15.8.21

Kerri & Mégane : Les Mange-Forêts



❝ Kerri est convaincu que son père et sa mère ne sont pas morts, même si on lui dit le contraire ! Il embarque clandestinement avec son amie Mégane pour Amazonia, la planète où ses parents ont disparu.

Là vivent d'étranges chenilles dévorant la forêt : les Mange-Forêts. Dans leur sillage, des petits humanoïdes poilus, les Maroufles... Kerri sent bientôt le danger : le capitaine Evrett dit-il la vérité ? ❞


Ce titre est assez méconnu, que ce soit en tant que saga jeunesse que saga SF, mais il faut savoir que parmi les premiers romans que j’ai lu dans ma vie de lectrice celui-ci en fait partie ! Je l’avais lu en primaire, et jusqu’à ce jour j’en garde encore de bons souvenirs. En tant qu’adulte le roman tient à peine une heure et ne propose pas une histoire révolutionnaire, cependant pour un enfant faisant ses premiers pas dans le genre il fait encore du bon travail !

L’intrigue porte autour d’un jeune garçon du nom de Kerri, qui a perdu ses parents lorsque ses derniers étaient en exploration autour de la planète Amazonia. Cependant, grâce à son don particulier de sensitif, il sent que ses parents sont encore en vie ; et autant son amie Mégane le croit, autant le capitaine Stefano Evrett semble très dérangé par son obstination. Les deux enfants vont donc devoir prendre les choses en main et faire la lumière sur ce mystère.

L’histoire n’est pas des plus originales, et surtout son dénouement est riche en facilité. Les dangers, bien que nombreux, seront vite écartés en deux pages, mais pour un jeune public – novice en SF – ce sera largement suffisant. Ainsi, on découvre ce qu’est le braconnage, l’esclavage, les mauvais côtés de la conquête de l’espace, la déforestation, l’impact de l’Homme sur son environnement… Les thèmes sont importants, convenus pour le genre, mais c’est traité intelligemment.

Impossible de ne pas s’attacher à Kerri et Mégane, de jeunes enfants courageux, curieux, altruistes. Je me souviens avoir adorée leur amitié quand j’étais petite ! Les autres personnages rencontrés sont sympathiques, les plus mémorables restent Doc et son robot Einstein, ainsi que Pock, un Maroufle (espèce de lémurien humanoïde) trop mignon sauvé in-extremis d’une vie d’esclavage. Par contre, au sujet de l’antagoniste principal, je ne suis vraiment pas convaincu par son rôle : c’est le méchant qui est juste là parce qu’il faut un méchant, il n’a aucune nuance ni même une histoire personnelle, il n’est d’ailleurs pas très présent dans ce tome.

Le point fort qui continue de me ravir après tant d’années c’est l’univers. Je reste fascinée par les Mange-Forêts, de grosses chenilles se servant de l’écosystème d’Amazonia pour vivre, et également protéger son peuple, à savoir les Maroufles. Toute une vie s’est créée autour, rythmant les rencontres, les fêtes, la naissance de nouvelles familles ; c’est fascinant. Et entre le pouvoir grandissant de Kerri et le fait que les voyages dans l’espace sont courants, j’aimerais réellement me procurer la suite pour découvrir d’autres planètes !

Le dernier mot
Un roman assez court à lire, mais qui m'a replongé dans beaucoup de bons souvenirs ! Je l'avais étudié en primaire, c'était ma première approche de la SF et je trouve que c'est effectivement une bonne étape pour débuter le genre à cet âge. Le vocabulaire n'est pas complexe, il y a des petites péripéties et des personnages avec chacun leur particularité, de chouettes messages sur l'écologie.


8.8.21

Il était un manga #4 : Aria


Bonjour tout le monde !

Le dernier "Il était un manga" a été posté il n'y a pas si longtemps que cela sur mon blog, mais il y a quelques jours j'ai fini un autre manga qui mérite aussi sa place dans ce rendez-vous. Il s'agit d'Aria (et plus exactement de sa réédition dans un format deluxe, intitulé The Masterpiece), disponible en sept tomes aux éditions Ki-oon. 

Il est temps de partir à Néo-Venise, sur la planète Mars, et de suivre le nouveau quotidien d'Akari.


Akari, une jeune Terrienne remplie de joie et de curiosité, décidé de partir de chez elle pour rejoindre Mars, terraformée depuis plus de 150 ans. Plus exactement, c'est Néo-Venise qui séduit Akari : en effet, elle désire plus que tout devenir Ondine, afin de guider la population sur ses eaux et mettre en valeur le patrimoine avec talent et bonne humeur. En rejoignant la société Aria, elle est placée sous la tutelle d'Alicia afin de démarrer son apprentissage. Sur son chemin, elle croisera d'autres jeunes filles désirant également être Ondines, et se liera d'amitié avec elles.

De par son résumé, il faut savoir une chose essentielle : ici, pas d'action, de révélations transcendantes, de combats contre les forces du Bien et du Mal ou de quêtes initiatiques. Du début à la fin, le récit ne se concentre que sur le quotidien des protagonistes, à savoir Akari, Alice et Aika - parfois d'autres personnages secondaires -. C'est important de le savoir, car évidemment le manga ne pourra pas plaire à tout le monde sous risque de s'ennuyer fermement au bout du deuxième tome. On aime le contemplatif, ou on déteste.

Pourtant, c'est ce qui fait son charme à mes yeux, et le rend vraiment unique. La mangaka a un talent fou pour réussir à nous immerger dans une Venise imaginaire (mais proche de la nôtre), avec son propre calendrier, ses coutumes, ses métiers, sa météo... Sans parler des détails monstrueux autour de l'architecture et des points de vue de la ville : c'est enchanteur, immersif ; je me suis évadée à chaque tome. Alors que le rythme soit lent, que le cycle des saisons se répète tous les deux tomes, perso ça ne m'a posé aucun problème.


Mais là où j'ai été le plus touchée, c'est à propos des personnages, de leur évolution et de leur parcours de vie. Le trio principal, Akari-Aika-Alice, est un véritable bonheur à suivre. Chacune est attachante à sa façon, avec ses défauts mais aussi ses qualités, et leur amitié va les faire gagner en maturité, tout en approchant de leur rêve ultime : devenir Ondine, à l'instar de leurs professeures. Ainsi, des sujets importants sont évoqués (et maîtrisés avec brio) : le doute, l'échec, la peur du futur, la mélancolie, la jalousie, l'entraide. Je ne cache pas que le dernier tome est émouvant à lire quand j'ai constaté la progression de ces filles, une vraie source d'inspiration et d'optimisme. Les quitter est douloureux, et je suis déjà impatiente de dégager du temps libre pour relire le manga !

Les autres personnages sont bien développés, avec leur importance pour l'histoire et l'expérience du trio. En premier lieu vient les trois meilleures Ondines, Alicia, Atena et Akira, qui prennent chacune des filles sous leurs ailes, et dont leur amitié et leur travail est également une source d'inspiration. Elles sont douées pour la pédagogie (même si là aussi elles sont différentes à leur façon), la motivation ; des valeurs sûres au moindre problème. Les habitants de Néo-Venise sont intéressants à découvrir au tournant d'un chapitre, contribuant à faire vivre la culture de l'ancienne Venise tout en ajoutant leur patte. Il y a d'ailleurs un fort accent placé sur la transmission de savoir à la génération future, apportant de belles valeurs au récit. Evidemment, je ne pourrais pas oublier les trois garçons que l'on voit de temps en temps, et qui apporte de l'humour et un peu de romance - bien que rien ne soit officialisé dans le manga, ce n'est pas le sujet principal. Mais ça donne des scènes toutes mimi !


Pour finir, impossible de ne pas évoquer les dessins de la mangaka. J'ai parlé brièvement de son talent pour les décors et sa minutie pour les détails architecturaux, mais il y a également du travail sur les expressions des personnages, et leur langage corporel. Toutes les émotions défilent, rendant les personnages vivants et attachants. La grâce des Ondines est mise en valeur, et beaucoup de passages transpirent la nostalgie et la mélancolie, avec poésie et douceur. 

En conclusion, vous l'aurez compris au travers de ma longue chronique : ce manga est un coup de cœur qui rejoindra mes mangas doudous. J'ai tout aimé : les personnages, le dessin, les émotions, les valeurs partagées, le bien-être qui s'en dégage, la tranquillité des chapitres. 
Si vous cherchez un titre pour vous déconnecter du monde (ou de grosses lectures), celui-ci est idéal.