22.11.19

[CHRONIQUE] Divines : Eniale et Dewiela, tome 3


Divines : Eniale et Dewiela, tome 3 - Kamome SHIRAHAMA
Editions Pika (Seinen) - 192 pages - 7€50
2019


" Tandis qu'Eniale prend sous son aile une stagiaire, Dewiela, elle, tente de corrompre la patronne d'une troupe de théâtre. Mais Donovan, l'exorciste, pourrait bien bousculer leurs plans… "


Chroniques du tome 1 - tome 2

C'est déjà la fin de cette courte saga, quel dommage de tourner la dernière page et de s'arrêter là, après avoir montré pas mal de potentiel dans ce tome ! En tout cas c'est toujours amusant et plaisant à lire, idéal pour se détendre sans se prendre la tête, j'ai passé un bon moment.

Je regrette donc que l'histoire se termine aussi brusquement. La mangaka avait trouvé un bon équilibre entre moment touchant, drôle et les bêtises causées involontairement par les deux protagonistes, toujours aussi attachantes. C'est sans aucun doute le tome le plus abouti à mes yeux, et j'aurai volontiers poursuivi l'aventure sur quelques tomes supplémentaires...

C'était une excellente idée de développer les deux femmes séparément : ainsi, si Eniale se retrouve à former une stagiaire assez rigide sur sa vision des anges, Dewiela tire profit d'un contrat bien juteux avec une directrice de théâtre assez sévère envers sa troupe. D'autres histoires sont plus légères, comme celle où Eniale se retrouve avec douze ailes, ou encore le retour de Donovan et sa chasse à la démone... En tout cas j'ai une grande préférence pour le chapitre avec Eniale et la petite nouvelle, surtout avec les sentiments exprimés par la plus expérimentée et sa vision du travail - l'importance de l'apparence -. J'ai également adoré revoir d'anciens personnages croisés dans les tomes précédents : c'était bien sympathique !

Je suis cependant un peu triste de ne découvrir que maintenant un nouveau personnage, l'archange Gabrielle : elle est très peu développée car introduite trop tardivement et c'est bête, je la trouve très classe et intéressante ! Autre petite déception avec le duo Donovan/Dewiela, je reste sur ma faim car ces moments me faisait mourir de rire - et ils sont tellement mignons ensemble !

Je ne vais pas me répéter à propos des dessins, j'ai déjà abordé ce point dans mes précédentes chroniques, et ça se résume simplement à : c'est Kamome Shirahama. C'est vivant, expressif, détaillé, plaisant à regarder à chaque page. Une grande réussite qui me plaît toujours autant !


En conclusion cette série aura été courte, un peu trop à mon goût, et c'est bien dommage car finalement l'univers était bien développé et les personnages principaux attachants. Il y avait de quoi faire pour poursuivre encore l'histoire un petit moment, mais malgré cette petite déception à la fin ce titre reste un excellent moment de rigolade, très différent de l'autre titre de la mangaka, L'Atelier des sorciers, mais tout autant sympathique à découvrir !

20.11.19

[CHRONIQUE] Monstress, tome 1


Monstress, tome 1 : L'éveil - Marjorie LIU & Sana TAKEDA
Editions Delcourt (Contrebande) - 208 pages - 19€99
2017


" Maika Demi-Loup est une jeune adolescente qui partage un lien psychique avec un monstre aux pouvoirs incommensurables. Et ce lien va profondément les affecter tous les deux. Il va placer Maika au centre d'une guerre terrible entre les Humains et des forces issues d'un autre monde... "


J'en avais parlé précédemment dans mon dernier haul, mais ce livre m'a été chaudement recommandé par une fille croisée au hasard aux Utopiales, dans l'espace librairie, car je le feuilletais avec attention. Elle m'a parlé en bien de cette saga, mais aussi des potentielles difficultés que je pouvais rencontrer - et heureusement qu'elle m'a prévenue sur ce point car je ne sais pas si j'aurai accroché jusqu'au bout à ma lecture -. Je ressors donc contente, bien que ce ne soit pas un coup de cœur.

J'ai eu des débuts difficiles avec ce tome, à cause d'une grande quantité d'informations à rapidement digérer - au risque d'être perdue dès le premier chapitre. En effet, on arrive en plein milieu de la vie de Maika Demi-Loup lors d'un moment décisif de sa vie, alors qu'elle enquête sur un mystérieux masque apparemment lié à elle et à sa mère. Il faut donc assimiler les différents clans et espèces peuplant ce monde, les conflits entre eux, la religion, la politique, les alliances, leur passé chaotique... L'univers est cela dit assez riche, sombre, violent, complexe : il y a un bon équilibre et avec le recul j'ai bien aimé ce résultat. 

J'avais donc peur de ne pas accrocher à l'histoire, mais les deux derniers chapitres sont accrocheurs et bien plus révélateurs du potentiel de cette saga. J'ai apprécié le double jeu de la plupart des personnages principaux et secondaires : impossible de connaître à l'avance leur but, leur motivation. J'ai d'ailleurs été surprise par la dernière révélation, qui me donne très envie d'en savoir plus en lisant la suite. Aussi, j'ai craqué pour toutes ces intrigues / sous-intrigues et cette galerie de personnages curieux, intrigants, parfois impitoyables ; je ne dis pas non pour suivre leur évolution dans le second tome !

Le trio principal, qui est composé de Maika, Kippa (qui est trop chou au passage) et Ren (un chat dont j'aime le caractère), est très attachant, bien qu'atypique. Je suis curieuse de lire la suite de leur périple, l'histoire personnelle de chacun - bien que ce soit déjà amorcée ici pour Maika -, leur destinée. Il m'est en revanche impossible d'affirmer quoi que ce soit pour les autres personnages rencontrés dans le récit, tant ils sont mystérieux, changeants, complexes. J'attend de voir ce qu'ils peuvent me proposer.

Les dessins sont juste magnifiques ; c'est le gros point positif qui avait déjà retenu mon attention avant l'achat. Chaque planche est un plaisir pour les yeux, si bien que j'ai pris tout mon temps pour tout analyser en profondeur : les détails de l'environnement et des tenues, la finesse des traits des personnages, leurs émotions, les couleurs utilisées... Sana Takeda est une artiste dont je vais suivre attentivement le travail, c'est sûr, quelle excellente découverte !


En conclusion, je ne regrette pas d'avoir écouté cette personne rencontrée au festival et d'avoir tenté le coup : bien que je ne suis pas sûre d'avoir enregistrée toutes les informations importantes - il y en a bien trop en peu de temps - et que les débuts étaient laborieux et déstabilisants, la fin du tome m'a agréablement surprise et me donne donc envie de poursuivre encore un moment les aventures de Maika et sa petite troupe. Surtout avec un style graphique pareille !

17.11.19

[CHRONIQUE] Stand Still Stay Silent, tome 1


Stand Still Stay Silent, tome 1 - Minna SUNDBERG
Editions Akileos - 299 pages - 29€
2018


" 90 ans se sont écoulés depuis l'époque de la grande maladie. Le vieux monde a été oublié et laissé à la merci des trolls, des bêtes et des géants. Une petite équipe d'explorateurs scandinaves est recrutée pour se lancer dans la première mission de reconnaissance officielle.
Une épopée d'amitié et de camaraderie, mêlant mythologie nordique, fantastique et frissons. "


Après avoir lu des tas d'avis positifs dessus, je me suis enfin lancée avec curiosité dans cette saga, sans me douter que ce premier tome deviendrait un coup de cœur. Ma chronique sera probablement plus courte que d'habitude, ce qui est contradictoire, mais je ne pourrais mettre tous les mots sur ce qui m'a touché, m'a plu, sans révéler l'intégralité de ce qu'il se passe et le style de narration - et ce serait franchement dommage de gâcher l'aventure car ce webcomic mérite d'être plus connu !

Au début j'admet que l'introduction était assez longue et que je ne voyais pas où tout cela menait l'histoire ; et lorsque j'ai découvert la première partie du groupe d'explorateurs, 90 ans plus tard, j'ai adoré le sens que cela a pris, la vie avant la catastrophe représentée par la "rouille" - une maladie mortelle -, toutes ces familles dont le destin est lié par les protagonistes que l'on va désormais suivre. Je vais certainement relire ce tome pour encore mieux comprendre les plus petits détails, mais c'est du génie. Je trouve ça bien fait, intelligent, amusant même.

J'aurais pu craindre un changement de ton avec cette troupe, mais pas du tout. On retrouve toujours des dialogues drôles, intelligents ; le choc des cultures ne facilite pas vraiment les rapports entre la bande ; il y a aussi de l'émotion liée à ce passé mystérieux et fascinant, mais tout aussi dangereux à cause des bêtes et autres créatures qui se sont installés dans un univers dévasté. L'auteure a su développé un monde riche, sombre, complexe, apocalyptique, inspiré par la mythologie nordique et leur culture : c'était impossible pour moi de ne pas apprécier ce travail conséquent et le résultat qu'il donne. C'est assez dépaysant, j'ai eu du mal au début avec tous les noms, mais une fois plongée dans le récit cela devient naturel, aisé.

Comment expliquer tout l'amour que j'ai pour les protagonistes ? Que ce soit Lalli, l'éclaireur magicien assez réservé à cause de la barrière de la langue ; Emil, un soldat suédois préoccupé par son apparence physique mais qui va malgré tout se lier d'amitié avec Lalli ; Tuuri, la plus curieuse et enjouée du groupe - en plus elle est trilingue, elle est extraordinaire - ; Sigrun, la capitaine complètement à l'ouest mais très sympathique ; et Mikkel, le plus âgé de la bande, sérieux, prévenant et plus réfléchi que tous les autres. Si je suis pour le moment moins attachée aux deux derniers car ils apparaissent tardivement dans ce tome, je suis sous le charme du trio Lalli/Emil/Tuuri. Et si je devais déjà citer mon petit chouchou, je répondrai sans hésiter Lalli, dont le caractère m'a séduit dès sa première apparition. Je reste curieuse de découvrir l'étrange personne qu'il voit à plusieurs reprises dans ses rêves, et le rôle qu'elle va avoir...

Pour finir, impossible de faire l'impasse sur les illustrations. C'est d'une beauté comme j'en vois rarement. On oscille entre des planches d'un froid angoissant, mystérieux, à des planches aux couleurs chaleureuses et rassurantes. Il y a quelques passages glauques et violents, mais c'est très rare. Mes planches préférées restent celles liées aux pouvoirs de Lalli, j'ai même eu des frissons en les voyant, c'est pour dire. Les personnages sont facilement identifiables entre eux, ils sont expressifs, parfois très bavards et d'autres fois tellement pris dans l'action qu'il n'y a aucune bulle à lire, juste les dessins à admirer et décrypter. Le tome est une belle bête qui m'a tenu plusieurs heures accrochée aux pages, surtout que je me suis attardée sur toutes les pages et les bonus liés à l'univers de la saga, et il vaut largement son prix (29€). Le seul regret que j'éprouve, c'est de ne pas avoir pris le deuxième tome en même temps !


En conclusion c'est un énorme coup de cœur pour Stand Still Stay Silent : l'univers, les personnages, l'ambiance, les enjeux de l'expédition, la narration, les illustrations ; c'est un sans-faute pour moi, et cela faisait un moment que je n'avais pas autant accrochée à une BD/comics. J'ai vraiment hâte de me plonger dans la suite et d'en savoir plus, car il y a beaucoup de potentiel. 

13.11.19

[CHRONIQUE] Otaku Otaku, tome 1


Otaku Otaku, tome 1 - FUJITA
Editions Kana (Big) - 127 pages - 5€95
2018


" Narumi et Hirotaka travaillent dans la même société. Ce sont tous deux des otaku. Ils ont chacun une passion dévorante pas toujours évidente à faire entendre aux autres. Peut-elle même être compatible avec une relation amoureuse ? Comprendre l'autre, l'accepter tel qu'il est, se montrer tel qu'on est vraiment... Misant sur ce point commun, être otaku, ils décident alors de sortir ensemble. Mais comme dans toutes les histoires d'amours, des interrogations et des doutes persistent. Leur passion va-t-elle les rapprocher ou les séparer ? Heureusement les amis sont là pour en discuter mais aussi pour partager leur « otaku attitude ». "


J'ai toujours été intriguée par ce que pouvait donner ce manga, surtout que j'aime bien le sujet des otaku, appréciant moi-même les anime, les jeux vidéo. Pour une entrée en matière j'ai passé un bon moment, j'en ressors contente et curieuse de lire la suite !

Il n'y a pas véritablement de fil rouge pour l'histoire, les chapitres sont de simples successions de gags courts centrés sur un événement chez les deux couples d'otaku principaux. Leur complicité, leur soirée jeux vidéo, leur journée en convention, leur boulot, leur réflexion sur leur relation : c'est peut être simple et ça ne casse pas trois pattes à un canard mais j'ai bien aimé les découvrir au fil des pages. Les histoires bonus entre chaque chapitre permettent au mangaka de bien se défouler sur certaines choses, j'ai même un peu plus préféré les lire que les chapitres principaux !

Le style d'humour est décalé et assez tournée sur les geek/otaku : ainsi tout le monde ne pourra pas comprendre la totalité des blagues, et encore moins apprécier les clichés et les situations exagérées au possible. Etant bon public sur l'humour il m'en faut peu pour rire, et certaines scènes étaient assez drôles - je pense notamment aux histoires de manettes Wii et la journée en convention -. Comprendra qui pourra.

J'ai plutôt une préférence pour le couple Hirotaka/Narumi, ils sont mignons, drôles, sympathiques, touchants même. Impossible pour moi de résister à la tête de blasé d'Hirotaka et de la pêche d'enfer de Narumi ! J'ai par contre un peu plus de réserve pour le second couple, Taro/Hanako. Ils sont bien trop sanguins, avec un fort tempérament, et pas souvent agréable entre eux à mon goût. A voir leur évolution par la suite !

Les dessins sont plutôt agréables et le trait fin, c'est typiquement ce que j'aime comme style dans un manga, surtout pour un seinen. Les personnages sont hyper expressifs, très identifiables, attachants. J'adore également la mise en page singulière du manga, avec des commentaires sur les gags en bas de page - formant parfois une blague supplémentaire -.


En conclusion c'est un bon premier tome qui rentre dans le vif du sujet avec une présentation des personnages principaux, le type d'humour utilisé et la narration centrée sur les gags du quotidien. Je suis curieuse de lire la suite et de les revoir, bien que je regrette que ça se lise aussi vite - il y a très peu de page, j'étais surprise de la petite épaisseur au début -.

12.11.19

[CHRONIQUE] L'Atelier des sorciers, tome 5


L'Atelier des sorciers, tome 5 - Kamome SHIRAHAMA
Editions Pika (Seinen) - 192 pages - 7€50
2019


ATTENTION AUX (POSSIBLES) SPOILS

" En plein second examen de sorcellerie, Agathe, Trice et le timide Yinny se font attaquer par un sorcier renégat de la Confrérie du Capuchon. Celui-ci utilise un sort interdit pour transformer Yinny en bête sauvage…
Coco, Tetia et Kieffrey sont eux aussi dans une bien triste posture : ils sont encerclés par les anciens habitants de Romonon, qui semblent vouer une haine farouche aux sorciers. Comble de malheur, Kieffrey est gravement blessé… Comment vont-ils s'en sortir ? "


Cette lecture me permet non seulement de valider une catégorie du Pumpkin Autumn Challenge (Prenez garde aux souliers pointus...), mais c'est également une lecture commune avec L'antre littéraire de Marine. Sans surprise j'ai passé un excellent moment de lecture, ce manga ne cesse de gagner sa place dans mon cœur pour les dialogues, les dessins, les personnages, l'intrigue, etc. Je pense même qu'il devient mon tome préféré à ce jour.

L'histoire avance d'un grand bon : on connaît la suite et fin de la deuxième épreuve qui est extrêmement mouvementée. Aucun repos dans la narration, beaucoup d'action, ce tome rentre dans le vif du sujet et ne perd pas de temps pour livrer ses informations vitales pour la suite. Ce rythme m'a beaucoup plu !

La Confrérie du Capuchon dévoile enfin ses plans au sujet de Coco, je suis à moitié étonnée mais je suis ravie de comprendre leur motivation et de mettre le doigt sur le danger qui guette la jeune fille, désormais épiée sur le moindre geste magique, le moindre faux pas. Kieffrey perd d'ailleurs son sang-froid à propos d'une affaire personnelle et l'on comprend enfin pourquoi la Confrérie l'intéresse, je confirme mon coup de cœur pour ce personnage qui a donc une faille.

Yinnis doit toujours se battre contre une malédiction terrible infligée dans le tome précédent : je suis touchée par ce jeune garçon dont le maître n'a pas été tendre, la fin du tome m'a redonné de l'espoir pour lui, et le duo qu'il va former avec une tête connue m'a un peu surprise mais je suis curieuse de voir le résultat ! 

Trice, de son côté, continue d'évoluer et de se chercher au travers de sa magie. Elle aura beaucoup appris en l'espace de deux tomes, tout comme Tetia et son envie de sauver les habitants maudits de Romonon. Ces deux apprenties sont pleines de bonnes intentions, astucieuses, touchantes, courageuses : je les apprécie de plus en plus ! La mangaka continue de développer des messages importants, de chouettes valeurs, et ça fait du bien de lire certains passages. Agathe est un peu plus en retrait dans ce tome, mais je sais que c'est pour laisser les devants de la scène aux autres filles.

Aussi, la Milice magique m'intrigue au plus haut point avec toutes ces nouvelles têtes introduites et un Ysheath plutôt préoccupé... La fin laisse présager que toute la bande à Kieffrey va se rendre à l'Académie, alors je suis impatiente de découvrir cette rencontre mouvementée et (peut-être) annonciatrice de mauvaises nouvelles.

Les dessins sont toujours aussi superbes, détaillées, raffinées. Je suis vraiment fan de la palette d'émotions et d'expressions des personnages.

J'ai par ailleurs acheté l'édition limitée avec le jeu de cartes inspiré de l'univers du manga : les cartes sont belles, tout comme la boîte de rangement. Je n'ai pas eu l'occasion d'y jouer avec les règles écrites par Kamome Shirahama, mais ça semble fun et rapide pour passer le temps, en plus de retrouver des têtes familières, ou même des situations particulières. C'est génial que les éditions Pika gâtent les fans avec les mêmes goodies que les japonais !


En conclusion j'ai plus qu'adoré ma lecture, c'est un gros coup de cœur qui se confirme pour ce manga ! Ce tome est extrêmement important pour l'histoire et les personnages, avec des révélations, des réponses à quelques questions restées sans réponse depuis le premier tome, et un danger plus pesant pour Coco. Mais j'ai senti aussi beaucoup d'espoir et une bande d'apprenties sorcières plus forte, plus déterminée, plus soudée, ce qui sera capital pour la suite. J'ai hâte d'avoir le prochain tome entre les mains ❤

10.11.19

[CHRONIQUE] Cut Time, tome 1


Cut Time, tome 1 : Premières impressions - Judy JONG
Editions Robinson - 146 pages - 17€95
2018


" Suite à une malédiction, la jeune Rel a perdue la vue. Depuis, elle parcourt le monde avec son oiseau d'aveugle, un faucon dénommé Fugue, niché sur sa tête. Sa route croise celle de Sol, riche héritier qu'elle sauve d'une tentative d'assassinat, et Nal, docteur sorcier aux pouvoirs surprenants. A la demande de Rel, les deux hommes acceptent de l'accompagner dans sa traversée du désert d'Incendia... "


J'ai trouvé ce premier tome complètement par hasard à la bibliothèque : j'ai directement flashé sur la couverture, les couleurs et la pose de la fille. Sans lire le résumé il est parti dans mon sac, et je ressors plutôt satisfaite de cette lecture, surtout pour un premier tome.

Le tome est assez introductif, l'action n'est donc pas très présente mais au moins l'univers et les personnages sont bien posés, bien ancrés, je trouve le rythme convenable et agréable. Il s'agit donc de savoir comment le trio composé de Rel, Sol et Nal s'assemble et prépare son voyage vers le désert d'Incendia ; les conséquences et les buts étant différents pour chacun. Incendia a par ailleurs un lourd passé, le danger semble présent et je pense qu'il y a la possibilité de faire quelque chose de plus mouvementé, plus tragique, plus accrocheur pour cette visite.

Si on arrive à mieux cerner Sol et Nal avec des chapitres réservés à leur histoire - j'ai d'ailleurs une préférence pour le passé de Nal, qui est vraiment adorable et curieux comme garçon -, ce n'est pas encore le cas de Rel dont le voyage reste encore un mystère, tout comme sa magie et son pacte avec son oiseau. J'espère donc en savoir plus sur elle dans le prochain tome, mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier ce personnage et ses interactions avec les autres garçons.

Bien évidemment l'histoire se complexifie un peu avec le cousin de Sol, Théo, qui ne semble pas aussi bien attentionné qu'il ne paraît, tout comme l'assassin qui le poursuit. Je trouve ça un peu cliché comme "antagoniste", aussi bien physiquement que dans son double jeu avec Véra, donc à vrai dire j'espère me tromper et être surprise dans les prochains chapitres. Pour l'instant, ce n'est pas cette intrigue qui m'intéresse.

J'adore l'alchimie principal du trio, ils sont amusants, redoutables pour deux d'entre eux, motivés - ou pas pour le cas de Sol - ; c'est d'ailleurs la raison principale pour laquelle je veux au moins lire le deuxième tome de cette série. Je regrette cependant que les personnages secondaires soient peu étoffés : la famille de Sol, l'assassin, le groupe d'artisan avec qui Sol se lie d'amitié, Véra - la fiancée de Sol -... Il y a du potentiel pour la plupart, même si je n'apprécie pas du tout Véra et son attitude trop précieuse.

Le gros coup de cœur de ce titre reste au niveau des dessins ! J'adore le style, les couleurs, les illustrations en noir et blanc en début de chapitre, les visages expressifs, le petit complément de croquis à la fin, la magie et ses effets visuels. Les dialogues sont assez aérés et c'est tant mieux, car je trouve les personnages assez bavards par moment et on se retrouve avec d'énormes bulles à lire.


En conclusion ce premier tome porte très bien son nom : les premières impressions sont bonnes pour ma part, et même s'il me manque un peu d'action, un peu de profondeur, le reste m'a convaincu de lire la suite dès que l'occasion se présentera. Le trio est vraiment sympathique à suivre et haut en couleur, et ce voyage vers Incendia m'intrigue, surtout si certains mystères autour de Rel peuvent être révélés !

7.11.19

[CHRONIQUE] Fruits Basket another, tome 3


Fruits Basket another, tome 3 - Natsuki TAKAYA
Editions Delcourt/Tonkam (Shojo) - 168 pages - 7€99
2019


" L'influence de la famille Soma commence à faire effet sur Sawa Mitoma. Petit à petit, la jeune fille sent des changements s'opérer en elle. Comment va donc se terminer son histoire ? "


J'étais impatiente de lire le dernier tome de cette mini-série revenant sur les événements après Fruits Basket ; j'avais par ailleurs déjà chroniquée les deux premiers tomes ici - la chronique date un peu, mais mon avis reste le même -. Je referme ce tome avec un peu de déception, car j'aurai voulu continuer à suivre Sawa et la nouvelle génération des Soma, mais pour le reste j'ai vraiment adoré cette lecture du début à la fin, rempli de tendresse, d'espoir, de nostalgie et de poésie.

Sawa va enfin passer les vacances à la résidence d'été des Soma, ce qui sera l'occasion pour la jeune femme de recroiser certains membres de la famille aperçu brièvement, comme Shiki, Mi, ou encore Hibika. Les bons moments se succèdent pour mon plus grand plaisir, mais la réalité va la rattraper lorsqu'elle va découvrir par le biais d'une ancienne connaissance qui est réellement sa mère, et ainsi comprendre un événement de son passé. Plusieurs même...

Ici, l'accent est largement prononcé sur le duo Sawa/Shiki, qui est un duo touchant, agréable et doux à suivre. J'ai adoré suivre l'évolution de leur relation, ce qu'ils se confient peu à peu, l'impatience qu'ils ont à l'idée de se revoir bientôt. Le secret que cache Shiki est d'ailleurs bien lourd, surtout qu'il est le nouveau chef de famille du clan Soma et qu'il doit subir les remarques et les injures liées à l'ancienne chef - sa mère. Ce qui le lie à Sawa est donc une bonne petite surprise, mais je suis touchée par sa bienveillance et son silence, ainsi que par celle de tous les autres membres des Soma.

En parlant de Sawa, c'est le deuxième sujet principal de ce tome, qui plonge ainsi cette mini-série dans quelque chose de plus angoissant, anxiogène, triste - et qui rappelle bien certaines histoires de Fruits Basket -. Sa relation avec sa mère ne s'arrange pas ; pire, elle découvre réellement qui elle est, ce qu'elle a pu dire ou faire par le passé et qui a poussé Sawa à être persuadé de son insignifiance et de sa manie à faire le mal partout autour d'elle. J'ai trouvé ces passages extrêmement durs, mais je ne suis pas surprise par cette information. Pourtant, Natsuki Takaya a vraiment l'art de parler de sujet pareil avec une touche d'espoir, de poésie ; il y a toujours un moyen de s'en sortir, ce n'est que temporaire, il ne faut jamais culpabiliser, jamais rester silencieux. Le sujet des mères toxiques est ici abordée avec justesse et émotion, et je suis contente de l'évolution plus que positive de la protagoniste, grâce à ses nouvelles amitiés.

Je reste malheureusement sur ma faim à la dernière page, qui laisse le champ des possibles assez large. Je trouve cela dommage car je m'étais pas mal attachée à cette nouvelle génération, dont les membres sont tout quasiment aussi déjantés que les parents. J'aurai donc bien voulu quelques tomes supplémentaires pour faire durer le plaisir et profiter encore un peu de la bande, de la poésie de la mangaka et de ses dessins, ainsi que d'autres clins d’œil au titre initial.


En conclusion cette courte saga reste un agréable moment à passer, avec de l'humour et de l'émotion comme Natsuka Takaya a le don de faire. Le but n'était pas de refaire une autre saga aussi longue que son prédécesseur, mais j'aurai bien voulu que ça dure encore un peu, surtout avec tout ce qu'elle a développé avec cette nouvelle génération et les possibilités que cela apporte. C'est un chouette complément à l'histoire principale, pas indispensable certes, mais qui fera plaisir aux fans sans l'ombre d'un doute.

4.11.19

[CHRONIQUE] The Sleeping Princess, tomes 1 à 3


The Sleeping Princess, tomes 1 à 3 - Yuna SASAKI
Editions Soleil (Shojo) - 192 pages (T1 et T3) / 186 pages (T2) - 6€99 le tome
2014


" Alice rend régulièrement visite à son père à l’hôpital, victime d’une maladie incurable. Ce dernier espère que sa fille adorée trouvera l’homme idéal pour prendre soin d’elle, et pourquoi pas Tatsuya, ce beau et jeune médecin qui le soigne ! Les prières de l’homme malade sont finalement exaucées puisque les deux jeunes gens tombent éperdument amoureux. Malheureusement, peu après le décès de son père, Alice se voit affectée du même mal que celui-ci et est condamnée à mourir rapidement. Tatsuya, refusant la fatalité, décide alors de cryogéniser sa bien-aimée pour la maintenir en vie le temps qu’il trouve un remède à sa maladie. Mais le jeune homme parviendra-t-il un jour à réveiller l’amour de sa vie ? "


J'ai emprunté cette courte série à la bibliothèque, non pas que le scénario m'intriguait ou que le style de dessin me plaisait, mais uniquement parce que je voulais lire un petit shojo pour me changer les idées et couper mes autres lectures en cours. Pas de chance pour moi : je n'ai pas du tout appréciée ma lecture, assez problématique dans son histoire et dans la relation "amoureuse" entre deux personnages principaux.

Je vais commencer par la seule chose que j'ai bien aimé - mais sans plus - dans ce manga : l'histoire instaurée dans le premier tome, ainsi que le twist scénaristique du second tome. La maladie mystérieuse qui semble toucher la famille d'Alice apporte son lot de drame, d'amour, de messages d'espoir, de positivité sur la vie et l'importance de nos souvenirs à chérir en cas de coup dur. J'ai trouvé quelques passages assez fort en émotion, bien que souvent trop rapide ou alors trop mélodramatique.

L'ellipse temporelle est un élément clé que j'ai adoré, je ne pensais pas que la mangaka prendrait ce virage mais c'est osé ! Certaines situations m'ont mis un coup au cœur, c'était angoissant à lire, je ne pouvais pas m'imaginer à la place d'Alice. Cependant je trouve cela dommage que l'aspect "futur" ne soit pas si développé que ça : que dire de la technologie ? La médecine et ses progrès ? Le journalisme et leur quête de sensationnalisme ? Tout ce concentre uniquement sur les histoires d'amour d'Alice, ce qui devient vite lassant. A tel point que les personnages secondaires sont peu développés et donc pas intéressants.

Maintenant, je vais passer aux choses fâcheuses. Je ne me suis attachée à aucun des protagonistes, dont le comportement m'échappe encore bien des jours après ma lecture. Que ce soit dans leur relation, leur façon de "prouver" leur amour, leur égoïsme ou leur manie de passe du coq à l'âne une page après une révélation dramatique ; Alice, Tatsuya et Ryu ne resteront pas dans ma mémoire.

Je ne trouve pas les dessins très beaux... La plupart du temps les proportions ne sont pas respectées, les visages sont trop anguleux, les expressions du regard sont dures chez les personnages masculins ; je ne me suis pas attardée dessus longtemps, je me suis bien plus focalisée sur le texte. Cependant les couvertures des tomes sont chouettes, surtout au niveau des couleurs et de la mélancolie qui s'en dégage.

La première histoire d'amour, celle entre Alice et Tatsuya, est assez gnangnan, poussive à l'extrême et peu réaliste, mais elle a l'avantage de ne faire de mal à personne. Par contre, je trouve la deuxième relation d'Alice nettement plus problématique, et c'est à partir de là que le manga ne m'a vraiment pas plu. Ryu a un sale caractère, dont le passé et le manque d'amour de ses parents ne justifie en rien ses actes, même si la mangaka insiste beaucoup là-dessus. [SPOILER] [TW] Alors les deux viols consécutifs sur Alice [SPOILER] [TW], puis la faire ensuite tomber amoureuse de ce monstre sous prétexte qu'il a besoin de tendresse et qu'il n'est pas si mauvais dans le fond, ça m'a bien énervée, surtout que je l'ai vu venir à des kilomètres. Dois-je parler de la pression psychologique qu'il lui inflige régulièrement, ainsi que de ses propos suicidaires ? Que dire de son égoïsme et de la façon dont il traite les autres femmes de son entourage ? Je suis désolée, mais romantiser ce type de relation, ça ne fonctionne pas chez moi, et je cautionne encore moins. Les dernières pages servant d'épilogue étaient la goutte d'eau en trop.


En conclusion, et c'est rare que ça m'arrive, mais je ne recommande pas ce shojo qui romantise sur les deux derniers tomes une relation toxique entre deux individus. J'ai aussi trouvé bien d'autres points négatifs qui n'ont pas réussi à me faire apprécier l'histoire, dont la temporalité est bien trop floue pour comprendre vraiment ce qu'il se passe dans le quotidien d'Alice et sa maladie.