30.7.19

[CHRONIQUE] Indiana Teller, tome 2 : Lune d'été


Indiana Teller, tome 2 : Lune d'été - Sophie AUDOUIN-MAMIKONIAN
Editions Michel Lafon (Poche) - 414 pages - 7€
2015


" Alors qu'Indiana se remet à peine de l'enlèvement de sa mère, le père de sa petite amie Katerina est sauvagement agressé, laissé pour mort. Une seule certitude : cette attaque n'est pas d'origine humaine. Et s'il s'agissait d'un complot visant à éloigner le jeune homme des siens... et à détruire ce qui l'unit à celle qu'il aime ?

Plus que jamais, Indiana a besoin de ses dons de rebrousse-temps. Car la nuit, tous les loups sont gris, et un traître pourrait bien se cacher parmi eux... "


J'avais un peu peur de me replonger dans cette saga : non pas que le premier tome ne m'avait pas plu, loin de là, mais cela fait un an que j'ai lu le premier tome et je ne me souvenais plus de grand-chose. Heureusement au début du livre l'auteure a rédigé un résumé sympathique et drôle brossant l'intrigue principal et tous les détails qui ont leur importance pour cette suite ; merci d'avoir pensé à cela car j'ai pu profiter pleinement de cette excellente lecture qui démarre fort !

Dans ce deuxième tome aucun temps mort pour le jeune Indiana Teller : le rythme du récit ne décélère pas un seul instant, ce qui donne beaucoup de consistance à ce tome. Pas de longueur à déplorer de mon côté, je ne me suis pas ennuyée du début à la fin, on passe de révélations en révélations, avec de bons rebondissements et pas mal d'actions et de stratégie. Mais, parce qu'il y a forcément un aspect négatif à relever : un triangle amoureux Katerina/Indiana/Tyler qui me fait toujours lever les yeux au ciel tant c'est gnangnan, cliché et omniprésent, mais je ne suis pas le public visé par ce type d'intrigue, alors je ne râlerai pas plus que ça dessus.

Si l'état de santé du père de Katerina passe vite en arrière-plan et ne revient sur le tapis qu'en de rares occasions, c'est pour profiter de Katerina victime d'un Charme aussi terrible que pénible, d'Indiana souhaitant contrôler ses pouvoirs et sauver sa bien-aimée, d'Axel amoureux d'une SangVol - une vampire surpuissante et redoutable -, de Brandkel père et Brandkel fils dont les plans ne cessent de détruire petit à petit le monde d'Indiana, des loups-garous, voir même de l'humanité... Il y a des facilités scénaristiques, je l'accorde, mais comme j'étais plongée dans ma lecture cela ne m'a pas dérangé, surtout quand c'est cohérent et bien amené. Si le reste de la saga continue ainsi je dis oui !

Avec l'humour et le style de l'auteure ce n'est qu'un plaisir de découvrir toutes ces péripéties, mais là où elle fait fort à mes yeux c'est lorsqu'elle introduit au récit des vampires - les habitués savent que j'adore ces créatures -. La construction de ce peuple, son histoire, leur pouvoir, c'était fascinant à découvrir progressivement. C'est ce qui classe ce tome largement au-dessus du premier, sans l'ombre d'un doute. Le groupe mené par Annabelle est une bouffée d'air frais, je suis particulièrement fan d'Erik et de Lord Brandon, un des antagonistes principaux du tome. Voir ce peuple côtoyer celui des lycanthropes est aussi amusant que cocasse, et j'aborde ainsi l'autre point fort du tome : les histoires politiques et les conflits entre les différentes espèces. Tout est à double sens dans les propos, ça se menace à tout va en se collant des grandes claques dans la tête, le danger peut venir de partout et surtout des personnes dont on se doute le moins - ma grosse surprise concerne Tyler, je suis encore sidérée par ses actions, décidément je ne l'aime pas et il va très bien avec Serafina -. Et que dire des manipulations de certains personnages ! C'est comme cela que l'intrigue se complexifie et gagne en intensité à chaque page, j'en redemande encore. 

Les loups-garous forment un groupe assez soudé et solidaire, c'est rassurant de le constater pour la suite des événements. J'apprécie de plus en plus la famille d'Indiana, malgré leurs mauvais côtés et leurs mensonges : ils reconnaissent leurs erreurs mais veulent sauver leur famille malgré tout. Ils montrent d'ailleurs plus de bienveillance envers le protagoniste, ce qui m'avait manqué dans le premier tome. La grand-mère est d'ailleurs devenue une de mes personnages préférées, en grande partie grâce à son caractère et sa détermination. Nanny ne m'emballe pas plus que cela, tout comme la mère d'Indiana qui reste trop mystérieuse et que je soupçonne d'en savoir beaucoup sur ce qu'il se passe... A propos du personnage principal, j'adore sa répartie, son humour et aussi son courage pour faire face à ce qui lui passe dessus constamment. Par moment il en devient agaçant mais il a le don de détendre l'atmosphère, et il se laisse moins marcher dessus par ses confrères loups-garous, ce qui est une bonne évolution.
Mais quelle claque sur les révélations du père d'Indiana ! Je ne pensais pas faire face à ce genre de secret, surtout dans un roman jeunesse ; le roman prend une tournure plus mature et plus dramatique, ça me plaît bien. Le reste de la meute est attachante, Chuck est un vrai bouffon qui me fait plus rire par ses moments de lucidité que par ses blagues. Et Axel reste un de mes chouchous, je suis contente de son évolution et j'aime sa relation compliquée avec Annabelle.

La fin de ce tome est malheureusement trop rapide dans son déroulement, le résultat est un peu brouillon, et ce qui arrive à Katerina était prévisible depuis une bonne partie de l'histoire. N'appréciant pas cette fille, je sens que la romance va encore être trop présente dans le fil rouge du prochain tome. Et au vu des récentes découvertes scientifiques je me doute à l'avance de ce qui pourrait bien s'y produire. Je reste cependant positive pour la suite car l'auteure est bien partie pour me faire adorer sa saga, malgré quelques points négatifs et une romance peu captivante.


" J'étais grand. Mais je dus lever la tête pour dévisager le géant qui me faisait face.
Dire qu'il était impressionnant est faible. Rien ne pouvait rendre justice à ce qu'il était. Ses yeux violets, les mêmes que ceux de sa fille, étincelaient d'une colère glaciale et féroce. Comme la première fois que je l'avais vu, il était vêtu de blanc, immaculé. Il était magnifique, son visage comme taillé dans le marbre le plus fin, ses cheveux bruns coulant dans son dos.
Cela fut plus fort que moi.
- Pourquoi êtes-vous si grand ? demandai-je impulsivement. Les autres vampires sont d'une taille à peu près normale, mais vous, waah, c'est impressionnant. Vous ne passez pas votre temps à vous cogner la tête ?
Je vis dans ses yeux qu'il était déconcerté. Bon, à sa décharge, c'est un sentiment que j'inspire souvent aux gens qui me côtoient, allez savoir pourquoi. "

27.7.19

[CHRONIQUE] Card Captor Sakura : Clear Card, tome 5


Card Captor Sakura : Clear Card, tome 5 - CLAMP
Editions Pika (Shôjo) - 160 pages - 6€95
2019


" Ce dimanche, Sakura est bien décidée à pique-niquer avec Shaolan, cette fois-ci pour de bon ! Mais alors qu'elle s'attèle joyeusement à la préparation des petits plats, son arrière-grand-père lui propose de venir chez lui car il a un cadeau à lui remettre ! Heureusement, Shaolan est invité aussi. Là-bas, la maman de Sakura apparaît de nouveau devant elle… Les mystères s'enchaînent les uns après les autres ! "


Chaque tome me fait espérer plus de réponses, de révélations sur les événements du premier tome, ainsi que sur les nouveaux protagonistes introduits dans cet arc. Si je pouvais être déçue des derniers tomes à ce niveau-là, ce n’est pas le cas ici où j’ai enfin eu ce que je voulais – essentiellement -, ce qui relève mon intérêt pour ce titre.

Dans ce cinquième tome on se focalise un peu moins sur la chasse aux cartes, afin de plus se recentrer sur les protagonistes, les liens qu’ils tissent depuis toujours ou depuis peu, et les révélations apportées par Eriol. Quelle surprise donc de passer de chapitres remplis de douceur et d’amour à des moments importants, graves, sombres et même légèrement oppressants ! Avec comme d’habitude une touche de magie, d’humour et d’accent marseillais de la part de l'adorable Kero.

Je suis contente de retrouver l’arrière grand-père de Sakura, un personnage qui était brièvement apparu dans la série originale et qui m’avait pas mal marqué à l’époque. C’est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur Nadeshiko, la mère de Sakura, son enfance, son caractère et surtout ses similitudes avec sa fille. Autre moment familial important : un grand dialogue entre Tôya et son père, également à propos de Nadeshiko, mais aussi des pouvoirs qui circulent dans la famille. L’importance des liens familiaux et de leur rôle pour aider Sakura est largement mis en avant, et je pense que cela ne sera pas anodin pour la suite. Ce sont des passages que j’ai adoré découvrir, j’aimerai en voir un peu plus souvent.

Vient ensuite le milieu du tome : Eriol va révéler aux deux gardiens de notre petite chasseuse de cartes l’origine des nouvelles cartes que capture Sakura, sans oublier la véritable identité d’un personnage important – que je ne spoile pas ici. Cette dernière révélation était prévisible, la puissance magique de Sakura ne me surprend pas non plus, cela dit je reste satisfaite des réponses apportées et de la tournure de l’histoire. Yue me touche toujours par sa dévotion et son affection pour sa maîtresse, sa réaction à une des paroles d’Eriol me l’a une fois de plus prouvé. Voir ce dernier dans une situation délicate m’a par contre étonnée, c’est extrêmement rare : la perspective qu’il ne pourra pas être suffisamment puissant pour aider Sakura jette un froid sur le groupe. Reste maintenant à comprendre l’objectif de l’antagoniste et voir de quoi il est capable car il reste malheureusement trop en retrait encore une fois.

J’ai également mieux cerné l’attitude de Shaolan et d’Eriol et la raison de leur cachotterie envers Sakura, bien que je pense toujours qu’elle a le droit de savoir ce qui se trame… Il me tarde cependant d’en savoir plus sur Akiho et sa mystérieuse famille, et pourquoi semble-t-elle liée à notre protagoniste. J’ai bien quelques hypothèses, mais à voir si CLAMP va me surprendre.
La fin est une autre source d’interrogation et ne présage rien de bon, surtout si ce « rêve » est prémonitoire. Shaolan, de son côté, joue avec le feu et m’inquiète un peu. Cela dit ses scènes avec Sakura sont toujours aussi mignonnes et touchantes. Il me tarde déjà de lire la suite !


« - Moi, je te regarde directement… Mais toi, pour te voir, il faut que tu te regardes dans le miroir. Pas vrai ?
- Si, tu as raison…
- Moi aussi j’aimerais avoir un miroir pour mieux me voir. En fait… Je suis la personne qui se connaît le moins… Et je crée des soucis à tout le monde.
- Sakura…
- Si seulement je pouvais avoir un miroir qui refléterait ma véritable personnalité. Je me comprendrais peut-être mieux. Et je n’inquiéterais plus mon entourage. »


En conclusion ce tome est LE tome que j’attendais au tournant, et désormais si des choses sont éclaircies je reste curieuse sur le tournant que la série va prendre. Sakura est un personnage en constante évolution, le destin n’est pas tendre avec elle mais elle est protégée et aimée, et j’ai adoré ce tome car il a insisté sur ce point. Maintenant il faudrait que l’antagoniste passe à l’action et dévoile un peu plus ses intentions, car il reste un poil terne et trop mystérieux à mes yeux. Malgré des défauts de longueur ça reste Card Captor Sakura et rien que de plonger dans cet univers ça me donne la pêche !

23.7.19

[CHRONIQUE] La Quête d'Ewilan : Ellana, tome 4 : L'Envol


La Quête d’Ewilan : Ellana, tome 4 : L’Envol – LYLIAN & Montse MARTIN (d’après l’œuvre originale de Pierre BOTTERO)
Editions Glénat – 72 pages – 14€95
2019


" Après avoir passé l'épreuve du Rentaï, Ellana et Nillem reprennent leur formation auprès des Marchombres. Bien qu'elle éprouve des doutes sur ses capacités, en dépit de ses succès, son maître la pousse vers une facette de la Voie où l'attendent d'autres épreuves. Une mission de surveillance d'un groupe menaçant lui est alors confiée, au cours de laquelle sa relation avec Nillem est mise à mal. "


Les habitué.e.s du blog le savent déjà, je suis une grande admiratrice – et fan – des univers de Pierre Bottero. Surtout quand cela concerne de près ou de loin Ewilan, ma saga préférée de tous les temps. Inutile de précisez que je ne boude absolument pas les adaptations en BD de la saga en question, alors le plaisir et l’évasion étaient présents dans ce quatrième tome mettant en avant le passé d’Ellana, une protagoniste hors du commun et inspirante.

Le tome est la suite directe des événements du tome précédent : Ellana et Nillem, deux apprentis Marchombres, doivent escalader le Rentaï – une montagne – afin de bénéficier d’une greffe, un des plus grands secrets de cette guilde. Le chemin étant difficile et dangereux, ils se font aider par un groupe qui n’est certainement pas là par hasard, et Ellana le sent bien. Le résultat est sans appel : si Ellana réussit haut la main à obtenir sa greffe après plusieurs jours, ce n’est pas le cas de Nillem.
Dans ce tome nous allons suivre l’envol d’Ellana, mais aussi la lente chute de Nillem, son chemin arpentant désormais le doute, la jalousie et l’ambition – tout le contraire d’un Marchombre et de ses principes -. Leur relation, amicale puis amoureuse, va en prendre un sérieux coup, et cela m’a fait beaucoup de peine pour Ellana, surtout après tout ce qu’elle a vécu. Mais je vais être honnête : Nillem n’a que peu d’empathie de ma part, et il est devenu irrécupérable à mes yeux lorsqu’il deviendra offensant envers la jeune femme, de façon gratuite. Malgré les hauts et les bas ce duo reste iconique et puissant dans sa construction.

On pourrait donc penser que l’aventure se termine ici, mais c’est loin d’être le cas pour mon plus grand plaisir ! Joie qui est même doublée car on retrouve Sayanel – le maître de Nillem – mais aussi et surtout Jilano – le maître d’Ellana - . Je n’écrirais pas un pavé entier sur ce dernier, bien que l’envie me démange, mais sachez que ce personnage est juste extraordinaire, et la dessinatrice l’a vraiment réussi. On retrouve son charisme, son côté fascinant et pédagogue, et sa relation avec son élève est au-delà des mots tant elle est unique et bienveillante. Jamais un duo ne m’a autant marqué dans la littérature que celui-ci. Leurs échanges sont passionnants, tout comme leur réflexion sur la voie du Marchombre, la situation politique désastreuse de la capitale, l’amour, le destin d’Ellana. On retrouve aussi toute la poésie et la magie qui se dégage des mots de Pierre Bottero, et rien que pour cela ce tome est une fois de plus une réussite à mes yeux.

Cette coupure dans l’intrigue – la reprise de l’entraînement – offre un peu de répit car les deux jeunes apprentis doivent de nouveau repartir en mission, d’une importance capitale puisqu’elle concerne la guerre à venir. Si Ellana se sépare de son acolyte, elle va vite se retrouver incognito dans un nouveau groupe, où elle ne se fera pas que des amis. Ainsi on retrouve une ancienne connaissance Marchombre détestable – qui continue de l’être au passage -, des guerriers aux comportements révoltants, mais surtout un homme qui va s’attirer la curiosité puis la sympathie d’Ellana : Hurj. J’adore leur repartie, c’est vraiment naturel comme relation, mais je suis déçue de voir comment cela évolue à la toute fin du tome. Connaissant Ellana je me doute déjà de sa réponse. Et ayant lu les romans je suis moins surprise, évidemment.

Les planches et les dessins sont vraiment beaux : les visages sont expressifs, les scènes d’action sont bien découpées et à aucun moment on se perd dans le sens de lecture, les décors sont à couper le souffle, les scènes entre Ellana et Jilano sont d’une intensité rare ; bref cette BD est comme les précédentes, un vrai petit bijou graphique.


« - Et comment ferai-je pour ne pas tomber lorsque vous ne serez plus là pour me rassurer ?
- Pour reprendre l’expression favorite d’une personne qui m’est chère… Il y a deux réponses à cette question, jeune apprentie, comme à toutes les questions. La réponse du poète et celle du savant.
- Celle du savant ?
- Lorsque je ne serai plus là pour te rassurer, demoiselle, il n’y aura plus personne pour te pousser à des actes aussi stupides que l’ascension de cette tour. Tu n’auras donc aucune raison de tomber.
- Et celle du poète ?
- Tu ne tomberas jamais, Ellana. »


En conclusion j’ai passé un excellent moment de lecture, d’évasion, de poésie avec Ellana et ce nouveau chapitre de son histoire. J’ai été gâtée avec énormément de scènes comprenant Jilano, cette adaptation est un régal pour les yeux et les mots de Pierre Bottero font continuellement écho en moi. La jeune Marchombre n’a de cesse de m’impressionner, et j’ai hâte de poursuivre son voyage de cette façon.

19.7.19

[NOW PLAYING] Yoshi's Crafted World

Bonjour !

Le dernier Now Playing parlant d'un jeu vidéo remonte à un petit bout de temps déjà, la principale raison étant que je commence des tas de jeux sans les finir o/

Cela dit, avec les futures sorties intéressantes - et la prochaine agonie de mon compte en banque - il me fallait faire l'effort de terminer tout ce petit monde. Et me voici pour vous parler d'un petit jeu pas prise de tête et tout mignon : Yoshi's Crafted World, sur Nintendo Switch !


"Yoshi Crafted World sur Switch est un jeu de plate-forme qui prend place dans un univers de carton-pâte. Dans la peau du dinosaure vert Yoshi, vous devrez découvrir ce monde et ses deux facettes : une première, mise en avant et travaillée; et une seconde, qui représente l'envers du décor. Déjouez les plans de Baby Bowser et récupérez les joyaux éparpillés aux quatre coins de la carte pour que le bonheur et la paix reviennent !"

►► Scénario

Ce n'est pas le point fort du jeu, mais en même temps les aventures de Yoshi n'ont jamais eu de scénario complexe, ce n'est pas le but ! On reste dans le mignon, le manichéen, la simplicité : les Yoshis vivent paisiblement sur leur Terre et un beau jour, Baby Bower et le sorcier Kamek débarquent pour leur voler le Soleil, dont les joyaux sont capables de réaliser les vœux. Pas de chance pour tout le monde les joyaux - au nombre de cinq - sont éparpillés un peu partout après une courte bataille et il va falloir les récupérer avant B.B. Voilà le pitch de base. C'est classique mais l'originalité du jeu, de ses mondes et de ses mécaniques de gameplay permettent de passer malgré tout un moment sympathique, surtout que mine de rien le jeu reste long, même sans le faire à 100% ! Une vingtaine d'heures pour tracer jusqu'au boss final, mais comme j'avais envie de passer beaucoup de temps dans les niveaux, de voir les détails, de profiter de Poochi - un petit chien vraiment adorable - et de ses progénitures, tour en récoltant un maximum de fleurs, il faut facilement doubler voir tripler ce temps de jeu pour en voir le bout. Chaque type de joueur à ainsi de quoi faire pour profiter de cet opus. 


►► Graphismes / Musiques

Le jeu est beau, je ne vais pas mentir sur ce point. C'est coloré, original, chaque monde a sa patte graphique. On se retrouve avec des niveaux en carton, en quilling, derrière un paravent pour profiter des ombres chinoises, en pâte à modeler, en papier : la liste est longue, mais les développeurs se sont amusés, c'est sûr. Je suis contente du résultat quand on joue : j'ai eu souvent envie d'explorer de fond en comble chaque niveau, et surtout d'observer des détails. Le titre du jeu n'est clairement pas mensonger, le domaine artistique est mis en avant au maximum.

Mais là où le jeu m'a vraiment déçue, c'est du côté des musiques. Elles sont bien et collent aux ambiances des niveaux, cela dit ce sont souvent les mêmes thèmes, avec seulement des variations dans les notes ou la mélodie. Alors si on se dépêche de finir le jeu ce n'est peut être pas flagrant ou problématique, mais comme je l'ai déjà dit plus haut j'avais envie de m'approcher le plus possible du 100% afin d'en profiter, et c'est vite redondant et lassant. Dommage car il y avait du potentiel, et Nintendo me déçoit rarement dans les OST...
Je tiens quand même à partager les quelques pistes que j'aime bien :

Waku Waku
Wa
Space


►► Gameplay

Le jeu a fait fort car on se retrouve avec de la variété de gameplay : si les niveaux sont principalement des plates-formes où l'on doit atteindre la fin (avec parfois du scrolling), avec des ennemis à écraser - ou gober - sur le chemin, des petits défis sont disséminés ici et là afin de changer un peu d'air et ne pas devenir lassant à la longue. Je suis fan de l'avion et de la course en kart, mais d'autres mini-jeux sont fun mais sans plus - et surtout pas suffisamment durs -. Il aurait fallu approfondir un peu plus cet aspect et repenser certaines mécaniques.

La notion de difficulté est par ailleurs assez inexistante et c'est bien dommage : même le monde bonus, débloqué après le boss final, se fait sans perdre plus de trois vies... Les boss, gardiens des joyaux, n'offrent pas plus de résistance que cela, bien que certains soient amusants à faire ; la réflexion est aussi de mise pour mémoriser les coups des ennemis et repérer ses faiblesses, c'est agréable de ne pas taper directement dessus pour passer à la suite. Je sais bien que le public visé reste avant tout jeune, mais ayant grandi avec Yoshi's Story sur N64, je trouve que cette saga perd en intensité et en challenge...

J'avais brièvement parlé de la durée de vie du jeu : une vingtaine d'heures si on souhaite juste finir l'aventure principale ; bien plus si on souhaite s'approcher des 100% ou les atteindre. Et là je vais également taper dans un point faible : c'est TROP répétitif. Il doit y avoir entre dix et quinze mondes dans ce jeu, chacun ayant trois à quatre niveaux en moyenne. Chaque niveau possède un recto et un verso - et selon l'angle l'objectif n'est pas le même, et encore moins ce que l'on perçoit de l'environnement -. L'idée est excellente, pourtant les quêtes annexes proposées sont vites lassantes : il y a la recherche d'objets précis, retrouver les Petits Poochis cachés, une partie de cache-cache avec un personnage, sans oublier obtenir toutes les fleurs, les cœurs et les pièces rouges (souvent bien cachées et quelquefois tordues à obtenir). Toutes ses étapes sont donc à répéter dans la quarantaine de niveaux du jeu. C'est bien trop long et surtout le boss caché reste sans problème accessible tant il est facile d'avoir des fleurs pour avancer.

Je tiens à souligner que je me suis malgré tout amusée à collecter un maximum de pièces afin de débloquer des costumes pour mon Yoshi : il y en a une dizaine par monde, il y a là aussi de quoi faire pour passer des heures supplémentaires, surtout que les costumes sont importants selon leur rareté - le plus rare vous offre une grande protection contre les dégâts et les sauts dans le vide -. Certains costumes sont mignons, d'autres sont amusants, et une bonne partie me font poser la question suivante : pourquoi ils existent ? Non, sérieusement, qui a envie d'habiller son Yoshi avec un bouchon ou une poubelle en carton ?

Le jeu offre la possibilité de jouer avec un deuxième joueur, mais n'ayant à ce jour pas testé cette option je ne peux rien dire dessus !


En conclusion, malgré pas mal de points négatifs soulevés Yoshi's Crafted World reste un bon jeu si l'on veut se détendre, passer un bon moment et jouer à quelque chose de mignon et coloré. Yoshi est un personnage que j'aime énormément chez Nintendo, bien que je n'ai pas joué à tous les opus, et je reste ravie de voir qu'il continue à le faire exister et d'innover dans le gameplay. Ça n'a pas toujours marché, le résultat est perfectible, mais j'ai adoré me plonger dedans et il reste une bonne solution pour mettre de bonne humeur. 
J'espère que les aventures de Yoshi ne seront pas finies !

16.7.19

[CHRONIQUE] Vampire Knight, tomes 9 à 12


Vampire Knight, tomes 9 à 12 - Matsuri HINO
Editions Panini (Manga) - 192 pages par tome - 6€99 le tome
2009 (T9 & T10) / 2010 (T11 & T12)


Tome 9 (ATTENTION AUX SPOILS)

" Alors que Zero est toujours sous le choc d'avoir appris que Yûki est en réalité un vampire de sang pur, Kaname lui ordonne de tuer Rido ! 
Zero refuse et pourtant... ?! 
Depuis que Yûki a retrouvé la mémoire, sa vie a complètement basculée. Il lui faut à présent choisir envers qui elle va être loyale. Mais Rido et ses sbires ont déjà envahi l'Académie, aussi les vampires qui se sont rangés du côté de Kaname ont fort à faire pour protéger les humains. Yûki, bien décidée à défendre l'Academie, se retrouve face à Rido. Quel est le but de ce vampire si dangereux ?! 
Ichiru, grièvement blessé, fait alors un pacte avec Zero, qui pourrait bien changer l'issue du combat. 
Le rideau se lève sur un combat sanglant !! "


Je poursuis lentement mais sûrement ma découverte de ce manga, et si les tomes ne sont pas égaux entre eux au niveau du rythme, de l'émotion et des révélations, je ressors plutôt satisfaite de ce grand bond en avant effectué dans l'histoire. La fin se rapproche inexorablement, et quelques acquis commencent à se briser... Le trio principal vit en effet encore pas mal de drames !

A l'issu du combat sanglant dans l'Académie Cross, Yûki et Zero vont devoir comprendre et admettre leur nouvelle situation. Désormais plus rien ne sera pareil, et le passé devra être enterré. Ce moment a été intense à lire, et c'est probablement mon passage préféré de tout le manga jusqu'ici. On sent le déchirement des deux individus, la présence implacable de Kaname, l'amour inavoué de Zero pour la jeune fille et son honneur de Chasseur qui reste profondément gravé en lui. Cette scène charnière permet ainsi de conclure un premier arc narratif et d'en introduire un second qui se déroule un an plus tard. Je regrette juste que cette histoire de complot entre le Sénat, les Chasseurs et les vampires du côté de Kaname soit un peu brouillonne et bâclée sur la fin, les idées étaient bonnes et méritaient plus d'approfondissement. Le combat entre Rido, Kaname, Zero et Yûki prend justement le pas sur cette intrigue, il y a beaucoup de tension mais cela était un tantinet longuet, surtout au vu de la puissance de chacun !
Je n'ai rien contre l'ellipse d'un an, je trouve même que c'est pertinent, on arrive de suite au moment où tout va de nouveau basculer. Enfin, c'est normalement le principe, mais ici c'est un peu raté, dommage. La quasi-totalité du tome 11 m'a presque ennuyé, faute à l'omniprésence du couple Yûki/Kaname et leur nouvelle vie. Si vous lisez mes chroniques depuis le premier tome vous savez ce que je pense de ce couple... Par contre je suis ravie de voir un peu plus de développement du côté des vampires et de leur société : de nouvelles têtes entrent en scène, des morts suspectes jonchent la route des protagonistes et une nouvelle menace plane sous le nom de Sara, une sang-pur. Je reste pour le moment confiante et intriguée sur la suite des événements malgré les points négatifs soulignés.

Zero reste toujours mon petit préféré du manga : sa relation avec son frère prend un nouveau tournant, entre regret, jalousie et confidence. J'ai vraiment eu de la peine pour ces deux personnages avec qui le destin n'a pas était tendre dès leur naissance. Cela dit je commence à être habituée par le goût de la tragédie de la mangaka, et j'y adhère à 100%. Je suis heureuse de le revoir parmi la Guilde des Chasseurs avec son mentor et son père adoptif, je le trouve sérieux dans son travail et cela lui permet d'oublier ses peines. Je suis juste déchirée pour lui lorsqu'il doit fréquenter - de près ou de loin - Yûki. Sa situation est compliquée mais je veux lui faire confiance pour ses futurs choix.

La relation entre Kaname et Yûki me dérange réellement, et je ne suis pas gâtée vu le nombre de scènes entre ces deux personnages... C'est trop vide, plat, forcé même. Un coup c'est "Je t'aime, moi aussi" et quelques pages plus loin on a le droit à "Je te rejettes alors cours-moi après quand même car je ne veux pas te perdre". Et la froideur de Kaname, je suis scotchée par son attitude et la façon de la traiter. MAIS. Avec l'énorme révélation à son sujet à la fin du tome 12, je commence à comprendre certaines choses, et il me tarde de lire la suite pour voir comment cette situation va évoluer.
Pour en revenir brièvement au sujet de Yûki, je suis bien contente qu'elle essaye de trouver quoi faire pour donner un sens à son pouvoir, sa nouvelle situation. Je retrouve la Yûki d'avant le "grand changement", un peu plus altruiste, spontanée et courageuse, cela me plaît beaucoup, j'espère vraiment qu'elle continuera dans cette voie, quitte à frustrer un bon coup Kaname.

Quelle surprise venant des personnages secondaires, qui étaient à mon plus grand regret en arrière-plan depuis le début ! Ici le directeur de l'Académie dévoile sa véritable nature - et pfiuuu je l'apprécie encore plus -, la meilleure amie de Yûki, Sayori, prend de l'importance à un moment clé de l'histoire. De même pour Akatsuki et Ruka, je trouve leur relation touchante et j'ai bien aimé en apprendre un peu plus sur leur passé commun avec Kaname. Cela dit je ne suis pas sûre de comprendre totalement les agissements d'Ichijô... Les histoires bonus à la fin des tomes sont toujours chouettes à lire, la mangaka ne cesse de développer un peu plus ses personnages, avec émotion et humour. Je suis donc heureuse que mes attentes à ce sujet soient comblées. Je n'ai rien à redire sur les dessins, qui ne cessent de s'améliorer, et j'aime sa façon de dessiner les expressions du visage, c'est expressif et intense. Surtout au niveau des yeux !


" Les bras que je n'ai pas le droit de vouloir sont ceux auxquels je me raccroche. Ce sentiment d'apaisement si fort qu'il en est cruel... et ce regard si droit posé sur moi...n'ont jamais cessé de me soutenir et de me donner de la force. Aujourd'hui, maintenant, celle qui se trouve devant moi pose sur moi un regard droit... qui est resté le même qu'autrefois. "


En conclusion je reste accrochée à ce titre car je veux connaître certaines réponses, et que je veux surtout savoir comment cette histoire va se terminer pour le trio principal, avec qui je me suis plus ou moins attachée. Malgré pas mal de points négatifs soulignés à la fin du premier arc et au début du deuxième la mangaka a encore de bonnes réserves pour me livrer quelque chose à la hauteur de certains passages tragiques. Je reste donc impatiente et curieuse de lire ce qui va être bientôt la conclusion de Vampire Knight...

14.7.19

[CHRONIQUE] Météorite


Météorite - Pierre BOTTERO
Editions Rageot (romans) - 182 pages - 6€30
2009


" Tout a commencé avant que je rencontre Naomie. Avant que Boule de Billard et Golgoth débarquent avec leur air louche. Avant même que je me découvre un drôle de pouvoir. En fait, tout a commencé le jour où la météorite s'est écrasée près de mon berceau... "


Encore un roman de Pierre Bottero, oui ! Je suis vraiment contente de poursuivre la lecture de toutes ses œuvres, c'est à chaque fois un merveilleux moment à passer, tout en se déconnectant du monde extérieur l'espace de deux heures - Météorite étant assez court -.

Rien que le résumé m'a intriguée : une météorite s'est abattue près de la maternité où Mattéo a vu le jour - c'est vrai que ça arrive tout le temps -, et cela n'a eu aucune conséquence sur sa vie, son quotidien, ses relations avec les autres jusqu'au jour où il entendra des voix dans sa tête. Non, il n'est pas devenu fou en grandissant mais télépathe ; cela dit son don de Parleur est "particulier" car il ne communique qu'avec les animaux ! Les dialogues avec les deux vaches et le chat du protagoniste sont drôles, bien écrits, avec une bonne répartie de la part des deux camps. Mais ce que j'ai le plus aimé avec ce pouvoir, c'est le message que glisse subtilement l'auteur : le respect des animaux. Un Parleur qui communique avec les animaux de façon pacifiste obtient en retour le respect de ses amis à pattes, et l'aide que ces derniers apporte au jeune garçon va se révéler précieuse dans les prochains événements. De plus, même si c'est très bref, Pierre Bottero indique bien que le garçon est devenu végétarien suite à la découverte de son don, c'est donc un bon moyen de rendre curieux les jeunes lecteurs/lectrices sur ce sujet et de s'interroger dessus.

Cela dit l'histoire ne s'arrête pas ici, et le ton change soudainement : lors d'un voyage scolaire à Paris, Mattéo va faire la rencontre de Naomie, une fille qui lui parle... par la pensée ! Elle a aussi un don, plus puissant que celui du protagoniste, mais elle va le prévenir d'un danger imminent et des personnes mal intentionnées qui vont courir après leur pouvoir. Cette deuxième partie du roman m'a rappelé pas mal d'éléments d'une saga de l'auteur, L'Autre, et je dois dire que ça ne m'a absolument pas déplu. C'est sombre, le cadre de l'action est inquiétant, on est loin de Sainte-Lucie et du foyer maternel rassurant. Les combats sont livrés de manière intelligente, avec un petit retournement de situation sympathique. La fin est un peu frustrante car j'aurai voulu continuer mon chemin avec Mattéo et Naomie, mais l'auteur apporte une petite touche d'humour toute mignonne pour conclure cette folle aventure.

Mattéo est un jeune garçon agréable et drôle à suivre, il n'est pas tout le temps malin mais il évolue à la découverte de son don - qui ne le rassure pas tellement au début et cela lui apporte un peu de réalisme -. Il ne pourra que plaire à un public du même âge que lui, avec ses qualités et ses défauts. Et son ennemi principal, Edouard, pas vraiment réputé pour sa grande sagesse et sa modestie. Lorsqu'il est à Paris et qu'il prend conscience de ce qu'il va lui arriver la nuit, je l'ai trouvé assez touchant : il a peur - c'est normal -, ne se sent pas à la hauteur, mais ne souhaite pas abandonner Naomie, pour qui le coup de foudre est évident.
Cette dernière est de loin mon personnage préférée du livre, bien qu'elle ne soit présente que vers la fin. On sait finalement peu de choses sur elle, ce qui est dommage, mais les courts moments passés avec Mattéo sont plaisants à lire de par sa détermination et sa fraîcheur. Là-dessus je retrouve quelques traits de caractère en commun avec Ewilan, un personnage d'une autre saga de l'auteur. Et évidemment je ne peux qu'être fan. Ensemble, ils sont complémentaires, et la maladresse de Mattéo donne des scènes aussi bien attendrissantes qu'à mourir de rire.

Les autres personnages sont finalement peu mis en avant mais donne de la consistance et de la couleur à l'histoire, et sont importants pour l'évolution de Mattéo : les deux vaches, Ballerine et Henriette, sont la raison de pourquoi j'aime l'humour de Pierre Bottero ; le chat est un bon professeur malgré son caractère... de chat ; Edouard est insupportable de toujours vouloir se mettre en avant pour frimer et fait un peu pitié par moment (on a tous connu un "Edouard" dans notre parcours scolaire) ; les amis de Mattéo sont comme n'importe quel garçon innocent de leur âge, à courir partout, vouloir vivre plein d'aventure, à manger du Nutella tout en donnant des surnoms étranges aux individus bizarres qui rôdent dans les parages. Les antagonistes sont à la fois effrayants et caricaturaux, mais l'auteur arrive avec brio à tout dédramatiser. Le Renifleur, le Briseur, le Sautilleur, le Penseur et l'Eclipseur sont donc pardonnés car ils livrent à mes yeux la meilleure partie du roman.


" - Allez, c'est bon, Mattéo, arrête de faire la tête !
- Je ne fais pas la tête.
- Pourquoi tu ne dis rien alors ?
- Parce que je n'ai rien à dire.
- Tu passes à la maison pour une partie de foot ?
- ...
- On est vendredi. Ta mère rentre tard et on n'a même pas de devoirs.
- ...
- Il y a un pot de Nutella qui nous attend.
Dans la vie, il faut savoir faire des concessions. Je me suis planté devant Tom et Lucas. Nous venions de traverser le bois Gentil. Je ne leur avais pas adressé la parole de la journée, il était temps de signer un traité de paix.
- Un pot entier ?
- Un 750 grammes tout neuf.
J'ai essayé de prendre l'air du gars blessé par la médiocrité des siens et qui, noble et généreux, parvient néanmoins à leur pardonner mais mon estomac a été plus rapide que moi.
- D'accord. On y va. "


En conclusion je rajoute ce chouette roman jeunesse à ma collection des livres de l'auteur, que je quitte avec ma petite déception habituelle car je voulais en lire plus. Ce n'est que le début des aventures de Mattéo et Naomie, j'ai aimé leur rencontre, la nuit de danger qu'ils ont bravés avec courage et succès ; la plume de l'auteur est agréable, fluide, avec son univers et sa touche humoristique dont je suis amoureuse. C'est rapide à lire mais toujours un plaisir. 
J'en garderai de bons souvenirs d'ici la prochaine découverte de l'auteur - peut-être le nouveau livre qui va sortir pour les dix ans de sa disparition ? -

9.7.19

[CHRONIQUE] Shugo Chara!, tomes 4 à 6


Shugo Chara!, tomes 4 à 6 - PEACH-PIT
Editions Nobi nobi ! - 384 pages (T4) / 336 pages (T5 & T6) - 10€75 le tome
2018 (T4 & T5) / 2019 (T6)


! ATTENTION AUX SPOILERS DANS LES RÉSUMÉS !

Résumé du tome 4 : " Amu et ses amis gardiens ont réussi à contrer le projet Black Diamonds. Mais Easter n'a pas dit son dernier mot et met déjà en place son prochain plan dont la pièce maîtresse est cette fois-ci Ikuto. Pour échapper aux griffes de ses geôliers, ce dernier se réfugie... dans la chambre d'Amu !
Et la jeune fille n'est pas au bout de ses surprises car retrouvailles, révélations et déclarations vont se succéder dans son quotidien ! "

Résumé du tome 5 : " Afin de sauver Ikuto de l'emprise d'Easter, Amu et ses amis doivent monter en haut d'une antenne télé où le jeune homme se trouve. Mais les gardiens sont ralentis à chaque étage par des œufs X. Heureusement, un soutien inattendu apparaît et permettre à Amu et Tadase de connaître la vérité sur le passé d'Ikuto... "

Résumé du tome 6 :A l'approche de la remise des diplômes, Amu doit faire face à de nombreux bouleversements, à commencer par la disparition de Ran, Miki et Sû. Heureusement, Dia, qui se dit être la "navigatrice de son futur", va la guider à travers un voyage spatio-temporel à la recherche de ses chara... et d'elle-même ! Découvrez aussi les histoires de Kûkai et Utau, Nagihiko et Rima, ainsi que de Kairi et Yaya dans cet ultime volume !! "


Et voici, avec beaucoup de retard je l'avoue, la chronique "conclusion" de ce manga qui a vraiment bercé mon adolescence et que j'aime toujours autant du haut de mes 24 ans. Je suis heureuse de les avoir enfin dans cette chouette réédition, c'était inattendu.

Dans ces trois tomes il va se passer énormément de choses, et j'exagère à peine puisqu'ils englobent à eux seuls l'histoire des six tomes de la première version (parue en 12 tomes). Donc la moitié du manga ! Si l'arc avec Utau et Black Diamonds était riche en rebondissements, dangers, moments drôles et touchants, cet arc-ci à le mérite d'être dans la même lignée, si ce n'est plus. On est toujours à la poursuite de l'Embryon qui réalise les vœux, une nouvelle année scolaire commence mais cette fois Ikuto est la cible d'Easter : Amu va par ailleurs le cacher dans sa chambre à l'insu de ses parents, ce qui m'a toujours un peu dérangé et mis mal à l'aise (surtout pour les parents et la confiance). De nouvelles têtes s'incrustent dans le groupe principal, notamment un mystérieux petit garçon qui ne sera pas là par hasard mais dont je n'éprouve aucune empathie malgré les révélations à son sujet... Bref c'est toujours vivant dans la narration, bien que parfois trop rapide, ce qui n'est pas gênant en soi mais dans le tome 6 j'avais l'impression qu'il fallait boucler rapidement l'intrigue avant l'épilogue, c'est dommage et ça donne le moins bon passage du manga à mes yeux, la Route des Etoiles, malgré son importance scénaristique.

C'est un plaisir d'approfondir les liens entre les protagonistes à travers ce nouvel arc, que ce soit en bien ou en mal. Chaque chapitre est une palette d'émotion, une invitation à réfléchir sur soi, son avenir, ses rêves et les conséquences de nos actes. Je suis fan des messages passés à travers l'évolution positive d'Amu, elle m'inspire beaucoup et donne une bouffée de fraîcheur. Les chapitres axés sur les passés d'Ikuto et Tadase ainsi que de leurs parents font partis de mes instants préférés, malgré la fragilité des sentiments et l'odeur douce-amère qui s'en dégage et qui résonne pas mal chez moi. La conclusion de ce manga est dans l'ensemble satisfaisante, avec quelques chapitres bonus permettant de voir de nouveaux couples/duos se former, la relation entre Rima et Nagihiko étant celle que j'ai le plus apprécié tout au long de ces tomes. On termine sur une note positive, une grande fête où l'on revoit tout le monde pour la dernière fois, c'est un peu déchirant de fermer le dernier tome après tous ces bons moments.

Dans cet arc les situations catastrophiques vont s'enchaîner pour ma petite héroïne préférée : les peines de cœur, les mensonges, la perte de ses Shugo Chara, la tristesse et le doute... Mais ce que j'aime chez elle c'est qu'elle arrive à s'en sortir, à se reprendre et n'abandonne plus au moindre obstacle. Dans la Route des Etoiles Dia va lui faire prendre conscience du chemin parcouru mais aussi de celui qui lui reste à parcourir. Ses Shugo Chara font partie d'elle, pour toujours. Je l'adore malgré ses erreurs, assez nombreuses ici : celui d'avoir menti à plusieurs reprises à des personnes de confiance, en l'occurrence ses parents et Tadase. Le résultat est terrible à lire, mais elle a désormais compris la leçon, et je trouve le message important. J'adore le couple qu'elle forme avec Ikuto, malgré Easter et leur plan diabolique ils vont s'en sortir vainqueur. Et je soutiens la décision finale d'Ikuto, avec tout ce que cela implique pour leur relation.

Les Gardiens sont plaisants à suivre et surtout ne font pas office de personnages secondaires relayés en arrière-plan : ils ont aussi une évolution importante, des soucis à régler, des liens à tisser. Tadase prend de l'assurance et déclare ses sentiments à Amu avec tendresse et courage, Nagihiko va tenter de révéler son lourd secret au Joker, Rima se laisse moins porter par ses sentiments négatifs, Yaya essaye de prendre conscience de ses nouvelles responsabilités au sein des Gardiens, Kûkai fréquente petit à petit Utau, Kairi n'hésite pas à revenir donner son aide... Ils sont tous attachants et intéressants à suivre. Leur relation va apporter des étincelles, des moments difficiles, des incompréhensions, des gros fous rires ; une joyeuse bande d'enfants qui vont finalement grandir, comme tout le monde, et s'épanouir comme ils peuvent.

J'avais vu venir à des kilomètres le twist à propos de Tsukasa, de nombreux indices étaient disséminés un peu partout depuis le premier tome, mais j'adore l'idée et ce personnage apporte au final pas mal d'éléments importants à l'histoire ; il dégage de la sérénité et de la paix, et accepte sa situation. C'était un personnage discret mais qui distribue aussi un joli message d'espoir.
Cela dit je n'apprécie pas tellement le beau-père d'Ikuto et encore moins le boss d'Easter. Leur histoire ne m'a pas convaincu, ce qui boucle l'arc sur l'Embryon de façon mitigée. C'est franchement dommage car cet œuf était LA chose au centre de l'histoire ! Je ne suis pas non plus très attachée au couple Yû/Yukari, leur dispute et la tentative des Gardiens de les réconcilier ne sont pas les meilleurs moments du dernier tome. Heureusement qu'en parallèle Amu cherche ses Shugo Chara avec Tsukasa et Tadase.
Et pour mon plus grand plaisir Utau est également présente à plusieurs reprises, et je suis heureuse de la voir changée. J'avais peur qu'elle tombe dans l'oubli après son arc mais c'est tout l'inverse, elle est d'une aide précieuse pour sa nouvelle amie, Amu !

Les dessins sont toujours charmants à regarder ; c'est expressif, j'adore leur façon de dessiner les visages et les yeux, c'est mignon et charmant. Le découpage des cases n'a aucun problème, les rares scènes d'action ne sont pas brouillonnes, mais le gros reproche que j'ai à faire se situe au niveau du tome 6 : j'ai relevé énormément de fautes gênantes, alors que ce n'était pas le cas dans les tomes précédents. Ça arrive, je ne dis pas le contraire et je ne suis pas parfaite non plus, mais là c'était trop, ça a même gâché une scène que j'adore. Dommage pour un dernier tome d'avoir manqué un temps de relecture nécessaire.


" - Dis, Amu...
- Oui, Dia ?
- Tu te souviens de ce que je t'ai dit un jour ? "Ton éclat est en toi". Peu importe les ténèbres que tu affrontes, ta lumière ne disparaîtra jamais. Parce que tu rayonnes à l'intérieur d'une multiplicité de fragments scintillants.
-Mh... Donc les fragments que je cherchais...
-... ont toujours été en toi depuis le début. Oui. Le voyage sur la Route des Etoiles n'est qu'un retour sur toi-même. Et ton dernier fragment... c'est moi. "


En conclusion, malgré les défauts scénaristiques ici et là, les comportements un peu gamin ou naïf de quelques personnages et les facilités de Peach-Pit pour arriver à l'épilogue "happy end", j'ai passé un extraordinaire moment avec Amu, qui est un personnage avec qui je grandis depuis bientôt dix ans. Cette relecture m'a fait un bien fou, les messages véhiculés tout au long de son aventure font écho en moi et ça me donne sincèrement la pêche, même si je n'ai plus l'âge d'avoir un ou plusieurs Shugo Chara - et que je sais déjà ce que je veux faire de mon avenir -. C'est un de mes mangas doudous par excellence pour lutter contre le cafard et me remotiver à fond. Les Gardiens vont me manquer, jusqu'à la prochaine fois !

5.7.19

[CHRONIQUE] Eleanor & Park


Eleanor & Park - Rainbow ROWELL
Editions PKJ - 378 pages - 16€90
2014


"1986. Lorsque Eleanor, nouvelle au lycée, trop rousse, trop ronde, s'installe à côté de lui dans le bus scolaire, Park, garçon solitaire et secret, l'ignore poliment. Pourtant, peu à peu, les deux lycéens se rapprochent, liés par leur amour des comics et des Smiths... Et qu'importe si tout le monde au lycée harcèle Eleanor et si sa vie chez elle est un véritable enfer, Park est prêt à tout pour la sortir de là. "


J'avais apprécié Fangirl de la même auteure, même si moi et la romance contemporaine ça fait deux. Mais j'avais adoré son style d'écriture, les thèmes abordés et son univers bourré de références pop-culture, alors j'avais envie de m'attaquer à un autre de ses romans. Cela tombe bien, cette lecture me permet de commencer officiellement le Summer Book Challenge. Malheureusement, je ferme le livre avec un avis mitigé : sensation de frustration maximum, romance très nunuche par moment, mais des thèmes importants abordés avec puissance et émotion, avec l'agréable style de Rainbow Rowell.

Je savais dès le début que j'allais lire une romance, je savais bien à quoi m'attendre donc, mais je n'arrive définitivement pas à apprécier pleinement ce genre. C'est guimauve à certains moments, ridicule parfois dans les dialogues ; j'étais plus d'une fois exaspérée par le comportement des deux protagonistes, leurs erreurs, leurs non-dit, leurs silences. Je ne comprenais pas tout le temps leur réaction, mais je dois admettre que leur relation était réaliste et a malgré tout apporté son lot d'émotion. Après tout si j'ai enchaîné le livre jusqu'à la fin pendant trois heures c'est qu'Eleanor et Park ont su me toucher quelque part, j'avais envie de savoir comment leur couple allait évoluer, avec ses hauts et ses bas.

Par ailleurs le gros point fort du livre reste dans le traitement de plusieurs thématiques importantes et impactantes pour les adolescents de nos jours. La famille prend une grande dimension : la maman d'Eleanor soumise et apeurée par son nouveau mari alcoolique et violent - il m'a vraiment foutu les jetons -, la pauvreté, le jugement de la belle-famille de Park à l'encontre de sa nouvelle copine un peu "spéciale", les attentes du père de Park envers le fils aîné... C'est triste à constater, ça blesse, ça percute dans les propos, mais une fois de plus c'est réaliste et tout le monde s'y retrouve dans son histoire personnelle.
Le harcèlement scolaire a également une grande place dans l'histoire, surtout avec le personnage d'Eleanor : elle est rousse, elle est un peu forte, elle a un style vestimentaire qui ne passe pas inaperçu, c'est la nouvelle ; elle passe dans le viseur de la bande à Steve et va en voir de toutes les couleurs, surtout dans les trajets en bus et en cours de sport. Sans oublier les notes salaces dans ses cahiers... Je ne me suis pas spécialement attachée à cette fille, mais je l'ai trouvé admirable de toujours rebondir sur ses pieds et ne pas se laisser détruire totalement par ces événements. Dans ces moments-là j'étais sincèrement heureuse que Park soit présent pour la soutenir.

De façon moins prononcée on va aussi retrouver la thématique de l'adolescence et de la recherche d'identité dans cette période, ainsi que la tolérance et l'acceptation de la différence. La musique, le style vestimentaire, l'entourage, les goûts personnels... Comme le récit se passe en 1986 j'ai bien aimé ce petit dépaysement culturel - pas si loin de ce que j'ai connu, surtout pour les lecteurs cassettes ! -, mais c'est aussi pour cela que beaucoup de choses ne sont pas encore acquises. Et aujourd'hui aussi d'ailleurs. Pour ne citer qu'un exemple, sans spoiler le roman : quand Park a décidé de mettre du maquillage pour aller au lycée, ça ne m'a pas choqué ; mais la réaction de son père m'a vraiment mise hors de moi. Il faut donc avoir le cœur accroché pour lire certains passages du livre...

Comme je disais précédemment, Eleanor m'a touché à quelques moments, mais très souvent je suis passée à côté de ses pensées, de son attitude. Elle est loin d'avoir une vie facile, j'en ai conscience, et j'avais envie qu'elle s'en sorte et qu'elle se reconstruise heureuse ; cela dit j'en suis restée là. Mais pourquoi ce choix à la toute fin ? Je ne comprend pas du tout, et j'ai beau me repasser la question en boucle je ne trouve pas de raisons valables. Elle m'a tout simplement déçue. Ceux qui ont lu le roman savent de quoi je parle.
J'ai bien apprécié Park : il a de l'humour, du courage, il est adorable et touchant, et j'adore le style qu'il se construit au fur et à mesure du roman. Il a aussi ses défauts, je ne le cache pas, et il m'a parfois agacé ; mais ce sont des erreurs que tout le monde commet dans sa vie, c'est bête et méchant mais facilement pardonnable. Il est prêt à tout pour aider Eleanor, la soutenir. Et il y a la fin du roman qui gâche tout à mon sens. C'est dommage.

Le reste des personnages secondaires sont perturbants à analyser après coup. Ils sont ni tout noir ni tout blanc, à quelques exceptions près. Ainsi difficile d'affirmer que j'apprécie les parents de Park, Steve et Tina, la famille d'Eleanor, la prof de sport... Il y a des moments où j'étais scandalisée par leurs propos et leurs actions, mais à d'autres moments ils montrent leur faiblesse, reconsidèrent leurs torts et cherchent à se faire pardonner, font des efforts envers Eleanor pour lui venir en aide... Ils sont tous complexes, avec des nuances, et je félicite l'auteure pour avoir créé cette galerie de personnages.


" Eleanor avait raison : elle n'était jamais jolie. Elle ressemblait à une oeuvre d'art. L'art n'avait rien à voir avec le beau, il existait pour faire ressentir les choses. "


En conclusion Eleanor & Park est une lecture en demi-teinte, avec des forces et des faiblesses, des moment drôles, des moments touchants mais pas mal de moments agaçants et frustrants. La fin m'a laissé sur les fesses - pour rester polie -, avec beaucoup d'interrogations mais aucune réponse satisfaisante. Mais je suis ravie de voir que la plume de l'auteure et les thèmes qu'elle défend font mouche, les pages se lisent toutes seules sans pouvoir s'arrêter. 
Prochaine étape : lire le fameux Carry On qui me fait terriblement envie depuis sa sortie ?

4.7.19

[CHRONIQUE] Divines : Eniale & Dewiela, tome 1


Divines : Eniale & Dewiela, tome 1 - Kamome SHIRAHAMA
Editions Pika (Seinen) - 192 pages - 7€50
2019


" Beautés divines !
Quand Eniale, l'ange, et Dewiela, le démon, se crêpent le chignon sur Terre... les mortels n'ont qu'à bien se tenir ! " 


Un grand merci aux éditions Pika d'éditer le premier manga de Kamome Shirahama - la mangaka de L'Atelier des Sorciers, un de mes gros coups de cœur de ces dernières années -. Je ressors satisfaite de cette lecture qui n'est absolument pas prise de tête, surtout que cette série ne comportera que trois tomes alors je lirai la suite sans soucis !

Il ne faut pas s'attendre à une histoire profonde, poussée dans ses intrigues, avec des rebondissements à la pelle et du drama. Ici le ton est plus léger, décalé dans son humour - bien que parfois un peu trop stéréotypé pour les deux protagonistes féminins - ; j'ai bien ri et j'adhère au découpage du récit (à savoir un chapitre = une petite histoire sans lien avec les autres). On se retrouve donc avec un bébé perdu, un exorciste effectuant son travail, la création d'un spa divin et la guérison d'une maman bien malade. Ce dernier est d'ailleurs mon chapitre préféré car le ton est moins léger et plus émouvant.

Ce tome est le parfait moyen d'introduire l'univers et les différents personnages que l'on va croiser au cours des aventures de Dewiela et Eniale : les serviteurs démoniaques de l'une, les copains anges de l'autre, Donovan l'exorciste (mon premier chouchou), Azraël l'ange de la mort (deuxième chouchou) ; toute une palette de caractère se dévoile et rend les histoires intéressantes et parfois drôles. J'aime particulièrement découvrir progressivement le monde des anges et celui des démons - leur rôle, leur pouvoir -, et j'espère que cet aspect continuera à être mis en avant par la suite.

Eniale est une ange tout ce qui est de plus classique : gentille, pure, attentionnée, ravissante et coquette. Bien qu'amusante elle n'est pas ma préférée du duo. Pour ce qui est de Dewiela c'est le contraire : colérique, elle n'a pas sa langue dans la poche et elle pique le maquillage de son amie sans le lui dire. Elle est ultra classe et complexe dans sa personnalité, je la préfère largement à son amie. Je serai curieuse de savoir comment elles se sont rencontrées et la naissance de leur amitié ; mais pour le moment je me contente assez bien de cette relation aussi touchante que détonante ! Tous les coups sont permis, elles se comportent régulièrement comme des chipies, la Terre en subit les terribles conséquences, cela dit la confiance est là malgré leur différence. Ces deux filles sont un réel plaisir à suivre !

Et que dire des dessins ? C'est Kamome Shirahama dans sa splendeur. C'est détaillé, les visages sont expressifs, la garde-robe d'Eniale et Dewiela est ravissante et diversifiée, j'adore son crayon et je ne me lasse pas de regarder des détails sur certaines planches, quitte à ralentir par moment ma lecture. On ressent sa passion pour le fantastique et la magie !


" - Eniale... Ces deux êtres n'ont pas l'air importants au point qu'il faille prolonger leur existence sur Terre et modifier le cycle de la vie et de la mort. Es-tu vraiment sûre qu'ils soient si utiles au genre humain ?
- ... Oui... Certaine. "


En conclusion je ne savais pas trop quoi à m'attendre avec ce nouveau titre de la mangaka, et malgré des avis mitigés sur les réseaux sociaux cela ne m'a pas empêché d'en profiter, d'adorer l'univers et les personnages introduits ainsi que l'humour. Peu importe si le format de narration reste inchangé ou non j'en redemande car je suis curieuse de voir ce qui sera potentiellement développé dans les deux prochains tomes - et je suis convaincue qu'il y a matière -.

2.7.19

[CHRONIQUE] L'ère des Cristaux, tome 9


L'ère des Cristaux, tome 9 - Haruko ICHIKAWA
Editions Glénat - 192 pages - 7€60
2019


" Je fais ça pour nous.
Où est maître Vajra ?

Dans un avenir lointain se poursuit la bataille entre les cristaux, au corps immortel, et les Séléniens. Phosphophyllite, le personnage principal, est parti pour la lune avec plusieurs de ses compagnons. Pendant ce temps, sur Terre, les autres cristaux nouent une nouvelle relation avec maître Vajra.

C'est l'histoire de cristaux combattants, forts, fragiles et beaux. "


A chaque fois je pense que le tome précédent est le meilleur, et à chaque fois le nouveau tome me démontre que non, on peut faire encore plus mystérieux, plus intriguant, plus étrange, avec une fin abrupte qui laisse une nouvelle fois des tas de questions sans réponse.

C'est officiel, les cristaux sont séparés en deux groupes distincts : il y a ceux menés par Phosphophyllite qui vont découvrir les terribles vérités derrière les Séléniens en se rendant sur la Lune, et ceux qui vont tenter un nouveau départ avec Maître Vajra, ce dernier décidant d'être un peu plus lui-même et de confier aux autres les rares informations qu'il est en mesure de déclarer. Et sur ce dernier point, bien que cette relation soit plus saine et plus optimiste, je doute de son efficacité réelle, il me fait toujours froid dans le dos à cause de son attitude désintéressée - bien que justifiée dans le tome précédent -.
Là où mon cœur se serre un peu plus c'est lorsque les deux groupes se retrouvent sur Terre : la bataille est alors réelle, chacun luttant pour ses intérêts : se débarrasser de Vajra ou le protéger. La mangaka arrive à nous faire regretter l'insouciance des débuts, mais c'est peut être le prix à payer pour la vérité et la liberté ? Seule la suite le dira.

J'aime toujours autant les chapitres sur la Lune, c'est l'occasion de voir quelques cristaux au comble de l'émotion face aux terribles vérités énoncés par Phos et Aechmea. Je suis contente de voir donc un peu plus Alex, Diamant, Bénitoïte, Diamant Jaune, Goshé et surtout mon nouveau chouchou depuis Antar : Morion. Ce dernier m'a d'ailleurs sidérée dans ce tome puisqu'il va décider de lui-même de rester sur la Lune pour se créer sa propre identité, laissant Phos derrière lui. J'ignore si, une fois de plus, Aechmea n'essaye pas d'embobiner les cristaux, mais les scènes entre ces deux personnages sont de loin mes préférées du tome par leur intensité.
Et que dire du retour tant attendu de Padparadscha ? Je suis contente de le revoir en pleine forme, je trouve qu'il est un excellent pendant à Phos, en plus sage et plus réfléchi.

On a pas mal de révélations encore une fois, à propos du premier cristaux construit par Vajra et sur la possibilité - ou non - de revoir d'anciens cristaux tombés pendant les combats, information qui apporte son lot de bonnes et mauvaises surprises... L'univers se construit petit à petit, et je trouve le résultat équilibré, bien que de nouvelles questions se bouscule dans ma tête en fermant le livre !

L'humour est toujours présent, et heureusement car cela détend l'atmosphère plutôt tendue instaurée dès les premières pages du tome. Et que dire du dessin, quoique particulier, qui offre de magnifiques planches pleine de poésie et d'émotion ? Mon coup de cœur pour ce manga atypique ne cesse de se confirmer au fil du temps.


" - Rompre avec notre passé sous prétexte qu'il n'est pas parfait nous empêcherait de grandir. Si à partir d'aujourd'hui, nous nous entraidons et nous complétons en acceptant nos différences... Nous arriverons sûrement à un autre résultat. Qu'en penses-tu ?
- Générosité et égalité étaient jadis des valeurs considérées comme idéales, mais n'ont jamais longtemps prévalu.
- Je vois ce que tu veux dire... Tu trouves mon idée trop naïve, c'est ça ?
- Je ne peux pas en juger.
- C'est dommage... Je la crois meilleure que celle de Phos... "


En conclusion ce tome est encore une fois une bonne surprise où se mélange tout ce que j'aime depuis bientôt deux ans ; le résultat est déroutant, étrange et rempli de mélancolie et de poésie. La mangaka commence doucement à poser ses cartes, chaque révélation crée le doute, chaque action sépare les protagonistes entre eux, impossible de savoir ce que le tome 10 va fournir en terme de narration. Il va falloir patienter plusieurs mois !