27.9.18

[Chronique] Il était une fois... d'après Grimm


• Il était une fois… d’après Grimm 
2016
Adapté par Kei Ishiyama ; œuvre originale de Grimm
Editions Nobi Nobi !
368 pages
 11€50 

• « Le Petit Chaperon rouge, Le Chat Botté, Raiponce… Découvrez ou redécouvrez les contes intemporels des Frères Grimm en version manga, dans cette libre interprétation des célèbres histoires (inclus : l’intégralité des textes originaux) » 

Une agréable lecture à travers les contes de Grimm. Si j’en connaissais la plupart j’ai quand même pu en découvrir trois, je suis ainsi ravie que la sélection des histoires soit plutôt variée afin de permettre ce type de surprise !

Je suis par ailleurs fan du dessin de Kei Ishiyama : c’est très détaillé, les visages sont expressifs, les personnages facilement identifiables les uns des autres, il a su donner du charme et du caractère à ses adaptations de contes, avec une atmosphère tantôt mignonne tantôt cruelle, avec de la magie et des sentiments.

Le Petit Chaperon Rouge est malheureusement trop court pour être apprécié correctement (seulement 14 pages) ; j’ai trouvé qu’adopter le point de vue du loup était intéressant mais je ne m’attendais pas à cette tournure dans les événements, c’est une histoire d’amour vite bâclée par la grande ellipse à la fin. Dommage, il y avait de la matière pourtant !

Raiponce est une bonne surprise, surtout pour le principal choix de l’auteur : Raiponce est un homme ! Le sexe des protagonistes est inversé, j’avoue que je ne l’avais pas compris tout de suite parce que je m’étais bêtement conditionnée dans « Raiponce = fille », mais cela apporte une petite touche originale au conte. Celui-ci est également assez court à lire, cependant les grandes lignes du conte original sont présentes, ainsi que la cruauté des épreuves que traversent le couple.

Hansel et Gretel m’a laissé perplexe, c’est sans doute l’adaptation que j’ai le moins aimé. Hansel est obsédé par sa beauté tel Narcisse et voit son rôle de prince chez Hildegarde comme une bénédiction pour sa personne, alors que Gretel est toute mignonne et tente à plusieurs reprises de raisonner son frère. Ici pas de sorcière/vieille femme qui souhaite dévorer les enfants – sauf dans l’imagination de Gretel -, mais j’avoue ne pas avoir compris les objectifs et les motivations d’Hilde. Pourquoi garder jalousement Hansel, s’amuser avec pendant des jours pour le laisser repartir au moindre discours larmoyant, et avec beaucoup d’argent qui plus est ? En sachant pertinemment qu’il ne reviendra jamais à elle ? On ne le saura pas. La fin reste fidèle au conte d’origine, ce qui m’a également un peu déçue car je n’ai jamais compris pourquoi ils pardonnent à leur père…

Les Douze Chasseurs est l’un de mes contes préférés du recueil et une excellente découverte puisque je ne connaissais pas du tout l’histoire. On suit donc la relation amoureuse entre Christina et le prince Maximilien qui est sublime, bien qu’interrompue et fragilisée par le dernier souhait du père de Maximilien. Cette promesse va pousser Christina à se travestir en chasseur afin de rester aux côtés de son aimé et réveiller le cœur de son bien-aimé. Malgré tous les obstacles Christina ne faiblit pas, j’ai adoré son courage et son audace, j’avais quand même peur sur la fin mais c’était prenant à suivre. Un vrai coup de cœur !

Les Deux Frères fait partie des plus longues adaptations puisque l’histoire est découpée en deux parties. C’est également la deuxième découverte que j'ai faite. On va suivre les aventures de Walter et Volker, deux jumeaux qui vont, une fois adultes, partir chacun de leur côté accomplir leur rêve, avec pour seul compagnie des animaux dont la fidélité n’est plus à prouver. Il va y avoir des quiproquos entre les frères et une princesse à délivrer et dont l’amour va les amener à se méfier et douter l’un de l’autre, complexifiant l’intrigue jusqu’au dernier moment. J’ai d’ailleurs trouvé certaines scènes violentes dans la psychologie des frères, mais c’est ce côté sombre que j’ai le plus aimé ici, et la loyauté de Volker envers Walker est exemplaire.

Blanche-Neige était une bonne surprise. C’était juste trop mignon ! On va suivre Chandelle, un nain-magicien qui va croiser la route de Blanche-Neige, et développer des sentiments envers elle. Il est assez similaire à Grincheux dans le caractère, mais sa relation avec la princesse est juste adorable, pure, sincère ; et sa bouille m’a fait fondre. L’histoire reste assez fidèle avec le conte d’origine, on retrouve l’empoisonnement de Blanche-Neige, sa "mort" et son sauvetage par un prince. C’est donc une adaptation simple mais ça a marché avec moi.

Le Chat Botté est lui aussi découpé en deux parties, mais je n’ai pas réussi apprécier cette adaptation. C’est parti trop loin dans le côté fantastique avec des « chats hybrides se transformant aussi en gros monstres », et même si Karl est sympathique et drôle à suivre je n’ai pas accroché à Hans, un protagoniste plat dont la romance ne m’a pas passionné. Cela dit les liens entre Hans et Karl sont bien développés, notamment avec des flash-backs qui expliquent parfaitement le caractère des deux personnages. La fin est un énorme combat sanglant – même si ça reste modéré -, avec une conclusion mignonne mais trop rapide.

Le Prince Grenouille est agréable à lire mais sans plus. L’histoire d’amour entre le prince Matthias et la princesse Elisabeth – transformée en grenouille à cause d’une malédiction – est mignonne, simple, sans préjugé ni moquerie. La confiance s’instaure petit à petit, de même pour les sentiments, c’était bien construit à ce niveau-là, et cela permet d’apprécier la conclusion à sa juste valeur. J’ai beaucoup aimé Heinrich, dommage qu’il ne soit pas plus mis en valeur.

La Fauvette-qui-chante-qui-sautille clôt le recueil avec son histoire en deux parties, et c’était le troisième conte que je ne connaissais pas. Il ressemble beaucoup à « La Belle et la Bête » dans son histoire et le traitement de l’amour chez les protagonistes, même si une grande touche de fantastique est apportée afin de mettre un peu de péripétie au récit. J’ai adoré suivre Katharina dans son voyage pour sauver Lukas : elle va au final devoir mettre fin à une guerre entre le royaume du Soleil et celui de la Lune et détruire une puissante malédiction. Même si elle réussit à franchir tous les obstacles avec une facilité déconcertante – elle est très aidée au moindre problème -, ce conte est un excellent moyen de clore ce tour d’horizon de Grimm.

En conclusion c’était une agréable lecture, avec des bonnes adaptations et d’autres un peu moins, le tout avec des dessins enchanteurs et jolis à regarder. J’ai également fait quelques découvertes en matière de contes, ce qui est une chouette surprise et donne de l’intérêt supplémentaire au recueil. Je ne serai pas contre un deuxième manga de ce genre mais avec d’autres contes !

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