia et son envie de sauver les habitants maudits de Romonon. Ces deux apprenties sont pleines de bonnes intentions, astucieuses, touchantes, courageuses : je les apprécie de plus en plus ! La mangaka continue de développer des messages importants, de chouettes valeurs, et ça fait du bien de lire certains passages. Agathe est un peu plus en retrait dans ce tome, mais je sais que c'est pour laisser les devants de la scène aux autres filles.

Aussi, la Milice magique m'intrigue au plus haut point avec toutes ces nouvelles têtes introduites et un Ysheath plutôt préoccupé... La fin laisse présager que toute la bande à Kieffrey va se rendre à l'Académie, alors je suis impatiente de découvrir cette rencontre mouvementée et (peut-être) annonciatrice de mauvaises nouvelles.

Les dessins sont toujours aussi superbes, détaillées, raffinées. Je suis vraiment fan de la palette d'émotions et d'expressions des personnages.

J'ai par ailleurs acheté l'édition limitée avec le jeu de cartes inspiré de l'univers du manga : les cartes sont belles, tout comme la boîte de rangement. Je n'ai pas eu l'occasion d'y jouer avec les règles écrites par Kamome Shirahama, mais ça semble fun et rapide pour passer le temps, en plus de retrouver des têtes familières, ou même des situations particulières. C'est génial que les éditions Pika gâtent les fans avec les mêmes goodies que les japonais !


En conclusion j'ai plus qu'adoré ma lecture, c'est un gros coup de cœur qui se confirme pour ce manga ! Ce tome est extrêmement important pour l'histoire et les personnages, avec des révélations, des réponses à quelques questions restées sans réponse depuis le premier tome, et un danger plus pesant pour Coco. Mais j'ai senti aussi beaucoup d'espoir et une bande d'apprenties sorcières plus forte, plus déterminée, plus soudée, ce qui sera capital pour la suite. J'ai hâte d'avoir le prochain tome entre les mains ❤

10.11.19

[CHRONIQUE] Cut Time, tome 1


Cut Time, tome 1 : Premières impressions - Judy JONG
Editions Robinson - 146 pages - 17€95
2018


" Suite à une malédiction, la jeune Rel a perdue la vue. Depuis, elle parcourt le monde avec son oiseau d'aveugle, un faucon dénommé Fugue, niché sur sa tête. Sa route croise celle de Sol, riche héritier qu'elle sauve d'une tentative d'assassinat, et Nal, docteur sorcier aux pouvoirs surprenants. A la demande de Rel, les deux hommes acceptent de l'accompagner dans sa traversée du désert d'Incendia... "


J'ai trouvé ce premier tome complètement par hasard à la bibliothèque : j'ai directement flashé sur la couverture, les couleurs et la pose de la fille. Sans lire le résumé il est parti dans mon sac, et je ressors plutôt satisfaite de cette lecture, surtout pour un premier tome.

Le tome est assez introductif, l'action n'est donc pas très présente mais au moins l'univers et les personnages sont bien posés, bien ancrés, je trouve le rythme convenable et agréable. Il s'agit donc de savoir comment le trio composé de Rel, Sol et Nal s'assemble et prépare son voyage vers le désert d'Incendia ; les conséquences et les buts étant différents pour chacun. Incendia a par ailleurs un lourd passé, le danger semble présent et je pense qu'il y a la possibilité de faire quelque chose de plus mouvementé, plus tragique, plus accrocheur pour cette visite.

Si on arrive à mieux cerner Sol et Nal avec des chapitres réservés à leur histoire - j'ai d'ailleurs une préférence pour le passé de Nal, qui est vraiment adorable et curieux comme garçon -, ce n'est pas encore le cas de Rel dont le voyage reste encore un mystère, tout comme sa magie et son pacte avec son oiseau. J'espère donc en savoir plus sur elle dans le prochain tome, mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier ce personnage et ses interactions avec les autres garçons.

Bien évidemment l'histoire se complexifie un peu avec le cousin de Sol, Théo, qui ne semble pas aussi bien attentionné qu'il ne paraît, tout comme l'assassin qui le poursuit. Je trouve ça un peu cliché comme "antagoniste", aussi bien physiquement que dans son double jeu avec Véra, donc à vrai dire j'espère me tromper et être surprise dans les prochains chapitres. Pour l'instant, ce n'est pas cette intrigue qui m'intéresse.

J'adore l'alchimie principal du trio, ils sont amusants, redoutables pour deux d'entre eux, motivés - ou pas pour le cas de Sol - ; c'est d'ailleurs la raison principale pour laquelle je veux au moins lire le deuxième tome de cette série. Je regrette cependant que les personnages secondaires soient peu étoffés : la famille de Sol, l'assassin, le groupe d'artisan avec qui Sol se lie d'amitié, Véra - la fiancée de Sol -... Il y a du potentiel pour la plupart, même si je n'apprécie pas du tout Véra et son attitude trop précieuse.

Le gros coup de cœur de ce titre reste au niveau des dessins ! J'adore le style, les couleurs, les illustrations en noir et blanc en début de chapitre, les visages expressifs, le petit complément de croquis à la fin, la magie et ses effets visuels. Les dialogues sont assez aérés et c'est tant mieux, car je trouve les personnages assez bavards par moment et on se retrouve avec d'énormes bulles à lire.


En conclusion ce premier tome porte très bien son nom : les premières impressions sont bonnes pour ma part, et même s'il me manque un peu d'action, un peu de profondeur, le reste m'a convaincu de lire la suite dès que l'occasion se présentera. Le trio est vraiment sympathique à suivre et haut en couleur, et ce voyage vers Incendia m'intrigue, surtout si certains mystères autour de Rel peuvent être révélés !

7.11.19

[CHRONIQUE] Fruits Basket another, tome 3


Fruits Basket another, tome 3 - Natsuki TAKAYA
Editions Delcourt/Tonkam (Shojo) - 168 pages - 7€99
2019


" L'influence de la famille Soma commence à faire effet sur Sawa Mitoma. Petit à petit, la jeune fille sent des changements s'opérer en elle. Comment va donc se terminer son histoire ? "


J'étais impatiente de lire le dernier tome de cette mini-série revenant sur les événements après Fruits Basket ; j'avais par ailleurs déjà chroniquée les deux premiers tomes ici - la chronique date un peu, mais mon avis reste le même -. Je referme ce tome avec un peu de déception, car j'aurai voulu continuer à suivre Sawa et la nouvelle génération des Soma, mais pour le reste j'ai vraiment adoré cette lecture du début à la fin, rempli de tendresse, d'espoir, de nostalgie et de poésie.

Sawa va enfin passer les vacances à la résidence d'été des Soma, ce qui sera l'occasion pour la jeune femme de recroiser certains membres de la famille aperçu brièvement, comme Shiki, Mi, ou encore Hibika. Les bons moments se succèdent pour mon plus grand plaisir, mais la réalité va la rattraper lorsqu'elle va découvrir par le biais d'une ancienne connaissance qui est réellement sa mère, et ainsi comprendre un événement de son passé. Plusieurs même...

Ici, l'accent est largement prononcé sur le duo Sawa/Shiki, qui est un duo touchant, agréable et doux à suivre. J'ai adoré suivre l'évolution de leur relation, ce qu'ils se confient peu à peu, l'impatience qu'ils ont à l'idée de se revoir bientôt. Le secret que cache Shiki est d'ailleurs bien lourd, surtout qu'il est le nouveau chef de famille du clan Soma et qu'il doit subir les remarques et les injures liées à l'ancienne chef - sa mère. Ce qui le lie à Sawa est donc une bonne petite surprise, mais je suis touchée par sa bienveillance et son silence, ainsi que par celle de tous les autres membres des Soma.

En parlant de Sawa, c'est le deuxième sujet principal de ce tome, qui plonge ainsi cette mini-série dans quelque chose de plus angoissant, anxiogène, triste - et qui rappelle bien certaines histoires de Fruits Basket -. Sa relation avec sa mère ne s'arrange pas ; pire, elle découvre réellement qui elle est, ce qu'elle a pu dire ou faire par le passé et qui a poussé Sawa à être persuadé de son insignifiance et de sa manie à faire le mal partout autour d'elle. J'ai trouvé ces passages extrêmement durs, mais je ne suis pas surprise par cette information. Pourtant, Natsuki Takaya a vraiment l'art de parler de sujet pareil avec une touche d'espoir, de poésie ; il y a toujours un moyen de s'en sortir, ce n'est que temporaire, il ne faut jamais culpabiliser, jamais rester silencieux. Le sujet des mères toxiques est ici abordée avec justesse et émotion, et je suis contente de l'évolution plus que positive de la protagoniste, grâce à ses nouvelles amitiés.

Je reste malheureusement sur ma faim à la dernière page, qui laisse le champ des possibles assez large. Je trouve cela dommage car je m'étais pas mal attachée à cette nouvelle génération, dont les membres sont tout quasiment aussi déjantés que les parents. J'aurai donc bien voulu quelques tomes supplémentaires pour faire durer le plaisir et profiter encore un peu de la bande, de la poésie de la mangaka et de ses dessins, ainsi que d'autres clins d’œil au titre initial.


En conclusion cette courte saga reste un agréable moment à passer, avec de l'humour et de l'émotion comme Natsuka Takaya a le don de faire. Le but n'était pas de refaire une autre saga aussi longue que son prédécesseur, mais j'aurai bien voulu que ça dure encore un peu, surtout avec tout ce qu'elle a développé avec cette nouvelle génération et les possibilités que cela apporte. C'est un chouette complément à l'histoire principale, pas indispensable certes, mais qui fera plaisir aux fans sans l'ombre d'un doute.

4.11.19

[CHRONIQUE] The Sleeping Princess, tomes 1 à 3


The Sleeping Princess, tomes 1 à 3 - Yuna SASAKI
Editions Soleil (Shojo) - 192 pages (T1 et T3) / 186 pages (T2) - 6€99 le tome
2014


" Alice rend régulièrement visite à son père à l’hôpital, victime d’une maladie incurable. Ce dernier espère que sa fille adorée trouvera l’homme idéal pour prendre soin d’elle, et pourquoi pas Tatsuya, ce beau et jeune médecin qui le soigne ! Les prières de l’homme malade sont finalement exaucées puisque les deux jeunes gens tombent éperdument amoureux. Malheureusement, peu après le décès de son père, Alice se voit affectée du même mal que celui-ci et est condamnée à mourir rapidement. Tatsuya, refusant la fatalité, décide alors de cryogéniser sa bien-aimée pour la maintenir en vie le temps qu’il trouve un remède à sa maladie. Mais le jeune homme parviendra-t-il un jour à réveiller l’amour de sa vie ? "


J'ai emprunté cette courte série à la bibliothèque, non pas que le scénario m'intriguait ou que le style de dessin me plaisait, mais uniquement parce que je voulais lire un petit shojo pour me changer les idées et couper mes autres lectures en cours. Pas de chance pour moi : je n'ai pas du tout appréciée ma lecture, assez problématique dans son histoire et dans la relation "amoureuse" entre deux personnages principaux.

Je vais commencer par la seule chose que j'ai bien aimé - mais sans plus - dans ce manga : l'histoire instaurée dans le premier tome, ainsi que le twist scénaristique du second tome. La maladie mystérieuse qui semble toucher la famille d'Alice apporte son lot de drame, d'amour, de messages d'espoir, de positivité sur la vie et l'importance de nos souvenirs à chérir en cas de coup dur. J'ai trouvé quelques passages assez fort en émotion, bien que souvent trop rapide ou alors trop mélodramatique.

L'ellipse temporelle est un élément clé que j'ai adoré, je ne pensais pas que la mangaka prendrait ce virage mais c'est osé ! Certaines situations m'ont mis un coup au cœur, c'était angoissant à lire, je ne pouvais pas m'imaginer à la place d'Alice. Cependant je trouve cela dommage que l'aspect "futur" ne soit pas si développé que ça : que dire de la technologie ? La médecine et ses progrès ? Le journalisme et leur quête de sensationnalisme ? Tout ce concentre uniquement sur les histoires d'amour d'Alice, ce qui devient vite lassant. A tel point que les personnages secondaires sont peu développés et donc pas intéressants.

Maintenant, je vais passer aux choses fâcheuses. Je ne me suis attachée à aucun des protagonistes, dont le comportement m'échappe encore bien des jours après ma lecture. Que ce soit dans leur relation, leur façon de "prouver" leur amour, leur égoïsme ou leur manie de passe du coq à l'âne une page après une révélation dramatique ; Alice, Tatsuya et Ryu ne resteront pas dans ma mémoire.

Je ne trouve pas les dessins très beaux... La plupart du temps les proportions ne sont pas respectées, les visages sont trop anguleux, les expressions du regard sont dures chez les personnages masculins ; je ne me suis pas attardée dessus longtemps, je me suis bien plus focalisée sur le texte. Cependant les couvertures des tomes sont chouettes, surtout au niveau des couleurs et de la mélancolie qui s'en dégage.

La première histoire d'amour, celle entre Alice et Tatsuya, est assez gnangnan, poussive à l'extrême et peu réaliste, mais elle a l'avantage de ne faire de mal à personne. Par contre, je trouve la deuxième relation d'Alice nettement plus problématique, et c'est à partir de là que le manga ne m'a vraiment pas plu. Ryu a un sale caractère, dont le passé et le manque d'amour de ses parents ne justifie en rien ses actes, même si la mangaka insiste beaucoup là-dessus. [SPOILER] [TW] Alors les deux viols consécutifs sur Alice [SPOILER] [TW], puis la faire ensuite tomber amoureuse de ce monstre sous prétexte qu'il a besoin de tendresse et qu'il n'est pas si mauvais dans le fond, ça m'a bien énervée, surtout que je l'ai vu venir à des kilomètres. Dois-je parler de la pression psychologique qu'il lui inflige régulièrement, ainsi que de ses propos suicidaires ? Que dire de son égoïsme et de la façon dont il traite les autres femmes de son entourage ? Je suis désolée, mais romantiser ce type de relation, ça ne fonctionne pas chez moi, et je cautionne encore moins. Les dernières pages servant d'épilogue étaient la goutte d'eau en trop.


En conclusion, et c'est rare que ça m'arrive, mais je ne recommande pas ce shojo qui romantise sur les deux derniers tomes une relation toxique entre deux individus. J'ai aussi trouvé bien d'autres points négatifs qui n'ont pas réussi à me faire apprécier l'histoire, dont la temporalité est bien trop floue pour comprendre vraiment ce qu'il se passe dans le quotidien d'Alice et sa maladie.

29.10.19

[CHRONIQUE] Devil inside, tomes 2 & 3


Devil inside, tomes 2 & 3 – Satoshi ÔBE & Ryô OGAWA
Éditions Komikku – 185 pages (T2) / 190 pages (T3) – 7€99
2018 


" Deux ans se sont écoulés depuis la nuit d'horreur à la résidence Kurohoshi. Jun a disparu de la circulation et veille sur celle qu'il aime, Kanae.
Mais les forces de l'ordre n'ont pas abandonné la poursuite, leur prestige étant en jeu. Makoto Maejima, commissaire aux capacités exceptionnelles, prend la tête de l'investigation pour venger son mari tué par Jun.
Une traque sans merci s'engage entre le génie devenu monstre et l'inspecteur ivre de vengeance dans ce thriller cérébral diabolique ! "


J'avais chroniqué il y a tout juste un mois le premier tome du manga, je vous invite donc à la lire si vous le voulez. Je préviens aussi des possibles risques de spoils car c'est une suite - et fin - d'une série, même si je vais éviter de trop rentrer dans les détails. J'ai souhaité connaître le fin mot du récit par curiosité, et si j'ai eu un espoir d'amélioration je suis quand même passée à côté du manga.

Par rapport au premier tome il y a de l’amélioration et de bonnes idées pour l’histoire et les personnages. C’était moins brouillon, la violence était mieux gérée et servait l’intrigue, j’avais envie de voir jusqu’où Makoto réussira à se venger et si Jun parviendra à faire la lumière sur des événements du passé. Les scènes d’actions étaient également nombreuses et tendues, mais les dialogues n’avaient pas le même charme, le même cachet. Certains échanges ne menaient à rien et je n'ai pas compris leur intérêt pour l'histoire...

J’ai bien aimé en savoir plus sur les causes de l’affaire Kurohoshi, à travers un terrible flashback dans le tome 3. Pourquoi Akira a-t-il agit ainsi ? D’où vient le pouvoir dangereux de Jun ? Le rôle de Kanae dans cette sombre machination ? Et le père de Jun dans tout ça ? Comme dit précédemment il y a de chouettes idées pour développer l’histoire, la complexifier, la rendre glauque et dramatique ; j’ai donc sincèrement adoré ce pan de l’histoire.

Toutefois quelques défauts du premier tome étaient toujours présents, ce qui fait que je n’ai pas pu adhérer à cette saga. Ainsi le récit restait parfois trop rapide en passant du coq à l’âne, la temporalité était floue, la psychologie des protagonistes était étrange et peu logique pour les comprendre totalement et s’accrocher à eux. Par exemple il y avait des moments où je ne savais pas comment les enquêteurs trouvaient la trace de Jun ou de Kanae, ce qui rendait l’enquête trop facile à résoudre.

La fin était bien partie, mais était-ce nécessaire de surenchérir sur cette histoire de vengeance ? L’idée était purement réchauffée, ça manquait d’originalité et surtout, ça m’a laissé sur ma faim car il n’y a pas de suite. Pourtant, le fait que le happy end soit réservé à un seul personnage en particulier était un choix osé : j’apprécie au moins ce détail qui accentue tout le drame de cette affaire.

Jun, le principal antagoniste, n’était absolument pas attachant et pas très flippant. Il était froid et cruel, certes ; mais il ne dégageait AUCUNE émotion. Et son histoire d’amour avec Kanae ne m’a vraiment pas convaincue. Je ne parlerai pas de cette dernière qui était juste inutile au possible, et dont l’attachement à Jun m'a fait poser des questions sur sa santé mentale.
Tant que je parle de personnages féminins ratés, que dire de Yûki ? Elle suivait constamment Jun sous forme d’un fantôme tout aussi taré que sa version humaine. A part suggérer des idées atroces sur la façon de tuer ses victimes ou de contrer les inspecteurs, elle n’a servi à rien du tout. Son absence n'aurait rien changé aux événements. C’est dommage car il y avait du potentiel pour créer un bon duo de psychopathe, mais même les échanges entre eux étaient plats et ternes.
Les autres personnages secondaires étaient trop effacés ou peu présents pour avoir un réel avis dessus ; Makoto était finalement la seule personnage de tout le manga à me plaire, malgré quelques défauts de caractère et de jugement. Je n'ai pas été surprise par ce qu’elle devenait à la fin mais j'ai trouvé ce choix cohérent, et ça m'a convenu !

Les couvertures sont magnifiques, surtout celle du dernier tome, c'est un bon point que je tiens à soulever malgré tout. Je n’ai rien à redire non plus sur les dessins et la qualité des expressions plus ou moins torturées chez les personnages – j'ai bien senti l’inspiration du manga Death Note, mais comme c’était réussi je ne vais pas cracher dessus !


Je ressors finalement déçue par ce manga qui ne restera pas longtemps dans ma mémoire : j’avais espéré une amélioration dans le second tome avec le personnage de Makoto et la nouvelle tournure des événements, mais comme tout reste en surface, que les personnages ne sont pas tous bien développés et que l’histoire est accélérée pour tenir sur trois tomes je reste mitigée sur le résultat. 
Cependant le manga peux plaire à ceux qui veulent une histoire rapide à lire avec de la violence psychologique et du drame, le tout dans la peau d'un antagoniste comme personnage principal.


27.10.19

[CHRONIQUE] Tunnels, tome 2 : Profondeurs


" L'aventure est loin d'être terminée pour le jeune archéologue Will Burrows. Alors qu'il est toujours à la recherche de son père, Will s'enfonce de plus en plus dans les profondeurs souterraines. Et comme si les choses n'étaient pas assez compliquées, il fait la découverte d'un complot des Styx qui pourrait avoir de terribles conséquences pour le monde d'en haut. Sa sœur n'en a décidément pas encore fini avec lui… "


J’avais bien aimé le premier tome (dont la chronique se trouve ici), surtout pour son univers original, oppressant et mystérieux. Malgré quelques défauts j’avais envie de lire la suite, surtout après une fin pareille, plutôt osée et brusque ! Je ressors un peu plus satisfaite du résultat, mais il y a des points que je n’ai pas vraiment appréciée une fois de plus…

On reprend là où le premier tome s’était arrêté : Will retrouve son ami Chester, et accompagné de son frère Cal ils vont plus loin sous Terre, dans les Profondeurs, un endroit encore plus dangereux et sombre que précédemment. Le reste de la famille Burrows n’est certainement pas à négliger : la mère va se reconstruire dans une maison de repos, le père poursuit ses recherches souterraines, et Rebecca a plus d’un mauvais tour dans son sac… Il faut ajouter à ce tableau Sarah, une jeune femme qui a toutes les raisons du monde de se venger de Will et de fuir les Styx, pourtant le doute règne dans son cœur face aux mensonges et au doute.

Je suis surprise par les tournures de certains événements : pour une saga jeunesse il y a des scènes dures, notamment des morts violentes chez les protagonistes, décrites sans détour. J’aime bien la noirceur qui se dégage du récit, et la maturité qui en découle dans les réflexions des personnages, c’est vraiment osé, et j’applaudis les auteurs d’avoir tenté le coup. Je suis d’ailleurs encore en train de douter du sort de certains, et rien que pour éclaircir ceci je vais me jeter sur le troisième tome !

Je déplore cependant le rythme du récit et le découpage des parties de ce tome. C’est trop inégal. J’avais envie de lire en diagonale des chapitres entiers tant l’histoire traînait en longueur, les personnages étant indécis ou les descriptions beaucoup trop longues. L’impression de faire du surplace était flagrante et un peu dérangeante, je trouve ça dommage car les scènes d’actions étaient top, parfois stressantes. Le danger pouvait surgir à n’importe quel moment, et cela rajoute une force supplémentaire à l’histoire. Je suis néanmoins contente d’en avoir appris plus sur le monde souterrain, là où il me manquait pas mal de matière et de repères dans le premier tome. On découvre enfin les Styx et leur hiérarchie, le Pore, les Profondeurs, les Coprolithes ; l’univers prend de l’ampleur et se complexifie. Pourtant il reste encore bien des mystères à résoudre, je suis curieuse de voir où Will et tous les autres vont m’emmener.

J’ai apprécié l’introduction d’un nouveau duo du côté de Will. Drake et Eliott sont attachants, j’étais méfiante au début mais ils ont fait leurs preuves. Ils ont dynamisés ce pan du récit qui me plaisait de moins en moins, à cause des multiples disputes entre Chester et Cal. Par ailleurs ce trio m’énervait régulièrement, j’ai vraiment eu du mal à m’attacher enfin à Cal – parce que j’ai abandonné dès le début pour Chester -. Will a bien mûri avec ces péripéties, j’ai juste un peu peur de son évolution par la suite, son état n’étant pas très stable.

Mes passages préférés resteront ceux avec les autres membres de la famille Burrows, ainsi que le parcours chaotique de Sarah. C’était plus intéressant, plus accrocheur, plus intense émotionnellement parlant, et les voir se croiser chacun leur tour à un moment particulier donne un résultat satisfaisant, j’ai enchaîné les surprises. Les derniers chapitres sont d’ailleurs parfaits, j’espère que la saga pourra encore m’offrir ce genre d’instants.


En conclusion ce deuxième tome est plutôt réussi et surpasse le premier tome, assez introductif ; s’il corrige certains défauts il en a malheureusement encore d’autres, mais rien d’insurmontable puisque j’ai dévoré la moitié du roman (soit 230-240 pages) en un jour seulement. Cette saga ne plaira pas à tout le monde, c’est une certitude, elle est bien trop atypique, mais pour le moment j’ai envie de poursuivre ma route auprès de Will et de connaître la suite des événements.